Relations des quatre voyages entrepris par Christophe Colomb. Tome III

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QUATRIÈME VOYAGE

équipages complétement découragés. J’arrivai un peu au-delà du point, où j’étais parvenu quelque temps auparavant. Là j’attendis que la fortune cessât de m’être contraire (1) ; je m’arrêtai dans un meilleur port de la même île, et au bout de huit jours je me remis en route, et j’arrivai à la Jamaïque à la fin de juin, toujours avec le vent au plus près (2), et les navires dans le plus mauvais état : avec trois pompes ( très bombas), des cuves, des tinettes et des chaudières, on ne pouvait épuiser l’eau qui entrait dans le navire, et il n’y avait aucun autre remède pour parer aux ravages des vers. Je dirigeai ma route de manière à m’approcher le plus près possible de l’île Espagnole, dont nous étions éloi(1) L’espagnol porte, allí me torné á reposar atras la fortuna ; on lit dans la version italienne, dove la fortuna mi ritornò a dietro, que le traducteur de M. Bossi a rendu par, lorsque la tempête vint encore me surprendre. (D. L. R.) (2) Il y a dans le texte espagnol, siempre con vientos punteros ; M. de Navarrete dit, dans une note, que c’est la même chose que viento escaso ; en français, vent au plus près, celui qui souffle vers la proue ou de la partie où on doit diriger sa route. La version italienne porte, sempre con venti traversevoli, que le traducteur français de M. de Bossi a rendu par, (Idem.) toujours assailli par les vents contraires.


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