Nouveau voyage aux Isles de l'Amérique. Tome II-1

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Françoises de l'Amérique. 203 des rivieres, & ses branches s’étendent sur la surface de l’eau, comme si elles vouloient joüir de sa fraîcheur. On en. trouve assez au bord de la mer, mais il ne vient pas si bien, qu’auprès des rivieres, à moins qu’il ne se trouve sur des costieres élevées. Son écorce est grise, de l’épaisseur d’un demi-écu. Le bois est blanc ; il est assez souple quand il est verd ; mais il se seche des qu’il est coupé, devient très leger & très-cassant. Le dedans est rempli de moëlle comme le sureau, quoiqu’en plus petite quantité. La feuille est presque ronde de trois à quatre pouces de diamettre ; elle est fort lisse, fort tendre & fort douce. Il porte deux fois l’année des fleurs jaunes, qui s’épanoüissent à peu près comme des tulippes, mais qui sont beaucoup plus grandes. Je n'ai point remarqué que ces fleurs fussent Utilité suivies d’aucun fruit, graine ou semence du Mathot. qui servît à multiplier l’arbre : il vient de bouture, & se multiplie de lui-même, parce que les branches touchant à terre y prennent racine pour peu que le terrain soit humide. Malgré sa sterilité, il ne laide pas d’être fort utile aux habitans , parce que son écorce sert à faire des cordes de toute espece, qui sont si bonnes, que nos Corsaires & Flibustiers en ont I vj


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