Le Brésil en 1889. Partie 1

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MINÉRALOGIE.

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itabirites friables, où l'or est placé au milieu de ces roches à fer oligiste. La mine est située à 3 kilomètres de la ville de Marianna, à 15 kilomètres de celle d'Ouro-Preto ; elle appartient à la Compagnie « Dom Pedro North del Rey » qui l'exploite depuis 1865. Depuis cette époque j u s q u ' à l'année 1868 elle a produit 2.427 kilogrammes d'or, et aurait payé cent pour cent du capital employé dans l'exploitation. Après plusieurs années, les t r a v a u x on été arrêtés par les eaux, à une profondeur relativement peu considérable, où le minerai conservait encore une grande richesse. On peut se faire une idée de sa richesse par la « Jacoutinga », exposée par la Compagnie, où il est facile de séparer à la main des pépites d'or. Les couches superficielles, par de simples lavages à la batêa, ont produit, encore en 1888, 3 à 4 kilogrammes d'or par mois. Les mines de Jacoutinga aurifère sont à peine représentées aujourd'hui par celles de Maquiné, de P i t a n g u y et d'Itabira-deMatto-Dentro ; cette dernière, exploitée par de simples travailleurs, a produit encore, en 1888, 40 kilogrammes d'or. Le nombre de celles qui ont été abandonnées, soit à cause de l'invasion des galeries par les eaux, soit à cause de l'irrégularité de la teneur en or, qui disparaît presque complètement à certains moments, est considérable ; je citerai celles de Cocaes, Taquaril, Agua-Quente et la plus célèbre de toutes, celle de Gongo-Socco.

A ces grandes Compagnies, qui forment comme l'aristocratie des mineurs du Brésil, il faut joindre à Minas-Geraes une série de petites exploitations, a p p a r t e n a n t à des particuliers et dont le nombre s'élève actuellement à 24. Chacune d'elles a u n petit moulin à or de 4 à 10 bocards ; quelques-unes comptent seulement deux ou trois travailleurs, dont fait presque toujours partie le propriétaire ; d'autres en ont de 15 à 20. En général elles sont établies sur des filons de quartz d'où l'or est plus facile à extraire par de simples lavages à la batêa, après que les sables ont été enrichis sur des tables inclinées ou dans des canaux par u n système qui au siècle d e r n i e r était généralement employé au Brésil. C'est un phénomène curieux même à observer à MinasGeraes que de voir avec quelle facilité des gens ayant quelques économies n'hésitent pas à les h a s a r d e r dans une exploitation d'or, espérant presque toujours arriver plus tard à vendre leur mine à une Compagnie pouvant disposer de ressources plus


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