Playsound Mag #13

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Cette nouvelle rubrique de PS va nous permettre de vous faire part d’un évènement musical qui a marqué les rédacteurs de votre magazine préféré, les artistes rencontrés lors d’interviews ou encore nos lecteurs fidèles. Alors à vos plumes ! Pour commencer, Elie Dib, rédacteur de PS, va vous retracer l’électrochoc subi lors d’un concert de l’artiste pop-folk John Butler. Je m’en rappelle comme si c’était hier. Février 2011, Zénith de Lille. Après avoir découvert, sur le tard, un an auparavant, les John Butler Trio, je me décidai à franchir le cap du live. Rarement, je n’avais accroché aussi rapidement à un groupe. Sûrement grâce à l’aura qui se dégage de son leader John Butler, j’ai été tout de suite conquis par les compositions pop-folk du trio australien. En cette froide soirée d’hiver dans le Nord, c’était un euphémisme de dire que je comptais sur eux pour réchauffer nos cœurs et esprits. J’allais très vite être rassuré. Dans la petite salle, aménagée pour l’occasion, l’arrivée de John Butler avec sa guitare fût déjà un grand moment. Serein, posé et surtout généreux dans ses paroles, il nous emmena immédiatement dans son univers : celui où la paix et la tranquillité règnent, et où les sonorités des instruments sont mises en avant, le tout sublimé par la voix de John, en adéquation parfaite avec les mélodies qu’il exécuta toute la soirée. À ce moment-là, plus rien ne m’importait. Comme si le monde s’était arrêté, je n’étais captivé que par une seule chose : ce virtuose de la guitare. Transporté, oubliant même la personne qui m’accompagnait, je passais par toutes les émotions : des frissons parcourant mon échine aux torrents de sueur sur des titres plus punchy, je me retrouvais transcendé à chaque note qui sortait de la guitare de mon artiste (désormais) favori.

Impressionné par sa technique mais aussi par le fait de le sentir si habité par les morceaux qu’il jouait, j’eus même l’impression, par instant, de sentir les larmes me monter aux yeux. Jamais je n’avais été aussi touché et sensible grâce à la musique, jamais je ne m’étais senti aussi apaisé et heureux, jusqu’à en oublier les premières douleurs d’être debout depuis près de 4h. Mais le point d’orgue de cette magnifique soirée fût le titre Ocean composé pour l’occasion en hommage à « Dame Nature ». Pendant plus de quinze minutes non-stop, John Butler fit vibrer l’auditoire en lui faisant une démonstration de guitare, maniant parfaitement les techniques de son style, narrant une histoire sans même qu’un son ne sorte de sa bouche. Il réussit alors, une nouvelle fois, à nous propulser sur un nuage où rien ne pouvait nous atteindre. Lorsque les lumières se sont rallumées, j’ai pris du temps à me rendre compte de ce que je venais de vivre. Les jambes tremblantes, je repris peu à peu mes esprits lorsque le froid vint m’attaquer les joues à la sortie de la salle. Arraché de mon rêve, je ressentis les sensations d’un lendemain de soirée, groggy par ce qui s’était passé la veille. Seulement, cette fois, je me rappelais exactement de chaque minute de cette révélation musicale, de ce bonheur sans précédent que ce génie m’avait fait vivre. Aujourd’hui, c’est sans une certaine nostalgie que j’en parle, attendant la prochaine date du trio avec peut-être trop d’impatience. Néanmoins, j’aime à me rappeler de la chance que j’ai eu d’avoir assisté à un tel show et d’avoir, l’espace de quelques heures, oublié tout ce qui m’entourait, me laissant porter par ce qui se fait de plus beau dans la musique : les émotions qu’elle suscite. _Elie Dib

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