Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome second

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( 18 ) la principale nourriture des esclaves dans les Indes occidentales, et tiennent même lieu de pain. On peut les conserver pendant un an , ou environ ; elles servent dans de longs voyages, et l'on en transporte souvent en Angleterre. Je vis encore une antre racine, très-petite, qu'on nomme naapjès à Surinam. On la mange de la même manière que l'igname, mais elle est bien meilleure. Toutes deux remplacent ici les patates , les carottes et les navets, qui nous sont d'une si grande utilité en Angleterre. Le même jardin renfermoit aussi du bled de turquie, ou maïs, semblable à celui d'Europe. On en cultive beaucoup à Surinam : on en donne, non-seulement à la volaille et au bétail de toutes sortes ; mais on le réduit encore en farine, et les créoles en font d'excellens gâteaux, qui sont, de plus, très-nourrissants. On en mange quelquefois avec des gousses d'althea. Celui-ci est un arbuste très-petit , dont les feuilles sont oblongues; les mêmes gousses, bien bouillies, donnent une très-bonne sauce, quand on l'assaisonne avec du poivre de Cayenne; niais leur qualité mucilagineuse la rend peu ragoûtante.


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