Nouveau voyage aux Isles de l'Amérique. Tome I-2

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Françoises de l'Amérique. 345 ger à un accommodement, & que le 1694. lendemain elles devoient se trouver dans un lieu neutre & s’embrasser. On le loüa beaucoup de son zèle & de son habileté ; mais quand nous entendîmes que c’étoit deux femmes qu’il prétendoit avoir réconciliées, & qui devoient le lendemain matin se trouver comme par hazard dans notre favanne en venant à la Messe, & là se faire excuse & s’embrasser, je conçûs quelque défiance du succès de cette affaire. Je ne pûs même m’empêcher de lui en dire ma pensée, & de lui prédire que si ces deux femmes se parloient elles se battroient, & peut-être lui aussi. Le lendemain nous dîmes la Messe de bon matin, nous attendîmes avec impatience l'entrevuë de ces deux femmes. Tous nos Peres se mirent sur un banc au bout du jardin qui domine la savanne, pour être spectateus ; pour moi qui ne me contentai pas de voir, mais qui voulois entendre ce qui se diroit, je pris un livre, & je fus m’asseoir dans la savanne, à peu près vers l’endroit où elles se pourroient rencontrer. Quelque-tems après la veuve du sieur Birot de la Pomeraye, parutP v


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