PALACES By American Express
CELIA
SAWYER L’AGENCE
DE TOUS LES POSSIBLES,
MY VILLA IN SAINT-BARTH
ALTMANN
L’HOMME AU DRAGON
CONTEMPORAINE & GLAMOUR | FASHION | VOYAGES HIVER 2019 LIFESTYLE | DÉCOUVERTE | HORLOGERIE 1
ALBATROS-MALLETIER
1964 Réédition du modèle de 1964 “Marine Nationale” Swiss Made
ZRC GE N È VE SA 1 5 r u e d u 3 1 d é ce m br e - 1 20 4 Ge nè ve Su isse - co nt act @ z rc1 9 0 4. ch zrc1904.ch •
zrc1904
CHRONOPASSION : 271 rue Saint Honoré - 75001 PARIS / Davide PARMEGIANI : Via Nassa 40 - 6900 LUGANO
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VOILA S T BARTH : 4 rue de la Suède - 97133 Gustavia (St Barthélemy)
édito Voyage au cœur de l’art de vivre C’est pour moi un très grand honneur d’avoir été choisie pour vous accueillir dans ce premier numéro de Palaces Magazine. Un biannuel qui vous fera voyager au cœur de l’art de vivre haut de gamme contemporain dans quelques-uns des plus beaux endroits du monde. Présente dans le magazine, j’y partage avec vous ma passion pour mon île : Saint-Barth, une île à nulle autre pareille, synonyme de luxe et d’exception dans le monde. Cette île que je chéris tant et qui n’est que beauté et discrétion a pourtant vécu une année éprouvante puisqu’elle fut marquée par le plus violent cyclone jamais éprouvé, mais notre île a su se relever et se reconstruire entièrement. En ce début de saison touristique, My Villa in Saint-Barth a été partenaire du St-Barth Gourmet Festival, réunissant les plus grands chefs étoilés. Le succès a été au rendez-vous, lançant ainsi magnifiquement une saison 2018-2019 qui s’annonce historique pour nous tous. En effet, au fil des mois, ma petite île a su démontrer une solidarité exceptionnelle de toute sa population pour pouvoir à nouveau accueillir les plus grandes célébrités comme tous ceux qui aiment sincèrement la simplicité de notre destination, joyau des Caraïbes. Bonne lecture de Palaces Magazine au gré des univers de la mode, de l’horlogerie, de la joaillerie, de l’évasion, de la beauté, de la gastronomie et de la culture. Au plaisir de vous accueillir à Saint-Barth…
Monique Turbé My Villa in Saint-Barth
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PALACES MAGAZINE
PALACES MAGAZINE Editeur | EDITOR Euro-Presse 20-22 Wenlock road, London, N1 7GU NUMBER :11256267 www.palacesmagazine.com Directeur de la publication : Antoine Saint- Val palaces5etoiles@gmail.com Téléphone : 0033(1).73.04.78.78|0033. (0)1.77.38.46.80 Rédacteur en chef : Didier Petit Direction artistique : Sonia Da Conceição Secrétariats : Clémence fontaine Service commercial : Franck Milan Traduction| correctrice : Bérénice. Directrice mode : Tatjana Lausevic Stylist : Mariska Schroeder Photographe : Rebeca Chow- Antoine Verglas |New York Assistante Photos : Estelle Monnier Hair&Make up : Barbara| Annouska Models | Manequin : Marisa Papen Cover : Celia Sawyer Bureau NEW YORK : Cherie Aimeé –Liz jona- Kate Ferguson Bureau Moscou : Elena Abramovskay- Ulina Novokova Ont collaboré à ce numéro : Ministre du Tourisme de Maurice ORNELLA Thathia Air Mauritius My villa st barthelemy Monique Turbé Célia Sawyer Victoria Silvstedt
6 My villa in Saint-Barth 14 Code 41 20 La relève 24 Yvan Monnet 28 Domaine Grand’Cour
Les Clefs D’or | Union international des concierges d’Hôtels American Express LONDON Distribution Export : Office de coordination Presse Rédaction : 231 rue Saint-Honoré 75001 Paris-France | europressemedia@gmail.com Palaces Magazine numero 023165078 et une marque déposé depuis 2002. Tous Droits de reproductions, même partiels réservés. Numéro de commission paritaire en cours. Imprimé à Monaco
32 La cousinière 39 Boek Haus 50 Montre Cyrus 56 Le swissvapeur
102 Skidress 106 Montre ZRC 110 Victoria Silvstedt 114 Fly 7 120 Maison close 58 Fromagerie Dufeaux 62 Ministre du tourisme de l’île Maurice
66 Matthew Cookson 70 Richard Mille 76 Izambar 130 Strom 136 Clinic Lémanic 142 Albatros malletier 146 Maurice de Mauriac 150 La Créole Beach Hôtel 80 Celia Sawyer 86 La gracieuse 90 Giberg 98 Montre Akor
MY VILLA IN SAINT-BARTH
L’agence de tous les possibles Qu’on l’appelle Saint-Barth en français ou St Barts en anglais, Saint-Barthélemy ; moins de 25km2 et 10 000 habitants ; ce caillou joliment posé sur la mer des Caraïbes est une île qui fait rêver. Située dans les petites Antilles, elle est l’une des destinations les plus prisées par les touristes du monde entier. Des touristes qui ont tous forcément séjourné un jour ou l’autre dans un hôtel ou une villa construit par la famille Turbé et plus particulièrement par un extraordinaire visionnaire, Guy Turbé. Une famille de bâtisseur qui est assurément à l’origine de la légende de ce coin de paradis. Le patriarche est décédé en 2015, c’est donc à présent sa fille, Monique, qui perpétue la tradition de bâtisseur et d’accueil avec une agence immobilière online de location et de vente de villas de luxe, My Villa in Saint-Barth. Retour sur une saga familiale légendaire racontée par Monique Turbé elle-même.
La saga Turbé qu’elle est. Des villas qu’elle commercialise désormais au sein de son agence.
Monique pouvait-elle faire autre chose qu’être une bâtisseuse, une entrepreneuse, la pa-pesse du tourisme barthélemois ? Sans doute pas tant l’exemple et l’ombre du père sont omniprésents dans ses souvenirs et ses actes. Elle se rappelle avec nostalgie les débuts de son papa : « Il a construit son premier hôtel sur la plage des Flamands au début des années 70, il s’appelait La Baie des Flamands. Il a ensuite bâti et exploité le Saint-Barth Beach Hôtel. Son restaurant Le Rivage était véritablement le Nikki Beach des années 80 ! ». A cette époque, au côté de son papa, la petite Monique a alors la chance de rencontrer de nom-breuses personnalités : Johnny Hallyday, Gilbert Bécaud, Joe Dassin, Claude François ou en-core Eddy Mitchell.
La famille, une valeur absolument essentielle pour cette business woman, Monique Turbé est donc très heureuse de savoir que ses enfants, Mélissa et Angelo, prendront un jour la relève : « Ma fille se forme au métier d’agent immobilier, après avoir d’abord étudié la comptabilité. Elle a repris ses études à 34 ans avec deux enfants à s’occuper. Elle fait preuve de beaucoup de courage, je suis très fière d’elle ! Mon fils, quant à lui, se spécialise dans l’intégration et le webdesign. Tous les deux travaillent pour assurer la relève, je suis une maman heureuse ! ». Pour autant, deux blessures jalonnent la vie de Monique. En premier lieu, la mort de son frère Hervé, en 2006, avec qui elle partageait les mêmes passions pour la construction et le tourisme. Cette mort sera aussi un vrai déclic pour leur père, Guy, qui, anéanti, vend alors tous ses biens. Un père qui disparait en juin 2015 après une longue maladie. Monique était pour lui « sa bouffée d’oxygène », il devient pour elle son déclic, son guide, cette présence désormais invisible, mais si essentielle à sa vie !
C’est en 1986 que Monique Turbé se lance à son tour dans la construction et le tourisme avec une résidence de petits bungalows, le White Sand Beach Cottage, construite sur un terrain en bordure de mer que lui offre sa maman. C’est dans l’une de ces villas qu’elle aura l’extrême privilège de recevoir Jackie Onassis, veuve du président américain assassiné John Fitzgerald Kennedy et leurs deux enfants, John-John et Caroline. Depuis, Monique a construit en son nom 6 villas en parfaite cheffe de chantier
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My Villa in Saint-Barth qu’il lui serait désormais impossible de quitter définitivement son île : « Je pourrai partir quelques mois, mais je reviendrai toujours ici. J’aime trop ma petite île ! ».
Encouragée par son père, Monique ouvre son agence, My Villa in Saint-Barth, en septembre 2015, deux mois seulement après le décès de son papa, il n’aura donc pas eu la joie de voir l’agence de location de villas touristiques de sa fille chérie.
Une île qui lui apporte beaucoup de joie et parfois aussi beaucoup d’angoisse. Après avoir vécue ; et tout perdu ; lors de l’ouragan Luis en 1995, Monique Turbé était au cœur de celui de 2017, Irma. Elle se souvient : « Ce sont des moments intenses, ça prend aux tripes. J’étais seule à la maison, tout a explosé. Je me suis réfugiée dans la salle de bain puis dans une penderie car le faux plafond de ma maison menaçait de s’effondrer ! ».
My Villa in Saint-Barth permet aux touristes du monde entier (mais essentiellement améri-cains) de choisir parmi plus de 180 villas, qu’elles soient Simply Chic (une sélection de villas contemporaines), Authentic Island (des villas traditionnelles) ou Prestige & High life (une sélection de villa luxueuse). 3 gammes de produits qui permettent à la cheffe d’entreprise et à ses 30 ans d’expérience dans le tourisme d’offrir le maximum à ses clients : « J’essaie de satisfaire au mieux ma clientèle car un client satisfait est un client qui revient, ce qui est le cas depuis 3 ans au sein de l’agence ! ».
Une île parfois violente qui, le reste du temps, caresse la vie de ses habitants et des touristes avec délicatesse. Sa culture, sa cuisine, la mer et ses plages magnifiques en font une île pa-radisiaque et accessible à tous. Monique Turbé n’aime pas l’image donnée par les médias de son île : « C’est complètement faux, nous ne sommes pas une île aux milliardaires. L’île est accessible à tout le monde avec des villas et des hôtels de luxe, mais aussi avec des villas et des hôtels avec un très bon rapport qualité / prix ! ».
Et pour les satisfaire pleinement, à la disposition de la clientèle, une conciergerie gratuite. Et même si Monique avoue être omniprésente ; « Ma présence est indispensable car aucune décision n’est prise sans mon accord ! » ; c’est Pierrick, le concierge de l’agence, qui s’occupe des moindres désirs des vacanciers : vol privé, location de voiture, de voilier ou de jet-ski, chef à domicile, réservations, etc.
Impossible pour une bâtisseuse comme Monique Turbé de ne pas avoir des rêves et des en-vies de construction plein la tête même si son prochain projet reste pour l’instant top se-cret : « Si j’arrive à le concrétiser, ce sera un projet somptueux, extraordinaire. Je ne pourrai plus jamais faire mieux ! ». Et pas de doute qu’en y déposant la première pierre, elle aura une immense pensée pour son père. Définitivement, Guy Turbé peut être fier de sa fille !
Saint-Barth, une île chevillée au corps et au cœur Si Monique a quitté Saint-Barth quelques années pour la métropole (Lyon) afin d’offrir à Angelo, son fils dyslexique, un suivi médical et une scolarité adaptée, celle qui a construit ici un empire sait
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MY VILLA IN SAINT-BARTH
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De père
en fille Saint-Barth, une destination paradisiaque des Caraïbes qui doit une immense partie de ses constructions les plus emblématiques et les plus luxueuses à destination du tourisme inter-national à un talentueux bâtisseur, également business man hors pair : Guy Turbé. Après sa disparition en juin 2015, Monique Turbé, l’une de ses 5 enfants, poursuit son œuvre ; d’une façon différente, mais voulue ainsi par le patriarche ; en créant : My Villa in Saint-Barth. Une agence immobilière online qui propose en location et à la vente les plus belles villas de cette île des petites Antilles. Et si le passage de l’ouragan Irma, il y a tout juste un an, rappelle à tous que la vie est particulièrement fragile dans cet écrin francophone, Monique Turbé a pourtant réussi à bâtir un solide empire. Sa raison d’être ? La satisfaction de ses hôtes, qu’ils soient célèbres ou pas, riches ou plus modestes. My Villa in Saint-Barth est une success-story forgée au nom du père. Rencontre avec celle qui fait le beau temps sur la location et la vente immobilière de luxe à Saint-Barth.
Votre père, Guy Turbé, a une importance capitale dans le développement de Saint-Barth et aussi, j’imagine, dans votre vie ?
Serait-il fier de vous ? Mon père a toujours été fier de moi, cela l’impressionnait de me voir sur les chantiers, mais il ne me l’a jamais dit en face. Ce n’est pas un regret car je sais qu’il disait souvent aux gens qu’il rencontrait qu’il était fier de sa fille. Un jour tout de même il m’a félicitée, c’était lorsque j’ai fait ma plus grosse transaction. Il était impressionné car même lui n’avait jamais réalisé une telle vente, mais il a quand même rajouté : « Ma fille, tant que l’argent n’est pas sur ton compte, ne dis rien ! ».
Oui, mon père est un pionnier du tourisme et de la construction de luxe à Saint-Barth, il m’a donc beaucoup influencée dans ma carrière. Enfant, j’étais avec lui sur tous les chantiers. Je me souviens que dès la sortie de l’école j’allais le rejoindre. C’était étonnant pour une petite fille, au point d’ailleurs qu’un jour il m’a dit : « tu aurais dû être un garçon ! ». Aujourd’hui, je ne touche pas à la bétonnière, mais j’aime l’idée d’être une bâtisseuse. J’ai d’ailleurs à mon actif pas moins de 6 maisons que j’ai imaginées et construites !
Quelle expérience souhaitez-vous proposer à vos hôtes au sein de votre agence ?
Monique Turbé, votre agence immobilière online, My Villa in Saint-Barth, est un hommage à votre père ?
Mes hôtes (les américains en particulier) adorent le storytelling et comme nous sommes sur l’île depuis plusieurs générations, je suis très heureuse de pouvoir leur raconter l’histoire de ma famille. C’est donc une relation presque familiale. Mes clients veulent me parler directe-ment, même si mon assistante peut leur répondre, ils disent toujours : « On veut parler à Monique ! ». (Sourire)
Oui, il tenait vraiment à ce que je marche sur ses pas. C’est pourquoi, tout ce que je fais au-jourd’hui est très émouvant. Je me souviens par exemple d’être allée au salon Top Resa (sa-lon professionnel du tourisme et des voyages) à Paris en 2017 pour représenter My Villa In Saint-Barth et c’était vraiment très intense car, petite fille, je le voyais partir tous les ans pour ce salon avec ses valises… c’était donc pour moi un déplacement chargé de beaucoup d’émotion, comme un pèlerinage !
Comment cela se passe-t-il avec les nombreuses célébrités que vous côtoyez ? Vous savez, les célébrités viennent à Saint-Barth pour la tranquillité et la sécurité, ils se pro-mènent dans les rues de Gustavia,
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vont au restaurant comme tout le monde. Nous les traitons donc comme tous nos clients et c’est justement ce qu’ils apprécient. Certains deviennent même des amis. Ma famille était très proche de Gilbert Bécaud et, aujourd’hui encore, je suis en relation avec sa fille, Jennifer… nous nous voyons à chaque fois qu’elle vient à Saint-Barth !
chose avec moi, à me faire exister après ma disparition. Mais pour l’heure, nous avons plaisir à travailler ensemble !
Pour votre fils, Angelo, vous avez momentanément quitté votre île ? Quand nous avons déménagé, mon fils ne savait pas lire du tout, il souffrait de dyslexie. Alors pour qu’il puisse poursuivre une scolarité normale et être suivi, entre autres par le pédopsychiatre Olivier Revol, nous sommes partis vivre à Lyon !
Vous avez vécu l’ouragan Irma (2017) et auparavant l’ouragan Luis (1995), comment peut-on se remettre de ces deux catastrophes météorologiques ?
D’où votre implication auprès de l’association Emma ?
Avec l’ouragan Luis, il y a plus de 20 ans, j’ai tout perdu, il m’a fallu repartir de zéro ! Cette fois encore, Irma a fait d’énormes dégâts sur mes propriétés. Heureusement, j’ai pu tout remettre en état rapidement en finançant moi-même les travaux car, comme beaucoup ici, je ne suis toujours pas totalement indemnisée par les assurances. Vous savez, on ne peut pas oublier un ouragan. Pire encore, chaque mois de juillet (début de la saison cyclonique), l’angoisse revient !
Oui, depuis notre retour sur l’île, j’invite ici le médecin traitant de mon fils et le Docteur Olivier Revol une fois par an afin qu’ils fassent des conférences pour les enfants de Saint-Barth qui ont les mêmes difficultés que mon fils. J’ai tellement souffert de le voir traiter de fainéant que je ne veux pas que cela se reproduise avec d’autres enfants. L’association s’appelle EMMA en hommage à la fille du médecin traitant de mon fils qui est malheureusement décédé d’un arrêt cardiaque ici, à Saint-Barth. C’est un drame qui nous soude à jamais !
Votre aventure entrepreneuriale continue d’être une aventure familiale ? Oui, mon rêve est que l’histoire de la famille Turbé se poursuive. Je continue à faire exister mon père à travers mon travail. A mes enfants ; ma fille Mélissa et mon fils Angelo ; de faire la même
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MY VILLA IN SAINT-BARTH
MONIQUE TURBÉ, VOUS ÊTES PLUTÔT :
Acras ou Féroce d’avocat Acras. J’aime beaucoup la cuisine épicée !
Aujourd’hui ou demain ? Aujourd’hui. Quant à demain, on verra bien !
Lever ou coucher de soleil ? Coucher de soleil. Je ne suis pas vraiment du matin, j’ai donc vu plus de coucher que de lever de soleil ! (Rire)
Ange ou démon ? Ange. Je pense avoir un cœur gros, cela m’a d’ailleurs joué de nombreux tours !
Jet set ou jet-ski ? Jet-ski. Je suis quelqu’un de simple. J’aime la mer et ses plaisirs… 12
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HORLOGERIE | CODE 41
CODE41 casse les codes ! Le code 41 est une « erreur système » bien connu des utilisateurs d’ordinateurs. En revanche, il peut paraitre plus étrange d’avoir fait de cette erreur informatique le nom d’une marque de montres. Et pourtant tout se clarifie lorsque Claudio D’Amore, designer horloger et fondateur de CODE41, nous explique ce qu’il avait en tête en 2015 à la création de sa startup : « 41, c’est le petit clin d’œil au code pays de la Suisse, on affirme ainsi que notre pays a un savoir-faire indéniable dans l’univers horloger. Quant à l’analogie avec l’informatique, on a trouvé ça drôle car il était évident qu’au début nous serions perçus comme une anomalie dans le système horloger suisse ! ».
caliser sa production et donc de casser les prix avec des modèles pourtant de très grande qualité. Evidemment, cela n’a pas fait que des heureux au pays de l’horlogerie helvétique de luxe, d’autant plus que leur arrivée sur le marché horloger fut fracassante : plus de 7 000 montres ont d’ores et déjà été vendues ! Et CODE41 et sa communauté ne comptent pas en rester là puisqu’ils s’attaqueront bientôt à la haute horlogerie avec le projet X41. Objectif ? Produire une montre très haute horlogerie ; avec un mouvement exclusif CODE41, pour environ 4 000€, là où les prix pratiqués sont habituellement sans limites. Retour sur cette success-story communautaire suisse revigorante pour le secteur horloger…
Pourquoi cette startup serait-elle donc une anomalie ? Tout simplement car CODE41 a décidé de jouer la transparence, de délo-
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CODE41, une volonté plus qu’une marque
d’une aventure comme celle-ci, on demande forcément l’avis des membres de la communauté. Ainsi, ils votent, on tient compte de ces votes et on avance afin d’obtenir un produit qui plaira à la majorité ! ». Une démocratie entrepreneuriale participative et communautaire qui a déjà donné naissance à deux collections ou plutôt à deux « Anomaly(s) » …
Comme beaucoup de startups, CODE41 est passée par la case du financement participatif sur Kickstarter. Il faut dire que le projet avait de quoi séduire les amoureux de technologie horlogère et les adeptes des aventures participatives. Le discours du fondateur de CODE41, Claudio D’Amore, a fait mouche : « Le but n’était pas de trouver un concept marketing. Certes, nous voulions nous distinguer, mais il fallait d’abord que le projet porte en lui de vraies valeurs ! ». Et depuis le début la ligne directrice reste absolument la même : « Tout passe par l’explication, nous sommes transparents sur l’origine, le coût et le développement, de l’idée au produit en vente sur notre site. Ainsi, notre communauté peut acheter en toute connaissance de cause. ».
ANOMALY-01 et 02, la Suisse et le Japon dans un même boitier Et si Claudio D’Amore a appelé ses deux collections ANOMALY-01 et 02, ce n’est évidemment pas un hasard, mais cette envie permanente de casser les codes et de ne pas se prendre (trop) au sérieux : « Oui, nos montres sont un peu des anomalies dans le système horloger suisse, c’est pour ça qu’on les a appelées un peu drôlement ainsi ! ».
De vraies valeurs participatives, de la transparence, mais aussi une réelle envie de proposer un produit différent, Claudio ; designer de son état ; en avait marre de l’uniformisation des montres en vente sur le marché mondial : « Beaucoup trop de montres se ressemblent, 80% des montres ont le même boitier, ça fait mal aux yeux de voir cette uniformisation ! C’est pour ça que l’on veut faire des montres qui ont du caractère avec un design qui ne tue pas la mécanique… ».
Des montres de haute qualité constituées d’un même boitier avec des mouvements japonais et suisses standards (Miyota et ETA) à l’intérieur afin que les prix ne s’envolent pas : « Ce que l’on souhaite montrer (et démontrer), c’est que l’on fait des choix de composants uniquement pour des raisons de qualité, de prix et de design et non pas pour correspondre à je-ne-sais-quel-label ! Par exemple, pour la ANOMALY-01, on a choisi un mouvement japonais car sur le devant, on peut voir le balancier, ce qui est très rare dans les mouvements standards. Si on avait utilisé un mouvement standard suisse, on n’aurait pas pu montrer le mécanisme et c’est pourtant ce qui fait aujourd’hui tout l’attrait de notre montre. On voulait donner de la magie à notre objet ! ».
Ainsi pouvait démarrer l’aventure CODE41, une aventure sous les yeux d’une communauté qui aime participer, donner son avis et peser sur les choix de la marque : « Quand on partage tout
Un seul mot d’ordre : ne pas chinoiser sur la transparence ! Des montres mécaniquement et esthétiquement parfaitement usinées qui sont pourtant en vente sur le site de la marque à des prix défiant toute concurrence puisqu’il faut compter environ 800€ pour une ANOMALY-01 ou 02. Seuls les modèles en carbone frôlent les 1 500€. Et au jeu de la transparence, Claudio explique à ses clients que ses montres sont fabriquées en Chine : « Vous savez, cela fait 50 ans que la relation Suisse-Asie est organisée, beaucoup de composants viennent de là-bas, même si personne ne le dit. Ils ont désormais tous les outillages pour répondre à la demande de l’industrie horlogère suisse. On utilise donc les mêmes fournisseurs de composants que les autres marques, mais on le dit et on est même fier de les mettre dans la lumière car ils participent vraiment, et depuis longtemps, à l’excellence horlogère suisse ! ». Du coup, CODE41 est fier de proposer des montres très internationales : « On ne doit pas être beaucoup à faire cela, mais quand le mouvement est suisse et bien il part là-bas pour être assemblé. Nous y envoyons aussi nos bracelets italiens, nos mouvement japonais. ». Ainsi, au label Swiss made ; 60% du cout de revient effectué sur le territoire helvétique ; CODE41 préfère son propre label, TTO (Transparence Totale sur l’Origine) : « C’est la carte d’identité de nos montres et on est extrêmement précis : design suisse, fabrication chinoise, mouvement japonais, cuir italien ! ». Où s’arrêtera CODE41 ? Difficile à dire, les ambitions ne manquent pas, à commencer par le lancement de la collection X41 en 2019 qui devrait permettre à la marque de marquer définitivement son territoire. Et si CODE41, la dynamiteuse des codes du secteur horloger suisse, devenait à son tour une institution ? Un comble suisse !
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CODE41 | CLAUDIO D’AMORE
CODE41 est un projet communautaire ! Designer, Claudio D’Amore aime la transparence. Du coup, à la tête de CODE41, il en a fait son credo afin de remettre quelques montres à l’heure dans le secteur de l’horlogerie. Une soif de vérité sur l’origine, les coûts et le développement des produits horlogers qui n’a pas été au goût de tous dans le milieu très feutré du Swiss made, mais qui a en revanche emballé les membres de sa communauté. Ils sont aujourd’hui plus de 200 000 à suivre régulièrement l’avancement des projets de CODE41 sur le net et surtout à donner leur avis. Fruit de ce travail participatif et collaboratif, deux collections ont déjà vu le jour ANOMALY-01 et ANOMALY-02 en attendant la concrétisation au cours de l’année 2019 du projet X41. Un nom de code qui repoussera encore les limites de la haute horlogerie à des prix extrêmement concurrentiels. Décodons avec Claudio D’Amore le succès de CODE41 qui est donc tout sauf une « erreur système ».
Claudio d’Amore, comment en êtes-vous venu à créer CODE41 ?
Quelle a été la réaction des grands groupes horlogers suisses ?
Je suis à l’origine designer de produits, mais je me suis très vite spécialisé dans le design des montres. J’ai fait l’École Cantonal d’Art de Lausanne (ECAL) et je suis ensuite parti à Londres chez le designer Ross Lovegrove qui à l’époque travaillait beaucoup pour l’horloger TAG Heuer. C’est ainsi que j’ai commencé à travailler dans l’univers de l’horlogerie. De retour en Suisse en 2005, j’ai alors créé mon propre bureau de design horloger et cela a duré 10 ans jusqu’au lancement du projet CODE41 en 2016…
Il n’y a pas eu de réaction officielle. En revanche, on sait très bien qu’au début CODE41 n’a pas été très bien vue, mais les choses se calment ! D’ailleurs, officieusement, on est plutôt apprécié, ils sont admiratifs de la démarche car, au-delà de la provocation de départ, ils voient bien que nos montres sont de qualité. On est même observé par les grands groupes car ils savent aussi que la distribution traditionnelle doit évoluer. Ils sont donc très intéressés par notre communauté, par la façon dont nous interagissons avec eux sur les réseaux sociaux et sur notre site.
Justement, quelle était votre volonté de départ ? C’est une idée qui me trottait dans la tête depuis longtemps, mais il fallait trouver le bon moment pour la mettre en place car je ne voulais surtout pas créer une marque de plus. D’ailleurs, nous ne sommes pas vraiment une marque, nous sommes plutôt un projet communautaire. Nous aimons l’idée de travailler, d’avancer sur nos projets avec les membres de notre communauté… nous sommes seulement les chefs d’orchestre ! Bien sûr sans perdre de vue que nous souhaitons créer des montres d’une haute qualité, mais dans une gamme de prix abordables et, tout aussi important, en étant transparent à toutes les étapes de fabrication.
