Dossier nucléaire

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En République tchèque, la production de la centrale de Temelin a dû être stoppée trois fois en trois jours. Une fuite d’huile dans la deuxième tranche a entraîné l’arrêt de la turbine principale. Vingt minutes après la remise en route, celle-ci se coupait en raison d’une surchauffe. Enfin, une vanne mal fermée a provoqué le rejet de milliers de litres d’eau « légèrement » radioactive. Les Autrichiens, déjà antinucléaires, sont très inquiets de ces problèmes présents à côté de la frontière tchèque. Plus grave, un incident classé niveau 2 sur l’échelle internationale des risques s’est produit le 26 juillet 2006 dans une centrale nucléaire suédoise et c’est seulement une dizaine de jours plus tard que la panne a été connue. Un problème d’alimentation électrique a affecté la centrale nucléaire de Forsmark, située à 200 kilomètres au nord de Stockholm entrainant l’arrêt de la moitié des réacteurs. Deux des quatre générateurs de secours ne s’étaient pas déclenchés et les deux autres ont été mis en marche, manuellement, au bout d’une vingtaine de minutes. Ils ont permis d’éviter la perte de contrôle du réacteur concerné. Pendant vingt minutes, les ordinateurs, les systèmes de commandes ont été inopérants. Cette défaillance de l’ensemble du système électrique et de ses extensions a mis en évidence les failles du système de sécurité. La direction de la centrale a décidé de stopper également la production des trois autres réacteurs de Forsmark. Par

précaution, l’Allemagne va vérifier tout son parc de centrales. Surtout qu’un an après l’incident de Forsmark, Vattenfall (filiale du grand groupe public suédois Vattenfall Europe), troisième producteur énergétique outre-Rhin a multiplié les ratés dans deux centrales du nord de l'Allemagne. Le 28 juin un incendie, vraisemblablement dû à une erreur humaine, s'est déclaré dans un transformateur, entraînant jusqu'à nouvel ordre l'arrêt du réacteur. Le ministre fédéral de l'environnement, le social-démocrate Sigmar Gabriel a déclaré : "A ce stade, il ne viendrait à personne l'idée de remettre le réacteur en service, même Vattenfall n'oserait pas". La chancelière conservatrice Angela Merkel attend du groupe qu'il s'explique "de la manière la plus stricte". Il y a eu aussi à Krümmel, l'existence d'une fuite de 2 millimètres au niveau d'une turbine, laquelle a pu laisser échapper des vapeurs à faible dose de radioactivité. Dans l'autre centrale opérée par Vattenfall, à Brunsbüttel, à l'embouchure de l'Elbe, c'est le réseau de purification des eaux du système de refroidissement du réacteur qui a été coupé par erreur à deux reprises. L'incident de Krümmel a causé "un tort à l'image de l'énergie nucléaire en général en Allemagne", déplore Jens Spahn, expert environnemental de l'Union chrétienne-démocrate (CDU). Le parti d'Angela Merkel est traditionnellement bien disposé à l'égard du nucléaire, mais doit composer dans la grande


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