Ressources halieutiques, pêche hauturière et conservation en Polynésie française

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RESSOURCES HALIEUTIQUES, PÊCHE HAUTURIÈRE ET CONSERVATION EN POLYNÉSIE FRANÇAISE

l’Etat français est peu enclin à accorder des défiscalisations : le bilan économique et financier de la défiscalisation des palangriers dans les années 2000 à 2004 est considéré comme négatif par le Ministère des Finances, qui maintenant exige des garanties, notamment sous forme de plan de développement de la filière. Les thoniers en activité sont pour la plupart des modèles peu adaptés à la pêche palangrière particulière de la Polynésie : les bateaux sont peu hydrodynamiques et peu efficients en énergie, leur consommation de gasoil est supérieure à ce que des bateaux plus modernes (en forme de carène, matériau de construction, mécanisation, technologies froid) peuvent maintenant offrir.

LES ORGANISATIONS PROFESSIONNELLES Au démarrage de l’activité des palangriers, dans les années 1990, deux structures coopératives avaient été mises en place, pour aider les armateurs à gérer leurs navires et leurs affaires : la plupart d’entre eux étaient des capitaines de bonitiers, qui n’avaient en général pas reçu les formations nécessaires à la gestion d’une entreprise de pêche. L’Armement Coopératif Polynésien (ACP), puis l’Armement Coopératif des Pêcheries Polynésiennes (AC2P), qui proposaient des services comptables et de gestion, n’ont pas fonctionné comme attendu lors de leur constitution. Aujourd’hui, les 22 armateurs identifiés sur le port de Papeete se partagent 71 palangriers, dont 65 actifs. Les 5 principaux armateurs (en excluant la société détenue par le Pays Avai’a, qui cherche à vendre ses bateaux) détiennent 50% de la flottille, et ce mouvement de concentration est amené à se renforcer dans les années qui viennent, soit par achat de thoniers mis en vente, soit par construction de nouveaux navires.

L’organisation professionnelle principale des armateurs de thoniers est « l’Organisation des Producteurs » (O.P.), qui rassemble la plupart des propriétaires de thoniers (46 navires sur 71). Les armateurs qui ne sont pas membres de l’O.P. sont en général membres d’un des trois syndicats de pêcheurs historiques de Polynésie française : le Syndicat des Pêcheurs Professionnels Polynésiens, le Syndicat des Armateurs, Pêcheurs Professionnels Hauturiers, Côtiers et Lagonaires (Rava’ai Rau), et le Syndicat des Pêches Professionnelles de Haute Mer.

LE PORT DE PECHE DE PAPEETE La société d’économie mixte du Port de Pêche de Papeete, dite S3P, a pour missions de gérer le marché d’intérêt territorial des produits de la mer du Port de pêche de Papeete, d’exploiter l’ensemble mobilier et immobilier que constitue le Port de pêche ainsi que les installations frigorifiques situées dans l’enceinte de l’aéroport de Tahiti-Faa’a. La S3P fournit des services essentiels comme la criée, la maintenance des installations frigorifiques, la production de glace, le traitement des huiles usées, et des déchets de poisson. Elle bénéficie de subventions d’équilibre du Pays, dont la réduction va inévitablement conduire à des augmentations de ses tarifs. Le développement du Port de Pêche de Papeete a été une réalisation majeure du début des années 2000. Les armateurs et les mareyeurs demandent maintenant davantage d’espace pour construire des chambres froides et des espaces de traitement du poisson.

2.3. ÉVOLUTION DU CADRE POLITIQUE, LEGAL REGLEMENTAIRE L’environnement politique, légal et réglementaire de la pêche thonière en Polynésie française comporte des dimensions internationales, nationales et locales.

L’ENVIRONNEMENT

POLITIQUE JURIDIQUE INTERNATIONAL

ET

ET

La Polynésie française est un « Territoire participant » de la Commission thonière pour le Pacifique Occidental et Central, créée en 2004. A ce titre, les agents du Pays sont

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