Pourquoi ce besoin de transparence ? J’étais mal à l’aise à l’idée de faire une montre Swiss made car on sait ce que cela veut dire. En effet, même avec des composants venant d’Asie, une montre peut être Swiss made ! Donc, un peu par provocation, au second degré même, je me suis dit : pourquoi ne pas jouer la transparence totale. Au départ, c’était un gag, mais finalement, nous sommes transparents sur tout, même sur les prix !
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Quels sont vos projets ? On a dévoilé au cours de l’année 2018 le projet X41. Nous allons faire un mouvement de haute horlogerie créé en exclusivité pour CODE41, l’objectif étant de mettre en avant la beauté mécanique. C’est aussi l’idée que les montres dont on rêve tous sont hors de prix, on va donc les produire à un prix abordable. Les précommande débutent en mars 2019, on voudrait être autour de 4 000€ la montre, là où nos concurrents sont à 20 ou 30 000€ et souvent plus !
Claudio D’Amore, quelle montre portez-vous ? Je porte une ANOMALY-01, boitier acier et cadran noir, mais j’aime changer… (Sourire)
Quel est pour vous le comble du luxe ? C’est surtout d’avoir du temps. Acheter, amasser, au final ce n’est pas ce qui rend heureux. Rien faire, prendre le temps, c’est un vrai luxe. Vous savez, j’ai beau faire des montres, je n’ai toujours pas réussi à maitriser le temps !
Enfin, quel est le luxe dont vous ne pouvez pas vous passer ? La liberté ! L’essentiel pour moi est de pouvoir garder mon indépendance, y compris à CODE41. C’est très important d’avoir cette liberté de pouvoir développer des projets qui me plaisent. J’aurai beaucoup de mal à faire quelque chose uniquement car je dois le faire ! (Sourire)
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CODE41 | CLAUDIO D’AMORE
CLAUDIO D’AMORE, VOUS ÊTES PLUTÔT : Palaces ou belle étoile ? Belle étoile. J’aime la simplicité et l’authenticité. Le luxe a un côté surfait que je n’apprécie pas ! Italie ou Suisse ? Suisse. Avec une touche d’Italie. L’alliance de la rigueur et de la légèreté… Fast-food ou restaurant étoilé ? Restaurant étoilé. Mais surtout la bonne cuisine, les bons produits… Terre ou mer ? Terre. J’aime être entouré par la nature. Solitaire ou toujours entouré ? Plutôt solitaire. Dans le travail comme dans la vie, j’ai besoin de mes moments à moi.
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LA RELÈVE | JEAN-LUC IRÉNÉE
Des pains par milliers
Si vous avez visité la Guadeloupe, vous avez forcement déjà goûté au pain de Jean-Luc Irénée car sa boulangerie, La Relève, est incontournable sur l’île caribéenne. Agé de 48 ans, cela fait maintenant plus de 16 ans qu’il fait prospérer sa petite entreprise qui ne connait pas la crise. Installé sur la commune de Sainte-Rose, dans le nord de la Basse-Terre, Jean-Luc Irénée est le fournisseur de très nombreuses administrations et institutions guadeloupéennes (écoles, services municipaux, etc.), mais aussi d’un bon nombre de restaurateurs qui font confiance à son professionnalisme et à la qualité de son pain. Entre deux fournées, ce papa de deux enfants âgés de 10 et 11 ans, passionné de vélo et de cinéma, a trouvé le temps de répondre aux questions de Palaces magazine.
Jean-Luc Irénée, vous êtes tombé dans le pétrin tout petit ?
Quelles sont les spécialités typiquement guadeloupéennes ?
(Rire) Oui et non. Mon père a été boulanger une partie de sa vie, mais étant jeune, je n’ai ja-mais vraiment voulu faire ce métier, la fibre artisanale m’est venue beaucoup plus tard. J’ai en fait un CAP de maçonnerie et un BEP de dessinateur en bâtiment et j’ai longtemps été électricien, rien à voir donc avec la boulangerie !
Nous faisons beaucoup de boules de pâte pour préparer les Bokits (sandwich guadeloupéen) que nos clients viennent chercher congelés afin de les faire cuire eux-mêmes. Nous vendons aussi beaucoup de Polkas, ces petits pains dont nous sommes très friands sur notre île. Sinon, ce sont les mêmes recettes qu’en métropole sauf que nous y mettons beaucoup plus de ma-tière grasse que vous ! (Sourire)
Comment vous retrouvez-vous alors à la tête de La Relève ?
Le métier de boulanger reste un métier contraignant ?
J’avais la trentaine quand j’ai décidé d’apprendre le métier. Je l’ai fait pendant un an et j’ai ensuite racheté la boulangerie de mon patron, c’est pour cela qu’elle s’appelle La Relève, car j’ai pris SA relève ! C’était en février 2002 et depuis nous avons changé de lieu pour faire construire notre propre bâtiment à Saint-Rose, entre Lamentin et Deshaies.
Oui, nous faisons les 3 X 8 afin de pouvoir satisfaire tout le monde avec du pain frais en per-manence. Les premiers livreurs partent de la boulangerie à 2 heures du matin pour approvi-sionner nos clients sur toute la Guadeloupe.
Une relève qui connait le succès ? Oui, je pense que la boulangerie est un métier d’avenir, les métiers de bouche ne meurent pas facilement même si comme tout le monde nous connaissons la crise. Après plus de 16 ans d’existence, La Relève emploie aujourd’hui 24 salariés et 3 apprentis !
Qui sont vos clients ? En fait, à part le snack qui est à l’entrée de la boulangerie, je suis grossiste. Nous faisons donc du pain en grande quantité, de façon quasi industrielle, mais en gardant un savoir-faire arti-sanal. On travaille avec les administrations, les écoles, les établissements hospitaliers, mais aussi beaucoup avec les restaurateurs et les particuliers qui ont besoin de commandes impor-tantes que cela soit par exemple pour un mariage ou une communion.
Le nombre de pains que vous fabriquez quotidiennement doit être impressionnant ? Oui, nous fabriquons environ 30 000 pièces par jour (Pains et viennoiseries) !
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Quels sont les moments de l’année où la charge de travail est la plus importante ? Nous travaillons beaucoup avec les écoles, l’année scolaire est donc pour nous la période la plus chargée. Nous fournissons presque 15 000 pièces par jour uniquement pour le système scolaire. Ensuite, c’est la période de Noël puisque nous faisons les bûches de Noël, suivies par la galette des Rois que l’on prépare aux abricots, à la noix de coco ou encore à la goyave !
JEAN-LUC IRÉNÉE, SI VOUS ÊTIEZ : Une pâtisserie ? Un millefeuille. C’est mon péché mignon ! Un pain ? Un pain au lait. C’est moelleux… Une année ? L’année 1990. L’année de mes 20 ans. Si je pouvais y retourner, je signe tout de suite ! (Rire) Un loisir ? Le vélo. J’en fais autour de Sainte-Rose… Un rêve ? Gagner au loto. Le jackpot, tout le monde en rêve, non ? (Rire) Une devise ? Le travail bien fait et le respect du client. Il est important de bien faire son métier ! 21
Je crois que vous travaillez aussi beaucoup au moment des carnavals ? Oui, il ne faut pas oublier qu’en Guadeloupe la période des carnavals est une période très im-portante, aussi bien culturellement qu’économiquement. Cette année encore nous devrions produire plus de 30 000 sandwichs !
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YVAN MONNET
Des montres haute couture Pour ses 50 ans, Yvan Monnet s’est offert le luxe de prendre sa destinée en main et de créer sa propre marque de montres : « C’est le plus chouette cadeau d’anniversaire que je me sois fait car c’est une aventure qui n’a pas de prix ! ». Installé sous les toits dans un véritable atelier d’artisan en plein cœur de Genève, celui qui a une vingtaine d’années d’expérience dans l’habillage horloger n’en revient d’ailleurs toujours pas : « J’ai eu une émotion énorme le jour où j’ai assemblé mes premiers prototypes et que la montre fonctionnait dans mes mains. C’est un privilège rare de nos jours ! ». Sa marque porte son nom et sa première collection Mina ; hommage aux « petites mains » horlogères ; fut remarquée et remarquable puisqu’elle a pris la forme d’un pentagone. Une originalité évidente qu’il déclinera au printemps prochain en version homme. Yvan Monnet fait de la haute couture horlogère, un qualificatif qu’il affectionne tout particulièrement tant il aime le travail soigné de ses fournisseurs genevois reconnus pour leur savoir-faire : « J’essaie de faire des montres qui sont l’équivalent en qualité des grands marques horlogères, mais à des prix qui restent abordables, moins de 5 000 francs suisses pour les modèles en acier ! ». Pour Palaces Magazine, il revient sur son parcours et ses projets.
Comment en êtes-vous arrivé à créer votre propre marque horlogère ? J’ai travaillé une dizaine d’années chez Patek Philippe et ensuite je suis allé chez Vacheron Constantin où j’ai été chef de projet « montres sur mesure » et « Métiers d’art ». En 2016, j’ai voulu valoriser mes compétences en indépendant en montant tout d’abord un bureau de création, mais je me suis très vite rendu compte qu’il fallait que je démontre mon savoir-faire et c’est là que j’ai créé une montre pentagonale. A ce moment, je me suis dit que je tenais quelque chose…
Et vous vous êtes pris au jeu ? Absolument ! J’ai d’abord conçu des prototypes, mais j’ai rapidement fait le constat fallait que j’en produise une centaine pour que cela soit économiquement viable. Alors, c’était parti, je me suis lancé dans l’aventure ! Je me suis dit : « Allons-y et voyons ce qui se passe… ».
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C’est comme cela qu’est née Mina, votre première collection de montres pentagonales ? Oui, j’ai créé une nouvelle forme de montre, à moi de l’exploiter ! Au départ, c’est parti d’un constat un peu triste : j’avais l’impression que tout le monde faisait la même chose, qu’il s’agissait d’un éternel recommencement. Depuis les années 1930, toutes les montres classiques sont rondes, carrées ou rectangulaires, parfois ovales !
Et pourquoi avoir appelée votre collection Mina ? Mina est une anagramme de main. Pour moi, les cinq côtés de mes montres évoquent les cinq doigts de la main. Cela renvoie à tout le travail manuel nécessaire pour faire de belles montres. A un certain niveau de qualité, je pense qu’il n’est pas possible de travailler uniquement avec des machines. Et je ne serais pas complet, ni sincère si je ne vous disais pas aussi que c’est le surnom de mon amie ! (Sourire)
A quoi ressemble votre collection Mina ? J’ai développé une collection en trois couleurs de cadrans. A l’intérieur mes clients ont le choix entre deux calibres mécaniques (automatique ou manuel). Et j’ai voulu que l’on voit le mécanisme sur le dessous de la montre, le balancier qui bat comme un cœur, c’est rare et précieux à notre époque, il faut le montrer ! On est dans une gamme de prix qui va de 3 300 à 3 700 francs suisses. Ce sont des montres que l’on peut trouver sur Chrono24 et je suis aussi représenté à la Maison de l’Horlogerie à Genève.
Et vous allez vous lancer prochainement dans les montres masculines ? Oui, avec la FIVE qui arrivera au printemps 2019 ! Ce sera évidemment toujours un pentagone qui reste ma signature. Je dirais que ce sera une montre « sport & chic » qui pourra se porter dans toutes les circonstances de la vie et à tous les moments de la journée. Nous serons autour de 4 500 à 5 000 francs suisses, mais c’est un modèle qu’il est possible de réserver dès maintenant sur mon site à un prix très avantageux !
Qu’est-ce que le luxe ? Le luxe, ce sont des matériaux nobles, du savoir-faire, le soin du détail et ce doit être quelque chose de rare et d’exclusif. Et ce n’est pas qu’une question d’argent, c’est aussi partager un repas improvisé avec des amis. Bref, on doit en avoir pour son prix, mais ce n’est pas le prix qui fait le luxe !
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YVAN MONNET
Yvan Monnet, de quel luxe vous ne pourriez pas vous passer ? Les plaisirs de la table ! La bonne cuisine et les bons vins, la découverte de nouvelles saveurs, que ce soit en famille ou dans un restaurant. Par exemple un rôti cuit en basse température avec une petite sauce maison et un verre de Syrah, cela peut être un très grand plaisir, un moment exceptionnel…
Quelles sont vos passions lorsque vous ne créez pas des montres ? Je suis quelqu’un d’assez sportif. L’hiver je passe beaucoup de temps en montagne à faire du ski. Je suis né dans la région de Verbier donc je connais le domaine des 4 Vallées comme ma poche ! (Sourire) Et l’été je fais beaucoup de vélo autour de Genève et ça me permet de garder la forme car il n’y a pas beaucoup de plat dans la région ! (Rire)
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DOMAINE GRAND’COUR | JEAN-PIERRE PELLERIN
Grand’Cour,
un domaine au grand cœur Lorsque Jean-Pierre Pellegrin, viticulteur suisse à la tête du Domaine Grand’Cour, vous dit : « Quand on donne beaucoup, on reçoit encore plus, c’est un cadeau extraordinaire. », pas de doute, l’homme élève plus que du vin, il élève l’âme ! Passionné d’histoire et d’archéologie, il est la 9ème génération de vignerons à Peissy, dans le canton de Genève, mais le premier de la lignée a signer ses propres vins, des vins qui portent désormais son nom, Pellegrin : « Ce qui est formidable c’est que mon nom d’origine française est assez unique en Suisse, il n’y a donc qu’un vigneron qui porte ce nom sur tout le territoire helvétique ! ». Que cet homme soit unique on veut bien le croire alors profitons-en pour le lire encore. Pour Palaces magazine, Jean-Pierre Pellegrin revient sur l’histoire et la philosophie de son Domaine Grand’Cour, un domaine au grand cœur…
Jean-Pierre Pellegrin, vous avez toujours voulu être vigneron ?
Où peut-on trouver vos vins ?
Vous savez, quand on est adolescent, on ne veut pas vraiment pas faire comme ses parents, j’ai donc d’abord été attiré par l’histoire et l’archéologie et puis surtout je ne cessais de demander à mon père : « Mais pourquoi n’a-t-on pas de bouteilles à notre nom ? ». La réponse fusait car dans les années 1960 à 1980 le raisin se vendait tellement bien à la coopérative qu’il n’y avait pas de raison de faire autrement, d’avoir nos propres bouteilles ! Je trouvais cela dommage…
En Suisse, je les vends directement grâce à des cavistes spécialisés. En France, c’est plus compliqué ; comme nous ne faisons pas partie de l’Union européenne, les accords bilatéraux ne nous sont pas très favorables ; nous comptons donc sur les coups de cœur des sommeliers des Palaces mais aussi des grands restaurants parisiens. A l’avenir, j’aimerai mettre en place un groupement de vignerons pour mieux communiquer vers l’extérieur et avoir un peu plus de poids. Je pense que ce serait bien car il y a de l’attrait et de la demande pour nos vins.
Qu’est-ce qui a fait basculer les choses ?
Jean-Pierre Pellegrin, vos origines sont françaises ?
Dans les années 80, les frontières se sont ouvertes et plus personne ne voulait de nos raisins, il a donc fallu se remettre en question, inventer un nouveau modèle économique. Du jour au lendemain, je me suis donc retrouvé propulsé dans ce milieu viticole… entre-temps, j’avais quand même passé mon diplôme d’œnologue ! (Sourire)
Nous sommes d’une famille française huguenote qui s’est réfugiée à Genève après la révocation de l’édit de Nantes. Genève est vraiment à la croisée des civilisations depuis toujours, c’est ce qui donne ce joli mélange. Du coup, cette mosaïque de cultures se retrouve dans les goûts, les cépages et les vins. Ici, nous avons aussi bien des cépages bordelais, bourguignons, alsaciens, de la vallée du Rhône et bien sûr des cépages suisses comme le chasselas, le Gamaret ou le Garanoir. Tout cela représente assez bien la diversité suisse, son état d’esprit !
J’ai fait mes armes dans les caves coopératives de la région avec cœur, mais aussi avec beaucoup d’appréhension pour redresser le système. Puis en 1994 j’ai voulu imaginer un avenir différent et une réhabilitation des caves, je voulais que notre domaine soit transmissible aux générations futures et que nous ne dépendions plus seulement d’un système !
Le Domaine Grand’Cour renait alors… Absolument, c’est à ce moment-là que l’on a relancé le Domaine Grand’Cour / Pellegrin. Depuis nous continuons à livrer du raisin à la coopérative, mais en parallèle je fais un certain nombre de bouteilles au Domaine de façon à être autonome. Nous produisons entre 50 et 55 000 bouteilles par an. Nous avons 4 gammes de vin, une cinquième va apparaitre bientôt. Notre production est composée à 60% de rouge et à 40% de blanc. Ce sont des vins qui en termes de prix vont de 10 à 100 francs suisses.
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Vos différents vins semblent à l’image de l’évolution de votre approche de la viniculture ? Oui, pendant longtemps nous avons oublié nos terroirs, nous nous devons donc de les comprendre à nouveau. C’est évidemment un travail énorme et un handicap considérable par rapport à nos collègues des cantons voisins qui eux ont toujours travaillé dans ce sens-là. Et pour combler notre retard, plutôt que d’avoir une reconnaissance sur un cépage, on a préféré mettre en avant une mosaïque de cépages, c’est ainsi que le vignoble genevois a été sauvé. Au début, j’ai donc imaginé des assemblages, c’est comme ça que les Grand’Cour rouge et blanc sont nés et nous avons d’ailleurs très vite été reconnus par La Revue du Vin de France et son critique emblématique Michel Bettane. Cela nous a permis d’être connu et reconnu à l’étranger avant même la Suisse… nul n’est prophète en son pays ! (Sourire)
Vous êtes aussi proche de la nature et de sa défense ? Le béton m’insupporte, j’ai besoin d’espace pour être serein, pour pouvoir me réaliser, pour pouvoir imaginer et créer mes vins. Je suis donc devenu un peu malgré moi le défenseur du territoire vert de mon village. Le but est vraiment de préserver l’intégrité du paysage, je ne supporte pas le grignotage insidieux. Genève est une petite ville, mais une ville qui pousse vite et même très vite, il faut donc être très vigilant, on doit vraiment maintenir ces poumons verts un peu partout sur le territoire sinon l’homme deviendra fou !
Puis au fil du temps on a abandonné tous les intrants de synthèse pour travailler de manière naturelle et aussi beaucoup plus avec des cépages purs. C’est à ce moment-là que mes vins se sont mis à porter mon nom, Pellegrin… je ne voulais pas me mettre en avant, mais je crois que je me suis un peu fait dépasser par le personnage que je suis ! (Rire)
J’ai l’impression aussi que vous vendez plus que du vin ?
La télévision a aussi joué un rôle important dans votre renommée ?
Oui, on vend aussi du rêve et du plaisir, ça me réconforte d’ailleurs car j’ai toujours besoin d’être rassuré. Vous savez les bouteilles vous glissent entre les doigts, font des centaines, voire des milliers de kilomètres et on est plus derrière elles pour expliquer leur histoire, alors les compliments font du bien, rassurent !
Oui, il y a quelques années, j’ai notamment participé avec ma maman à une émission de la TSR qui s’appelle Le Diner à la Ferme. Le cadre était le domaine et ma maman voulait évidemment que je sois à ses côtés. La production voulait d’ailleurs que ce soit moi qui cuisine, mais j’ai refusé car l’âme de la maison, le cordon bleu, c’était elle. Elle avait 80 ans à l’époque et elle est très vite devenue une star locale ! (Sourire) On a d’ailleurs gardé cette dynamique puisque deux fois par an, on continue à faire ce Diner à la Ferme sans les caméras et cela draine un monde incroyable autour des plaisirs de la table et du vin !
Mais un compliment, je l’attribue toujours au vin et à la vigne, pas à ma propre personne car nous ne sommes que des relais. On n’est pas seul pour créer un vin, il y a aussi la résonnance du sol. Pendant toute la période végétative, nous ne sommes vraiment que des spectateurs. D’ailleurs, je crois que l’on doit être le moins interventionniste possible…
Que retenez-vous de toute cette aventure du Domaine Grand’Cour qui se poursuit ? L’évolution de mon père. Il est aujourd’hui âgé de 93 ans et il a l’âme d’un gamin ! Il a complètement changé, c’est lui qui me pousse maintenant à aller plus loin. Au départ, il était contre le fait que nous fassions notre propre vin et maintenant c’est lui qui m’encourage ! J’aime l’intimité et la force que procure le dialogue des générations… ça me bouscule, mais j’aime ça ! Et puis la vie est courte alors si je veux à mon tour transmettre à mes deux enfants tout ce que j’ai appris, il faut que je me dépêche…
Le mot de la fin ? Comptez sur moi pour continuer tranquillement à faire passer mon message : en Suisse, on est capable de faire des belles montres, mais aussi de bons vins !
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DOMAINE GRAND’COUR | JEAN-PIERRE PELLERIN
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JEAN-PIERRE PELLEGRIN, VOUS ÊTES PLUTÔT : Que l’on s’entende bien, c’est difficile de faire des choix, mais vous m’y obligez ! (Rire) Blanc ou rouge ? Blanc. Je privilégierai le blanc car il est plus frais, plus croquant, souvent plus léger et il me rend plus joyeux ! (Sourire) Mais attention j’adore les deux… Bordeaux ou Bourgogne ? Bourgogne. Sur le plan aristocratique, Genève ressemble plutôt à Bordeaux, mais si je choisis le terroir, je me dois de dire la Bourgogne pour ce côté plus rural ! Fromage ou dessert ? Fromage. J’ai plutôt tendance à terminer un repas par du fromage, mais des fromages bien spécifiques, digestes, plutôt des brebis avec une touche de douceur... Hiver ou été ? Été. J’adore le ski, j’adore la neige, mais dans l’absolu, je glisse vers l’été car on est plus léger, il y a des belles soirées et de beaux matins ! Suisse ou France ? Suisse. J’adore la France, c’est l’un des plus beaux pays du monde où j’ai mes origines, mais la Suisse est plus petite, je m’y sens un peu mieux, c’est un petit nid douillet… 31
RÉSIDENCE DE LA COUSINIÈRE
Découvrir un autre Guadeloupe La Guadeloupe offre quelques-uns des plus incroyables paysages des Antilles, la Basse-Terre, une communion inégalée avec la nature, et la Côte-sous-le-vent, des instants de plénitude propres à ce coin de paradis protégé des Caraïbes. Et cela tombe extrêmement bien puisque nous nous arrêtons en Guadeloupe, sur Basse-Terre et le long de la Côte-sous-le-vent, à Vieux-Habitants très exactement. Valérie et Rodrigue Rodné y possèdent cinq villas qu’ils louent à tous ceux qui ont envie de bouffées de chlorophylle et de dépaysement pendant leurs vacances : « Ce qui m’étonne toujours ici, c’est la diversité des verts ! », dit Valérie. Celle qui a découvert la Guadeloupe il y a 24 ans pour ne plus jamais en repartir est d’ailleurs notre guide à la Résidence de la Cousinière et sur l’île Papillon.
proximité avec la nature, mais aussi que vous puissiez humer l’atmosphère si particulière des Antilles : « Les maisons sont ouvertes sur l’extérieur comme souvent en Guadeloupe. Il n’y a que des volets roulants qui les ferment, on a donc l’impression de vivre à l’extérieur, ce qui est très agréable ! ». Pas étonnant donc que les hôtes se sentent comme à la maison, c’est d’ailleurs le but recherché par Valérie et Rodrigue : « A partir du moment où vous louez un bien, vous êtes chez vous donc le plus beau compliment que l’on puisse nous faire, c’est quand nos hôtes nous rappellent l’année suivant pour « louer LEUR villa ». Pour nous, nos villas sont vraiment les maisons secondaires de nos clients ! ».
Des villas pour vivre à l’heure guadeloupéenne
« La Guadeloupe est inépuisable ! »
Poser ses valises ; deux maillots de bain et trois tee-shirts suffisent amplement ; à la Résidence de la Cousinière, c’est assurément changer de rythme et de standing. Ici, tout a été construit, pensé et organisé pour que les locataires jouissent de tout le confort d’une villa de prestige, comme le confirme Valérie : « Chaque villa à sa terrasse, son jacuzzi privé et son barbecue. On a fait des villas entièrement équipées avec de vraies cuisines et croyez-moi j’aimerai bien avoir la même à la maison ! ». (Sourire) Des villas qui ont adopté le style caribéen pour une plus grande
Faire une halte chez Valérie et Rodrigue, c’est aussi bénéficier de leur connaissance et de leur passion pour leur île. Ils sont intarissables, plus encore lorsqu’ils parlent de leur commune, l’une des plus anciennes de la Guadeloupe, Vieux-Habitants : « Sur le haut de la commune, il y a la Grivelière qui est une ancienne habitation caféière passionnante à visiter. Personnellement, j’adore y monter et profiter de la vue à couper le souffle sur toute la vallée de Grande Rivière. Et juste derrière, il y a aussi une cascade : la cascade Paradis. Très prisée, mais très cachée, elle se mérite…
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donc, si vous arrivez et qu’il y a plus de deux personnes, c’est que vous n’avez vraiment pas de chance ! ».
est charmeuse, la Côte-sous-le-vent est charmeuse, elle offre à l’œil quelque chose que l’on ne voit pas ailleurs. Le fait que le volcan de la Soufrière se soit réveillé en 1976 a fait qu’il n’y a pas eu de bétonnage de notre littoral, la côte a donc gardé son côté naturel ! ».
La Résidence de la Cousinière est aussi parfaitement située sur la Côte-sous-le-vent, vous n’aurez donc aucun mal à découvrir une autre Guadeloupe, celle de ses habitants : « On est à moins d’une demi-heure de Malendure et de tous les sites de plongée, on est aussi à 30 minutes de tous les départs de marche (Soufrière, etc.). On peut aussi visiter d’innombrables maisons du café et du cacao ainsi que des plantations et des distilleries de Rhum. Il y a plein de petites plages à découvrir, toutes différentes : on passe des gros galets de sable noir au sable fin ! Deshaies est à moins d’une heure de route avec ses petits restaurants les pieds dans l’eau et il y a aussi le féérique jardin botanique avec sa vue sur l’île de Montserrat. Il ne faut pas manquer non plus le Mémorial ACTe, le Centre d’Expression et de Mémoire de la Traite et de l’Esclavage, c’est éducatif et très bien scénographié ! Franchement ici les gens ne s’ennuient pas et je ne vous parle même pas d’aller aux Saintes, de faire du bateau… La Guadeloupe est inépuisable ! ».
Et si la Côte-sous-le-vent est un vrai choc visuel, la plus belle des découvertes reste sa population. Là encore, ce n’est pas Valérie qui nous contredira, elle qui est tombée amoureuse de la Guadeloupe et des guadeloupéens, il y a presque un quart de siècle : « Si vous pouviez glisser dans votre article que cette foutue réputation des guadeloupéens non accueillants est un vieux truc qui traine dans les guides, mais que c’est faux, ce serait vraiment bien car tous nos hôtes nous le disent, les gens ici sont gentils, avenants, normaux contrairement à beaucoup d’endroits ! ». Une supplique en forme de manifeste pour une île qui mérite qu’on la découvre ou qu’on la redécouvre et quel meilleur camp de base pour le faire que la luxueuse Résidence de la Cousinière, à Vieux-Habitants. Le dernier mot revient à Valérie : « Ici, on a les pieds sur terre et la tête dans les étoiles… ».
