La Malédiction du Cercle de Trensacq

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— Bon, je continue. — Attend. D’abord où est-il celui que tu as tué ? Juline présente une moue boudeuse. — Je ne sais pas. Je prends mon front dans ma main et le masse en proie à une colère montante. — Juline. Je répète, où il est ? Je vois sur son visage qu’elle est surprise par ma réaction et elle semble craindre le pire. Avec des gestes mesurés, elle récupère les miettes des croissants et se lève. Elle a maintenant une mine de petite fille prise en faute : — Je m’en vais car je t’ennuie. Elle fait trois pas, jette un œil dans ma direction et s’avise soudain après avoir constaté mon immobilité : — Il n’est pas mort mais je t’ai dit qu’il l’était, sinon tu ne m’aurais pas écoutée. Prestement elle se rassoit avant d’ajouter : — Mais c’est vrai, je suis ta nièce ou du moins ta petite cousine. — Il n’y a pas de mort ? — Non. — Tant mieux. — Du moins il ne l’était pas quand je l’ai laissé sur le trottoir. Je suis atterré par l’innocence avec laquelle ses dernières paroles ont été prononcées. Un affreux rictus se dessine sur mes lèvres. Je suis bien incapable d’aller plus avant. Juline tente de minimiser l’impact de ses mots : — Il a peut-être pu se remettre ? Mon œil noir lui arrache un dernier commentaire : — On peut vivre même avec le crâne ouvert. Non ? 12


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