Vins&Provence(s) N°6

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raconte-t-il. Le haut-niveau s’était fait plus exigeant que jamais. Il fallait se consacrer exclusivement à son sport. Et moi, j’avais alors une autre passion, aussi prenante que celle du ballon ovale.» Cet autre amour, on s’en doute, c’était le vin. « Depuis mon plus jeune âge », confesse-t-il. Il aime le goûter ; il aime surtout le faire. Alors, en 1999, il s’associe avec Catherine Maisonneuve, une amie, pour travailler six petits hectares sur l’appellation Cahors. C’est ainsi que le domaine CosseMaisonneuve voit le jour. Pour lui, Mathieu finit par lâcher définitivement le pack agenais. Bien lui en a pris : Les Laquets, sa cuvée reine, fait aujourd’hui référence au pays du vin noir. « Il n’y a pas de secret, explique-t-il. Pour faire du bon vin, il faut un sol vivant, un raisin sain et une vinification précise, mais fidèle au terroir, pour que celui-ci exprime tout son naturel. Le vigneron ne doit ainsi jamais intervenir, seulement interprêter. »

Les premiers fruits… C’est sans doute cette philosophie, étayée par une jolie réussite commerciale, qui a sans doute décidé de l’arrivée de l’Agenais à la tête du Château La Coste, 123 hectares situés au Puy-Sainte-Réparade, sur l’appellation Coteaux d’Aix-en-Provence. Depuis son arrivée, en juin 2006, Mathieu joue les conducteurs de travaux. Il a ainsi supervisé la construction des deux bâtiments de vinification, une paire de demicylindres de verre et d’acier imaginé par Jean Nouvel, la star de l’architecture. A l’intérieur, une chaîne de fabrication complète qui couvre jusqu’à l’embouteillage, et 900 m2 de caves souterraines où travaillent 15.000 hectolitres de vin. Mais son plus beau chantier, c’est dans les vignes qu’il l’a mené. « Parce que la qualité du raisin fait celle du vin, nous avons restucturé 30% du vignoble. Un gros travail de replantation et de surgreffage pour profiter au mieux des sols argilo-calcaires. » Un renouveau de la vigne qu’il accompagne à sa façon : « On est allé sur le bio et la biodynamie, des rendements faibles, des vendanges et du tri manuels, une vinification qui respecte le raisin avec, par exemple, un minimum de pompage. » C’est ainsi qu’après quatre ans d’effort, il revendique aujourd’hui ses premières cuvées personnelles : “Bellugue“, imaginée à partir d’une sélection parcellaire de grenache avouant plus de cinquante ans d’âge, le rosé “Premium“ et puis la cuvée “Les Pentes douces“ produites en deux couleurs. Le blanc, fait de vermentino et de sauvignon, tire le meilleur de sols calcaires en pentes plein Nord. Le rouge, vieilli dans des barriques de 1 et 2 vins pendant 14 mois, est une franche réussite. Ce n’est pourtant qu’un début : « En 2010, avec la nouvelle vendange, on récoltera vraiment les fruits de notre labeur. On va pouvoir monter encore en gamme ! »

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