L’accueil, seconde nature guadeloupéenne Et venir en Guadeloupe, c’est forcément y revenir. Tous les touristes vous le diront et Valérie le confirme : « La Guadeloupe
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RÉSIDENCE DE LA COUSINIÈRE
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RÉSIDENCE DE LA COUSINIÈRE www.delacousiniere.com Réservation Téléphone : 05 90 98 52 71 | 06 90 49 49 26
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RÉSIDENCE DE LA COUSINIÈRE | VALÉRIE ET RODRIGUE
Aux pieds de manguiers centenaires Bienvenue en Guadeloupe, sur Basse-Terre, l’aile gauche du papillon guadeloupéen. C’est ici, à Vieux-Habitants ; l’une des plus anciennes communes de l’île ; que Valérie et Rodrigue Rodné accueillent leurs hôtes dans cinq magnifiques villas. Dans un cadre enchanteur avec vue sur la mer des Caraïbes, la Résidence de la Cousinière offre des séjours familiaux en couple ou entre amis à ceux qui veulent découvrir la vraie Guadeloupe ! En effet, comme le dit Valérie : « En Guadeloupe, on a un rapport à la vraie vie. Avant j’étais une citadine, eh bien croyez-moi ici on remet l’humain à sa place, on sait parfaitement que nous sommes juste des invités de la Terre ! ». Et en tant qu’invités de la Terre, Valérie et Rodrigue ont façonné au fil des ans leur domaine afin d’en faire un cocon vert, le plus luxuriant possible : « Il y a 20 ans, c’était une friche. Il y avait juste 2 manguiers que l’on a gardé et qui sont désormais centenaires ! ». Tout le reste a été planté, entretenu et magnifié par la famille Rodné. Découvrons ce paradis caribéen, la Résidence de la Cousinière.
Valérie Rodné, comment est née l’aventure de La Cousinière ?
Des villas qui sont totalement indépendantes ? Oui, personne ne sait si son voisin est là, même moi, je suis obligée d’aller voir sur le parking si les voitures sont là pour savoir si mes hôtes sont rentrés de balade ! On les a volontairement positionnées ainsi pour que tout le monde puisse avoir son intimité… ça aussi, c’est très important pour des vacances réussies !
Cela a toujours été un vœu commun ; à mon mari Rodrigue et à moi ; de construire des gites sur ce terrain que l’on a acheté il y a maintenant 20 ans. On a d’abord construit notre maison et une maison d’amis. En 2008, on a implanté trois autres villas. Et il y a cinq ans, on a construit la cinquième villa. Enfin, il y a deux ans, nous avons installé une piscine à débordement avec vue sur l’océan pour tous nos clients !
De telles propriétés, cela s’entretient continuellement ?
Où êtes-vous situé ?
Oui. Par exemple, suite à l’Ouragan Maria l’année dernière, on a eu des dégâts périphériques que l’on a dû réparer cet été. On a aussi refait toutes les terrasses et toutes les allées. Vous savez, qui n’évolue pas, meurs, mais on est arrivé au produit que l’on voulait, dont on a rêvé il y a 20 ans ! Pour autant, on va continuer à faire évoluer la résidence car on aspire à la perfection. A la différence de beaucoup qui font la même chose que nous, on est chez nous, ce sont nos villas, notre bien, donc on l’entretient !
Nous sommes le long de la Côte-sous-le-vent, en Basse-Terre. On est juste à la sortie de Baillif, au début de la commune de Vieux-Habitants, sur le premier plateau qui monte à La Cousinière. La Cousinière étant un lieu-dit, une section comme on dit ici en Guadeloupe ! C’est l’une des sections les plus peuplées et les plus anciennes de Vieux-Habitants. C’est aussi une section très agricole car elle est très irriguée ; il y a beaucoup de rivières ; mais très peu arrosée, donc la terre est très bonne. C’est pourquoi nous avons toute l’année un environnement luxuriant alors qu’à quelques kilomètres seulement, la végétation est parfois complètement grillée en plein été !
Quelle est votre clientèle ? La Guadeloupe est énormément visitée par les francophones car les Caraïbes offrent des îles anglophones pour les anglophones. On a donc beaucoup de français de métropole, de suisses, de belges et de québécois. Et si nos clients ne sont pas francophones, ils sont le plus souvent francophiles. Depuis l’ouverture d’une ligne par la compagnie aérienne Norwegian en provenance des USA, on a une vraie clientèle américaine. Ce sont des américains qui veulent être en famille, qui veulent découvrir la Guadeloupe et qui aime la France. D’ailleurs, souvent, l’un d’eux a fait ses études en France ou les enfants apprennent le français. En fait, ils viennent aussi en Guadeloupe pour être en France !
Quelle était l’idée de départ ? Dès le départ, on est parti sur un concept d’espace car on s’est dit qu’au 21ème siècle, le vrai luxe, c’était vraiment l’espace ! En effet, soit les gens avaient déjà beaucoup d’espace chez eux et ne voulaient pas le réduire pendant les vacances, soit ils étaient citadins avec peu de mètres carrés et ce serait donc un vrai plus, pendant les vacances, d’avoir une grande maison !
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Vient-on visiter la Guadeloupe toute l’année ?
Valérie Rodné, quel genre de vacances offre la Guadeloupe ?
Oui, on a du monde tout l’année, même si le gros rush c’est évidemment du 15 décembre au 15 mai quand il fait froid ailleurs ! Les intérêts sont juste différents : en septembre, les touristes veulent une Guadeloupe calme. Ce sont des hôtes qui ne veulent pas venir quand il y a trop de monde, même si une plage remplie en Guadeloupe, c’est une plage vide en métropole ! (Rire) Il y a tellement de chose à faire chez nous ; en particulier sur la Côtesous-le-vent ; que personne ne fait la même chose au même moment, donc on ne se marche jamais sur les pieds !
Ce sont des vacances familiales. On aime beaucoup quand, à la fin du séjour, nos hôtes nous disent : « On a passé de merveilleuses vacances, même nos ados étaient contents ! ». Ce qui est bien ici, c’est que l’on peut fait beaucoup de choses sans faire beaucoup de kilomètres : dans la même journée, vous montez à la Soufrière, vous visitez une rhumerie et vous finissez la journée sur la plage pour le coucher de soleil et vous n’avez même pas fait une heure de voiture !
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ALBATROS-MALLETIER
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Fashion
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NicoleBOEKHAUS BOEKHAUS Photography Nicole Photography
Winterthur/ Stuttgart -- WEBSITE: www.BOEKHAUS.com, PHONE: 0041 792524665, MAIL: info@nicole-boekhaus.de,
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CYRUS WATCHES
DES MONTRES CONQUERANTES Walter Ribaga, directeur général de Cyrus Watches depuis 2017, aime rappeler que sa jeune marque est une maison « conquérante et innovante ». Et à coup sûr, la dernière création de Cyrus ne dément pas cet adage puisque la Klepcys Tourbillon offre à ses clients le tout premier tourbillon vertical. Une révolution technique qui se double d’un design des plus novateurs et luxueux, prêt à conquérir le monde de la haute horlogerie.
Perse et de Babylone. Successeur du royaume Mède, il n’a pourtant pas inventé l’horlogerie, mais la monnaie. Les investisseurs suisses de Cyrus possédant l’une de ces pièces, le symbole était tout trouvé pour leur future marque d’horlogerie. Walter Ribaga précise les choses : « Effectivement, le nom de la marque provient de Cyrus le Grand, c’était certes un empereur qui innovait, mais c’était aussi un homme qui a été reconnu à son époque comme quelqu’un de très humain et de respectueux ! ». Le parallèle est alors tout trouvé : « Notre marque est aussi novatrice tout en respectant les traditions horlogères et le savoir-faire suisse. ». Une maison qui a depuis peu un nouveau slogan, « La conquête de l’innovation » : « Ce notre nouveau slogan représente bien qui était Cyrus le Grand, mais aussi ce qu’est la marque Cyrus aujourd’hui ! », affirme Walter Ribaga.
Et pour gagner ce nouveau pari audacieux, Walter promotionne la Klepcys Tourbillon dans le monde entier. A noter d’ailleurs que la CYRUS vient d’inaugurer à Macao dans l’emblématique casino, The Venetian, sa première boutique. En six langues, ce suisse d’origine italienne défend un produit auquel il croit, osant même le mot d’œuvre d’art : « Oui, comme nous les faisons, nos montres sont des œuvres d’art techniques. Vous savez, la valeur d’une montre provient surtout de la mécanique du mouvement ! ». En compagnie de Walter Ribaga, faisons donc un flashback au temps de Cyrus le Grand et un saut de géant dans le futur, tant les créations Cyrus Watches sont innovantes et avant-gardistes.
Klepcys Tourbillon, le tourbillon en position verticale Très influencées par cet univers lointain, toutes les montres Cyrus ont des noms évocateurs, Klepcys, Kambys et Kuros. Pour autant, à son arrivée, Walter Ribaga a redéfini les priorités : « Tout au début, on a lancé la Klepcys Moon qui a le mécanisme le plus compliqué. C’est une montre dont on lit l’heure de façon linéaire et non pas classique. A mon arrivée, il y avait trois collections : la Klepcys donc, la Kambys et la Kuros, mais j’ai décidé de me
Cyrus le Grand, emblème d’une grande marque Cyrus Watches est une marque qui a tout juste 10 ans ; puisqu’elle a été fondée en 2009 ; et pourtant son histoire remonte à 600 ans avant J.-C., au temps où Cyrus le Grand était l’Empereur de
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concentrer sur la Klepcys - la toute première collection - afin de renforcer l’image de la marque. La toute dernière sortie est donc une Klepcys, la Klepcys Tourbillon Vertical ! ». Et pas n’importe quelle montre : « En effet, cette montre contient le tout premier tourbillon en position vertical et positionné sur l’axe central du mouvement. De plus, nous avons fait un certain nombre d’études qui démontrent qu’il s’agit de la meilleure position pour compenser la force de gravité. Ainsi, la marche et la précision sont améliorées ! »
implantations de la marque : « En Asie, on est distribué au Japon, à Hong Kong et en Malaisie. On vient aussi d’ouvrir une boutique à Macao, dans le casino The Venetian et on est en négociation pour s’implanter en Chine. En Europe, nous sommes en France, en Italie, en Angleterre, en Pologne et en Suisse naturellement. En Amérique du Nord, nous développons les USA, le Canada et le Mexique. Et au Moyen-Orient, nous sommes installés à Abou Dabi, au Koweït, au Qatar et bientôt à Dubaï. Nous poursuivons une politique de distribution sélective à travers des détaillants de haut niveau. En effet, même si la vente internet peut être intéressante pour le haut de gamme, il faut que la marque soit très connue. Pour une marque de niche comme Cyrus Watches, c’est plus compliqué car nos clients veulent voir les montres et les essayer afin de se convaincre de leur qualité. ».
Des inventions impressionnantes qui seraient impossibles sans le savoir-faire et le génie d’une personne, Jean-François Mojon : « Il est le responsable de notre manufacture, Chronode. C’est l’un des horlogers ingénieurs les plus talentueux et innovateurs du monde, il développe pour nous des mouvements exclusifs, mais travaille aussi pour d’autres marques importantes. Il a par exemple développé l’Opus 10 d’Harry Winston et a été élu meilleur horloger de l’année en 2010 ».
Et pour garder son aura, Cyrus Watches est condamnée à innover. Walter Ribaga en est bien conscient : « C’est mon challenge ! Mais cela nécessite évidemment un certain investissement et du temps. Si vous développez un mouvement en partant de zéro, il faut au minimum deux ans de travail et un million de francs suisses de budget ! ». Fort heureusement, Cyrus est aidé en cela par sa manufacture Chronode et le travail incomparable de Jean-François Mojon, son ingénieur-en-chef !
Et le mouvement intérieur de la Klepcys Tourbillon conçu par Jean-François Mojon est composé de pas moins de 344 pièces. Il s’agit d’un mouvement à remontage manuel doté d’une réserve de marche de plus de 100 heures. Enfin, le mouvement est visible à travers une vitrine en saphir. En effet, chez Cyrus Watches, on n’oublie pas non plus de soigner le boitier, extrêmement luxueux qu’il soit en or rose ou en titane.
Un « esprit de conquête » qui permet à Cyrus Watches d’afficher ses ambitions tout en conservant ; voire même renforçant son ADN ; comme le précise Walter Ribaga : « Il faut absolument que l’on suive cette philosophie de l’innovation. Je veux lancer des produits innovants, des mécaniques que personne d’autres ne présentent ! ». Cyrus le Grand n’aurait sans doute pas dit mieux…
Cyrus et son avenir triomphant En 10 ans, Cyrus Watches a su imposer un style et une philosophie de la montre haut de gamme. Pour preuve, les très nombreuses
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CYRUS WATCHES | WALTER RIBAGA
Avoir l’esprit d’innovation Walter Ribaga est le directeur général de la jeune marque horlogère suisse Cyrus Watches. Ce suisse d’origine italienne a passé toute sa vie à Bienne, dans le canton de Berne, l’un des temples de l’horlogerie mondiale. Et pourtant, adolescent, pas question pour lui de choisir ce secteur d’activité, il faut dire que nous étions en pleine crise horlogère à cause de la révolution des montres à quartz. Fort heureusement pour l’univers du luxe et surtout sa vitalité, Walter finira bien par embrasser une carrière horlogère en passant tour à tour chez les plus grands. C’est ainsi que depuis 2017 Walter Ribaga met désormais ses compétences et son gout du challenge au service de la jeune marque suisse Cyrus Watches : « J’aime les challenges, cela me donne plus de satisfaction que d’être dans la bureaucratie d’un grand groupe ! ». Pas étonnant donc que sous son impulsion Cyrus ait depuis peu pour slogan : « La conquête de l’innovation ». Cet infatigable polyglotte ; il parle tout de même six langues ; visite une trentaine de pays par an pour promouvoir sa marque, mais il a accepté pour Palaces Magazine de faire une petite halte, le temps de nous expliquer ce qu’il compte apporter à la marque. Retour sur un parcours et une ambition.
Walter Ribaga, quel est votre parcours ? J’ai fait des études d’économie et de commerce. Professionnellement, j’ai commencé chez IBM, qui était à l’époque la plus grande entreprise du monde (années 70) avant de choisir le secteur de l’horlogerie en 1981. J’ai d’abord travaillé pour Certina et Omega (marques qui aujourd’hui font partie du groupe Swatch) comme responsable de marché pour l’Europe. J’ai rejoint ensuite la maison Heuer au moment du rachat de la marque par TAG, j’ai donc participé au relancement et au succès de TAG Heuer. J’ai aussi fait partie de l’équipe qui a lancé l’emblématique campagne : « Don’t crack under pressure » ! Ce fut ensuite le groupe américain Movado, puis la marque Maitres du Temps. Enfin, depuis 2017, je suis directeur général de Cyrus Watches.
Qu’est-ce qui vous a plu chez Cyrus Watches ? Ce qui m’a tout de suite plu, ce sont les montres elles-mêmes ! Je trouve que c’est une marque avec une forte personnalité, un design différent des autres maisons et avec des mouvements qui sont très novateurs. L’autre facteur qui a été important dans mon choix, c’est qu’il y a derrière la maison Cyrus Watches, une famille suisse fortunée et passionnée par les montres qui a eu le courage de fonder cette société il y a seulement 10 ans. Je trouve ce challenge très intéressant car il n’est pas si courant de nos jours ! En plus, nous avons notre propre manufacture, Chronode, qui donne à la marque une indépendance formidable dans la création et le développement de ses propres mouvements.
Et en tant qu’ambassadeur de la marque, vous parlez six langues ? Oui, il faut dire que je suis d’origine italienne, de nationalité suisse et que j’ai passé toute ma vie à Bienne qui est une ville helvétique bilingue. Alors, si vous y ajoutez une mère espagnole, nous en sommes déjà à quatre langues : le français, l’allemand, l’italien et l’espagnol. J’ai fait ensuite des études en Angleterre pour l’anglais et, la 6ème langue, le portugais, je l’ai appris en travaillant beaucoup pour le marché brésilien et portugais.
Chaque pays a un intérêt différent pour les montres ? Oui, pour le haut de gamme, l’intérêt n’est pas le même d’un pays à l’autre. Si vous prenez par exemple, deux économies assez semblables d’Amérique
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Avez-vous un autre bijou qui ne vous quitte jamais ? latine, le Chili et le Mexique, et bien les chiliens portent peu d’intérêt aux montres mécaniques alors que les mexicains sont eux très friands des montres de luxe !
Oui, je porte un bracelet en caoutchouc et en or, c’est un cadeau de famille…
Il faut ainsi s’adapter à chaque marché ?
Quel est pour vous le comble du luxe ?
Oui, à nous de nous adapter, même si toutes les marques essaient d’abord d’imposer leur style à tous les marchés, mais il peut arriver aussi que pour un marché spécifique, on modifie des modèles de montres. Par exemple, pour l’Asie, nous faisons une montre avec un décor dragon sur le cadran.
Deux semaines de vacances sans qu’elles soient interrompues ! (Rire) Comme on est une petite marque et que l’on travaille avec beaucoup de pays, il est très compliqué de rester longtemps loin de ses emails !
Walter Ribaga, quelle montres portez-vous ?
Enfin, quel est le luxe dont vous ne pourriez pas vous passer ?
Une Cyrus évidemment ! Une Klepcys Alarm…
Ma maison pour (re)trouver ma tranquillité…
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CYRUS WATCHES | WALTER RIBAGA
WALTER RIBAGA, SI VOUS ÊTIEZ : Une heure de la journée ? Minuit. Je suis un noctambule, j’aime faire la fête, mais ça s’est calmé avec l’âge ! (Sourire) Une année ? L’année où nous sommes. Je vis dans le présent, pas dans le passé. Une ville ? Barcelone. Pour des raisons familiales. Une montre mythique ? Jaeger-LeCoultre. J’ai visité la manufacture étant jeune et je suis resté impressionné par la manufacture et par le produit.
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Une personnalité historique ? John Fitzgerald Kennedy. Pour la mythologie qu’il représente et aussi car mes parents étaient fans de lui !
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LE SWISS VAPEUR
Le Swiss vapeur parc au Bouveret en Suisse
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Un paradis pour petit et grand sur plus de 18000m2. Les créateurs du Swiss Vapeur Parc se sont fait plaisir pour faire plaisir. Ils ont conçu un lieu magique dédié aux trains miniatures. Il y a des locomotives à vapeur et des machines électriques dont les magnifiques Golden Pass Classic et Golden Pass panoramique. Deux km de circuits et voies de garage, quatre gares, des ponts (parmi lesquels celui de Brooklyn, à New York !) et des tunnels dont le plus long du monde à cette échelle (57m). Mais les convois n’acheminent pas les passagers en rase campagne. Ils passent par des décors de rêve, où vous aurez l’occasion d’admirer le château d’Aigle, le bisse de Savièse, l’église de Saanen, les Halles de Neuchâtel, etc. Un total de 35 bâtiments, dont un spécimen de banque suisse, conformes aux originaux de l’extérieur et ouverts au public. De quoi apprécier de plus près le travail d’orfèvre aussi réalisé à l’intérieur. En train ou à pied, le Swiss Vapeur Parc ravira du plus petit au plus grand des visiteurs.
EN VOITURE ! 57
FROMAGERIE DUFAUX | JACQUES-ALAIN DUFAUX
Le plaisir servi sur un plateau (de fromage) ! A 57 ans, Jacques-Alain Dufaux vit encore et toujours de sa passion pour le fromage. Ce maitre fromager affineur aime d’ailleurs répéter : « Mon métier, c’est ma passion et ma passion, c’est mon métier ! ». Un métier-passion qu’il exerce en Suisse, à Morges (Canton de Vaud), sur les bords du lac Léman. Une commune joliment située, Jacques-Alain vous le jure : « Nous avons la plus belle vue suisse sur le Mont-Blanc ! ».
les plus grandes tables et les plus grands hôtels de la région vaudoise. Des fromages en provenance de plus de 15 fournisseurs qu’il affine lui-même entre une et deux semaines dans sa cave. Un travail qu’il veut irréprochable : « Vous savez, je ne suis pas pessimiste, tant qu’il y aura de bons professionnels, il y aura de bons fromages ! ». Et quand vous lui demandez quels sont ses projets, la réponse fuse : « M’arrêter ! ». Evidem-ment, personne ne le croit, même si la retraite arrivera bien un jour, dans cinq ou six ans. Pour l’heure, il profite déjà de la vie : « J’aime les choses simples, pas trop compliquées. D’ailleurs, si je vends ma fromagerie, j’aimerai bien pouvoir continuer à faire les tournées chez nos clients restaurateurs et hôteliers, pour boire un coup avec les amis ! ».
C’est donc là, entre Lausanne et Genève, qu’il transmet sa passion fromagère à ses clients, anonymes ou célèbres, qui lui rendent visite : « C’est comme ça qu’on s’en sort, en transmet-tant notre passion et en donnant des conseils. Ainsi, on attire une nouvelle clientèle, des jeunes qui avaient un peu désertés les petits commerces de proximité, mais qui y reviennent ! ». Intronisé ambassadeur suisse de la Guilde internationale des Fromagers, notre maitre froma-ger affineur approvisionne aussi
En attendant, Jacques-Alain Dufaux nous en dit plus sur l’art d’être maitre fromager affineur. Une interview pour Palaces qui vous est servie sur un plateau (de fromage) …
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Jacques-Alain Dufaux, votre fromagerie est une histoire de famille ?
intolérances, il faut donner des conseils…Parfois, il m’arrive même d’être toubib ! (Rire)
Oui, mon père a ouvert le 1er janvier 1949 et il m’a remis le commerce le 1er janvier 1987. J’en suis donc déjà à ma 31ème année en tant que patron. Nous sommes toujours au même endroit, toujours rue Centrale 4, à Morges. Avant cela, grâce à mon père qui connaissait bien Pierre Androuët, le Pape parisien du fromage, et aussi grâce à la Guilde internationale des Froma-gers, j’ai pu faire un compagnonnage. Pour cela, je suis allé me perfectionner et parfaire mes connaissances de maître fromager affineur aux caves de Roquefort, aux halles de Rungis, à Coulommiers et aussi à Isigny !
Votre région est riche en fromages ? Oui, il y a en a beaucoup ! Parmi eux : le vacherin Mont-d’Or qui est fabriqué dans la région, il y a aussi la tomme vaudoise au lait cru. C’est une sorte de camembert, mais plus coulant. Vous trouvez aussi la sécheronnette. Elle ressemble à la tomme de Savoie, mais elle est produite ici, dans la vallée de Joux (Canton de Vaud).
Qu’est-ce qui vous passionne dans le fromage ? Le vin qui va avec ! (Rires) Je fais souvent des soirées dégustation pour montrer les accords possibles, les alliances parfaites et les accords moins heureux. Ce qui fait l’accord parfait, c’est quand l’un n’écrase pas l’autre, il faut que le vin prolonge le goût du fromage ou inversement, ça marche dans les deux sens. Par exemple, le chasselas ; un cépage blanc d’origine suisse ; s’accorde parfaitement avec le gruyère suisse ou alors avec un chèvre frais : la pointe d’acidité du chèvre s’harmonise très bien avec la légère acidité du chasselas vaudois. Les vins rouges français s’accordent eux parfaitement avec les pâtes molles françaises : un époisses avec un Bourgogne, c’est magnifique !
Quel est votre clientèle ? J’ai une clientèle de fidèles, beaucoup ont évidemment connu mon père. C’est aussi une clien-tèle très internationale car nous avons de grandes entreprises dans la région. Des touristes également qui viennent visiter notre belle ville de Morges et qui repartent avec du gruyère suisse, acheté à la fromagerie Dufaux ! Des célébrités m’ont aussi fait le plaisir de venir à la boutique : Michael Schumacher était client, tout comme Audrey Hepburn ! Elle venait toutes les semaines faire son marché et elle en profitait pour passer à la fromagerie pour chercher son gruyère suisse, sans trous donc, celui que l’on appelle à Paris, le Fribourg !
Jacques-Alain Dufaux, de quel luxe vous ne pouvez pas vous passer ?
Qu’est ce qui fait votre succès ?
Des grandes tables ! Par exemple, il y a quelques jours, j’étais en Haute-Loire à Saint-Bonnet-le-Froid chez Régis et Jacques Marcon (3 étoiles Michelin) et bien c’est un plaisir extrême, un bonheur absolu !
Il faut 3 choses, ce sont mes 3 leitmotivs : le choix, j’ai plus de 120 références ; la qualité ; elle est pour moi irréprochable ; et le service, les gens ont besoin de conseils. Avec les allergies, les
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FROMAGERIE DUFAUX | JACQUES-ALAIN DUFAUX
JACQUES-ALAIN DUFAUX, SI VOUS ÉTIEZ : Un fromage ? Le gruyère. Obligatoirement, nous sommes en Suisse ! Je l’aime affiné entre 16 et 18 mois. Un rêve ? Un rêve irréalisable : que les gens éteignent de temps en temps leur portable !
Un pain pour accompagner le fromage ? Le pain de seigle. C’est un pain qui va bien avec tous les fromages.
Une devise ? Une devise que j’ai inscrite dans ma fromagerie : « Honni soit qui sans fromage prétend à la bonne table rendre hommage !
Un vin pour accompagner le fromage ? La Syrah. Plus particulièrement la Syrah valaisanne (Canton du Valais), c’est magnifique ! 60
La Relève ZAC de Nolivier - 97115 Sainte Rose Tél : 05 90 21 80 78 - FAX : 05 90 21 88 77 61
MINISTRE DU TOURISME DE L’ÎLE MAURICE | ANIL KUMARSINGH GAYAN
Notre culture est un atout touristique ! Ses plages paradisiaques, ses hôtels de luxe, une douceur de vivre et un accueil extrêmement chaleureux et professionnel, font de l’île Maurice, l’une des destinations privilégiées à travers le monde. Pour autant, Maurice a bien d’autres atouts, à commencer par son incroyable diversité culturelle et historique. En effet, ce tout petit territoire de l’océan Indien ; découvert par les Arabes puis les Portugais, colonisé par les Hollandais, les Français et les Anglais et indépendant depuis 1968 ; est un livre d’histoire à lui seul. Un pays composé de nombreuses communautés qui cohabitent paisiblement, un mélange étonnant et détonnant. Et depuis janvier 2017, c’est Anil Kumarsingh Gayan qui a les destinées de ce tourisme mauricien en main. Un ministre du Tourisme qui fut auparavant ministre de la Santé, mais cela ne veut pas dire que l’industrie touristique mauricienne est en mauvaise santé, bien au contraire : Maurice a en effet reçu 1,2 million de visiteurs l’an dernier, et espère bien faire encore mieux cette année, un chiffre qui correspond tout simplement à la population de l’île ! C’est un poste qu’il connait bien puisqu’Anil Kumarsingh Gayan a déjà été ministre du Tourisme de l’Île Maurice à deux reprises, en 1983 et en 2003. Avocat de profession, Anil Kumarsingh Gayan plaide en 5 réponses pour son île :
Quelle image avez-vous des prestations touristiques de votre pays ? Nous pensons que notre pays propose un tourisme de très grande qualité, non seulement car c’est évidemment une destination de rêve, absolument paradisiaque ; impossible de vanter tous ses mérites ; mais aussi grâce à ces infrastructures qui sont dignes des plus grands hôtels de la planète. Cette année encore, de nombreux nouveaux hôtels vont voir le jour sur notre île afin de pouvoir accueillir chaque année un nombre grandissant de touristes du monde entier !
