LE DRAME WAGNÉRIEN.
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qui sont tout au plus quelquefois artificiellement reliés
entre eux par le retour de certaines mélodies ou
par d'autres
artifices,
semble d'une œuvre nité,
que du
mais qui ne constituent
et
ne tirent leur semblant d'u-
d'avoir été rapportés à
fait
l'en-
une série ou
parallèle d'événements, qui, eux, se développent
doivent se développer, suivant une
Dans
le
drame wagnérien, au
suite logique.
contraire, et
dans
le
drame des Maîtres- Chanteurs plus visiblement sinon plus profondément que dans les autres, la musique ^
forme
le
tout ce qui l'idée «
de l'œuvre
centre est
c'est elle qui
;
exprime
essentiel, ce qui est éternel,
dramatique;
c'est elle, comme dit
qui donne l'âme au corps
enveloppe ensuite tout
»
Schopenhauer,
et c'est cette
;
et qui
le reste
dans
âme
infuse
qui
aux
plus petites choses une vie intense.
Le point de départ du poète Sachs. L'émotion
si
complexe
est
et
l'âme de Hans
cependant très in-
dividuelle que le poète ressent en contemplant cette
personnalité, et qu'il désire nous communiquer, se cristallise
en une unité musicale
;
celle-ci
nous révèle
l'âme de l'homme que nos yeux et notre entende-
ment perçoivent sur
la
scène
;
et,
par
là,
cette unité
musicale, sans rien perdre de ce qui fait son essence, devient une partie animée du drame, et nous révèle toutes les émotions de l'âme invisible. Mais
comme
ce qui se passe dans l'âme invisible est indissoluble-
ment
lié
aux événements extérieurs
musique acquiert par ce sur tout
le
monde
fait le
visible.
et visibles, la
pouvoir de s'étendre
Une
liaison organique