La France et la mise en valeur des colonies

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primes à certaines cultures pour assurer leur extension, une autre serait employée à consentir des avances à des sociétés créées sous les auspices de la nouvelle institution. Ces sociétés obtiendraient des concessions gratuites, mais prendraient l’engagement de céder leurs produits à la Caisse de prêts ou d’avances agricoles, pendant un certain nombre d’années, à des conditions bien déterminées, et à cette caisse serait rattaché un Office d’achats et de ventes constitué par les Chambres de commerce de la nation. Naturellement, ces produits entreraient en franchise dans la Métropole. Une troisième partie des fonds servirait à les acquérir. Tout ce qui viendrait ainsi de notre territoire extérieur serait placé dans un entrepôt public, et, quand leurs stocks personnels seraient insuffisants, nos industriels pourraient y trouver, à un prix assez modéré, le complément qui leur est indispensable. Ils pourraient même traiter directement avec la nouvelle institution, pour se procurer nombre de matières dont ils auraient besoin. Il va sans dire que le ministère des colonies serait chargé d’opérer, par l’intermédiaire de l’Agence coloniale ou de tout autre organe, la liaison nécessaire entre le nouvel organisme et les gouvernements coloniaux. Ce ministère devrait aussi user de son influence auprès de ses représentants aux colonies pour les déterminer à faciliter le développement de la production. Et, en retour de l’aide métropolitaine, les colonies, à leur tour, devraient, de bon gré, consentir une diminution des droits établis, chez elles, sur les denrées exportées; elles n’auraient pas à y perdre, du reste, l’exportation étant supposée alors plus considérable. Il y aurait lieu, d’autre part, d’attirer l’attention des assemblées locales sur la nécessité de supprimer toute réglementation qui gêne la production. De la suppression de toute entrave résulteraient encore une activité et une productivité plus grandes, et, en l’absence de toute taxation, une baisse du prix des produits, dont seraient appelés à bénéficier tant le fisc que le consommateur métropolitain. De cette baisse le producteur n’aurait pas à pâtir puisqu’il trouverait une très large compensation dans la somme des bénéfices réalisés par une vente plus étendue. On ne manquera pas de dire que nous préconisons l’institution d’un véritable monopole d’Etat. Ici, il faut envisager le but poursuivi et non pas seulement le moyen qui permet de le réaliser. Il ne s’agit 188


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