Monsieur le Ministre, quels sont vos projets pour les années à venir ? Il est très important pour nous de tout faire pour développer le marché chinois, le marché indien et celui du Moyen-Orient. N’oublions pas également, de par notre situation géographie, que nous sommes très proche de l’Afrique, nous aimons donc l’idée d’être un pont naturel entre l’Afrique et l’Asie. Enfin, les pays européens adorent aussi notre destination. Je suis donc par exemple très heureux qu’Alitalia, la compagnie nationale italienne, propose à nouveau trois vols par semaine entre Rome-Fiumicino et notre aéroport Sir Seewoosagur Ramgoolam de Port-Louis. Depuis le mois d’octobre dernier cette liaison ; abandonnée par les italiens en 1998 ; est à nouveau opérationnelle !
Selon vous, la culture est aussi un atout touristique ? Oui, cela fait partie de nos priorités, nous souhaitons vraiment médiatiser nos évènements culturels. Il est très important pour nous de montrer et de démontrer que notre île n’est pas seulement une immense plage, que nous avons aussi une culture riche et une population métissée qui fait également
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tout le charme de notre destination. Nous avons donc un potentiel important, à nous de le valoriser ! Ici, toutes les cultures, toutes les religions cohabitent en parfaite harmonie, c’est essentiel d’en rendre compte : les processions, les mariages, les fêtes religieuses font réellement parties de notre culture, de notre quotidien. Par exemple nous incitons le peuple mauricien hindou à partager leurs coutumes avec les touristes, c’est enrichissant pour tout le monde !
Vous savez, il est possible d’aller dans un restaurant de Port-Louis et de choisir une entrée chinoise, un plat indien et un dessert d’inspiration française ou anglaise et que ce soit vraiment un repas mauricien car nous avons de par notre histoire toutes ces influences. C’est vraiment ce qui fait notre attrait, notre spécificité : Il est possible de découvrir au cours d’un même repas toutes les cuisines du monde, réinterprétées par nos chefs locaux très talentueux !
Parmi les autres atouts de votre île, il y a évidemment la cuisine mauricienne ?
Monsieur le Ministre, quel est pour vous le comble du luxe ?
En effet, la cuisine mauricienne est une cuisine à la fois traditionnelle et futuriste et mieux encore c’est un mariage de toutes les cuisines du monde, c’est véritablement une cuisine de fusion !
Rester chez moi ! (Rire) Et déguster l’une de nos spécialités…
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MINISTRE DU TOURISME DE L’ÎLE MAURICE | ANIL KUMARSINGH GAYAN
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MATTHEW COOKSON
En smoking jacket à Paris Et si vous vous laissiez tenter par un smoking jacket ? En effet, cette robe de chambre ou veste de diner qui fut très à la mode au 19ème siècle est à nouveau très tendance ! Popularisé par le roi Edward VII, le smoking jacket est aujourd’hui disponible dans les deux boutiques parisiennes d’un anglais très parisien, Matthew Cookson. Matthew Cookson, la marque éponyme, est spécialisée dans les souliers et les slippers, pantoufles de velours, mais offre désormais à ses clients toute une ligne de smoking jackets en velours et en soie. En compagnie de Matthieu Cookson « himself », découvrons son univers « so british » de créateur de chaussures et de vêtements car il se pourrait bien que votre prochaine soirée entre amis se passe en smoking jacket Matthew Cookson tant l’essayer, c’est l’adopter !
Matthew Cookson, quel est votre parcours ?
Nos vêtements sont fabriqués en Italie et dans notre atelier nous faisons du « demi-mesure », toutes les combinaisons sont donc possibles, des boutons à la doublure en passant par le col et les galons !
Je suis un anglais à Paris depuis maintenant plus de 25 ans. Au départ, je suis venu en France pour y importer des souliers anglais de la maison Shipton & Heneage et c’est aussi dans la capitale que j’ai créé avec un associé la marque anglaise de vêtements John Preston. J’ai ensuite voulu fonder ma propre marque, c’était il y a une quinzaine d’années, une marque qui porte mon nom, Matthew Cookson. J’ai depuis deux boutiques à Paris, dans le 7ème et le 8ème arrondissement, une dizaine de revendeurs à travers le monde et je vends aussi beaucoup sur Internet.
Pour vous, c’est avant tout un vêtement d’extérieur ? Oui ! Je le porte le soir pour diner avec des amis, mais cela va aussi très bien en casual avec un jean et c’est surtout beaucoup plus confortable qu’une veste en tweed par exemple !
Beaucoup d’anglais viennent vous acheter vos smoking jackets ?
Parlons de vos désormais incontournables smoking jackets ?
(Rire) Vous savez il n’y a pas beaucoup d’anglais à Paris, c’est vous qui êtes tous à Londres ! D’ailleurs mes clients me disent souvent : « mais vous êtes fou, tous mes amis sont en Angleterre et vous êtes ici ! ». (Sourire)
Volontiers ! Comme je faisais beaucoup de slippers, j’ai eu l’idée un jour de me lancer dans les smoking jackets qui vont parfaitement avec mes souliers d’intérieur en velours. Ils sont tous en velours avec un contraste de couleurs au niveau du col et des manches qui est souvent, mais pas toujours, en soie matelassée ou lisse.
Quelles sont vos perspectives de développement pour 2019 ?
Vous avez créé deux lignes de smoking jackets ?
Mon envie est d’ouvrir un magasin à Londres, de revenir aux sources, mais c’est surtout l’une des grandes capitales de la mode masculine, c’est un grand marché. C’est l’objectif principal, mais je souhaite aussi me développer dans d’autres pays, je suis donc en train de chercher des partenaires et des financements.
Oui, l’une avec une ceinture et le col matelassé que l’on met plus chez soi et l’autre où l’on retrouve la forme traditionnelle avec les boutons brandebourgs, inspirés par l’uniforme des hussards. C’est un smoking jacket que l’on peut mettre aussi bien à la maison qu’en soirée. C’est très à la mode de le porter à l’extérieur, c’est pourquoi nous mettons un col en soie noire pour rappeler les codes du smoking et du nœud papillon.
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ALBATROS-MALLETIER
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MATTHEW COOKSON
Et vous craignez le Brexit ? Forcément car on n’en connait pas les termes et on ne sait même pas si le Brexit aura vraiment lieu, c’est cette incertitude qui pose problème. Ce n’est vraiment pas la décision la plus intelligente qui ait été prise par le peuple anglais !
Vous retournez souvent en Angleterre ? Oui, j’ai une jambe de chaque côté du Channel ! (Sourire) J’ai une maison dans le sud-ouest de l’Angleterre, je rentre donc presque tous les weekends…
MATTHEW COOKSON, SI VOUS ÊTIEZ : Un pays ? L’Italie. Pour sa cuisine, son climat et son savoir-vivre. Une ville ? Verbier. Le domaine des 4 vallées est parfait pour le ski et l’après-ski ! Un accessoire vestimentaire ? Une écharpe en cachemire. Ainsi, pas besoin de porter un pullover en ville. Un textile ? Velours de coton. Elégant et confort. Un mot de la langue française ? Exubérance. C’est moi ! Un mot de la langue anglaise ? Exuberance. C’est toujours moi ! (Sourire) Une devise ? Le franc suisse. Stable et coloré… (Rire)
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TALISMAN | RICHARD MILLE
Au cœur d’un tourbillon féminin Richard Mille, la très réputée et désormais incontournable marque suisse de montres de luxe ; fondée en 2001 et basée aux Breuleux en Suisse ; s’offre à présent Manhattan. Son fondateur, Richard Mille, a en effet inauguré cet automne sa plus grande boutique au monde située au 46 East - sur la 57e rue - une artère baptisée la « rue des milliardaires ». Il aura fallu dix ans à la maison Richard Mille pour trouver cet emplacement incroyablement privilégié. Une arrivée à Manhattan qui s’accompagne du lancement d’un nouveau modèle, l’ultra féminine RM 71-01 Talisman. Aussi robuste et exigeante que les autres modèles de la marque, cette frêle collection Talisman offre à ses clientes dix cadrans différents. Explorons ce tourbillon féminin signé Cécile Guenat pour Richard Mille, une marque toujours à la pointe du luxe mondial.
Une vision horlogère masculine qui se féminise Depuis presque 20 ans, la marque offre une vision nouvelle de l’horlogerie. Une vision débordante de créativité qui propose des montres prestigieuses, audacieuses et surtout très innovantes… une réussite implacable pour Richard Mille, ce jeune passionné de mécanique originaire de Draguignan !
De la Formule 1 au tennis en passant par le ski, Richard Mille devient incontournable. Un univers très masculin et pourtant, les montres féminines font leur apparition seulement quatre ans après le lancement de la marque. En effet, comme les femmes se passionnent de plus en plus pour l’univers horloger ; et surtout les montres mécaniques ; impossible de ne pas les satisfaire. Des efforts couronnés de succès puisque désormais les montres pour femmes représentent 30 % des ventes de la marque suisse avec en tête les automatiques RM 07-01 Ladies et RM 037 Ladies, mais c’était sans compter sur le tout dernier joyau de Richard Mille : la collection Talisman !
Après de nombreuses années passées chez les horlogers Finhor et Mauboussin ; deux marques où il fera ses gammes ; Richard Mille décide ensuite de développer sa propre ligne, une ligne très masculine car très inspirée par ses propres passions que sont l’aviation et l’automobile. Une aventure qui prend forme en 2001. Depuis, Richard Mille ne dérogera jamais à ses ambitions de départ : fabriquer des montres très techniques à la finition irréprochable.
Talisman, technologie et raffinement Avec sa collection Talisman, Richard Mille donne donc un nouvel élan au marché déjà plein de vigueur de l’univers horloger féminin. Une série de montres qui est dotée d’un mouvement tourbillon automatique développé par la marque en interne. Confectionné en titane, ce calibre très léger ne mesure que 6,2mm et permet de profiter d’un remontage automatique des heures et des minutes et de 50 heures de réserve. Des garde-temps qui intègre donc une nouvelle mécanique automatique ultra-performante, sublimée par des diamants, de la nacre, de l’onyx et des saphirs noirs, de la véritable joaillerie d’art ! Avec ce chef-d’œuvre, la marque abolit la distinction entre le joyau et son écrin. Mouvement, cadran et boîtier entretiennent un dialogue esthétique, technique, architectural et graphique : « Il nous fallait allier une prouesse technique à cette création d’exception pour sublimer le lancement de ce premier calibre tourbillon automatique Maison ! ». Et s’il fallait encore une preuve du caractère exceptionnel de cette collection composée de 10 modèles, chacun ne sera produit qu’à 5 exemplaires !
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Cécile Guenat, l’atout féminin et contemporain Une collection dont on doit le décor joaillier à Cécile Guenat, diplômée de la Haute École d’Art et de Design de Genève (HEAD), un décor à la hauteur du raffinement mécanique. La marque nous l’assure d’ailleurs : « Jamais autant de métiers n’auront été sollicités pour une pièce : artisans joailliers, cadraniers et horlogers se sont affairés pour satisfaire à la complexité de cette montre. ». Richard Mille lui-même ne tarit pas d’éloges sur celle qui a su comprendre les attentes du dirigeant, féminiser une marque très inspirée généralement par une esthétique masculine liée aux domaines de l’automobile et de l’aéronautique : « Nous cherchions une jeune femme moderne, créative, talentueuse, pour accélérer cette impulsion et entraîner la collection femme vers les sommets. Ce défi, c’est Cécile Guenat, la fille de mon ami et associé Dominique, qui l’a relevé en surmontant les obstacles techniques, en s’affranchissant du consensus et en imposant un style singulier, résolument contemporain. De ce défi est née cette série ultra-exclusive de 10 modèles, chacun étant une véritable œuvre d’art. ».
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TALISMAN | RICHARD MILLE
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TALISMAN | RICHARD MILLE
Une directrice de collection qui croit effectivement à la force des objets du quotidien : « Je suis sensible au fait que les objets usuels, dont font partie les montres, soient vraiment perçus comme des objets d’art qui méritent d’être sublimés. De nos jours, bijoux et montres peuvent aussi acquérir cette qualité de talismans. J’avais une idée de ce que je voulais dès le départ et j’ai conçu un moodboard à partir de mes dessins et recherches d’images car, à mon sens, tout ce qui passe par la tête peut révéler un intérêt. ».
Talisman, une collection ultra féminine, mais Richard Mille n’abandonne pas pour autant ce qui fait l’ADN de sa marque. 2018 aura en effet été marquée par l’arrivée de la collection Talisman pour femmes, l’encrage à Manhattan dans l’un des quartiers les plus enviés du monde, mais aussi par la signature d’un partenariat avec le circuit automobile français Paul Ricard, l’automobile étant depuis toujours l’une des grandes passions de la marque et de son fondateur. Emblème de ce partenariat horloger, les couleurs Richard Mille habilleront l’immense tour de chronométrage érigée à l’entrée de la ligne droite, face aux stands et aux tribunes principales. De quoi permettre à Richard Mille de gagner encore de nombreux « Grands Prix » sur le terrain horloger !
Entrons dans l’univers de la jeune femme, auparavant collaboratrice du designer de bijoux de mode Scott Wilson : « Mon travail est le fruit d’influences très différentes. Quand je dessinais cette collection, je me suis beaucoup inspirée de l’Art déco et des Arts premiers - masques, sculptures africaines - qui ont eu un impact extrêmement important sur la plupart des grands artistes modernes et contemporains. Leur géométrie, leur caractère sacré me fascinent d’autant plus qu’ils ont anticipé le design d’aujourd’hui à travers la fusion du fond et de la forme. », affirme Cécile Guenat.
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IZAMBAR LIMITED EDITION & IZAMBAR CIGARS | EDMOND
la passion des cigares Appelez-le Edmond. À son vrai nom et prénom, cet architecte d’intérieur et menuisier agenceur haut-savoyard préfère en effet celui d’Edmond, en hommage à Edmond Dantès le héros aux deux identités de son auteur favori Alexandre Dumas. Bien connu des amateurs de cigares grâce à son blog Les Cigares selon Edmond, sa passion découverte en 2011 l’a amené depuis à confectionner ses propres caves à cigares contemporaines, Izambar Limited Edition, et à importer des cigares du Nicaragua sous sa propre marque Izambar Cigars. Pourquoi Izambar ? En hommage à l’un de ses autres héros, Isambard Kingdom Brunel, un ingénieur londonien qui fut l’un des plus grands amateurs de cigares d’Angleterre. Au 19ème siècle, bien avant Sir Winston Churchill, il fumait jusqu’à 40 cigares par jour ! Et quelque chose nous dit qu’il y a entre notre amateur de cigares français et cet ingénieur anglais ; l’égal de Gustave Eiffel de l’autre côté de la Manche ; un mimétisme certain, jusqu’au chapeau haut-de-forme qu’ils portent tous les deux et qui est devenu assez naturellement l’emblème de la marque Izambar. Notre designer de caves à cigares l’avoue, le cigare est une passion qu’il déguste volontiers en solitaire. Néanmoins, il n’est pas avare de mots lorsqu’il s’agit de partager son goût pour les volutes de fumée. Morceaux choisis pour Palaces Magazine.
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Edmond, pourquoi cet attrait pour Isambard Kingdom Brunel qui a donné son prénom à votre aventure dans le monde du cigare ? C’est quelqu’un qui était un architecte de génie, mais qui était aussi dans la création. A son époque, il a réalisé des ouvrages très avant-gardistes alors, je ne sais pas si je suis également avant-gardiste, mais nous avons de nombreux points communs, comme les cigares évidement qu’il fumait en très grand nombre. C’est aussi une période que j’aime à rêver. Le 19ème siècle à Londres était fascinant, encore fallait-il être évidemment du bon côté, celui de la petite bourgeoisie et de l’aristocratie. J’ai vraiment une certaine nostalgie pour ce romantisme-là : l’époque victorienne, les fumoirs et les clubs privés où se réunissaient ses messieurs pour refaire le monde !
Aujourd’hui, vos caves à cigares vous permettent d’unir votre passion pour l’architecture d’intérieur, le mobilier sur-mesure et les cigares ? Absolument ! Ma volonté est vraiment de faire des caves sur-mesure, elles sont confectionnées à la demande. Ce sont des pièces uniques, exclusives qui s’intègrent aussi bien dans des ambiances modernes que des décors plus classiques. C’est vrai pour la cave Welles ; la toute première de la collection ; comme pour toutes les autres qu’il s’agisse de la Kipling, de la Twain ou de la Liszt. Pour vous donner un ordre de prix, la Welles coute entre 8 000 et 10 000€ !
En quels matériaux sont faites vos caves ? J’utilise l’inox poli pour les pieds et les caves sont, quant à elle, en MDF laqué. Mais le plus important c’est l’intérieur et là, j’utilise de l’Okoumé. C’est un bois originaire d’Afrique de l’Ouest équatoriale qui s’apparente au cèdre espagnol, une dénomination très galvaudée de nos jours car beaucoup utilisent du simple cèdre de Chine pour leur fabrication. A la différence de beaucoup, je n’utilise d’ailleurs pas un simple placage, mais bel et bien du bois massif afin de créer un réel microcosme entre le bois et le cigare. Le fond de la cave est également éclairé afin de les mettre en valeur. C’est important car la mise en scène fait partie du cérémonial lorsque l’on s’apprête à choisir et savourer un cigare.
Un cigare a besoin d’un environnement humide ? Oui. Pour une conservation optimale des cigares, le degré d’humidité doit être maintenu entre 67 et 72%, c’est pourquoi il y a une ventilation et des humidificateurs dans chacune de nos caves afin que l’intérieur soit en permanence humidifié sur une valeur moyenne de 70%.
Vous avez également créé une marque de cigares ? Oui, il y a une certaine continuité : après le blog, les caves à cigares, j’ai décidé d’importer des cigares avec un ami et associé, Antonio Urech. On s’est rencontré il y a 5 ans et on a eu envie de partager cette passion commune avec d’autres amateurs. On a opté pour des cigares nicaraguayens, ils proviennent de la ville d’Esteli. C’est l’un des hauts lieux de la production de cigares pour ce terroir du Nicaragua et, assez naturellement, nous avons appelé notre marque Izambar Cigars. Aujourd’hui, nous avons en cigare premium ; dit « long filler » ; le Sovereign, un robusto, le Kingdom, un robusto extra, et le Blue Ribbon, un superbe double corona. En ligne Classic, vous trouverez le Little Lord, le Lord et le Majesty. Enfin nous avons aussi une ligne exclusive avec le Monarch qui n’est produit qu’à seulement 100 exemplaires par an ! Ce sont des cigares que l’on trouve principalement en Suisse, au Luxembourg et très bientôt en France avec une nouvelle ligne et un autre terroir…
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IZAMBAR LIMITED EDITION & IZAMBAR CIGARS | EDMOND
Comment définiriez-vous vos cigares ? Ce sont des cigares qui ont du caractère, on a quelque chose en bouche. Dans notre jargon, comme le dit si bien mon ami Charly « y a de la viande dans celui-là ! » (Sourire) On est sur des cigares medium-full avec une forte richesse aromatique. Ce sont des cigares que j’ai voulu raccord avec mes goûts, mon ressenti. Après avoir fumé des centaines et des centaines de cigares différents, j’ai la certitude que je suis plus attiré par ce genre de produits qui ont une vraie corpulence ! Je fais souvent l’analogie avec le whisky, on ne peut pas demander à un whisky d’être annoncé à seulement 20° car certains clients le trouvent trop fort, c’est la même chose pour le cigare, il doit vraiment avoir de la force, une force et un équilibre qui est définie par les feuilles que l’on met dedans !
Justement, expliquez-nous comment se fabrique un cigare ? Un cigare est fabriqué avec cinq feuilles ; il n’y a pas de tabac haché dans un cigare, ce n’est pas une grosse cigarette ! (Sourire) Suivant la force de ces feuilles, vous aurez donc des cigares d’intensités et de goûts différents. Pour sa fabrication, on utilise les différentes feuilles d’un plant de tabac : les feuilles du haut sont les plus puissantes, les plus épaisses et les plus chargées en nicotine. Celle du centre sont les plus aromatiques, quant à la partie basale, ce sont les feuilles les plus légères, les plus fines et les plus combustibles aussi car elles ont très peu vu le soleil. Ensuite, c’est une question d’alchimie, d’équilibre entre ces trois sortes de feuilles qui forment la tripe et le cœur du cigare. Ce cœur est maintenu dans une feuille appelée la sous- cape qui forme la poupée et ensuite celle-ci est enveloppée de la feuille de cape, l’ultime finition. C’est ce qui explique que tous les cigares sont différents, par leurs couleurs et leurs arômes !
Vous sortez un cigare de votre magnifique cave, qu’est-ce qui fait ensuite que la dégustation va être réussie ? Personnellement, j’aime bien fumer seul, c’est pour moi la meilleure façon de déguster un cigare car on a l’esprit uniquement dédié à l’analyse, on comprend mieux ce que l’on fume exactement comme pourrait le faire un œnologue avec du vin. Après ce qui est aussi formidable, c’est que le cigare est également très fédérateur et convivial dans les relations avec les autres amateurs. Il est important de pouvoir se retrouver avec des amis qui ont la même passion. Sur Genève, nous avons beaucoup de chance car il y a une vraie culture du cigare. Pendant longtemps Genève a été la capitale du cigare en Europe, grâce notamment à l’illustre Zino Davidoff, ne l’oublions pas. Toute la Suisse propose donc beaucoup d’endroits pour déguster et partager, ce que l’on appelle un « Cigar Lounge ». Ils sont le plus souvent situés dans les grands hôtels, les restaurants ou encore les clubs privés !
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CELIA SAWYER
CELIA SAWYER
Contemporaine et glamour Pour son premier numéro, Palaces Magazine offre sa couverture à la décoratrice d’intérieur anglaise Celia Sawyer, impossible en effet de trouver ambassadrice plus emblématique du luxe international. Installée en face de l’hôtel Claridge’s dans le très chic quartier londonien de Mayfair, c’est à Sandbanks ; divine péninsule sur la côte sud de l’Angleterre ; que Celia aime se ressourcer et trouver son inspiration. Une inspiration et un style qu’elle qualifie volontiers de « classique et contemporain en même temps avec des tonnes de glamour ! ». Un style qu’elle dissémine un peu partout sur la planète afin de relooker des appartements luxueux, des boutiques haut de gamme, des hôtels de prestige et même un Airbus A 340 ! Business woman et décoratrice d’intérieur, Celia Sawyer est aussi une star de la télévision anglaise puisqu’elle apparait dans le désormais fameux show de Channel 4, Four Rooms. Une femme au planning chargé qui se définie d’ailleurs ainsi : « Travailleuse, énergique, forte, réfléchie et amusante ». Des qualités que l’on devrait retrouver tout au long de l’entretien que Celia Sawyer a bien voulu accorder à Palaces Magazine.
Celia, quelle petite fille étiez-vous ?
Comment avez-vous débuté ?
J’ai toujours été très créative, j’aimais dessiner, surtout les dessins qui comportaient beaucoup de détails. Je pense d’ailleurs que c’est la raison pour laquelle aujourd’hui j’aime tant insister sur les détails dans mon travail de designer, c’est quelque chose de naturel pour moi. Ma mère me disait que lorsque je rencontrais quelqu’un pour la première fois, je pouvais me rappeler de tous les traits de son visage !
Par accident ! J’ai acheté un appartement il y a quelques années et j’avais aussi acheté les combles au cas où je pourrais me permettre un jour de les rénover. Quelques années plus tard, quand j’en ai eu les moyens, j’ai conçu et décoré moi-même ce duplex et lorsque les agents immobiliers l’ont vu, les prix ont flambé. C’est là que j’ai commencé à travailler pour les autres et chaque fois que je finissais un projet, on me recommandait à quelqu’un d’autre pour embellir leur maison ou leur appartement !
Qu’est-ce qui fait que vous vous êtes passionnée pour le design d’intérieur ?
Et ce jusqu’à aujourd’hui…
Plus jeune, j’étais fascinée par les shows sur la décoration à la télévision. Cela m’intriguait, j’aimais comprendre comment on agençait une maison, un appartement. J’ai toujours été très curieuse et je pense que c’est cet intérêt d’adolescente qui m’a entraînée dans le monde du design d’intérieur…
Oui ! Depuis 20 ans maintenant, nous fournissons à des clients privés ou à des entreprises des intérieurs de luxe sur-mesure et novateurs. Pour cela, nous rencontrons nos clients et nous interprétons leurs idées, leurs ambitions et leurs exigences avec passion et enthousiasme. Nous avons un éventail très large de clients : cela va de particuliers sans grande fortune à des gens très fortunés en passant aussi par des stars de la pop, du cinéma ou de prestigieuses enseignes… c’est donc très amusant de travailler avec tous ces clients très différents !
Celia, où vivez-vous ? Je travaille à Londres, dans le quartier de Mayfair, juste en face de l’hôtel Claridge’s. C’est un emplacement qui est évidemment très agréable, mais même si j’ai une maison à Londres je vis principalement sur la côte sud de l’Angleterre, à Sandbanks. Ma maison est sur une plage et je surplombe le port…
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Et comment s’y passent vos journées ?
Justement, comment travaillez-vous avec vos clients ?
Je me lève à 5 heures du matin et, avant de commencer ma journée, je vais courir ! J’ai deux enfants et, bien qu’ils soient adolescents à présent, j’essaie d’emmener mon fils à l’école le plus souvent possible. Le reste de la journée, je vois des clients ou je vais sur mes chantiers… les pieds dans la boue, ce n’est pas toujours très glamour ! (Sourire)
Je m’assieds avec eux, je les écoute et nous discutons de ce dont ils ont besoin, de leurs rêves, de leur vie et de leur travail. Ainsi, j’ai une idée claire de ce qu’ils veulent et de ce qu’ils sont ! Je propose ensuite des idées créatives et, une fois que nous sommes tous heureux du projet, nous passons au chantier, une belle façon de transformer leurs idées en réalité. Et pour leur plaire, j’achète et je sélectionne les meilleurs produits, les meilleurs objets qui correspondent à leur budget, mais en essayant toujours de dépasser leurs attentes !
Qu’est-ce qui vous intéresse le plus dans votre métier ? Quel que soit le projet, j’aime rendre les gens heureux avec mon travail. Je suis très attachée aux détails, j’aime donc que tout soit parfait ! Il est vraiment très gratifiant de constater que votre client est si heureux qu’il souhaite poursuivre l’aventure avec vous sur d’autres projets…
Où trouvez-vous l’inspiration ? Dans la nature ! Je regarde la façon dont la lumière tombe sur l’herbe ou sur un feuillage et je pense à une pièce de soie ou à un bel éclairage. Je regarde comment est formé un coquillage ou un escargot et je dessine un bel escalier courbe. La nature est tellement inspirante…
Quel est votre projet le plus hors-norme ? Sans aucun doute, l’aménagement d’un Airbus A340 pour un client du Moyen-Orient car c’était un véritable défi technique : il a fallu que je jongle avec des restrictions de poids, des problèmes de sécurité et surtout que je mette beaucoup d’or ! (Rire) A elle seule, la douche a couté plus de 1 million de dollars !
