La Guadeloupe. Renseignements sur l'Histoire, la Flore, la Faune, la Géologie [...] Tome II-: 1625-1

Page 112

— 477 — à la Compagnie desdites Isles, faire punir tous ceux à qui il pourroit arriver de commettre des crimes et excès qui méritent châtiment, et pour cet effet soutenir l’autorité de la justice, et la faire rendre à un chacun dans l’étendue desdites Isles, Ports et Havres qui en dépendent, et généralement faire toutes choses que nous pourrions faire nous-mêmes, si nous étions présents en personne ; ou notre Cousin ; et ce pendant trois années prochaines, à commencer du jour et date de ces présentes. Mandons et ordonnons à tous nos sujets, résidens et trafiquans auxdites Isles, et à tous autres qu’il appartiendra, qu’ils, aient à vous reconnaître comme notre Lieutenant-Général esdites Isles, et à vous obéir ès choses touchant et concernant ladite charge. » Pouvoirs non définis. — Les pouvoirs du Lieutenant-Général du Roi n’étaient point définis. C’était une faute. Aussi les deux gouverneurs particuliers eurent de fréquents démêlés avec le Gouverneur général, notamment l’Olive, qui ne voulut jamais laisser amoindrir son autorité. Démêlés des gouverneurs particuliers avec le Gouverneur général. — Ordre de suspendre la plantation du tabac. — L’étalon monétaire était alors la livre de tabac. Les plantations, particulièrement à Saint-Christophe, avaient pris une extension si considérable que cette denrée, dépassant les besoins, se vendait à un prix avili. Pour lui donner sa valeur primitive et rétablir entre la livre coloniale et la livre tournois le rapport, dont la cessation avait jeté dans les affaires une grande perturbation, Poincy, après un accord avec le gouverneur anglais, rendit le 26 mai 1639, une ordonnance prescrivant d’arracher dans toutes les îles les plants de tabac et défendant de faire aucune culture pendant dix-huit mois, sous peine de confiscation de propriété, d’amende arbitraire et d’un an de prison. L’Olive avait vendu, pour six ans, aux marchands de Dieppe qui avaient traité avec lui pour l’aider dans la colonisation, et moyennant dix sols par livre, tout le petun de la Guadeloupe. Il refusa de publier l’ordonnance, malgré les menaces du Gouverneur général. 1639. Fin des premiers contrats d’engagement de travail. — Démêlés de l'Olive avec ses engagés. — Remords et maladie de l'Olive. — Les premiers engagés virent arriver le terme de leur contrat. Tous ceux qui n’étaient point liés avec l’Olive reçurent des concessions de terres. Ce dernier avait des plantations admirablement entretenues et les marchands de Dieppe, dont les avances étaient jusqu’alors restées infructueuses, avaient cessé de faire passer à la Guade-


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.