Mémoire pour le chef de Brigade Magloire Pélage et pour les habitants de la Guadeloupe. Tome premier

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( 348 ) la porte, s’empare de la clef, en disant personne que moi ne communiquera dam cette prison ( * ) ? Qui ne se rappelle également que les factieux voulaient établir une commission militaire, se donner le plaisir de faire juger le citoyen Lacrosse, et de le faire condamner à être fusillé ? O Lacrosse ! si vous pouviez être de bonne foi comme les autres hommes , je vous adresserais la parôle , et vous engagerais à nous dire tout ce que vous avez souffert de la part des gardiens, des geoliers de votre prison, de la part de cette soldatesque effrénée qui avait juré votre mort, A combien de cruelles journées avez-vous vu succéder de plus cruelles nuits? combien de fois avez vous cru entendre sonner votre dernière heure? combien de fois les menaces, les cris , les hurlemens qui avaient frappé , le jour, vos oreilles, sont - ils venus, la nuit , épouvanter votre sommeil, vous éveiller en sursaut, vous présenter l' image de vos bourreaux plongeant leurs poignards dans votre sein , et mettant en lambeaux votre cadavre ? Toutes ces craintes , toutes ces scènes effrayantes» vous en avez ressenti les angoisses, les déchirement, et vous les auriez ressentis d’une manière bien plus cruelle encore, si Pélage, si le Conseil provisoire , si tous les habitans de la Pointe - à - Pitre, n' eussent prié, n’eussent supplié les insurgés de respecter votre vie, s’ils n’eussent négocié avec eux votre départ de la Colonie, afin de vous soustrame à une mort inévitable. Et vous voulez les faire périr sur un échafaud ! Quel homme êtes – vous donc ?

(*) Voyez page

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et suiv.


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