Quels matériaux préférez-vous ? J’aime la pierre naturelle, la soie, le velours, la pyrite, la nacre, mais il y en a tellement ! J’aime aussi beaucoup les textures mélangées : un magnifique coussin en soie posé sur un canapé en velours, c’est magnifique !
Et vous y avez tellement pris goût que vous décorez à présent un hélicoptère ?
Quels sont vos projets en cours ?
Oui, l’hélicoptère est destiné à un client avec qui je travaille à La Barbade. Je construis pour lui 6 maisons, ses bureaux professionnels et il m’a aussi demandé de décorer son hélicoptère, mais comme c’était un modèle trop petit je lui ai demandé d’en acheter un plus grand afin que nous puissions vraiment faire quelque chose d’intéressant ! Nous en sommes au début du processus créatif…
Je travaille actuellement sur un très grand gymnase avec spa et sauna et un salon de beauté doté d’un bureau en onyx éclairé de l’intérieur. Je vais aussi faire le design d’un marché alimentaire tendance. J’ai aussi 4 grandes maisons très haut de gamme à concevoir dans le centre de Londres !
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CELIA SAWYER
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Quel est le designer que vous admirez le plus ?
Quelle est la pièce de votre maison que vous préférez ?
David Collins était probablement mon designer préféré. Son style inspiré par l’Art Déco était absolument fantastique et très glamour. Je ne l’ai pas rencontré, mais j’admirais son travail !
Mon salon est très relaxant et je l’ai conçu de telle sorte qu’il soit aussi très chaleureux. Il a certes une magnifique vue sur le port à travers de grandes baies vitrées, mais il y a aussi quelque chose d’intéressant à regarder quel que soit le siège sur lequel on est assis, que ce soit un tableau d’un artiste que j’aime bien ou une œuvre d’art achetée à l’émission Four Rooms. C’est un salon très hétéroclite : j’ai des refroidisseurs à vin en argent de Christian Dior, des affiches des Jeux olympiques de Paris en 1924, des cornes d’Aurochs… c’est un vrai mini-musée !
Vous êtes aussi très connue grâce à la télévision et en particulier à l’émission Four Rooms ? Oui, mais j’avais très peur de faire de la télévision car je déteste parler en public ! Pourtant je me suis proposée pour devenir l’un des revendeurs de l’émission car je me suis dit que ce serait un bon moyen d’acheter des pièces uniques pour mes clients. (Rire) J’ai fait des essais, je n’étais pas très bonne au début, mais je suis devenue plus confiante avec le temps. Maintenant, je suis tellement habituée à la caméra que je n’ai plus peur. Nous tournons bientôt une nouvelle saison de 6 épisodes.
Quels sont vos couturiers préférés ? Comme pour la décoration, j’aime mélanger les styles et les créateurs, mais j’ai quand même quelques favoris comme Tom Ford pour les vestes et les jupes et Saint Laurent pour les chaussures… j’en ai plusieurs paires très intéressantes !
Je suis également très contente que Netflix USA ait acheté Four Rooms et je discute constamment avec les sociétés de production et les chaînes de télévision pour de nouvelles émissions… j’espère que nous trouverons très vite un excellent concept !
Celia, quel est votre bijou le plus personnel ? J’ai une très belle bague en diamant, mais je dois dire que c’est le collier de perles que ma fille Lili m’a fabriqué il y a 5 ans… c’est un bijou très cher à mon cœur !
Celia, vous soutenez également plusieurs actions caritatives ?
Quelle est votre définition du luxe ?
Oui, je suis ambassadrice de plusieurs œuvres de bienfaisance telles que The Prince’s Trust, The British Heart Foundation, Football for Peace et je suis aussi la marraine de Children’s Liver Disease Foundation, The Women’s Refuge et The Chain of Hope. Toutes ces œuvres sont fantastiques et j’aime l’idée de redonner ce que la vie m’a donné !
Opulence, confort, grandeur et magnificence !
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Quel est le luxe dont vous ne pourriez plus vous passer ?
Et pourriez-vous vivre sans votre téléphone ? Non ! Mais qui peut de nos jours ? J’aime aussi savoir que mes enfants sont en sécurité ! Je ne sais pas comment nous avons vécu sans…
Maintenant, ce serait mon merveilleux lit… le matelas et les oreillers valent le meilleur des meilleurs hôtels !
CELIA SAWYER, VOUS ÊTES PLUTÔT : Londres ou La Barbade ? Londres. Pour le shopping ! La Barbade. Pour le soleil et la bonne chère ! Paris ou New York City ? Paris. J’aime l’accent français ! Classique ou contemporain ? Les deux. Selon mon humeur… Glamour ou sexy ? Les deux... bien sûr ! (Rire) Jet set ou jet lag ? Jet set. C’est voyager avec style ! Champagne ou whisky ? Champagne. Parce que c’est une question idiote ! (Rire) Palaces ou Palaces Magazine ? Les deux. Il y a du luxe dans les deux, n’est-ce pas ? 85
DOMAINE DE LA GRACIEUSE | THIERRY BARÈGE
Résidence suisse avec vue sur le Léman Le Domaine de la Gracieuse est une résidence de prestige pour séniors appartenant au groupe français Emera et qui propose à ses résidents de véritables prestations hôtelières. Admirable-ment localisé sur les bords du lac Léman, au cœur d’un vignoble, le Domaine se situe tout près de la commune de Morges. La proximité de Lausanne et de Genève en fait également une résidence très prisée. 120 collaborateurs assurent le bien-être des résidents et pour manager l’équipe, la résidence peut compter sur son directeur général, Thierry Barège, également directeur opérationnel sur l’Italie et le Luxembourg en charge des établissements haut de gamme d’Emera. Au sein du groupe depuis 8 ans, Thierry Barège est diplômé en management des institutions sanitaires et sociales et ingénieur qualité en structure médico-social, profitons donc de son expertise pour découvrir en sa compagnie le Domaine de la Gracieuse…
Thierry Barège, le Domaine de la Gracieuse appartient au groupe Emera ? Absolument, c’est un groupe qui a été créé il y a 30 ans par Claude Cheton, un président qui aime à répéter : « Je ne veux pas de maisons de retraite dans lesquelles je ne pourrais pas installer ma propre maman ! ». C’est pourquoi nous souhaitons véritablement offrir un confort de vie fondé sur le bien-être des résidents grâce à des lieux spacieux et harmonieux, un envi-ronnement rassurant et sécurisant, une vie sociale rythmée pour favoriser le maintien de l’autonomie et ainsi bien vieillir !
C’est un groupe qui a un fort développement ? Tout d’abord, notre objectif n’est pas d’assurer un développement à tout prix, mais bien de réaliser un développement maitrisé et qualitatif. Le groupe Emera compte désormais plus de 70 établissements, qu’il s’agisse de résidences séniors, d’EHPAD et aussi de structures d’accueil pour de jeunes enfants, intégrées quand c’est possible, au sein de nos établissements seniors afin de favoriser le lien intergénérationnel. Le groupe est français et a débuté son développe-ment à l’international en 2006 avec l’acquisition du Domaine de la Gracieuse en Suisse. Depuis, nous nous sommes aussi implantés en Belgique (2014), au Luxembourg (2015), en Espagne et en Italie (2016).
Parlons à présent du Domaine de la Gracieuse… La résidence est composée de deux parties bien distinctes : la résidence hôtelière qui compte 150 appartements dont 10 d’entre eux sont meublés pour de courts séjours. Sur ce secteur, nous avons notre propre service d’aide à domicile (infirmières, aides-soignantes), l’OSAD, qui intervient auprès de nos résidents en fonction des besoins de chacun. Et le Domaine possède aussi un secteur médicalisé composé de 30 chambres et 11 appartements pour y accueillir des personnes nécessitant plus de soins. Nous avons aussi un certain nombre de professionnels de santé à disposition de nos résidents comme un cabinet de physiothérapeutes, un podologue, un acupuncteur et un psychiatre. Enfin, l’ensemble de l’équipe soignante est chapoté par une infirmière cheffe et un directeur médical, gériatre de renom, qui est en charge de l’ensemble de la stratégie et de la politique médicale du Domaine.
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DOMAINE DE LA GRACIEUSE | THIERRY BARÈGE
Je crois que la restauration est importante au Domaine ? Oui, l’hôtellerie et la restauration font partie de l’ADN du groupe. Nous offrons donc une cui-sine raffinée qui respecte les goûts et les régimes alimentaires de chacun de nos résidents. Ainsi, pour accueillir nos résidents mais aussi leurs proches, nous disposons de deux restau-rants où l’on peut profiter en terrasse de la magnifique vue sur le lac Léman ! Par ailleurs, la résidence propose un large choix d’activités culturelles, sportives et ludiques au sein de ses différents espaces communs. Nos résidents n’ont que l’embarras du choix entre la piscine et ses cours d’aquagym, l’auditorium pour les concerts et les conférences, la biblio-thèque qui offre un havre de paix ou encore l’espace billard, le terrain de pétanque et même un putting-green… rien de mieux pour créer du lien social et profiter des bons moments entres amis !
Comment se passe l’accompagnement quotidien des résidents ? Chacun de nos chefs de service joue un rôle important dans l’accompagnement de nos rési-dents, que ce soit la responsable clientèle, la gouvernante, le maitre d’hôtel, le responsable technique, la cheffe réception et encore bien d’autres qui sont tous à disposition de notre clien-tèle pour répondre à toutes demandes, l’objectif étant d’être efficace et de répondre aux be-soins de chacun !
Qui sont vos résidents ? Nous avons principalement une clientèle suisse, mais aussi une clientèle internationale. Il s’agit de résidents en quête de structures qualitatives capables d’ajuster et de personnaliser les pres-tations conformément à leurs attentes. Ils viennent ici pour se rapprocher de leur famille ou pour passer des vacances au bord du lac Léman. La qualité de vie en Suisse, l’environnement idyllique et le niveau de prestation de la résidence contribuent à attirer et à satisfaire toutes les clientèles !
Quel est votre gamme de prix ? A la résidence hôtelière, les prix des courts séjours pour un appartement meublé de 62m2 sont compris entre 260 et 430 francs suisses suivant le type de pension et le nombre de personnes. Pour les longs séjours, les prix démarrent à 4 500 francs suisses par mois incluant un menu journalier, les animations quotidiennes incluant des soirées à thème, l’ensemble des charges, le service infirmer et même deux séances de gym hebdomadaires organisées par des physio-thérapeutes. Concernant l’unité de soins, les tarifs hôteliers commencent à 9 300 francs suisses par mois
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GIBERG | ANDREAS ALTMANN
Andreas Altmann, l'homme au dragon Né à Bienne, ville horlogère suisse, d’un père bijoutier, Andreas Altmann ne pouvait être que bijoutier lui aussi et pourtant ce n’est que tout récemment qu’il s’est accordé le droit et surtout le bonheur de créer. En effet, grâce à sa toute nouvelle marque, Giberg Haute Horlogerie, ce maître joaillier crée désormais pour ses clients des montres de luxe personnalisées, tout en poursuivant son activité de fondeur de haute précision de métaux précieux au sein de son autre entreprise, Altmann Casting. Une nouvelle aventure lancée par un chef d’œuvre tout aussi unique qu’impressionnant : Ahton, un dragon confectionné avec 5 kilos d’or massif et 7 739 diamants. Une pièce maitresse devenue l’emblème d’une réussite. Rencontre avec Andréas Altmann, ce dompteur de dragon, amoureux de l’or et fuyant le temps qui passe en essayant de profiter au maximum des siens.
Andreas Altmann, comment vous est venu l’idée de faire ce dragon magistral ? Il y a 10 ans pour une exposition à Lausanne, j’ai sculpté un dragon car je voulais créer l’évènement. Et je m’en souviendrai toute ma vie, le dernier jour, quelqu’un de la maison Cartier est venu sur le stand et m’a dit admiratif : « c’est magnifique, votre dragon n’a qu’un seul défaut, il est en cire, il va donc finir par se casser, il faut le faire en or ! ». Et il avait raison, je me suis donc attelé à ce travail pendant plus de 3 ans. Une fois la pièce terminée, je me suis dit qu’il manquait quelque chose à Ahton et à ses 5 kilos d’or alors j’ai rajouté près de 8 000 diamants !
Que devient Ahton ? Ahton est actuellement à la banque, mais il me suit partout à travers le monde car il est devenu l’emblème, la mascotte de la marque que j’ai créée il y a quelques mois, Giberg. Giberg signifie trésor en vieil allemand alors ce dragon est véritablement mon trésor. On a évidemment souvent voulu me l’acheter, mais je sens qu’il protège notre marque, alors je le garde. Et puis, c’est un peu de mon enfance, quand je jouais aux dragons ou plutôt aux dinosaures. J’ai toujours aimé cet univers. Aujourd’hui encore, je dévore chaque saison de Game of Thrones !
C’est avec Giberg que vous vous êtes autorisé de créer à nouveau ? Oui, avec ma société Altmann casting, je me suis spécialisé dans la fonderie de haute précision, je n’avais plus le temps de créer, mais maintenant que mes deux enfants travaillent avec moi, je m’autorise à nouveau cela. Ce qui m’intéresse dans cette nouvelle aventure, c’est de ne créer que des pièces rares, exceptionnelles. C’est important de pouvoir montrer son prestige grâce à une montre ou un bijou. Une montre, c’est une affaire de goût, de bon goût car, aujourd’hui, pour lire l’heure, nous avons tous un smartphone. La montre doit être et rester une œuvre d’art !
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Vous offrez à vos clients des montres sur-mesure ? Oui, c’est important car j’aime les gens, j’aime le contact. J’aimerai connaitre toutes celles et tous ceux à qui je vends une montre. Avec l’acquéreur, je veux rentrer dans les détails, savoir ce qu’il souhaite réellement. Giberg a trois modèles que nous fabriquons à la demande, ainsi nous pouvons vraiment les personnaliser. Deux personnes ne doivent pas avoir la même montre Giberg car n’oubliez pas cela signifie trésor et les trésors sont uniques !
Vous avez aussi créé une statue bronze en hommage à Claude Nobs, le mythique fondateur du Montreux Jazz Festival ? Oui, elle se trouve désormais dans les jardins du Montreux Palace. Un an après sa mort, j’ai été invité dans le fameux chalet de Claude Nobs, à Montreux, en compagnie du producteur américain Quincy Jones. Et pendant le repas, une raclette, Quincy dit que Claude mériterait une statue alors, tout le monde s’est évidemment tourné vers moi. J’étais d’abord impressionné et réticent, mais j’ai finalement dit que s’il me faisait l’honneur de me confier ce travail alors je serai heureux de la leur offrir !
Quel est votre métal préféré ? Mon métal préféré c’est évidemment l’or. Je le travaille depuis si longtemps, il se coule tellement formidablement bien, il est vraiment fantastique à travailler ! Son histoire aussi est fascinante, il y a des milliers d’années, on s’est battu pour lui. Et surtout, quoi qu’il arrive, il n’a jamais perdu de sa valeur… j’aime l’or !
Quel est pour vous, Andréas Altmann, le comble du luxe ? Pour moi le luxe, c’est d’avoir du temps pour soi, pour apprécier tout ce qu’il y a de beau sur cette planète. Courir après l’argent, ce n’est pas une motivation. Maintenant le plus important, c’est de créer des belles choses et avoir assez de temps pour profiter de ma famille qui comptent beaucoup pour moi et de mes amis. Mes deux enfants travaillent aujourd’hui à mes côtés et j’aime cette harmonie que nous avons tous ensemble !
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Giberg réinvente le temps Cinq ans après avoir donné au monde un chef d’œuvre joaillier, Ahton, un dragon en or massif et diamants, son géniteur le maître joaillier Andreas Altmann renouvelle la Haute horlogerie avec sa nouvelle aventure entrepreneuriale, Giberg. Premiers bébés : 3 montres atypiques et inédites d’une élégance rare. Giberg Haute Horlogerie n’est pas le premier succès de son fondateur puisque Andreas Altmann est, depuis plus de 40 ans, l’expert suisse de la fonte haute précision de métaux précieux avec son entreprise, Altmann Casting. A un âge où ses enfants dirigent désormais l’entreprise familiale, l’artiste a lui l’esprit plus libre pour laisser son imagination créer des merveilles horlogères uniques, une façon toute particulière de « réinventer le temps ». Retour sur une success-story sculptée avec grâce et conviction.
Altmann le doit uniquement à sa ténacité, son engagement et sa volonté de réussir. C’est à Genève qu’il apprend la haute joaillerie et, voulant découvrir tous les aspect d’un métier protéiforme, il décide de passer un CAP de sertisseur. Marié à Marie qui le soutiendra tout au long de sa carrière, ils rentrent ensemble dans leur ville de cœur, Bienne. C’est là que le couple lance sa première entreprise. Marie s’occupant de l’intendance, Andreas prend le crayon et s’épanouit dans la création artistique, il s’en souvient précisément : « Quelques jours avant la naissance de notre premier enfant, Marie faisait encore des factures, elle ne pouvait pourtant même plus atteindre le bureau. Mais, après la naissance, j’ai immédiatement pris une secrétaire car je voulais que Marie puisse s’occuper tranquillement de l’éducation de nos enfants, ce qu’elle a fait merveilleusement bien ! ».
Le fils du bijoutier de Bienne Altmann Casting, Giberg Swiss Noble Forge et Giberg Haute Horlogerie, trois entreprises et un dénominateur commun : Andreas Altmann. Fils et petit-fils de bijoutiers, Andreas grandit naturellement dans l’atelier paternel admirant et s’imprégnant des gestes minutieux de son père. Comme une évidence, à l’âge de 15 ans, il décide de devenir joaillier et, mieux encore, entrepreneur : « J’ai toujours voulu avoir une équipe, diriger des collaborateurs, c’était mon ambition ! ». Et le self-made-man aime à préciser que rien ne lui a été donné en héritage. Ce qu’il est aujourd’hui, Andreas
Altmann Casting, sa success-story Afin d’apporter une valeur ajoutée à son entreprise de création de bijoux, Andreas décide de s’équiper d’une fonderie de haute précision de métaux précieux, mais très vite, cette activité prendra le pas sur son activité de joaillier. Créé en 1987, Altmann Casting est un succès grandissant et bientôt l’activité exclusive du créateur. Altmann Casting devient même le numéro un de la fonte de précision en Suisse. Gestion ou création ? Le choix s’est fait de lui-même ! Désormais, ses deux enfants, Justine et Adrian, ont rejoint l’entreprise à des postes stratégiques. Soulagé de savoir sa société entre de bonnes mains familiales, Andreas Altmann peut maintenant assouvir d’autres passions, d’autres rêves.
Ahton, le dragon de la renaissance Et parmi ces rêves ; un rêve d’enfant ; les dragons. Andreas Altmann se lance dans une aventure d’envergure, belle et majestueuse, la création d’un chef d’œuvre : Ahton, un dragon d’or et de diamants. C’est une sculpture joaillière qu’il présente pour la première fois, en 2016, à Londres, à l’Orangerie de Kensington Palace. Ainsi, Giberg Swiss Noble Forge est née afin d’accompagner les années de travail, un travail de précision, d’une noblesse et d’un luxe extraordinaire puisque Ahton est constitué de 5 kilos d’or massif et de 7 739 diamants d’une valeur de 108 carats.
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customisées à l’infini à partir d’une boite céramique et saphir. Pour Andreas Altmann, la montre qu’il vend doit être en harmonie parfaite avec son futur propriétaire.
Andreas Altmann parle bien de son dragon : « Le dragon est le symbole du mal dans de nombreuses civilisations. Pour d’autres, il est un protecteur, un symbole de vie et de puissance, mais pour moi, Ahton représente la renaissance des anciennes puissances mystiques et par la même occasion ma renaissance ! ». Et c’est pourquoi le gentil dragon veille désormais sur la destinée de Giberg, tel un talisman. Il est aussi le parfait résumé de la philosophie de son créateur : « Je veux créer des pièces uniques de la plus haute qualité. Je n’aime pas l’industrialisation. J’estime que tous mes clients ont droit à une pièce personnalisée ! »
Watch City, sponsor du sport biennois Parmi les passions d’Andreas : sa famille, ses amis, la joaillerie et l’or, mais aussi le sport ; hockey, football et taekwondo ; qu’il a pratiqué intensivement et à un très haut niveau. Le sport a été pour lui une école de la vie, il souhaite désormais faire profiter des bienfaits de la pratique sportive aux habitants de sa ville natale, Bienne.
Giberg, des garde-temps personnalisés
Ainsi il a créé l’association Watch City afin de permettre aux marques de soutenir les clubs sportifs locaux sans pour autant mettre en avant leur marque car, dit-il, « en sport comme en bijouterie, l’esprit d’équipe est primordial ! ». C’est donc plus de 200 entreprises de l’industrie horlogères ; première branche économique de la ville ; qui permettent aux clubs sportifs de voler de succès en succès dans les différents championnats, sous le regard extrêmement fier d’Andreas Altmann.
Du sur-mesure, c’est bien ce que souhaite faire Andreas Altmann avec sa toute nouvelle aventure, Giberg Haute Horlogerie. Pas de fausse modestie, le créateur suisse souhaite offrir à ses clients une « nouvelle vision de la lecture du temps ». Plus drôlement, Andreas explique pourquoi il a jeté son dévolu sur les montres plutôt que sur les bijoux : « Je travaille avec les plus grandes marques de montres et, à chaque rendez-vous, je les voyais regarder mon poignet pour voir de quel créateur était ma montre. Alors, pour ne fâcher personne, j’ai décidé de m’en confectionner une. Et comme tout le monde me disait qu’il l’adorait, j’ai décidé de la commercialiser et d’en créer d’autres ! ».
Enfin, lorsque vous interrogez le créateur et fondateur de Giberg sur ses projets, Andreas Altmann répond toujours avec humilité, tel un artiste, un artisan de l’or. Il sertit son avenir avec minutie et précision comme il le ferait avec une pierre précieuse. Mais, comme il est aussi superstitieux, disons simplement que Giberg ; son trésor ; devrait très vite proposer, outre de nouvelles montres, des collections de bijoux toujours uniques et rares, confectionnées sur-mesure pour le bonheur de rencontrer et de partager avec ceux qui les porteront.
Afin d’être certain du caractère unique de ses montres, Andreas et ses équipes ont mis au point leur propre mouvement, un mouvement mécanique à remontage manuel novateur ; Flying tourbillon ; doté d’une réserve de marche de 72h. Pour l’heure, Giberg Haute Horlogerie propose trois montres, 3 garde-temps comme il aime à les appeler. Et comme il est impossible pour le joaillier de vendre deux montres identiques, Niura, Olora et Alagaro peuvent être
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AKOR SWITZERLAND | INTERVIEW HAKAN AKCAGLAR
Une toute jeune collection, Un tout jeune manager
AKOR Switzerland est une marque horlogère suisse toute récente ; un an d’existence ; et son manager est lui aussi très précoce puisqu’il a tout juste… 21 ans ! Hakan Akcaglar, d’origine turque ; bachelor en économie politique et actuellement à HEC Lausanne en première année de Master Finance ; vient donc de lancer sa propre marque de montres, aidé par son père, fondateur de l’entreprise AKOR qui travaille en tant que sous-traitant pour les plus grands horlogers suisses. Découvrons la toute jeune collection AKOR Switzerland du tout jeune Hakan Akcaglar…
Hakan, pour être un si précoce manager, vous êtes d’une famille d’horloger ?
la petite histoire, le nom de la marque a été composé avec les deux premières lettres du nom et du prénom de mon père : AK(caglar) OR(han). Je me souviens que c’est un nom trouvé par ma cousine car mon père ne voulait pas inventer de nom, il ne voulait pas quelque chose d’imaginaire. Et c’est tout son savoir-faire dans le domaine de l’horlogerie et mon savoir-faire, encore minime, (sourire) dans le business qui nous permettent aujourd’hui de lancer notre marque de montres : AKOR Switzerland !
Oui, mes parents ont toujours travaillé dans le domaine de l’horlogerie. Il faut dire que notre région s’y prête puisque nous habitons en France, mais à la frontière suisse, tout près du canton de Neuchâtel où toutes les grandes manufactures horlogères sont présentes. Et mon père a plus de 20 ans d’expérience dans le domaine de l’horlogerie, il a travaillé pour toutes les grandes marques.
Comment appréhendez-vous cette nouvelle aventure entrepreneuriale ?
Parlez-nous de lui ?
Même si je suis encore un peu jeune pour bien appréhender les choses, je me souviens d’une phrase d’un grand monsieur de l’horlogerie que j’admire beaucoup, Jean-Claude Biver, président de la division montres du groupe LVMH. Lors d’une
Mon père, Orhan Akcaglar, a fondé l’entreprise AKOR en 2007 à La Chaux-de-Fonds et depuis peu nous avons déménagé dans notre nouvelle usine qui se situe au Locle, toujours en Suisse. Pour
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AKOR SWITZERLAND | INTERVIEW HAKAN AKCAGLAR
Où la marque est-elle distribuée ?
conférence à l’université de Lausanne à laquelle j’ai assisté, il disait en substance qu’il a toujours travaillé avec des personnes plus fortes, plus douées et plus âgées que lui car c’est ainsi que l’on peut avancer efficacement dans le travail, mais aussi personnellement ! Bref, il vaut mieux marcher à plusieurs que de courir tout seul… (Sourire)
Nous sommes actuellement en plein développement, nous aurons bientôt des points de vente au Moyen-Orient et en Asie. Nous avons aussi un site internet et la marque est très présente sur Instagram.
Parlez-nous de votre collection AKOR Switzerland ?
Hakan, quelle montre portez-vous ?
Alors, nous avons une collections femme et une collection homme avec 4 références chacune. Les montres femmes sont équipées des mouvements quartz haut-de-gamme et de lunettes qui peuvent être plaquées en PVD de couleur or rose. Nos montres homme sont, elles, majoritairement équipées de mouvements automatiques avec des designs qui se démarquent de ce qui se fait habituellement. Nous utilisons enfin essentiellement des bracelets en cuir pour un confort absolu, mais nous proposons aussi des bracelets caoutchouc décorés en pierre, une technique brevetée. Et pour l’avenir, nous sommes en train de développer des bracelets en acier…
Je porte la Complex, comme mon père ! C’est le modèle le plus hors du commun qui repré-sente le mieux la marque. Avec elle, on voit et on sent que l’on a un produit haut de gamme au poignet !
Les montres sont-elles des œuvres d’art ? Oui, si nous parlons des montres fabriquées en Suisse avec un savoir-faire incomparable. Là, nous pouvons dire que les montres sont des œuvres d’art qui peuvent se transmettre de gé-nération en génération. La preuve, les plus grandes marques horlogères ont gardé depuis des décennies les mêmes modèles. Nous avons à AKOR Switzerland, cette même philosophie : notre but n’est pas de vendre pour vendre, mais que les montres se transmettent…
Où vous sentez-vous le mieux ? Mon village, celui où j’ai grandi, Morteau ! Un petit village de 7 000 habitants dans le Haut-Doubs. J’ai grandi ici, tous mes amis sont là, il me serait difficile de me séparer de ce village pour aller habiter ailleurs...
