Œuvres de Léonard. Tome III

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DE DEUX

AMANTS.

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à l’autre, madame d’Armiane qui a beaucoup de crédit sur l’esprit de mon père, et qu’elle sollicitera de nous appuyer de tout son pouvoir. Voilà, mon aimable ami, la position où nous sommes : je n’y vois rien de fâcheux. Cessez donc de vous livrer à une tristesse qui me désole. Au nom de Dieu ! cachez-moi vos peines, laissez-moi croire au moins que je suis la seule qui souffre ! Il est possible que nos projets de félicité s’écroulent ; mais ne sera-t-il pas temps de gémir si ce malheur vient? et faut-il que la peur du mal empoisonne le bien dont nous jouissons ? Vous allez perdre un ami pour quelques mois: M. le Curé est forcé de nous quitter pour aller régler avec son successeur les affaires de son ancienne paroisse : mais Vous aurez la société de ma chère Constance ; cette bonne cousine arrive avec sa mère, et vient passer l’automne aux Ormes : c’est une promesse qu’elle acquitte. O Faldoni ! ne troublez point ma joie par vos murmures! partagez plutôt le bonheur que j’aurai de la posséder. C’est un autre moi-même : elle vous dispute.mon cœur, et l’amour ne peut avoir des sentiments plus vifs que notre amitié. Que


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