Bulletin de la société de géographie. Septième série. Tome troisième

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LES EXPLORATIONS SOUS-MARINES DU « TRAVAILLEUR » .

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formes étranges, sa variété infinie, attirait surtout l’attention. L’organisation de ces animaux, leur manière de vivre, leur mode de répartition étaient autant de problèmes à ré soudre sur place, et vers 1825, deux naturalistes français, V. Audouin et H. Milne-Edwards, commencèrent en France une série d’explorations zoologiques sur les rivages de l’Océan et de la Méditerranée. En 1836, ils montraient déjà que les espèces de nos côtes ont une distribution fort régulière et que l’on peut reconnaître cinq zones littorales. La première, la plus élevée, qui n’est habitée que par quelques animaux sédentaires, les Balanes, n’est baignée par les flots qu'à l’époque des grandes marées de pleine et de nouvelle lune ; la deuxième, garnie de varech, nourrit des Patelles, des Pourpres, des Turbos et chaque jour elle est couverte par la vague montante; la troisième, celle des Moules, des Étrilles découvre dans les fortes marées; la quatrième, tapissée par des végétaux appelés Laminaires, ne découvre que une ou deux fois par an. Enfin la cinquième, toujours immergée, renferme des Huîtres, des Peignes, des Araignées de mer, etc. Afin de poursuivre ces études dans la Méditerranée dont les eaux ne se retirent pas assez pour permettre au Naturaliste d’aller chercher sous les rochers ou dans le sable les animaux qu’il veut examiner, M. Milne-Edwards, accompagné de deux collaborateurs, M. Blanchard, aujourd’hui Membre de l’Institut et professeur au Muséum d’histoire naturelle, et notre excellent collègue M. de Quatrefages, alla fouiller les côtes de la Sicile ; il voulait non seulement explorer les parties accessibles du rivage, mais descendre au fond de la mer et y surprendre les animaux marins dans leurs retraites les plus Cachées. Pour arriver à ce résultat, il employait un appareil qui, depuis lors, après, bien des perfectionnements, est devenu le scaphandre; mais à cette époque, il était des plus primitifs. M. de Quatrefages, dans un livre 1 que tout le 1. Souvenirs d’un Naturaliste, Paris, 1851. 2 vol. in-80.


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