Quel est le comble du luxe ? Pour moi le comble du luxe, c’est tout d’abord la santé. Et puis le luxe, c’est aussi être et rester heureux, nous sommes vraiment chanceux par rapport à tout ce qui se passe dans le monde ! Chaque jour, je suis reconnaissant pour tous ce que nous avons…
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SKIDRESS | BRUNO MARTINIER
Le chic alpin à la française Voilà 5 ans que le chambérien Bruno Martinier a relancé avec succès une très belle endormie, Skidress, l’emblématique marque de vêtements de ski fondée en 1930 et disparue au début des années 80. Une maison très élégante qui a même été en 1948 sponsor officiel des Jeux Olympiques de Saint-Moritz, en Suisse ! Et Bruno Martinier n’en est pas à son coup d’essai : après des études de commerce, de marketing et de communication, il cofonde en 2001 une société spécialisée dans le loisir outdoor et l’évènementiel Adventure Group qu’il revend en 2011, année au cours de laquelle il lance le salon Destination Neige qui regroupait les professionnels du séjour en montagne. Bref, ce savoyard de 43 ans installé à Lyon adore la montagne qui le lui rend bien puisqu’il est désormais à la tête de cette marque de vêtements de ski qui symbolise à elle seule « le sport chic à la française ». Pour Palaces Magazine, Bruno Martinier revient sur cette aventure entrepreneuriale qu’il compte bien mener au sommet…
Bruno Martinier, quel était votre objectif en vous lançant dans l’aventure Skidress ? J’avais envie de ramener de l’élégance dans le monde du ski, une élégance perdue depuis une bonne trentaine d’années. En effet, toutes les marques du secteur se battaient uniquement sur la technicité. Mais attention, pas question non plus de mettre de côté cette technique, nous le sommes autant que nos concurrents, mais avec élégance !
Et pourquoi avoir jeté votre dévolu sur Skidress ? Je ne connaissais pas Skidress ; je suis né en 1975 et la marque s’est arrêtée au début des années 80 ; mais je voulais trouver une maison avec une histoire que l’on pourrait prolonger. J’ai donc cherché et Skidress a immédiatement été une évidence pour moi car c’est une marque française avec un nom intéressant aussi bien en France qu’à l’international et qui avait aussi une histoire vraiment incroyable !
Justement racontez-nous cette histoire… C’est une maison qui a vraiment marqué son époque. Elle a été créée dans les années 1930 par Charles Muller et surtout Charles Diebold qui fut également l’un des créateurs de la station de ski de Val d’Isère. Skidress a ensuite été l’un des sponsors officiels des JO de 1948 à Saint-Moritz et a aussi équipé le skieur Henri Oreiller qui deviendra le premier champion olympique français de Descente ! Des grands de la mode ont aussi dessiné des modèles pour Skidress, je pense à la styliste Emmanuelle Khanh, mais aussi à un tout jeune débutant Thierry Mugler. Son style très avant-gardiste a fait que Skidress a alors connu un très grand succès auprès des stars de l’époque que cela soit Gilbert Bécaud, Sheila, Sylvie Vartan ou encore Michel Polnareff. Dans les années 70, la maison se développera même à l’international : du Liban au Japon en passant par l’Iran où le Shah et l’Impératrice porteront les vêtements de la marque !
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J’imagine qu’il vous a ensuite fallu tenter de trouver à qui appartenait la marque ? Oui et j’ai beaucoup cherché sans trouver. Alors, comme la marque était disponible, je l’ai déposé à l’INPI en faisant les choses dans les règles. Et aussi incroyable que cela puisse paraitre, un an après, j’ai reçu un mail : « Bonjour, qui êtes-vous ? Si vous connaissez si bien la marque, vous devez savoir qui je suis… ». Il s’agissait en fait de Christine Mathy, la fille de Robert Mathy qui avait racheté Skidress en 1950. Nous nous sommes rencontrés et nous avons développé un lien d’affection et d’amitié assez incroyable. Elle m’a d’ailleurs dit un jour une phrase qui m’a beaucoup touché : « Il faut que vous sachiez que mon père serait fier de savoir que la marque continue aujourd’hui ! ».
Vos vêtements de ski gardent aujourd’hui encore les codes originels ? Oui, nous sommes dans la continuité. Evidemment on travaille des tissus contemporains et des coupes contemporaines, mais si la marque ne s’était pas arrêtée en 1980, je crois pouvoir dire qu’elle en serait là aujourd’hui ! Nous sommes très respectueux du passé, de ce « sport chic à la française » qui peut aussi bien se porter à la montagne qu’en ville…
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Où peut-on trouver vos vêtements ? Nous sommes présents chez une centaine de revendeurs. On a d’abord fait renaitre la marque en montagne et nous redescendons progressivement en plaine. Nous sommes donc implantés dans toutes les grandes stations des Alpes et des Pyrénées ; mais aussi dans les plus familiales ; et nous investissons maintenant les villes : Lyon, Chambéry, Toulouse, Grenoble et bientôt Paris. Nous sommes distribués en Suisse et en Norvège avec une vingtaine de boutiques et pour l’anecdote, nous sommes aussi à Vail dans le Colorado et à Melbourne en Australie. Deux destinations à l’opposé, ils ne nous restent plus qu’à remplir tout ce qu’il y a au milieu, ça laisse un joli potentiel ! (Rire)
Comment voyez-vous l’avenir ? Nous allons nous tenir à l’ADN de Skidress, continuer à faire des produits aussi bien utilisables en montagne qu’en ville, mais pour l’hiver 2019-2020 nous allons également développer une ligne « 100% ski » avec des vestes et des pantalons techniques. En parallèle, comme on se rend compte que notre marque plait aux parents, mais aussi beaucoup aux adolescents et aux jeunes adultes, nous lancerons l’hiver prochain une ligne de sweats plus particulièrement destinés à une jeune clientèle !
SKIDRESS | BRUNO MARTINIER
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BRUNO MARTINIER, SI VOUS ÉTIEZ : Une ville ? Chambéry. C’est ma ville d’enfance, elle est au cœur de la Savoie et si proche des montagnes. Une station de ski ? Val Thorens. Je skie là-bas depuis toujours, c’est une station très sportive avec un domaine skiable incroyable. Un sport d’hiver ? Freeride. Ce n’est pas politiquement correct, mais j’aime ça ! Une tenue ? Skidress. Pour toute son élégance… (Rire) Un textile ? La soie. C’est mon petit coup de cœur lyonnais et elle a toujours été présente dans le monde du ski. Une spécialité montagnarde ? Un plat du restaurant La Bouitte. C’est le restaurant 3 étoiles de René et Maxime Meilleur, à Saint-Martin-de-Belleville. Une heure de la journée pour faire du ski ? L’heure où il neige le plus. Il y a moins de monde et c’est là où la neige est la meilleure ! Une devise ? Tout ce qui ne tue pas, rend plus fort. 105
1964 - FRENCH NAVY | ZRC
Renaissance d'une montre insubmersible ZRC 1904, l’histoire d’une renaissance. Georges Brunet, arrière-petit-fils du créateur de la marque, Joseph Rochet, est un homme de défi et de challenge. Sportif et ancien de la Marine nationale, il ne pouvait qu’être celui qui réédite la montre mythique de la maison, la Grands Fonds 300. Une montre qui fut de 1964 au début des années 80, la montre emblématique de la Marine nationale française, même l’équipage du Commandant Cousteau, à bord de La Calypso, portait cette montre. Autant dire que Georges Brunet n’est pas peu fier de poursuivre, près de 30 ans après, sa collaboration avec l’École de plongée de Saint-Mandrier. En effet, chaque année depuis 2015, les nouveaux brevetés reçoivent une 1964 - French Navy Reissue en récompense. Une réédition fidèle à l’originale, l’équipe de ZRC a seulement suivi l’évolution du temps : la montre est ainsi un peu plus épaisse et l’acier utilisé plus respectueux de l’environnement. Sinon, 100% de l’ADN du gardetemps des années 60 est au rendez-vous. Retour sur une montre sauvée des eaux, une montre étanche réellement insubmersible.
après plusieurs mois de travail, la Grands Fonds 300 voit le jour avec une couronne crantée très dure et ses magnifiques aiguilles lumineuses Magnum. C’était un produit technologiquement très complexe à réaliser, on ne compte pas moins de 12 brevets sur cette montre. Nous avons même fait beaucoup mieux que le cahier des charges puisque c’est une montre qui pouvait résister à 800 mètres de fond. ZRC est ainsi devenue le fournisseur officiel de la Marine nationale de 1964 au début des années 80 ! ».
French Navy, une montre mythique rééditée Georges Brunet était dans la branche française de la compagnie familiale Zuccolo Rochet France depuis 1997 ; exfiltré de l’Armée
1904, le début d’une aventure Georges Brunet fait renaitre la ZRC Grands Fonds 300 en 2015. Une passionnante aventure qui mérite bien un petit retour en arrière, aux origines de l’entreprise, en 1904 et même un peu avant : « L’histoire de mon arrière-grand père, Joseph Rochet, est passionnante. Orphelin de mère et de père à l’âge de 11 ans, il est apprenti boucher à Paris et prend des cours du soir d’horlogerie, sa passion. Sans que l’on sache vraiment comment, il se retrouve quelques années plus tard en Suisse dans un atelier où travaille Edmond Zuccolo. Ils deviennent amis et fondent ensemble ZRC, littéralement : Zuccolo Rochet Compagnie. Entre la France et la Suisse, c’est une entreprise qui sera tour à tour spécialisée dans la production de chaines pour les montres gousset. Puis, nous serons reconnus mondialement comme étant les inventeurs du bracelet extensible. Dans les années 50, l’entreprise se diversifie dans la fabrication de boitiers de montres étanches. Nous étions alors au tout début de la production des montres Grands Fonds et aussi de la plongée sous-marine ! ».
1964, au temps de la Marine nationale Pour qu’une marque devienne une marque légendaire, il faut aussi un peu de chance, beaucoup de hasard et une bonne dose de savoir-faire et tout est réuni dans la genèse de la création de la French Navy, en 1964. Le plongeur amateur et ancien marin de la Marine nationale revient sur ce défi technologique : « Il se trouve que notre directeur commercial de l’époque était ami avec l’horloger de la Marine nationale à Toulon, Yves Pastre, qui lui dit un jour que la Marine n’est pas satisfaite de ses montres et qu’elle va lancer un appel d’offre. C’est ainsi que mon grandpère, passionné de plongée et de technologie, se lance le défi de gagner l’appel d’offre, ce sera chose faite. Après une première homologation, la Marine nationale demande des améliorations et,
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française qu’il aurait pourtant tant aimé intégrer ; lorsqu’il songe à fêter les 110 ans de la marque. En manque d’idée, le destin lui sourit à nouveau : « Pour être honnête, ce n’est pas moi qui ait eu l’idée de la rééditer, mais je porte depuis des années une French Navy offerte par mon père et, un soir à un diner, notre coach de marque de l’époque à qui j’avais parlé de mon envie de fêter les 110 ans de ZRC, me demande ce que j’ai au poignet. Je lui raconte l’histoire de cette montre Grands Fonds et là, il me dit immédiatement : « C’est un truc de fou, cette histoire vaut de l’or, j’ai des marques qui m’appellent tous les jours pour inventer ça, c’est ça que tu dois faire pour l’anniversaire de ta marque ! ». A ce moment-là, nous voulions juste en rééditer 300 pièces et faire une grande soirée anniversaire, pas question de redevenir horloger, mais le succès en a décidé autrement ! ». La famille Brunet décide alors de réorganiser l’entreprise familiale, Georges prend la tête de ZRC du côté Suisse en créant ZRC Genève SA avec Alexis Meyer, pendant que son frère, Charles, prend la direction de la branche française. Depuis octobre 2017, ZRC Genève SA existe donc, Georges a retrouvé ses racines et la boucle est bouclée, 113 ans après.
Une montre qui accompagne les sportifs Pour relancer la marque, Georges Brunet, grand athlète, amoureux de plongée, prend plaisir à nouer des partenariats solides et qui ont du sens avec des sportifs en adéquation avec les valeurs de ses montres Grands Fonds. Parmi eux, Stéphane Tourreau, champion haut-savoyard d’apnée. Pour le patron de ZRC, la collaboration allait de soi : « ZRC est née avec la plongée, même si l’apnée est différente, il y a de vrais points communs comme l’eau, l’importance de la montre en profondeur qui rapporte un peu de lumière, c’est clairement un grigri ! Et puis, l’apnée est un sport authentique, de passionnés, comme nous. Notre marque n’est ni prétentieuse, ni arrogante ! ». Autre sportif à faire partie de la team ZRC, l’explorateur et spécialiste de la plongée extrême, Alban Michon. En 2018, il réalise l’expédition Arktic North Adventure, une aventure extrême en solitaire sur la banquise qui a duré 62 jours. ZRC lance alors une campagne de financement participatif sur Kickstarter : 320 personnes achèteront ainsi une montre North Adventure afin de financer entièrement l’expédition. Mais la marque, spécialiste des montres étanches, avait un autre défi de taille : « Il fallait que nous réalisions une montre qui supporte des températures extrêmes puisqu’il a fait jusqu’à -58° (-70° ressentis), Alban a plongé dans une eau à -2° et, sous sa tente, il pouvait faire, au contact du corps, près de 37°. Imaginez l’amplitude thermique ; de -70° à +37° ; mais nous avons réussi notre pari grâce à un verre plus épais, un traitement anti-UV, une huile et des joints spécifiques ! ».
Une marque en devenir ZRC 1904 a aujourd’hui des projets que ses deux dirigeants ; Georget Brunet et son associé Alexis Meyer ; souhaitent à portée de rêve : « Notre objectif est de réussir à nous développer à l’international, dans une quinzaine de pays dont l’Europe, les USA et le Japon, ce qui nous permettrait de vendre environ 5 000 pièces/an d’ici 3 ans. » ZRC est une marque de niche, doit-elle y rester, la question est posée : « Un jour, on va faire un nouveau boitier, c’est sûr, mais je refuse que nous devenions une entreprise généraliste, ce n’est pas notre ADN. Vous savez, historiquement, la marque a développé 3 boitiers. Hormis la French Navy, il nous en reste donc deux en réserve à rééditer, c’est une piste. En tous cas, mon souhait est de poursuivre notre collaboration avec les unités d’élite, d’autant plus qu’elles commencent à changer de philosophie et à se détourner du tout numérique. En effet, les montres numériques émettent des ondes ce qui rend ces unités repérables. Ce sont donc des combattants qui ont réellement besoin que nous leur proposions des montres analogiques afin d’être le plus discret possible ! ». Un vrai challenge, une nouvelle aventure. Les projets de Georges Brunet et de ZRC ne manquent donc pas. C’est pourquoi, notre chef d’entreprise, épicurien et toujours en quête d’adrénaline, est bien décidé à savourer son luxe à lui : « Pour moi, la vraie définition du luxe, c’est la liberté, être libre dans sa tête et de ses mouvements ! Et, pour la première fois de ma vie, avec ZRC, je commencer à toucher du doigt cette liberté et ça, c’est formidable ! ».
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ZRC | GEORGES BRUNET
D'aventure
en aventures Georges Brunet est un aventurier de la vie. C’est bien pourquoi sa société ZRC a pour slogan : « La vie est Aventures ». « Aventures » au pluriel car il n’est pas question pour lui de ne pas profiter de sa liberté d’action. L’action et le sport, ses deux autres passions : triathlète, plongeur et depuis peu apnéiste. Après une expérience de 2 ans dans la Marine, il aurait aimé s’engager dans les commandos mais, en fils responsable, il a préféré, à 24 ans, se pencher sur les destinées de l’entreprise familiale. Infatigable, toujours en mouvement, Georges semble pourtant capable de se poser quelques minutes pour répondre aux questions du magazine Palaces. Ah non, il le fera tout en conduisant (prudemment) sur les routes suisses ! L’occasion pour nous d’en savoir beaucoup plus sur son dernier challenge professionnel : faire renaitre la ZRC Grands Fonds 300, la marque de son arrièregrand-père, Joseph Rochet, et surtout la montre mythique, la French Navy, créée en 1964, par son grand-père, Louis Brunet, pour la Marine nationale.
Les 114 ans d’histoire de ZRC sont une responsabilité pour vous qui êtes à la tête de l’entreprise ? Oui ! Depuis que vous êtes tout petit, vous baignez dedans, vous courrez dans les allées de l’usine, vous jouez à cache-cache sur le parking de l’entreprise. On vous forme en conséquence ; les langues étrangères, le commerce et le marketing ; et à 24 ans vous entrez vraiment dans le système et là vous prenez conscience du poids de cette responsabilité… il vous faut endosser le costume de la 4ème génération ! En revanche, ne vous y trompez pas, c’est autant un plaisir, une fierté qu’un fardeau. Forcément, autour de vous, plein de gens ont une idée sur la question, positive ou négative, mais il faut savoir rester clairvoyant, en faire une force !
Vous auriez pu faire autre chose ? J’ai toujours été fasciné par l’Armée. J’ai fait une préparation militaire, je me suis engagé 2 ans, le maximum que je pouvais faire en tant qu’appelé. Je suis parti dans la Marine à Djibouti, j’ai visité 37 pays, navigué plus de 100 jours. Ensuite, j’ai voulu m’engager plus longuement car je suis très sportif et j’aime l’action, mais quand j’ai dit ça à ma mère, elle a un peu tiqué, surtout que c’était à un moment où mon père perdait progressive la vue ; il ne pouvait donc plus assurer son travail dans l’entreprise ; et mon frère poursuivait ses études. Ma mère m’a donc dit : « On a besoin de toi… » J’ai répondu : « Ok, j’arrive ! ». (Sourire)
C’était un challenge à relever ! Vous êtes un compétiteur ?
Le slogan de ZRC est « La vie est Aventures », pourquoi ? Derrière une montre, il y a souvent des valeurs. Notre souhait, c’est qu’elles accompagnent leurs propriétaires dans toutes les aventures de leur vie. De plus, c’est une montre qui a fait ses preuves, elle n’a pas besoin d’en dire trop pour convaincre. Je pense d’ailleurs que c’est la seule marque au monde née d’un appel d’offre pour une utilisation professionnelle, à savoir la Marine nationale. On l’a ensuite adaptée au grand public, mais sans trop la modifier, sans trop l’arrondir. Elle a une gueule cassée, elle est anguleuse, c’est bien comme ça, c’est une montre de commando, une vraie « tool watch », pas vraiment une montre marketing !
Ah oui, depuis toujours ! Je crois que j’ai fait mes premières compétitions à l’âge de 4 ans et j’en ai 45 et je continue à concourir. Je fais environ 4 triathlons par an et je cours tous les jours pour m’entrainer. Je suis aussi un passionné de plongée et j’ai découvert, il y a quelques temps, l’apnée grâce à Stéphane Tourreau, vice-champion du monde et ambassadeur ZRC.
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C’est une aventure qui doit aussi beaucoup à votre partenaire, Alexis Meyer ? Oui, nous sommes une entreprise familiale, mais Alexis Meyer a la compétence horlogère que je n’ai pas, il a donc donné à ce projet sa légitimité. En plus, les concessionnaires et les clients l’adorent, c’est vraiment un atout pour l’entreprise. Et puis, il a fait l’effort, pris le risque de quitter le salariat haut de gamme pour cette aventure. Mouiller sa chemise pour devenir patron, ce n’est pas donné à tout le monde… c’est un homme de challenges, j’aime ça ! Nous sommes maintenant associés et, avec le temps, nous sommes devenus amis…
GEORGES BRUNET, VOUS ÊTES PLUTÔT : Mer ou montagne ? Mer. J’aime les deux, mais la mer m’apporte désormais plus de sérénité et de calme ! Course à pied ou rallye automobile ? Course à pied. Je cours tous les jours entre 8 et 12km ! Effort ou farniente ? Effort. Farniente, je ne sais pas faire. Même en vacances, je ne me repose pas plus de 24H ! (Sourire) France ou Suisse ? Suisse. La France se fait un malin plaisir à expliquer aux industriels qu’ils ne sont pas les bienvenus ! Ange ou démon ? Démon. Ça s’impose malheureusement ! Je ne suis pas un ange… (Rire)
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VICTORIA SILVSTEDT
Victoria Silvstedt,
girl power & golden girl Quel est le métier de Victoria Silvstedt ? Un métier sans doute des plus agréables : être Victoria ! Une marque déposée, un business performant devenu un travail à plein temps que la girl power d’origine suédoise pratique dans le monde entier. Résidente monégasque, elle partage son temps entre New-York et Miami où elle possède des résidences. A ses points d’attache, tout très jet-set, il faut Saint-Barth où elle aime passer les fêtes de fin d’année. Victoria est aussi une golden girl, au sens premier du terme, puisqu’entre deux soirées people, de nombreuses actions caritatives (The Perfect World Foundation et Les Anges Gardiens de Monaco), quelques shootings et la promotion de marques, Victoria est aussi, et surtout, trader, scrutant quotidiennement le Nasdaq ! En jean, maillot de bain ou robe de soirée, cette ancienne championne de ski ne se sépare jamais de son sourire, le sourire d’une femme heureuse, épanouie et surtout reconnaissante de ce que lui offre la vie. Polyglotte, Victoria Silvstedt nous offre une interview à l’accent tour à tour français, anglais, italien et bien sûr suédois.
Victoria, vous avez de nombreuses activités, mais la moins connue est sans doute celle de golden girl ?
avec lui. Et quand je suis à Monaco, je pratique le Pilate, le yoga et j’adore le tennis !
C’est vrai que je fais beaucoup de choses, c’est d’ailleurs compliqué pour moi de définir ma profession, je dis souvent que je suis une entrepreneuse, ça résume bien, je crois ! Et c’est vrai aussi que je suis très active dans la bourse. Chaque matin, je passe mes ordres auprès de mon courtier après avoir regardé bloomberg. Je vends, j’achète… (Rires)
Et quand on fait du sport, il faut savoir bien s’hydrater, c’est pour cela que vous êtes aussi l’ambassadrice d’une marque d’eau ?
Vous vous impliquez aussi beaucoup dans des œuvres caritatives ? Oui, à Monaco, je suis ambassadrice de l’association Les Anges Gardiens de Monaco. On vient en aide aux plus démunis en leur donnant à manger. On les aide aussi à retrouver un logement, à s’en sortir. C’est important pour moi car je suis très privilégiée, j’ai eu beaucoup de chance, donc je veux absolument donner en retour, dire merci ! Je suis également ambassadrice d’une association, The Perfect World Foundation, qui s’occupe de l’avenir de la planète. C’est essentiel de protéger notre terre, je veux aussi, à mon échelle, aider à protéger notre terre qui est si belle…
Vous êtes très sportive ?
Oui, c’est très important de bien s’hydrater et d’être très active, d’être dans l’adrénaline car ensuite tu es plus productive, plus créative. Mais ce qui m’intéressait vraiment dans cette collaboration, c’est que cette marque, Åre Water, est une eau extrêmement pure et naturellement pétillante qui provient des glaciers juste à côté de mon village d’enfance, Skelleftehamn !
Vous restez tout de même avant tout une jet-setteuse, vous avez donc aussi une bouteille de Prosecco à votre nom ? Oui, je passe beaucoup de temps en Italie, je fais de la télévision et du cinéma là-bas, j’avais donc très envie de m’associer à ce qui est pour eux extrêmement emblématique, le Prosecco. Il existe donc désormais des bouteilles de Prosecco Victoria, La Dolce Vita ! Il est produit dans le Piémont, dans le nord du pays. Et avec mon Prosecco rosé, on peut faire mon cocktail préféré, le Bellini, mais attention, il faut y mettre des pêches fraiches, pas de sirop ! (Rires)
Depuis toujours ! J’ai grandi dans le nord de la Suède, j’ai fait partie de l’équipe suédoise junior de ski. J’ai fait de la descente, du super G et je continue à beaucoup skier à Courchevel. J’ai aussi un cheval, Honeymoon, alors je fais des compétions de jumping
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Vous vivez et aimez Monaco, Miami, New-York, mais aussi Saint-Barth ? Oui, je vais très souvent à Saint-Barth. Tous les ans, j’y passe un mois au moment des fêtes de fin d’année ! C’est une île où je me sens bien, où je suis comme chez moi, peut-être car c’est une île qui a été suédoise ! Et puis, après le passage de l’ouragan Irma, c’est très important d’y aller et de les soutenir, ils ont besoin de nous…
Qu’est-ce qu’une soirée réussie pour vous ? De la bonne musique, un bon diner et une bonne ambiance ! J’aime aussi m’entourer de gens drôles, de bonne humeur. Moi je suis toujours de bonne humeur alors je n’aime pas les gens négatifs, j’aime les gens qui transmettent une énergie positive.
Comment faites-vous justement pour toujours être positive ?
rien. Vous savez, je suis venue très jeune à Paris, puis à Los Angeles, j’ai réussi seule, ça forge le caractère. Je suis aussi très disciplinée comme mon père, ça aide à être une battante, une gagnante !
Victoria, quels sont vos luxes ? La nature est un luxe, j’adore la mer, la montagne, beaucoup moins les grandes villes et la pollution. Etre relax, manger sainement et avoir la liberté de faire ce que je veux, ce sont de vrais luxes. Mais mon vrai péché mignon, c’est le spa. Rien de mieux qu’un massage en fin de journée !
Avez-vous un bijou qui ne vous quitte pas ? Vous savez, je voyage tellement que je n’ai pas d’objet ou de bijou fétiche qui me suit partout. Mes souvenirs sont dans mon cœur. En revanche, j’ai toujours sur moi ma toute première Rolex !
C’est ma mère qui m’a transmis ça, elle aussi est toujours positive ! Et puis je suis une compétitrice, toute ma vie j’ai fait de la compétition. J’ai appris qu’il ne faut jamais rien lâcher alors je ne lâche
VICTORIA SILVSTEDT, VOUS ÊTES PLUTÔT :
Nuit blanche ou grasse matinée ? Nuit blanche. La nuit est vraiment pour moi le meilleur moment pour avoir des idées, créer et faire la fête ! Champagne ou Vodka ? Champagne. J’aime la légèreté du champagne ! Maillot de bain ou tenue de ski ? Maillot de bain. C’est dur car j’aime vraiment les deux, mais je mets plus souvent des maillots de bain que des combinaisons de ski ! (Rires)
Chien ou chat ? Chien. J’ai un chien à la maison. Il s’appelle Félix, c’est un petit Carlin. Palace ou Palace ? Les 2. (Rires) C’est très agréable la vie de Palace, mais je la vis tous les jours comme un rêve éveillé ! Je suis consciente de ma chance…
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FLY 7 | YVES ROCH
FLY 7 rend l’impossible possible ! Yves Roch est le PDG de la compagnie d’aviation suisse FLY 7, prononcez FLY seven ; une société rachetée afin de lui faire prendre son véritable envol et le pari est pour le moins réussi ! Installée à l’aéroport de la Blécherette à Lausanne, la compagnie affrète de nombreux jets, mais elle est aussi à la tête d’une flotte de Pilatus PC-12, l’avion helvétique tout-terrain. Et LA bonne idée est là : faire confiance à un avion qui peut se poser sur des pistes non cimentées et très courtes. Ainsi FLY 7 a permis de désenclaver de nombreuses destinations pour la plus grande joie de ses clients ; qu’ils soient des professionnels ou des particuliers, bref de « rendre l’impossible possible » ! Yves Roch, patron enthousiaste et surtout pilote d’une véritable success-story, a certes fait un bachelor « aviation management », mais n’est pas pilote d’avion lui-même car, pour tout dire, ce montagnard préfère le ski et le wakeboard. Pour autant cet amoureux de sa région située entre lacs et montagnes ne refuse jamais un vol à la (re)découverture des fjords norvégiens qu’il aime tant. Yves Roch fait escale à Palaces magazine pour une interview à vue…
FLY 7, une aventure qui s’envole Yves Roch, étiez-vous préparé à diriger FLY 7 ? J’ai fait un bachelor dans l’aviation management et cela fait maintenant 10 ans que je travaille dans l’aviation d’affaires et c’est clairement un métier de passion, une passion pour l’aviation, mais aussi pour la conciergerie. Ce que je trouve formidable dans ce métier, c’est la rapidité avec laquelle vous rendez heureux et vous arrivez à satisfaire vos clients.
