Histoire générale des Antilles

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— 149 — tre, à hausser ou à baisser le prix des siennes, à proportion et à mesure que ces changements arriveraient. Ce plan, auquel accédaient ceux qui, souverainement, géraient les fonds de ces associés exclusifs, pouvait avoir son bon côté ; les avantages que la compagnie faisait aux colons qui s’expatriaient étaient assez chèrement achetés par tous les dangers qu’ils allaient courir au delà des mers et l’offre, qu’elle faisait d’une concession, semblait assez engageante pour supposer qu’il se présenterait bien des hommes tentés de l’accepter. Cependant, son choix semblait s’être arrêté sur un certain personnage nommé Purry, Suisse de nation, et habitant Neufchâtel. Le terrain qu’on lui destinait devait avoir quatre lieues en carré, ou seize lieues de tour, et devait être franc de dîmes, de gabelle et de capitation, ainsi que de toute redevance, si ce n’était d’un sou par arpent. Ce terrain, qu’il pouvait choisir sur les bords du Mississipi, dans le pays des Arkansas, devait être situé aux environs des 33 et 34 degrés de latitude. La compagnie, acceptant son projet de colonisation, s’obligeait à rendre tous ses gens avec leurs effets gratis, depuis le PortLouis jusqu’au lieu de leur destination, et de lui transporter, dans le courant de l’année 1724, deux cent cinquante familles , montant au taux de six cents personnes, avec les officiers, les filles, les femmes et quelques enfants. Elle devait fournir tous les vivres nécessaires pour dix-huit mois, à compter du jour qu’ils seraient arrivés sur les lieux de leur établissement, sous la condition, néanmoins, que, dans trois années, on la rembourserait de cette dépense au prix d’achat. De telles promesses, on le comprend, devaient avoir pour but d'émouvoir la cupidité des gens qui songeaient encore à la colonisation des terres du Nouveau-Monde; mais celte fièvre, dont le paroxisme avait été si funeste à tant de familles , s’était ralentie, sinon éteinte, et les relations des douleurs souffertes, par les émigrants, faisaient craindre à beaucoup les horreurs d’une famine au milieu de terres fertiles mais incultes. Cette promesse de fournir des vivres aux engagés, pour peu e

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