Le Portail de l'Outaouais - Février 2016

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Pour une grande majorité des jeunes de la rue, leurs relations antérieures avec leur famille d’origine sont teintées d’abandon, de négligence physique ou affective ou encore d’abus physiques et sexuels. Le fait d’avoir des donneurs de soins qui ne répondent pas aux besoins de l’enfant, laisse ce dernier avec une faible estime de soi comme étant un être humain ne méritant pas que l’on s’occupe de lui. Rompre les liens avec leurs parents inappropriés est donc une façon de s’adapter pour éviter de se blesser. Quitter tôt le domicile familial les rend donc à risque de se retrouver à la rue. Surtout lorsque le réseau social ou les services en place ne sont pas soutenants. Cette rupture est souvent paradoxale. Ils tentent de s’éloigner de leur parent pour se protéger, tout en maintenant un certain contact difficile à rompre définitivement. Parce qu’au fond, ils aimeraient tant que la relation soit différente. Ces jeunes peuvent avoir tendance à transférer cette méfiance dans les autres relations interpersonnelles qu’ils entretiennent. Entrer dans une relation amoureuse pour ces jeunes ravive leurs expériences antérieures où ils craignent de s’attacher à quelqu’un qui serait susceptible de les blesser, certains s’arrangent donc eux-mêmes pour provoquer la rupture ou tout détruire avant de se faire mal. Ils sont nombreux à se dire différents des autres personnes dans la rue et donc à éviter de créer des liens avec les autres itinérants pour empêcher que ces derniers ne profitent d’eux. Pour plusieurs d’entre eux, s’attacher à quelqu’un, c’est risquer d’y perdre une autonomie si durement acquise. Pourtant, dans les couples sains, chacun demeure indépendant et capable de construire son bonheur lui-même, mais choisit de se rejoindre pour alimenter une relation à deux où ils peuvent partager du plaisir à travers des projets communs.

Certains jeunes choisissent d’entretenir des relations instrumentales où l’amour n’est pas la principale motivation. C’est le cas lorsqu’ils établissent des relations intimes dans une logique de survie. Par exemple, certains s’assurent d’avoir quelqu’un à leur côté lorsqu’ils dorment pour les protéger. Ces relations permettent d’échanger leurs ressources comme la nourriture, l’argent ou les trucs de survie dans la rue. Certains jeunes utilisent les rapports sexuels en échange d’argent leur permettant de se procurer de la drogue. Plusieurs jeunes en situation d’itinérances maintiennent une vision idéale de l’amour. Principalement ceux qui sont impliqués dans la rue depuis moins d’un an. Ils s’estiment, toutefois, peu aptes à donner de l’amour soit en raison de leurs problèmes de toxicomanies ou encore en raison de leur situation précaire. En plus, ils ne se perçoivent pas attirants et capables de séduire. Ils ont honte de leur situation et estiment que puisqu’ils n’ont rien à donner, ils doivent d’abord se prendre en main et sortir de cette situation avant d’être en relation. Malgré tout, pour quelques jeunes s’engageant dans des relations romantiques saines. Le désir de devenir une meilleure personne peut les inciter à réduire leur consommation de drogue, augmenter leur estime de soi, réduire leurs comportements hostiles et les motiver davantage à quitter la rue. Les jeunes qui se disent en couple insistent sur l’importance de la réciprocité et l’acceptation de l’autre.

Une autre forme d’amour qui incite à devenir meilleur :

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Le besoin inné d’affiliation de l’être humain peut avoir des effets bénéfiques lorsqu’il est réciproque. Quand on est méfiant, il est difficile de s’engager dans une relation. Il est probablement plus facile dans ce cas-là, de donner son amour à un être capable de le rendre sans jamais rien attendre en retour. Qu’en est-il de la relation que certains jeunes entretiennent avec leur animal de compagnie dans la rue ? Pour la plupart des itinérants ayant eu un animal, cette rencontre fut bénéfique. Ce lien permet de s’attacher, de se sentir apprécié et nécessaire à la survie d’un être qui les aime de façon inconditionnelle. Pour plusieurs,

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Parmi ceux qui entretiennent des relations amoureuses en contexte de rue, certains rapportent qu’elles ont accentué leur sentiment d’exclusion et leur consommation de drogue. Ces relations peuvent être associées avec les relations sexuelles non protégées, l’anxiété et la dépression, le stress, des tentatives de suicide et de la violence psychologique et physique.

Différents types de relations possibles dans la rue :

Participer à la guérison des maux de ce monde, plutôt qu’à sa maladie.

L’amour en contexte de rue :


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