Made In N°21

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Economie Amélioration de

n Économie - Social

En bref

la productivité des entreprises : quelles pistes ?

Déjà, l’Accord-cadre interprofessionnel de février 2010, relatif aux modalités d’organisation des négociations collectives portant sur les salaires et l’amélioration de la compétitivité et de la productivité des entreprises, l’annonçait. L’agenda social du Conseil du dialogue social (CDS) le confirmait : les partenaires sociaux veulent un accord sur la compétitivité et la productivité.

Et l’absentéisme ? « La perception liée à l’importance de l’absentéisme n’est pas le seul fait des directions. » En effet, les salariés sur lesquels retombe une surcharge de travail peuvent tenir à leur tour un discours selon lequel certains n’hésitent pas à s’absenter pour un oui ou pour un non. L’absentéisme moyen qui se dégage de cette enquête, tous secteurs confondus, est légèrement supérieur aux valeurs observées en métropole. Il apparaît comme élevé dans les secteurs du BTP et de l’Industrie. 10

5

0 BTP

Commerce

Industrie

Nouvelle-Calédonie

Services Métropole

Avenant n° 25 de l’accord de branche Industrie Le 17 décembre 2010, les membres de la commission paritaire « Industrie de NC » ont signé un avenant salarial modifiant les salaires conventionnels de la branche en 2011. Basé sur une grande confiance entre les partenaires sociaux, cet accord intervenu lors de la première réunion de travail s’inscrit, pour la FINC, dans le cadre des Accords de février 2010, à savoir une augmentation des bas salaires de 15 % sur trois ans. Ainsi, au 1er janvier 2011, les salaires conventionnels de la branche ont augmenté de plus de 3,5 %. Les partenaires sociaux ont convenu de se revoir pour compléter cette augmentation 2011, dès qu’un accord sur la compétitivité et la productivité aura été signé. Il est donc important que les travaux du CDS aboutissent au plus vite. 18 - Made In - Nouvelle-Calédonie - Avril 2011

E

n effet, pour augmenter les bas salaires de 15 % sur trois ans, il avait été convenu de mener des travaux en parallèle, afin d’éviter un effet inflationniste à moyen terme, qui aurait ruiné les efforts réalisés pour améliorer le pouvoir d’achat des bas salaires. Parmi ces travaux se trouvaient ceux destinés à améliorer la compétitivité des entreprises calédoniennes. L’objectif est de définir une feuille de route commune aux partenaires sociaux, pour actionner plusieurs leviers possibles qui permettront d’absorber, en partie, l’augmentation des coûts du travail par des gains de compétitivité. De manière à être une force de proposition dans ce dossier, la FINC a donc participé à la mise en œuvre d’une étude qui s’est attachée à déterminer les principaux leviers possibles d’amélioration de la productivité des entreprises calédonienne. Plus d’une centaine de personnes ont donc été sollicitées pour recueillir des données quantitatives et qualitatives. L’aspect quantitatif a, à nouveau, posé de grandes difficultés, mais l’exploitation de ces données a tout de même permis d’établir une photographie des entreprises calédoniennes et de définir plusieurs pistes possibles.

L’intérêt de disposer de données fiables Le premier résultat est l’aspect pédagogique pour chacune des entreprises d’une telle enquête. Les dirigeants ont eu l’occasion de mesurer tout le chemin restant à parcourir. Certains, qui en sont encore

à considérer leur chiffre d’affaires comme une donnée confidentielle, ont encore un long chemin devant eux. D’autres ont pu mesurer l’importance et l’intérêt de disposer de données fiables pour piloter leurs entreprises. Enfin certains se sont montrés à même de partager leurs bonnes pratiques avec leurs confrères. Au final, l’enquête a montré que les dirigeants et les salariés calédoniens se retrouvent autour des facteurs de productivité suivants : facteurs liés à la main-d’œuvre, au management et aux moyens de production. Par contre, au niveau des leviers d’amélioration, des différences d’appréciation apparaissent. Si les avis convergent autour de l’absentéisme, de la gestion des carrières, de la formation et de la redistribution matérielle du travail, les salariés insistent plus sur l’organisation et la planification du travail ou sur la communication interne et la reconnaissance symbolique du travail. De leur côté, les dirigeants relèvent les difficultés de recrutement, l’importance des compétences managériales et celle du climat social de l’entreprise. Les leviers d’amélioration de la productivité qui ont été identifiés révèlent donc une certaine diversité de perceptions, non seulement entre dirigeants et salariés, mais aussi suivant les secteurs d’activités, la taille des entreprises et leur organisation. Par la recherche d’un accord sur les enjeux et les raisons de la nécessaire amélioration de la productivité, les moyens d’y parvenir et les gains que chacun pourra en retirer, un consensus peut être trouvé entre partenaires sociaux. C’est le travail qui doit maintenant être fait, avant fin juin 2011.


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