Un maître d'armes sous la Restauration

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UN

MAITRE D’ARMES

A l’intérieur, le retentissement de constantes victoires finit par unir peu à peu tous les citoyens dans un sentiment d’oubli du sanglant passé de la Terreur. La Révolution, en abolissant les privilèges, en abaissant toutes les barrières de l’ancien état social, a appelé à la défense de la patrie tous ses enfants, sans s’inquiéter ni de leur origine, ni même de leur couleur. Car, dès cette époque, nos colonies françaises fournissent un important contingent à nos armées victorieuses. Le décret du 28 mars 1790, de l’Assemblée nationale, a doté les hommes de couleur de l’exercice des droits politiques. Si ce décret a eu pour résultat, chez certains esprits, de provoquer des sentiments de révolte, il a produit aussi, chez beaucoup, l’apaisement. C’est ainsi qu’à Saint-Domingue, où va bientôt éclater une insurrection formidable, nombre de colons, naguère esclaves ou mulâtres , n’ont pas hésité à s’embarquer pour la France, afin de jouir, sur le sol même de la mère-patrie, des libertés promises par le décret d’affranchissement. Il n’est pas rare, en 1796, de rencontrer, dans l’armée, des soldats et même des officiers de couleur. Deux laisseront des noms célèbres à divers titres : le général Alexandre Dumas Davy de la Pailleterie,


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