Rapport ECLJ temoignages de victimes de repression policiere manif pour tous

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EUROPEAN CENTRE FOR LAW AND JUSTICE

Témoignage n°40 de Marie Bénédicte de Chavagnac sur les restrictions du 24 mars 2013 : « Alors que nous rentrions paisiblement rue de Monceau par les Ternes et la rue du Faubourg St Honoré, au niveau de la salle Pleyel, des CRS nous ont ordonné assez violemment de laisser nos drapeaux et pancartes au carrefour sous peine d'être refoulés !!! Ils étaient excédés et nous avons essayé d'obtenir un argument qu'ils ont refusé de nous donner! C'était comme ça et puis c'est tout! Ils nous ont rétorqué qu'ils ne discutaient pas avec des gens comme nous... Que la Manif appelait depuis le départ à aller à l'Elysée... Un de leurs collègues plus sympathique nous a dit qu'ils avaient reçu ces consignes dans l'urgence car un groupe LMPT marchait sur l'Elysée... Est-ce vrai ? Il nous a aussi avoué qu'ils ont été débordés par le nombre ce qui a rendu les CRS hargneux... »

Témoignage n°41 d’Astrid Baud-Roche sur un événement du 24 mars 2013 : Selon un commandant de gendarmerie auquel je me suis permis la réflexion suivante : « Vous dégainez bien vite », ce n’était pas le cas. Il m’a d’ailleurs répondu : « Nous ne sommes pas habitués à gérer ce type de rassemblement. Quand on met un nombre de personnes trop important dans un lieu insuffisant pour les contenir, c’est évident qu’il y a des débordements. Vous serez 10 000 pour la police mais en réalité vous êtes plus d’1 million, nous le savons, ils le savent. C’est le bordel partout dans la gendarmerie comme dans la police ; nous sommes gérés par des amateurs ».

Témoignage n°42 d’un contrôle d’identité sans sommation 24 mars 2013 : Hier après la manifestation j’étais devant l’Elysée, ni M. Hollande ni son secrétariat n’ayant daigné répondre à ma lettre, pas plus qu’il semblait disposé à écouter notre “manif”. Je trouvais que c’était le meilleur endroit où aller. Ne vous inquiétez pas pour lui, l’Elysée était très bien gardé : rangées de barrières, alignement de fourgonnettes de CRS... Mais pour y accéder, aucun problème : d’abord sur les Champs par l’avenue Balzac, nous n’avons croisé aucun CRS, et ensuite au bas des Champs : on pouvait passer des deux côtés d’espèces de gros chasse-neige vitrés et des rangs de CRS. Certains, au tout début, ont essayé de franchir les barrières, (à peine une vingtaine de personnes, qui étaient visiblement mal organisées). Nous, nous étions simplement là à suivre le ballet des CRS quand ils nous ont encerclés, sans sommations (il paraît qu’ils ne doivent le faire qu’avant d’utiliser la violence). Des bulldozers contre des souris, la victoire n’est pas très glorieuse. Ils nous ont ensuite fait "dégager" un par un (certains les ont appelés à plus de correction et de professionnalisme y compris dans leur langage) Seulement ce n’était pas un vrai "dégagement" puisque nous avons été conduits près de camionnettes qui étaient déjà pleines pour partir au poste. Nous avons donc attendus près d’une demi-heure après palpations. J’en ai profité pour demander à la “flickette” comment ça va se passer avec les nouvelles lois du “gender”, si je choisis d’être un garçon : serais-je palpée par un homme ou une femme ? Visiblement elle n’était pas préparée à la question. Réponse : "Ça dépend si une opération est prévue, sinon c’est à l’apparence. Mais de toutes les manières la procédure est valable." Elle m’a aussi dit que nous aurions à manger gratuitement, mais seulement si nous étions mis en garde à vue. Personnellement je préférerais que ce soit payant ! Après avoir tourné pendant presque une heure (nous avons eu le temps de nous prendre en photo) nous sommes arrivés dans un espèce d’entrepôt qui pouvait presque faire peur, Témoignages de répressions policières lors des « manifs pour tous »

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