Syllabus II guindaille

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sais où donner de la tête. Que de monde dans Paris! “d’un jardin ou d’un bâtiment… “Mais à mesure qu’il pénètre dans les beaux quartiers de la capitale,

l’indifférence et le dédain du jeune homme se changent en une admiration sans bornes. Aussitôt installé, il se rend, ainsi que Terrier, au Palais-Royal, que l’on appelle la capitale de Paris, et dont la réputation de merveille, unique au monde, a bien souvent troublé leurs rêves. Ils parcourent ce magnifique jardin qui est devenu le rendez-vous des élégants, des étrangers oisifs, depuis que pour lui garder son cachet aristocratique, on en a interdit l’entrée “ aux soldats, aux gens de livrée, aux personnes en bonnet ou en veste, aux chiens et aux ouvriers “. La beauté des bâtiments, la régularité et l’élégance des arcades, la magnificence des boutiques les frappent d’étonnement. Ils visitent ces galeries élevées en 1784 et où sont réunies tout ce qui peut séduire les yeux : pierres précieuses, bijoux artistement travaillés, montres admirables, étoffes étourdissantes, on trouve tout sous ces arcades où se pressent les provinciaux et les étrangers : “ Quelle opulence ! s’écrie Edmond. Quelle richesse dans toutes ces boutiques dont l’éclat fatigue les yeux éblouis ! “ Ils entrent dans ces restaurants, dans ces cafés où la foule se renouvelle sans cesse, dans ces petits théâtres qui attirent et amusent les badauds, et ils restent émerveillés de toutes ces attractions, de toutes ces séductions si habilement réunies.“ J’ai vu toute la famille royale à différentes reprises ; la reine n’est pas fort jolie, elle n’a que la taille de belle, mais elle possède un air noble et majestueux ; le roi, cahin-caha. Ce qui m’a fait rire, c’est de voir ces dames d’honneur avec leur vastes paniers qui s’entrechoquent sans cesse ; elles sont obligées, au sortir de la messe du roi, de marcher par côté au milieu du passage que les Suisses s’efforcent de faire faire au peuple, qui toujours s’écrase pour voir le trois-quart, quelquefois le profil de Sa Majesté. “ Ou encore de l’ouverture des cours du Lycée... “ En 1785, l’on avait fondé à Paris, près de la place du Palais-Royal, un établissement qu’on supposait appelé à une brillante destinée. C’était une sorte de collège libre où des cours devaient être faits par les plus savants professeurs, et qui servirait en même temps de lieu de réunion pour les jeunes gens. Des attractions nombreuses, telles que des journaux, des livres, des lectures publiques, des concerts et même des expositions de tableaux, devaient contribuer à l’agrément des souscripteurs. Les portes étaient ouvertes de neuf heures du matin à minuit.


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