Et comment s’est passée votre rencontre avec FLY 7 ? Il y a 6 ans, j’ai eu l’occasion de reprendre les rênes de FLY 7 qui avait à l’époque seulement un avion en gestion et deux employés. Depuis avec mon équipe on a tout fait pour remonter cette société qui était en perte de vitesse et nous avons réussi un très fort développement puisque nous sommes désormais une soixantaine. Ce que j’ai aimé dans cette société, c’est qu’elle était sur un marché de niche où les gros opérateurs d’avions privés n’investissaient pas.
Expliquez-nous pourquoi cette reprise était un véritable challenge ? Tout simplement car l’avion dont on se sert, le Pilatus était certes un magnifique avion helvétique ; construit sur les bords du lac des Quatre-Cantons et best-seller aux USA ; mais boudé en Europe car il avait l’interdiction de voler commercialement.
Il y avait donc pour nous un défi colossal à relever : faire lever cette interdiction. Pour cela, je me suis associé avec une société finlandaise, Hendell Aviation, et ensemble nous avons convaincu l’aviation civile finlandaise de nous donner cette autorisation. On a donc désormais (depuis février 2015) le droit de vendre des vols commerciaux en suivant le même régime règlementaire qu’un opérateur de ligne.
Quelles sont les activités de FLY 7 ? Nous avons trois corps de métiers. Au départ, nous nous sommes financés en faisant du courtage (vente de vols) et nous continuons depuis. Cela reste d’ailleurs une grosse partie de notre activité. Deuxième métier : à l’origine, FLY 7 était une école d’aviation. Depuis notre arrivée, nous en avons fait une école de pilotage spécifiquement consacrée au Pilatus, ce qui fait de nous l’un des plus gros centres de formation en Europe sur cet appareil. Enfin nous faisons aussi de la gestion privée lorsqu’un client nous confie son avion, soit exclusivement pour leur compte, soit en les affrétant pour eux.
Ode aux Pilatus et a leurs pilotes Revenons au Pilatus, pourquoi une telle passion pour cet avion ? En premier lieu, il faut savoir que le Pilatus a une cabine équivalente à celle d’un jet, mais qu’il est deux fois moins cher ! (Sourire)
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Plus intéressant encore, il a été conçu pour pouvoir décoller et atterrir sur des pistes non cimentées et il a des performances au décollage et à l’atterrissage qui lui permettent d’opérer sur des aéroports avec de très courtes pistes. Nous pouvons donc ainsi emmener nos clients là où les autres ne vont pas. Nous apportons ainsi à certains aéroports des solutions techniques qui n’existaient pas. Je pense à celui de Lausanne-Blécherette où nous sommes installés, mais aussi le terrain d’aviation de Gstaad-Saanen ou encore les aéroports de La Môle-Saint-Tropez, de La Baule-Escoublac et d’Annemasse. C’est aussi vrai pour Bolzano en Italie qui est un aéroport très difficile d’accès tout comme l’est celui de Samedan à Saint-Moritz. En un mot, notre credo est la mission spéciale ! J’aime arriver sur un aéroport enclavé tel un mécène…
Où se trouvent vos Pilatus ? Une grande partie de nos avions sont à Lausanne ; c’est notre camp de base ; mais FLY 7 laisse toujours un avion à Gstaad-Saanen en hiver et à La Môle-Saint-Tropez en été. Nous avons aussi un avion à l’année à San Sebastian en Espagne et un autre à Salzbourg pour desservir la station huppée de Kitzbühel.
Le Pilatus fait des merveilles, mais pour cela il faut aussi de très bons pilotes ? Oui, l’avion est essentiel, mais le pilote ne l’est pas moins : nous sommes aussi performants car nos pilotes sont extraordinaires ! Vous savez, si vous mettez un pilote de ligne dans un PC-12, il est perdu. Chez FLY 7, nous avons donc des pilotes de montagne chevronnés, beaucoup d’anciens pilotes de l’armée française et nous avons même avec nous l’ancien capitaine de la Patrouille de France. Notre critère ? Nous choisissons des pilotes qui aiment voler à la main, à vue. Ensuite nous leur offrons une vraie formation grâce à notre école. Chez nous, un pilote n’est jamais capitaine du jour au lendemain !
privée qui aime voyager avec nous, pour Saint-Tropez par exemple. Le luxe aujourd’hui, c’est cela : la discrétion et être au plus près de sa destination finale !
Quels sont les tarifs d’un vol sur Pilatus ? On paie à l’heure de vol, plus les taxes des différents aéroports. Il faut donc compter chez nous entre 2 000€ et 2 500€ de l’heure, sachant que l’on peut emmener 6 à 8 passagers…
La conciergerie en plus ? Non, la conciergerie n’est pas un produit que l’on vend, cela fait partie intégrante de notre offre. Notre but est de faire des propositions de voyage, les inciter par exemple à aller voir les aurores boréales dans le Grand Nord ou de séjourner au Gstaad Palace car nous avons un accord avec lui. Et puis la conciergerie, c’est aussi bien connaitre nos clients réguliers : on sait ce qu’ils mangent, ce qu’ils ne mangent pas, ce qu’ils boivent. On sait aussi ceux qui aiment parler et ceux qui préfèrent que l’on garde une certaine distance. Vous savez, un client dont la femme lui interdit de manger des confiseries, eh bien, si chaque fois qu’il prend l’un de nos avions, il a des snickers à disposition, on a tout gagné ! (Rire)
Justement, faites-nous rêver ; quelles sont les destinations favorites de FLY 7 ? Nos Pilatus ont une autonomie de 2 400km et il vole à environ 500km/h, les possibilités d’escapades sont donc multiples et variées. Les destinations que j’adore ? Les fjords norvégiens, mais cela peut aussi être les pistes enneigées de Finlande ou une piste ensablée au Maroc. On peut également vous faire découvrir à basse altitude les côtes de Croatie. Et pourquoi ne pas vous poser à Locarno ; au pied du lac Majeur ; ou encore sur la piste en herbe de Venise où un taxi-bateau vous attendra au pied de l’avion !
Jusqu’au bout des reves des clients Quelle est la clientèle de FLY 7 ? On est à la fois sur une clientèle de professionnels et sur une clientèle de loisirs. Vous avez les businessmen qui profitent des petits aéroports secondaires pour ne pas être vus et la clientèle
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FLY 7 | YVES ROCH
En route vers le leadership mondial FLY 7 a-t-il des concurrents ? Oui, ils commencent à apparaitre et c’est un peu de notre faute car nous avons créé un engouement gigantesque. Heureusement, nous avons une longueur d’avance. Notre force, c’est que nous sommes une flotte, que l’on est le plus important opérateur commercial d’Europe ! On a aussi un côté familial et ça c’est essentiel. Il y a peu de temps je disais que je ne supportais pas ne plus être une startup et maintenant j’aime à dire que je veux rester une boutique. Comme un Palace, quelle que soit sa dimension, il doit tout faire pour rester à taille humaine !
Quels sont vos projets de développement ? Je rêve de vous en parler, mais je ne peux pas. (Silence) Vous savez quoi ? Dans 10 ans, je serai le leader mondial du Pilatus ! (Rire) Et je sais que c’est un rêve accessible. Le défi sera de faire croire que nous sommes Uber, tout en continuant à rendre un service digne d’un Palace ! Il faut que nous grandissions avec des équipes implantées régionalement, le secret est là. Par exemple on ne fait jamais voler un client sans être là au départ et à l’arrivée. Il est hors de question de lui envoyer un formulaire de satisfaction à la fin du vol. Le contact doit être direct…
Le plancher des vaches d’Yves Roch Yves Roch, vous êtes forcément pilote également ? Non, je ne suis pas pilote, mais je suis très curieux. Il arrive encore aujourd’hui que l’on m’appelle pour une question technique sur l’avion car je le connais par cœur. Et puis j’ai toujours eu peur du ridicule alors imaginez que je ne sois pas un bon pilote, je perdrais toute crédibilité. Non, croyez-moi, je suis beaucoup plus crédible sans être pilote ! (Rire) J’adore voler, profiter d’un vol à vide ou accompagner des clients, mais si je devais voler tous les jours, je m’ennuierais, ce n’est pas mon truc. J’aime les services rendus, la finalité du produit, voir mes avions décoller, atterrir, les suivre sur les radars !
Vous préférez le plancher des vaches ? (Sourire) Oui, à la base je suis un montagnard. Je viens d’un petit village à côté de Gstaad, je suis un produit local avec un amour incommensurable pour ce que ma région offre : j’habite dans les vignes, j’ai besoin de voir mon lac tous les matins, j’aime le ski et le wakeboard. C’est assez extraordinaire, mais en mars ou avril, vous pouvez skier le matin en haute altitude et vous baignez dans le lac l’après-midi. Vous savez, c’est un métier où il faut être opérationnel 24/24 alors pouvoir s’isoler une heure ou deux à quelques minutes de chez soi, cela n’a pas de prix, vous avez l’impression d’être en vacances… une heure sur le lac, c’est 4 semaines de vacances que je n’aurais jamais !
Quels sont vos luxes ? J’ai un plaisir de vivre qui est fou, mais ce sont des plaisirs simples. Par exemple, mon père et moi avions le rêve d’avoir un chalet dans les alpages et comme il a pu se l’offrir, j’ai un vrai plaisir à l’aider à le rénover. Skier avec mes amis et mes filles, cela aussi n’a pas de prix !
Arrivez-vous parfois à déconnecter ? Non, je suis toujours joignable, mais c’est aussi que je n’ai pas envie de rater quelque chose. Vous savez, quand vous avez un avion en l’air, vous avez toujours un petit pincement au cœur, une appréhension. Et puis je reste le dirigeant d’une PME donc il me faut payer des salaires à la fin du mois, acquérir des clients continuellement, essayer d’être parfait, rassurer mes employés !
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FLY 7 | YVES ROCH
YVES ROCH, SI VOUS ÊTIEZ : Un avion ? Un Pilatus. Forcément… (Sourire)
Une escale ? Dans le Pacifique. Plus particulièrement Tahiti.
Une heure de la journée pour voler ? 10H10. Comme les montres suisses. (Rire)
Un aéroport ? Gstaad - Saanen. C’est de là que tout a commencé pour moi…
Un paysage survolé ? Les Alpes. C’est chez moi…
Une devise ? Fais ce que tu aimes. 118
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STROM
Le temps,
une énergie vitale Un métier passion qui lui permet de mettre ses créations au cœur de sa psyché. Découvrir ses garde-temps, c’est donc entrer dans son intimité. Deux collections symbolisent la maison Strom, et donc également leur créateur : Cruizer et Agonium. Ajoutons-y, une troisième montre sculpture emblématique et surtout très émouvant, In Memoriam HR Giger. De quoi faire le portrait en trois montres et en trois temps de Daniel Strom.
Une élégance sportive Première montre, première collection (2004) et premier trait de caractère : Daniel Storm est un sportif et il est passionné, par-dessus tout, par la moto. Ses collections étant le reflet de sa personnalité et de ses désirs, pas étonnant que la première créée s’appelle Cruizer, avec un Z car, dit-il, « c’est plus fun ! ». Des montres très inspirées par les sports mécaniques et les matériaux afférents puisque l’horloger et pilote suisse a été l’un des premiers à utiliser le carbone pour ses boitiers. Et le fun, comme le dit Daniel, ne s’arrête pas là puisque leurs looks, leurs couleurs franches et leurs lanières perforées, telles des pilotes de course des années 50, en font des montres que les femmes s’arrachent presque tout autant que les hommes !
Strom, un nom bien connu dans l’horlogerie suisse. Et dans la famille Strom, après Armin le père, voici Daniel, le fils. Entre lui et nous, aucun filtre, puisque cet horloger épicurien et motard nous donne à voir, à travers ses créations, sa philosophie de vie. Des montres qui transmettent l’énergie vitale de son créateur à leurs propriétaires. Un horloger philosophe qui n’a pas hésité à quitter une carrière dans un grand groupe horloger, Omega, pour lancer sa propre entreprise, Strom Prestige Swiss Timepieces, en 2001, à Bienne. Et pour cause, l’alpha et l’oméga de son existence n’était pas son ancienne vie dans un grand groupe horloger ; même si ce furent des années enrichissantes et heureuses ; mais bien sa volonté de jouer avec la vie, celle-ci étant beaucoup trop courte pour ne pas la vivre à pleine vitesse !
Bref, un mélange astucieux et classieux qui donne tout son charme à cette collection qui depuis les débuts joue sur les couleurs et les matériaux tout en gardant sa forme unique : ni ronde, ni carrée, mais en forme de coussin. Une collection contemporaine et élégante, mais aussi profondément inspirée par l’envie de créativité et de liberté. Des envies et des désirs qui définissent parfaitement le parcours du fondateur de la marque, Daniel Strom.
Du gothique au poignet Le deuxième trait de caractère de Daniel Strom, ce créateur philosophe à la vitalité communicative, est parfaitement symbolisé par son autre collection de montres : Agonium. En effet, derrière le sportif, on découvre aussi une facette beaucoup plus rock, dark et gothique. C’est une collection lancée en 2010 et qui offre de véritables œuvres d’art. Des garde-temps dont beaucoup possèdent de magnifiques crânes gravés dans la matière, une manière de nous rappeler que nous sommes tous des mortels. Daniel Strom dit d’ailleurs de ses montres et de leur symbolique :
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STROM | INTERVIEW DANIEL STROM
« N’oublions pas que nous allons tous mourir, alors saisissons la journée. Il est impossible d’arrêter le temps ou d’échapper à notre propre destin, mais rappelons-nous que, quelque part entre la vie et la mort, il existe une chose merveilleuse appelée la vie ! ». Des têtes de mort, mais bien d’autres créatures mythiques sont également sculptées avec une dextérité et une virtuosité impressionnante sur les boitiers, qu’il s’agisse d’anges ou de dragons. Et afin d’appuyer encore le côté gotique de ce travail d’orfèvre, pour toute sa collection Agonium ; que les montres s’appellent Draco, Archangeli, Michaeli, Nethuns II ou Memento Mori, Carpe Diem ; Daniel Storm a fait le choix de matériaux parfaitement symboliques : de l’or et du platine pour son côté inaltérable et d’autres qui eux s’oxyderont ou se rouilleront au fil du temps pour nous rappeler la nature éphémère de l’existence. Toujours dans un souci de mêler son travail d’orfèvre et de joaillier, Daniel Storm a aussi mis au point toute une collection d’accessoires et de bijoux dans le même esprit gothique. Anneaux, boutons de manchette, colliers, boucles de ceinture et lunettes bonheur des afficionados de la marque. Mais, dans cette collection gothique, Agonium, n’oublions une pièce toute particulière, une montre souvenir.
Hommage à Hans Ruedi Giger 3ème montre de ce portait en 3 temps, une pièce qui représente bien l’une des qualités principales de l’horloger et joaillier biennois, la fidélité. En effet, avec l’une de ses dernières créations, Daniel Strom rend hommage à son ami, le designer et plasticien suisse, Hans Ruedi Giger.
C’est à lui que l’on doit, entre autres, la créature et le vaisseau spatial du film Alien, le huitième passager de Ridley Scott (1979). Il sera, pour ce travail, récompensé par un Oscar. Les deux hommes, Daniel et Hans Ruedi, travaillaient ensemble sur une montre représentant sa mythique créature biomécanoïde, emblématique de son œuvre, lorsque le plasticien disparait, en 2014, victime d’une mauvaise chute. Il aura fallu 3 ans après sa mort et la volonté affirmée de sa veuve, Carmen Giger, pour que cette montre, véritable œuvre d’art, ne voit le jour. Daniel Strom s’en souvient parfaitement : « Un jour, alors que je prenais l’avion, en salle d’embarquement, je reçois un appel de son épouse, Carmen. Elle me dit qu’elle a reçu des propositions d’une autre marque de montres, mais qu’elle veut mener à bien le projet avec Strom car c’était le choix de son mari ! ». Le résultat est magistral et reflète parfaitement l’univers de Giger et se nomme, tout simplement, In Memoriam HR Giger. Une montre hommage parfaite pour les collectionneurs puisqu’elle n’a été fabriquée en 2017 qu’à 99 exemplaires, pas une de plus. L’amitié, une valeur essentielle pour Daniel Strom, tout comme la famille : son épouse, Rosanna, et ses deux enfants, Alexia et Loris, travaillent avec lui au succès de la marque horlogère. Et pour rester dans la comparaison sportive, c’est aujourd’hui tout naturellement que son fils, Loris ; également pilote passionné de moto ; reprend peu à peu le guidon de Strom, la marque qui aime et profite de la vie !
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Daniel Strom, l’horloger philosophe Passionné par les voitures et les motos, Daniel Strom fabrique des montres avec passion. Amateur de rock, notre designer biennois pratique quotidiennement la méditation. N’y voyez pourtant aucun paradoxe, ce fils d’horloger suisse est le roi de l’alchimie, faisant de ses collections de montres de sublimes bijoux. En effet ces œuvres d’art horlogères ; qu’elles proviennent de sa collection Cruizer ou Agonium ; sont une parfaite symbiose entre l’horlogerie et la bijouterie. Daniel Strom est le yin et le yang, l’or et l’argent, le noir et le blanc, pourvu que le temps qui passe soit assez généreux pour lui laisser tout le loisir de matérialiser tous ses rêves. En créant au début de la quarantaine sa propre marque horlogère, Strom Prestige Swiss Timepieces, son objectif était bien celui-là : savourer toutes les secondes de l’existence, faute de pouvoir maitriser le temps ! Et même en interview, l’horloger philosophe prend le temps de savourer son plaisir…
Daniel Strom, peut-on dire qu’une montre est une œuvre d’art ? Je dirai plutôt qu’une montre comme nous les fabriquons chez Strom est une sculpture. Une sculpture mobile qui donne l’heure, mais c’est assez facultatif finalement. J’insiste beaucoup sur le fait que nos montres indiquent moins l’heure que le temps qui passe, qu’il faut donc vivre la vie pleinement. De nos jours, une montre est aussi devenue un véritable bijou, un objet de prestige. Ainsi, nous montrons qui nous sommes !
L’aventure Strom a débuté en 2004 avec la collection Cruizer ? Oui, avec ma première collection, j’ai d’abord voulu faire une montre qui me plaisait, qui représentait qui j’étais, c’est-à-dire un motard qui fait de la moto en mode « croisière » (cruise, en anglais) que ce soit avec mon Indian, une moto plutôt calme, ou avec mon MV Agusta, plus nerveuse. Maintenant, j’ai une Ducati et je continue à faire beaucoup de moto. Pour moi, c’est un moyen de transport, mais c’est aussi parfait pour se rafraichir les idées, pour méditer sur les routes. Mon fils Loris a aujourd’hui la même passion, mais avec des motos plus sportives. Moi j’ai passé l’âge ! (Rires)
Ensuite, à l’intérieur, il y a tout le travail d’horlogerie avec la mise en place du mouvement. La première montre de la collection, la Memento Mori, était vraiment une expérimentation et pourtant cela a fonctionné tout de suite, les gens ont adoré. C’était formidable, même Johnny Hallyday a possédé une Memento Mori ! Dans votre collection Agonium, vous avez aussi rendu hommage à votre ami le plasticien Hans Ruedi Giger, à qui l’on doit, entre autres, la silhouette de l’Alien de Ridley Scott ?
Avec votre deuxième collection, Agonium, êtes-vous horloger ou bijoutier ? C’est une question intéressante car mon envie était vraiment de réunir les deux savoir-faire. Je voulais vraiment dans cette collection mettre en avant le boitier plutôt que le mécanisme, mais en y apportant une attention toute particulière également. On a donc travaillé plus de 5 ans afin de trouver la solution. En fait, la boite est réalisée comme un bijou, les métaux sont coulés et finis à la main.
Oui, j’avais commencé à travailler sur une montre avec lui avant sa mort, mais malheureusement, celle-ci est devenue une montre hommage. Nous l’avons appelée, en accord avec sa femme, Carmen Giger, In Memoriam HR Giger. J’ai rencontré Hans grâce à un ami commun et comme il aimait beaucoup mes
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STROM | INTERVIEW DANIEL STROM
montres, nous avions décidé de travailler ensemble. J’aimais évidemment beaucoup son univers, ses créations qui sont très proches finalement de mon univers d’horloger.
Vous n’avez de cesse de parler du temps qui passe, comment aimeriez-vous marquer l’univers de l’horlogerie ? Je suis très fan de ce que l’on appelle les classiques. Je ne veux pas tout changer, tous les ans. Un client qui achète une montre chez nous doit savoir que dans 5 ou 10 ans, cette montre sera toujours à notre catalogue, qu’il possède une montre qui est un classique. Par exemple, Strom commercialise toujours la première Cruizer que nous avons créé en 2004, c’est essentiel pour la renommée de la marque !
Et vous, Daniel Strom, quelle montre portez-vous ? Aujourd’hui, j’ai une Michaeli. Michaeli est l’archange qui a défié le diable alors c’est une montre qui me protège ! Je la porte la plupart du temps, mais j’ai aussi une Nethuns en bronze, j’alterne. Mais le bijou qui me tient le plus à cœur, c’est évidemment mon alliance de mariage, une Memento Mori avec un petit crane dessus !
Quel est pour vous le comble du luxe ? Ce n’est pas très original : avoir le temps de vivre, de profiter de ses proches et la santé, mais je sens que ce n’est pas ce que vous attendez de moi. Alors, disons, une belle voiture. Je roule depuis 3 ans avec une Maserati Ghibli. C’est mon luxe avec quelques motos !
DANIEL STROM, VOUS ÊTES PLUTÔT : Or ou argent ? Argent. La plupart de nos montres sont en argent car je veux les vendre ! (Rires)
Rock ou classique ? Rock. Les classiques du rock : Led Zeppelin, les Stones, Metallica, mais aussi Rammstein.
Vitesse ou farniente ? Vitesse. Ça vous étonne ?
Ange ou démon ? Ange. Ma mère l’a toujours dit, même si ma femme dit parfois que je suis un démon ! (Rires)
Jet-set ou jet-lag ? Jet-set. La jet-set que j’aime, c’est la joie de vivre du regretté Giovanni Agnelli, le patron de Fiat qui, lorsqu’il arrivait à Monaco, plongeait directement dans la mer depuis son hélicoptère !
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CLINIC LÉMANIC |DARELL JACOBS
La perfection est sans limites 20 ans ! La Clinic Lémanic installée au cœur de Lausanne en Suisse a fêté en 2018 ses 20 ans, l’âge de la maturité pour cette clinique d’une cinquantaine de collaborateurs qui ne cesse pourtant de grandir, récoltant ainsi les fruits de son travail responsable et éthique et profitant aussi du développement exponentiel des demandes dans les domaines de l’anti-âge, de la beauté esthétique et de la santé. Disposant d’une renommée internationale, la Clinic Lémanic est en constante recherche de solutions médicales avant-gardistes sous la houlette de son tandem de cofondateurs, la doc-toresse Véronique Emmenegger et son CEO Darrell Jacobs. C’est lui que Palaces magazine a rencontré afin de célébrer ensemble l’anniversaire de cette institution lausannoise qui vise quotidiennement la perfection !
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Et comment passe-t-on du marketing à la direction de Clinic Lémanic ? C’est ma rencontre avec la Doctoresse Véronique Emmenegger qui a orienté mon destin professionnel. Je lui ai apporté mes compétences en développement d’entreprise alors qu’elle venait d’ouvrir son cabinet de dermatologue et d’allergologue FMH (Fédération des médecins suisses) avec une spécialité en traitements laser et esthétiques. Face au succès, le cabinet s’est rapidement avéré trop petit, nous avons donc décidé de fonder une clinique qui a ouvert ses portes en 1998.
Parlez-nous de votre associée ? Véronique Emmenegger est docteur en médecine et a une double spécialité en dermatolo-gie et en allergologie. Elle s’est très tôt spécialisée dans les techniques de traitement mi-nimal invasif par laser. En Suisse, elle a vraiment été une pionnière dans ce domaine en se formant aux États-Unis et elle a souhaité développer un département exclusivement con-sacré à l’esthétique médicale et à l’anti-âge afin de sortir des clichés sur la beauté esthé-tique. Les deux départements peuvent parfaitement se compléter car pour nous la santé n’est pas dissociable de la beauté. Ce sera aussi notre façon de lutter contre un certain marché sauvage d’offres esthétiques effectués par des non-spécialistes et que l’on voit désormais fleurir un peu partout !
La médecine esthétique est en plein développement ?
Darrell Jacobs, étiez-vous programmé pour travailler dans ce domaine ? Pas du tout. Rien ne me prédestinait à devenir un jour CEO dans le domaine médical et esthétique, mais je pense que le sport m’a appris le sens de l’effort et que j’aime aussi apprendre par moi-même. En autodidacte, j’ai par exemple appris le piano jazz en jouant ! Je dirai aussi que j’ai un sens du relationnel aiguisé, j’aime beaucoup le contact avec les gens et c’est très important dans mon métier.
Alors, quel a été votre parcours pour en arriver là ? J’ai atteint l’âge de raison, la cinquantaine ! Élève au collège Champittet à Lausanne, vers 16 ans, j’ai entamé une carrière sportive à un niveau proche du professionnalisme. Je pratiquais le full contact et la boxe avec un combat européen de niveau pro à mon actif, mais un accident de moto a brisé ma carrière. S’en est suivie une période difficile ; de doute et de remise en question ; avant que je me lance dans le marketing. J’ai ainsi été directeur des ventes de plusieurs entreprises entre 1988 et 1997.
Oui, nous constatons une demande croissante pour ces consultations, c’est un besoin de bien-être qui concerne à la fois la santé et l’esthétique, l’intérieur et l’extérieur de notre corps. La médecine anti-âge et régénérative est une branche que nous développons tout particulièrement à la Clinic Lémanic avec des produits exclusifs ; créés en partenariat avec la marque de cosmétiques Swiss Line comme « La Crème » ou les micronutriments « Health Boost ». Et nous allons de plus en plus proposer en complément à nos soins traditionnels des produits expertisés selon des critères scientifiques de qualité suisse… nous visons l’excellence, car il n’y a pas de limite à la perfection !
