Polémique coloniale. Volume 2

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PRÉFACE

VII

La Défense est particulièrement exaspérée de voir que « les vaniteux africains nés pour l’esclavage » aient des sièges au Parlement. Elle en perd le sens commun, au point d’écrire des choses tout à fait déraisonnables comme celles-ci : « Les députés des Antilles sont étran« gers à la France par leur couleur et leur origine : ils « n’ont pour électeurs que l’écume de la population. « (voir page 26) — ils ne représentent rien que les « passions africaines et la race africaine. (Voir page « 39) — La lâcheté du Gouvernement a donné les « colonies en pâture à ces loups-cerviers. (Voir page « 40) — Il n’y a pas un seul blanc à qui ils ne fassent « horreur. (Voir page 41) » Que penser de l’état cérébral de gens qui éprouvent tant d’horreur pour quatre hommes, tous les quatre reçus avocats au barreau de Paris, de gens capables de nier la qualité français à ces quatre citoyens déclarés par la Chambre légalement élus députés? Il peut y avoir, il est vrai, une grande hauteur de vues à soutenir « qu’ils sont étrangers à la France, par la couleur « de leur peau, » mais, la beauté de l’idée nous échappe. Est-ce parce que nous avons loué la sagesse et la dignité qu’ont montrées les deux classes de couleur, et les députés des Antilles, en méprisant les injures des incorrigibles que « nous sommes le plus destructeur et le plus méchant des odieux sectaires qui courbent la France sous leur joug ».? Mais nous avons montré notre méchanceté, notre esprit de destruction et notre haine des blancs d’une manière bien autrement scélérate. Messieurs


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