REVzine #02

Page 17

avons pu déterminer quelles zones de la main et du poignet étaient les plus exposées lors d’un crash. A partir de là, nous avons arrêté le concept dans ses grandes lignes. REVZINE > Que vos recherches vous ont-elles appris ?

à sa légèreté, elle lui évite tout d’abord de se fragmenter en morceaux coupants lors d’un impact sévère. Ensuite, un alliage d’aluminium adapté absorbera beaucoup plus d’énergie pendant la phase d’abrasion, sans adhérer au bitume. Le parfait compromis entre absorption des chocs et capacités de glisse.

J.D.D : Elles nous ont montré que les jointures et les articulations des doigts sont les plus souvent touchées. La plupart du temps, la chute survient en courbe lorsque l’un des pneus perd son adhérence et occasionne une glisse latérale du pilote et de la moto. Dans ce type de chute, la tranche de la main, la paume et les saillies articulaires touchent généralement le bitume en premier. Il est essentiel que l’équipement de protection du pilote puisse glisser, de manière à transformer la force d’impact en énergie abrasive, moins néfaste. Nous avons pu déterminer que les articulations et les poignets devaient être protégés à la fois contre les chocs et l’abrasion, alors que la paume et la tranche de la main devaient surtout résister à l’abrasion. REVZINE > Quelle a été votre stratégie pour mettre au point ce genre de protection polyvalente ? J.D.D : Mon équipe et moi même avons dû approfondir nos connaissances dans le domaine des matériaux. Nous avons cherché un matériau flexible offrant une bonne glisse, qui puisse aussi être injecté pour former une structure antichoc. Quand nous avons testé le thermoplastique polyuréthane (PU), nous avons réalisé que nous venions de trouver la solution. Le polyuréthane est léger, disponible dans différents degrés de dureté, parfaitement adapté au moulage par injection et doté d’excellentes aptitudes à glisser. Mais nous n’étions pas encore satisfaits. L’analyse des chutes avait révélé que le poignet et les articulations principales étaient encore vulnérables, alors nous avons voulu augmenter encore l’efficacité dans ces zones, pour une protection maximale. REVZINE > Il semble que la conception se soit complexifiée au fur et à mesure du développement. Qu’avez-vous trouvé, vous et votre équipe, pour arriver à vos fins ? J.D.D : On a trouvé LA solution avec une couche d’aluminium d’1 millimètre d’épaisseur, ajoutée au niveau des poignets et des proéminences du poing. La combinaison de l’aluminium et du polyuréthane constitue une protection légère et suffisamment flexible, que l’on peut toujours mouler par injection pour satisfaire aux exigences d’un gant du point de vue ergonomique. En cas d’impact, l’aluminium se déforme en absorbant l’énergie. En dessous, la structure thermoplastique en nid d’abeilles disperse les forces sur une zone plus large, pour éviter de concentrer les efforts sur un point précis. Pour cela, le fait que l’aluminium soit relativement tendreprésente deux intérêts majeurs : associée

REVZINE | #02 printemps-été 2010

• Conception ergonomique du gant Jerez en CAO 3D

REVZINE > Quelle influence ce travail sur la protection a-t-il eu sur l’ergonomie ? J.D.D : Il a jeté les bases de la conception. Une fois déterminées les zones à protéger et trouvé le matériau le plus adapté, nous avons pu nous attaquer au design même desdites protections. Dans le but d’obtenir la forme la plus adaptée, c’est-à-dire qui n’entrave pas les mouvements et offre une réduction de l’impact optimale, nous avons utilisé un logiciel de dessin en 3D. Ce dernier a aidé l’équipe à simuler le comportement des différentes formes de protections, dans différentes situations de choc ou d’abrasion. REVZINE > Le choix des matériaux de protection a été particulièrement prenant. Avez-vous exploré aussi largement ceux dédiés à l’ergonomie ? J.D.D : Oui. Une fois trouvés les matériaux de protection, nous avons mené d’autres recherches pour trouver les matières les plus confortables. Dans ce domaine, deux paramètres sont importants : le type d’utilisation du gant et la position dans laquelle la main restera maintenue. L’orientation du Jerez est clairement racing. Ce qui signifie que la main et le poignet forment un angle lié à la position de pilotage, et que le pilote a besoin d’une totale liberté de mouvement. Randy nous a dit qu’il voulait que le gant soit confortable au niveau des doigts. Nous en avons tenu compte au cours de nos recherches et avons finalement opté pour des coutures en fil de kevlar, dont la résistance à l’abrasion permet un déport vers l’extérieur des doigts, pour plus de confort.

015


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.