Ce sont des traitements personnalisés ? Oui, notre expertise de 20 ans dans la prise en charge de la patientèle nous autorise à proposer des traitements pour la plupart très personnalisés. C’est l’avenir de notre secteur d’activité car il faut être capable de proposer aux gens une expertise médicale très poussée, qui va du diagnostic et du bilan initial jusqu’au suivi à long terme. De plus, concernant les traitements, nous visons une pratique que l’on pourrait qualifier d’artistique. En effet, confier son visage ou son corps aux mains d’un médecin, d’un thérapeute ou d’un chirurgien ne va pas de soi. Chaque personne est différente ; chaque traitement peut réagir dif-féremment ; la manière de le réaliser compte donc énormément. Nous sommes sur la voie d’une médecine esthétique multifactorielle et personnalisée !
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CLINIC LÉMANIC |DARELL JACOBS
Quelle est votre clientèle ? Nous avons une clientèle locale, nationale et internationale, le fait que nous avons reçu plu-sieurs prix prestigieux renforce d’ailleurs notre ancrage international. Nous sommes en effet récipiendaires de plusieurs prix : le Crystal Trophy à Moscou qui nous a nommé meilleure clinique esthétique d’Europe, le prix IIPP « Mérite au développement des technologies en médecine et en esthétique », reçu à l’Unesco à Paris, et depuis peu « l’Emblème International Entreprendre et Réussir (Médecine préventive, régénérative et anti-âge) 2018 » !
Des succès qui font que Clinic Lémanic vient de fêter en pleine forme ses 20 ans ? Oui, nous avons fêté cet anniversaire à l’opéra de Lausanne en présence de nos partenaires historiques et de nos collaborateurs et, tout au long de l’année 2018, nous avons fait bénéficier notre patientèle d’offres très attractives pour les remercier de leur fidélité et de leur attachement à notre institution. Vous savez, une telle durée d’existence pour une entreprise familiale dans ces domaines d’activité n’est pas commune, nous tenions donc à marquer le coup !
DARRELL JACOBS, SI VOUS ÉTIEZ : Une ville ? Lausanne. J’y ai passé toute ma vie… Une date ? 11 mars 1998. La date de mon mariage. Un soin ? Un massage. Parfait pour se détendre après une journée de travail. Une partie du corps ? Les yeux. Pour voir l’évolution future de notre clinique… (Sourire) Un souvenir ? L’Australie. Un voyage de découverte familiale. Une envie ? Inviter ma femme au restaurant. Mais chut, c’est un secret…
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Une devise ? Ne jamais regarder en arrière. Sauf pour en tirer des enseignements pour le futur !
du lundi au vendredi de 09h00 à 18h00 et le samedi de 09h00 à 17h00. Tél. : 021/321.54.44 info@cliniclemanic.ch
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ALBATROS-MALLETIER
Se faire la malle en beauté ! N’en doutons pas, Michel Simon, nous pardonnera notre titre un peu cavalier car ce belge de 73 ans, tout « jeune » entrepreneur, est un homme débordant d’humour. Sans doute un atavisme belge, mais pas seulement car l’humour est aussi pour lui « la politesse du désespoir ». En effet, sa startup du luxe, Albatros-Malletier, installée dans les Côtes d’Armor, a tout d’abord eu comme éphémère président, son fils, Louis-Philippe, décédé brutalement il y a deux ans. Une aventure entrepreneuriale père-fils qui se poursuit donc sans le fils, mais avec la même volonté de continuer à rendre hommage au grand-père, Oscar-André Simon, lui aussi malletier-bourrelier de son état. Epaulé par Mathieu Le Quentrec, son adjoint, Michel Simon a donc une bonne fois pour toutes fait une croix sur la retraite : « Je refuse l’idée de la retraite, une petite mort, et je pense même que l’âge n’est pas toujours un handicap, contrairement à ce que prétendent certains DRH qui considèrent qu’on est déjà vieux après 40 ans, sans comprendre le sens du mot expérience ! ». De l’expérience et des anecdotes, Michel en a à revendre, et au prix de l’expérience humaine, cela vaut de l’or !
Plusieurs vies en une On ne comprend pas qui est Michel Simon si on ne remonte pas à l’enfance : « Je viens d’une famille d’artisans originaire de Couvin, une petite ville des Ardennes belges, à la frontière française. Mon grand-père paternel Oscar était malletier, mon grand-père maternel, Hector, était horticulteur, mon grand-oncle Emile fut facteur d’orgues, mon oncle Fernand exerçait la profession de marbrier, mon papa Paul était lui ébéniste et ma maman Hélène, brodeuse. Mon frère ainé Jean était fleuriste. Et tout ce petit monde vivait ensemble, toutes générations confondues, dans une dépendance du Château de Saint-Roch où je suis né en 1945. Ils étaient tous un peu artistes, peintres, musiciens et raisonnablement fous. Je ne sais pas si c’était le bonheur, mais ça y ressemblait ! ». Impossible donc pour lui de ne pas être un créateur, un artisan, alors, après une école des Beaux-Arts, il sera architecte d’intérieur et designer en mobiliers et ouvrira même une galerie d’art à Paris. Puis, pendant une trentaine d’années, il vendra du mobilier français à travers le
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monde : « J’ai joué la madone des aéroports ! J’ai fait trois fois le tour du monde et beaucoup de déplacements intercontinentaux. J’ai séjourné 32 fois à Hong-Kong, 15 fois à New-York et Séoul. J’ai vécu aussi à Bruxelles (10 ans), à Paris (10 ans), à Tokyo (10 ans à mi-temps) et à Saint-Pétersbourg (8 ans). » Une vie qui donne le tournis, mais « depuis 2010, je suis en Bretagne. Je vis au Cap Fréhel, dans les Côtes d’Armor, dans une authentique isba russe en rondins, importée de Saint-Pétersbourg ! ».
Une histoire de famille C’est donc après ses huit années en Russie que Michel décide de revenir en France : « Lors de mon séjour à Saint-Pétersbourg ; et après mes déboires avec des partenaires russes peu fréquentables ; je me suis associé avec un ami français qui installait des agences bancaires, nous avons créé ensemble Albatros Design. A mon retour en France, j’ai récupéré le nom Albatros avec l’accord de mon associé ! ».
je préfère dire qu’Albatros vise à s’approcher de l’excellence ! ». Une définition de son travail bien sérieuse, mais, rassurez-vous, Michel Simon n’en perd pas pour autant son décalage permanant avec la vie : « Ma philosophie ? Travailler sérieusement sans se prendre au sérieux, avec fierté et humilité ! ». Michel Simon, jeune homme de septante trois ans, a eu plusieurs vies et celles-ci ne l’ont pas épargné. Refusant « la petite mort » que représente la retraite, il poursuit avec conviction l’aventure Albatros, heureux d’offrir des malles d’exception à ses clients, tout en honorant la mémoire de son grand-père et de son fils, Louis-Philippe. D’ailleurs, le seul luxe que ce grand-père se reconnait : « Prendre le temps de serrer mes trois petites filles dans mes bras en leur racontant l’histoire de leur aïeul, Oscar-André, petit orphelin de huit ans, qui voulait fabriquer de jolies malles pour être aimé ! ».
Mais cette aventure n’est pas une création d’entreprise comme les autres, Michel se souvient de la promesse faite à son grand-père, Oscar-André, d’exercer un jour le même métier que lui, malletier. A l’âge où beaucoup prennent leur retraite, il décide donc de passer le pas et de se faire la malle : « J’ai voulu lui rendre son honneur perdu de « petit batard », orphelin à 8 ans. Il était le fils naturel d’un héritier des « Deux Cents Familles » qui ont créé la Banque de France sous Napoléon III et d’une jeune femme de chambre, morte de phtisie à 27 ans. Toute sa vie, il a vécu avec la honte et s’est réfugié dans le travail pour qu’au moins, son savoir-faire soit reconnu et apprécié à sa juste valeur ! ». Comme lui, son grand-père a beaucoup voyagé, mais presque malgré lui : « A l’âge de cinq ans, en 1885, il a fait le voyage de sa vie en Orient en accompagnant sa maman qui était alors gouvernante dans une famille de la haute bourgeoisie. Voyager en bateau, traverser le canal de Suez jusqu’au contour des Indes et remonter vers Saigon, c’était incroyable pour un petit garçon d’un milieu plus que modeste ! ». Les ressemblances s’arrêtent là, Michel Simon se dit, quant à lui, très favorisé : « Je suis né dans une famille aimante. J’ai eu la chance de suivre les études qui me plaisaient et d’entrer dans la vie active au début des trente glorieuses, le business se faisait tout seul ou presque ! Je faisais des voyages fabuleux, fréquentais de magnifiques hôtels… et, en plus, j’étais (bien) payé. Le rêve quoi ! ».
Albatros-Malletier, des malles d’excellence Depuis 2015, Michel Simon a donc posé sa malle en Bretagne. Le siège social d’Albatros-Malletier est installé au Château de Bogard, à Quessoy, dans les Côtes d’Armor. Cette propriété qui appartient aux cousins du grand-père malletier sert d’écrin à la création d’attachés-cases et de malles d’exception. Pour l’heure, Albatros propose trois collections de malles : Oscar, Bogard et Agatha. Des malles qui vous serviront aussi bien de cave à vin, que de bureau ou de dressing ! Mais au-delà des collections, Michel n’aime rien tant que de proposer des malles sur-mesure à ses clients, qu’il s’agisse d’amateurs de beaux objets, de grands hôtels internationaux pour leurs suites de prestige ou des propriétaires de yachts. Fierté de l’entreprise, ce sont des malles très Belle Époque qui sont 100% françaises et réalisées par des artisans et des Compagnons du Devoir. Et pour cause, Michel Simon n’a qu’un mot d’ordre : « Nous devons être exigeant sur la qualité, jusqu’à l’obtention des codes du luxe et s’y maintenir. D’ailleurs, le mot luxe ne me plait guère,
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ALBATROS-MALLETIER | INTERVIEW MICHEL SIMON
Je suis un jeune créateur d’entreprise de 73 ans ! Michel Simon n’a aucun problème avec son âge et il s’en sort même avec une pirouette : « Je suis un jeune créateur d’entreprise de 73 ans ! ». Et veillez à prononcer ainsi : « septante trois ans », car ce « jeune » startupper est belge, fier de l’être et plein d’humour. Architecte d’intérieur, designer, galeriste et entrepreneur, celui qui a fait, selon ses dires, trois fois le tour du monde est aujourd’hui installé en Bretagne, à Quessoy, dans les Côtes d’Armor, où il est à la tête d’Albatros-Malletier, une startup du luxe, la première d’Armorique. Une aventure entrepreneuriale qui n’est pas une lubie, mais la réalisation d’une promesse faite à son grand-père, Oscar-André Simon, malletier-bourrelier. « Un jour, comme toi, je serai malletier… », voilà qui est fait ! Et pas n’importe quelles malles, des malles d’excellence qui fleurent bon la Belle Époque et l’art du voyage en paquebots transatlantiques ou en trains de luxe. Avec passion, conviction et humour, Michel Simon répond aux questions du magazine Palaces.
Michel Simon, comment est née votre startup, Albatros-Malletier ?
Pourquoi vous être reconverti dans le métier de malletier ?
Albatros-Malletier est née de la volonté d’un retraité émigré belge de septante ans, seul et sans argent, puisque j’ai été ruiné par la mafia russe ! (Sourire) Et puis, j’en avais aussi marre des débats politiques stériles sur l’âge de la retraite, j’ai donc voulu prouver que lorsque l’on veut, on peut ! Ma fierté a été d’avoir réuni en trois ans un demi-million d’euros en love-money (financement participatif entre amis). Mais un drame familial est intervenu il y a juste deux ans, j’ai perdu mon fils Louis-Philippe, le premier et éphémère président d’Albatros. Ce malheur aurait pu me détruire. Pourtant, depuis, j’ai accordé ma confiance à mon jeune associé et bras droit, Mathieu Le Quentrec. Nous sommes maintenant deux designers, avec 51 ans d’expérience cumulée, à créer de nouveaux modèles et consolider l’ADN Albatros !
Je voulais créer des malles de plage inspirées des fameuses strandkorb allemandes, populaires sur les plages de la Baltique, mais complètement inconnues en France. J’ai donc d’abord créé la marque Albatros Malles de Plage, remplacée depuis par Albatros-Malletier. Le logo a été dessiné à la « datcha russe » du Cap Fréhel, le 15 septembre 2014 au dos d’une enveloppe de la poste. Albatros offre aussi l’avantage immense d’être la première lettre de l’alphabet… et donc dans les moteurs de recherche ! (Sourire)
Qu’avez-vous fait auparavant ? Diplômé de l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts SaintLuc de Bruxelles (1968), j’ai longtemps été architecte d’Intérieur et designer de mobiliers. Puis, il y a eu l’ouverture d’une galerie d’art, Schleiper-Paris (1976) qui m’a permis de côtoyer des artistes de renom, de grands collectionneurs et de nombreux commissaires-priseurs. Ensuite, pendant une trentaine d’années, j’ai dessiné et vendu du mobilier français, copie d’ancien, dans le monde entier, pour des décorateurs en vue et de grands hôtels, aussi bien en Europe, aux Etats-Unis, au Japon qu’à Singapour, Séoul ou Taipei.
C’est aussi la concrétisation d’une promesse ? Oui, c’est effectivement aussi la réalisation d’une promesse faite 62 ans plus tôt à mon grand-père, Oscar-André Simon, malletier-bourrelier, né à Montmartre, le héros de mon enfance, à qui j’avais promis à l’âge de huit ans, d’être un jour malletier comme lui. Je l’aimais beaucoup. Le soir, après mes devoirs, mon grand-père me demandait si je voulais venir l’aider dans son atelier. Et je croyais naïvement qu’il avait besoin de moi. Je me sentais important à ses yeux !
Avec les malles Albatros, quel est votre intention ? Mon intention est de recréer l’univers d’une Belle Époque rêvée, idéalisée, où le voyage était plus important que la destination. Les malles sont donc destinées à un voyage immobile, dans l’esprit des années 1925/1930 en reprenant les codes de l’Orient-Express, des paquebots transatlantiques, des rutilantes limousines !
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Pour vous, quel est le comble du luxe ? Pour moi, voyager en prenant le temps de vivre intensément le moment présent. La vie est tellement courte !
Michel Simon, avec un tel patronyme, je suis obligé de vous demander si vous avez des dons de comédien ? (Sourire) Non, je porte déjà le nom d’un acteur dont seuls les plus âgés se souviennent. Il était suisse, moi, je ne suis que belge. Qu’est-ce que qu’un Suisse ? C’est un Belge qui a réussi !
Forbes reçoit Albatros-Malletier, Michel Simon le fondateur, Mathieu Le Quentrec le développeur
MICHEL SIMON, SI VOUS ÉTIEZ : Un pays ? La Belgique. Parce que je suis belge et que j’aime le sens de l’absurde !
Un luxe ? Descendre de Cannes à Portofino en Bentley ! Pourquoi pas ?
Une ville ? Saint-Pétersbourg. J’y ai vécu 8 ans et je la connais par cœur !
Un regret ? Avoir perdu trop de temps avec des personnes sans intérêt au détriment de personnes que j’aime et qui ne sont plus !
Un moyen de transport ? Le Rovos (Train mythique d’Afrique du Sud) pour son luxe cosy et sa nostalgie !
Une devise ? Viser la perfection. Et si on l’atteint, ce n’est pas grave ! (Humour belge) 145
MAURICE DE MAURIAC | DANIEL DREIFUSS
Des montres made in Zurich Si vous souhaitez avoir au poignet un garde-temps minimaliste, mais très contemporain, doté d’un mouvement suisse haut de gamme, vous pourriez bien succomber aux collections de la marque zurichoise Maurice de Mauriac ! Et derrière la marque se cache ; mais pas tant que cela ; un homme haut en couleurs, Daniel Dreifuss. Cet ancien banquier de 58 ans a décidé de changer de vie dans les années 80 avant de créer sa propre marque Maurice de Mauriac en 1997, aujourd’hui rejoint par ses deux fils, Massimo et Leonard. Jamais bien loin non plus, sa fille Macha qui lui insuffle des idées et sa femme, l’artiste peintre Claudia Ginocchio, qui a son propre atelier juste à côté de celui de son mari. Ensemble, ils créent des montres intemporelles que l’on peut certes se procurer sur le site de la marque, mais si vous êtes de passage à Zurich, il serait dommage de ne pas rendre visite à Daniel et sa famille dans leur charmant atelier-boutique, situé au Tödistrasse 48. Vous y découvrirez assurément une atmosphère propice à la création et au partage. Et cela tombe bien puisque les créations de Maurice de Mauriac se déclinent à l’infini : teintes du cadran, couleurs des aiguilles ou encore bracelets interchangeables. Pour Palaces magazine, rencontre avec Daniel Dreifuss toujours heureux de partager sa passion des montres, des couleurs et du cuir.
Daniel Dreifuss, comment passe-t-on de la finance à l’horlogerie ?
Vous le voyez, je suis vraiment un autodidacte dans le monde de l’horlogerie, j’ai commencé de zéro…
Pendant 13 ans, j’ai effectivement d’abord eu une vie de banquier à New York, à Londres et à Genève, mais c’est un métier qui ne m’a pas fasciné… je ne suis pas un homme d’argent, j’ai plus une fibre artistique. Par hasard, je me suis donc ensuite lancé dans les montres publicitaires et cela a duré près de 10 ans, je vendais 100 000 montres par an ! C’est comme cela que j’ai réussi à avoir un réseau de clients et que j’ai pu créer ma propre marque en 1997.
Et pourquoi avoir appelé votre marque Maurice de Mauriac ? Mon vrai nom est Dreifuss et à l’époque je n’ai cru que quelqu’un allait échanger sa Tissot ou sa Rolex contre une Dreifuss… j’ai peutêtre eu tort, mais je n’ai pas osé ! Du coup, j’ai inventé un nom que j’ai fabriqué avec mes influences : François Mauriac, prix Nobel
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Comment vous définissez-vous ? de Littérature 1952, Michel de Montaigne (MDM) et Maurice qui est un prénom très répandu dans la communauté juive tunisienne. Bref, dans le luxe, que ce soit dans les montres ou les parfums, il faut que cela sonne français pour que cela marche ! (Rire)
Parlez-nous de vos collections ? Le principe chez Maurice de Mauriac, c’est d’ajouter des collections, mais de ne jamais les arrêter. Vous pouvez ainsi encore aujourd’hui découvrir toutes mes créations depuis le début. Et ce qui est important également, c’est que chez nous, on peut changer un cadran, une aiguille, ou un bracelet à tout moment, il suffit de venir nous voir et vous repartirez avec une nouvelle montre ! Et puis, j’ai aussi la ligne L ; les montres L1 et L2 ; que je fais en collaboration avec un designer de meubles zurichois très connu : Fabien Schwaerzler. C’est un véritable privilège de travailler avec lui. D’ailleurs l’année prochaine nous lancerons ensemble la L3 !
Je suis un penseur de couleurs ! J’aime les couleurs même si elles s’entrechoquent, ce sont elles qui me permettent de créer. Sur le choix des couleurs, quelqu’un comme Karl Lagerfeld est absolument génial car il s’améliore toujours, ne se répète jamais. Si vous voulez un autre exemple, je préfère Picasso et ses différentes périodes que Chagall qui je trouve se répètent beaucoup. Et puis comme Lagerfeld je suis sans doute un peu fou ! (Rire)
Vous aimez les couleurs, mais aussi le cuir ? Oui, je suis un fétichiste du cuir ! J’aime beaucoup les cuirs anglais de Bentley, les cuirs de la tannerie Haas à Strasbourg qui travaille pour Hermès ou encore une tannerie de Singapour, Heng Long. Et dès que je peux je commande des bracelets en cuir, mais je le fais quand mes fils ne sont pas là car sinon je me fais disputer : « Papa, on a bien assez de bracelets ! ».
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MAURICE DE MAURIAC | DANIEL DREIFUSS
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DANIEL DREIFUSS, VOUS ÊTES PLUTÔT : New York ou Zurich ? New York. Sans enfant ! Zurich. Avec des enfants ! (Sourire) Chocolat ou Whisky ? Les deux. Mais je mange plus que je ne bois ! Rayures ou carreaux ? Les rayures. Car les rayures laissent passer l’énergie, les carreaux la bloque… Rouge ou bleu ? Bleu. Je peux porter du rouge, mais il ne doit pas dominer. Mono tâche ou multitâche ? Multitâche. Sinon, je m’ennuie ! Seul ou entouré ? Seul, entouré de ma famille… (Sourire) Matin ou soir ? Soir. Il ne faut pas me parler le matin, je reste en tête-à-tête avec mon café ! 149
LA CRÉOLE BEACH HÔTEL & SPA | ALEX MONNIER
Une situation idyllique Fermez les yeux. Vous venez d’atterrir à l’Aéroport Guadeloupe - Pôle Caraïbes. Vos bagages récupérés, vous rejoindrez en 20 petites minutes votre havre de paix pour quelques jours de vacances, un cadre idyllique avec un accès direct à la mer. La Créole Beach Hôtel & Spa est un établissement au charme des plus caribéen. Directeur de l’hôtel, Alex Monnier accueille ses hôtes avec bienveillance et tout son savoir-faire appris au cours de sa longue expérience aussi bien à l’international au sein du groupe Accor qu’avec le groupe Taittinger et la direction du prestigieux Hôtel Martinez de Cannes. Et après avoir également accompagné les débuts en France du groupe Park and Suites, Alex s’est offert depuis quelques années des horizons ensoleillés en prenant la direction de La Créole Beach Hôtel & Spa. Cet hôtel 4 étoiles de 276 chambres, situé à Gosier, en Guadeloupe, est un établissement où il fait bon se ressourcer et profiter des beautés de l’île Papillon. Comme les portes de La Créole nous sont ouvertes, profitons-en pour découvrir les lieux et les possibilités incroyables que nous laissent entrevoir l’Archipel de la Guadeloupe. Alex Monnier nous parle avec passion de son établissement…
Comment définiriez-vous La Créole Beach Hôtel & Spa ?
Alex Monnier, parlez-nous de ce que vous proposez à vos hôtes ?
Sans fausse modestie, nous sommes le plus beau resort de Guadeloupe dans sa catégorie. Imaginez, La Créole Beach est face à la mer, aux Iles des Saintes et de Marie-Galante et vous avez une vue magnifique sur la Soufrière et Basse-Terre ! Nous sommes en outre idéalement situés entre les deux ailes du Papillon, permettant à nos hôtes de parcourir facilement toute l’île…
Notre hôtel de 276 chambres propose des suites, des duplex et des Junior Suites. Nous avons un premier restaurant, La Route des Epices, qui est en fait un Food Court réputé pour son petit déjeuner exceptionnel ainsi que les buffets du soir. Il y a un deuxième restaurant, Le Zawag, qui propose à la carte des spécialités créoles revisitées et son fameux vivier de langoustes. Et nos deux restaurants sont évidemment face à la mer !
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A l’extérieur, nous possédons une très grande piscine, qui dispose de deux bassins, proche du bar, La Rhumerie, qui abrite une collection assez exceptionnelle de rhums de toute la Caraïbe. Nous avons aussi une plage aménagée de transats et une Kaz Pizza où l’on peut se restaurer de manière plus légère qu’au restaurant.
Et qu’en est-il des animations ? Nous avons des animations tous les soirs, mais j’insiste sur La Créole Jazz Club où se produisent tous les jeudis, vendredis et samedis, de très nombreux artistes connus et reconnus internationalement. Ajoutez-y le Spa Payot et notre conciergerie, l’Espace Créole, à la disposition de notre clientèle 7 jours sur 7, et vous ne pouvez que passer un excellent séjour en notre compagnie ! (Sourire)
Quel est votre quotidien au sein de l’hôtel ? Je suis là pour faire en sorte que tout soit parfaitement réalisé afin que nos clients puissent vivre une expérience émotionnelle et sensorielle unique, empreinte de nos valeurs créoles !
Qu’aimez-vous que l’on dise de La Créole Beach Hôtel & Spa ?
Que faire autour de Gosier ? Visiter le marché local, passer une journée à l’Ilet Gosier, prendre la voiture pour découvrir Grande-Terre et Basse-Terre et visiter le Mémorial ACTe, inauguré en 2015 par le Président François Hollande.
C’est aussi une île riche de sa culture et de sa gastronomie ? Oui, l’histoire de la Guadeloupe, ses traditions, sa cuisine sont des atouts supplémentaires de découverte, de curiosité pour la clientèle. Les mets que l’on peut manger ici sont excellents : boudins antillais, accras, colombo, thon doré, vivaneau, dorade, langoustes, le tout accompagné d’ignames, de giraumon, de bananes plantain, de fruits à pain ou encore d’une sauce Chien pour relever les saveurs. Et il y a bien sûr le rhum qui, en fonction de son vieillissement, dégage des parfums extraordinaires et une douceur en bouche inégalée…
Quel est pour vous le plus bel endroit de l’île ? C’est un secret que je garde pour moi, mais l’ile regorge de tant de beaux endroits différents que chacun trouvera son « ti koin pawadis » !
Que c’est l’endroit de rendez-vous « to be and to be seen » que l’on vienne y célébrer quelque chose, fêter son mariage ou tout simplement profiter de nos restaurants, d’une bonne soirée jazz entre amis ou en couple…
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LA CRÉOLE BEACH HÔTEL & SPA | ALEX MONNIER
Personnellement, qu’est-ce qu’une journée idéale en Guadeloupe ?
Pour vous, quel est le comble du luxe ? Faire ce que l’on veut au moment où on le veut, sans compter…
Une journée ensoleillée avec un brin d’alizés, avec ou sans bateau, mais c’est mieux avec (Sourire) et partager un bon repas créole en famille ou entre amis après avoir dégusté à l’apéritif quelques accras avec un Ti ‘punch ou un rhum arrangé…
Donnez-nous vos deux adresses de prédilection en Guadeloupe ? Sans hésiter, La Toubana à Saint-Anne et Le Jardin Malanga à Trois-Rivières !
Et quel est le luxe dont vous ne pourriez pas vous passer ? Ma femme ! Et le soleil toute l’année entouré d’une nature généreuse et de gens majoritairement gentils…
Quand on habite et que l’on travaille en Guadeloupe, où va-t-on en vacances ? Eh bien, on va voir la famille en Europe, on séjourne aux Etats-Unis et on part faire du ski au Canada !
ALEX MONNIER, VOUS ÊTES PLUTÔT : Accras ou féroce d’avocat ? Accras.
Catamaran ou jet-ski ? Catamaran.
Piscine ou plage ? Les deux. (Sourire)
Aujourd’hui ou demain ? Aujourd’hui ET demain. (Sourire)
Champagne ou rhum ? Rhum.
Ange ou démon ? (Plutôt) Ange.
Lever ou coucher du soleil ? Coucher du soleil. 152
L’ART DE RECEVOIR À LA CRÉOLE
H Ô T E L
I
R E S T A U R A N T
L A C R É O L E B E AC H H ÔT E L & S PA
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S P A
BP 61 - POINTE DE LA VERDURE - 97190 LE GOSIER
R E N S E I G N E M E N T S E T R É S E R VAT I O N S : 05 90 90 4 6 64 O U 4 6 7 3 E . M A I L : D I R E C T I O N . R E S TAU R AT I O N @ C R E O L E B E AC H . CO M - W W W . C R E O L E B E A C H . C O M
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