Polémique coloniale. Volume 2

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MARTINIQUE

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aucune fonction élective, c’est qu’ils trouvent du genre de leur dignité de ne point aller aux urnes du suffrage univsrsel. Quelques-uns même, élus spontanément, sans avoir posé leur candidature, ont superbement donné leur démission, et ils se déclarent « opprimés, traités en parias !» On a entendu tout à l’heure ce que disait la Dèfense en 1883, à propos particulièrement de M. Allègre : « Quand donc auront disparu les tyrans grotesques « que nous subissons ! » Les vœux de ce journal poli ne semblent pas très près d’être exaucés, car à la date du 28 mars 1885, M. le sous-secrétaire d’Etat de la Marine et des Colonies écrivait encore à M. Allègre : « Monsieur le Gouverneur, « Vous avez exprimé l’intention de ne pas retourner à la Martinique à l’expiration de votre congé. « La bonne direction imprimée par vous aux divers services de la colonie, l’apaisement qui s’est produit dans les esprits par suite de la politique conciliante que vous avez préconisée, me font désirer vivement que vous ne donniez pas suite à ce projet. « Permettez-moi donc d’espérer qu’en ce moment où votre dévouement pourra être plus efficace encore, vous ne quitterez pas le poste difficile où vous a appelé la confiance du gouvernement de la République. « Recevez, Monsieur le Gouverneur, les assurances de ma considération la plus distinguée. « Signé Félix FAURE. » M. Félix Faure a raison. Le grand crime du « tyran grotesque » représentant de la République est d’être resté fidèle à son mandat, d’avoir toujours voulu gouverner avec la majorité qui est républicaine et non pas avec la minorité qui est royaliste.


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