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Nous demeurons notamment convaincus que la francophonie, espace unique à la fois linguistique, économique, culturel et politique, continue de construire chaque jour entre ses membres cette solidarité de l’esprit qu’appelait de ses vœux Léopold Sédar Senghor. Nous proposerons la mise en place d’un « passeport de la francophonie » pour créer un sentiment d’appartenance. Dans nos relations avec nos partenaires, nous traduirons ces principes dans les faits : - en Afrique sub-saharienne, nous romprons avec la pratique actuelle marquée par un soutien appuyé aux régimes douteux du « pré-carré » et par un paternalisme d'antan. Loin des oripeaux de la « Francafrique », nous voulons bâtir avec les pays d’Afrique subsaharienne, dans leur diversité, une coopération fondée sur l'égalité, la confiance et la solidarité. - Dans le Monde arabe, nous abandonnerons une politique construite pour l’essentiel sur une vision sécuritaire. Cette approche est frileuse, choquante et insuffisante. Au cœur des révolutions pour la liberté, elle a nourri frustrations et rancœurs dans les opinions des pays concernés. Dans le cadre de notre projet euro-méditerranéen, nous proposerons un objectif global de convergence économique, sociale, culturelle au sein duquel la question démocratique aura toute sa place. - En Asie – où la France est tragiquement absente – et en Amérique latine, nous nouerons avec les grands puissances émergentes des partenariats qui respectent à la fois leur poids nouveau, leurs ambitions légitimes et les nôtres. Aussi, la relation francochinoise, faite d’à-coups dangereux et d’une incompréhension réciproque, sera refondée sur la base du respect et du renforcement des règles internationales, mais aussi sur la défense des principes démocratiques qui sont les nôtres. 5.3.2 Le combat contre la faim et pour la sécurité alimentaire La sécurité des approvisionnements alimentaires est un droit : nous demanderons son inscription dans la Charte des Nations unies. Ce droit devra être garanti : à l'ONU, au G20, à l'OMC. Dans le cadre des négociations sur les grands déséquilibres économiques et commerciaux, nous défendrons le principe de la « relocalisation » des productions agricoles. Nous pensons que les terres cultivables des pays les plus pauvres doivent être destinées prioritairement aux cultures vivrières permettant d’assurer l’autosuffisance alimentaire des peuples. Concrètement, nous proposerons, aux côtés des pays producteurs, la mise en place de mécanismes de régulation protecteurs pour ces pays : reconstitution des stocks, lutte contre la spéculation, stabilisation des prix des denrées alimentaires, encadrement et régulation des achats internationaux de terres agricoles. 5.3.3 L'aide publique aux pays pauvres Conformément aux engagements internationaux de la France, nous substituerons à la logique de prêts – corollaire des « programmes d'ajustement structurels » dont ont souffert les pays les plus pauvres – une politique de dons. Elle sera fondée sur le principe de « conditionnalité sociale » qui impose que les sommes engagées soient utilisées pour l'élévation effective (éducation, systèmes sociaux et sanitaires, logement) des populations. Ces dons seront renforcés sur la base d’un calendrier précis afin que la France puisse respecter l’objectif des 0,7 % du PNB auquel notre pays s’était engagé en 2003 et en mettant à contribution le secteur privé à travers des financements innovants comme la taxe sur les transactions financières.

Document de travail – Version du 5 avril 2011- page 28/82


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