EN
GUINÉE.
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eu anciennement des habitations, mais comme ils craignoient qu’elles ne favorisassent. la contrebande avec les îles des autres nations, dont celle-ci est si près, ils les firent abandonner, & ils se concentrèrent à Portorico. Les Anglais trouvèrent que c’étoit dommage de laisser fans culture un si bon pays, & commencèrent d’y établir quelques plantations vers la fin du dernier siécle. Les Espagnols tombèrent sur les habitans, massacrèrent les uns, chassèrent les autres, & traînèrent le reste à Portorico. Nous autres Danois, cherchâmes aussi, en 1717, à en tirer quelque parti; mais les Anglais, qui n’avoient pu y réussir eux-mèmes, en furent jaloux, & envoyèrent quelques vagabonds pour piller nos habitations ; & les Espagnols faisant valoir leur ancien droit, en chassèrent, bientôt après, tous les habitans. Depuis ce tems, cette île est fréquentée par ces trois nations; il est permis à chacun d’y couper du bois, d’y pêcher, & autres choses semblables ; mais il est interdit d’y entreprendre aucune culture. Cependant les habitans de SainteCroix se flattent toujours qu’il se fera un jour quelque traité, entre les Cours de Londres & de Madrid, en faveur de notre Nation, auquel cas, là plus grande partie s’y transporteroient bientôt avec tous leurs esclaves. Car le fond de Sainte-Croix est déjà en plusieurs endroits passa-