2011
L’art contemporain traverse notre époque. Intriguant et quelquefois désorientant, il explore notre temps avec souvent acuité et pertinence. L’IMUS-IAE (Institut de Management de l’Université de Savoie), et son Département Communication Hypermédia organise chaque année LA SEMAINE DE L’ART CONTEMPORAIN. Cette manifestation, largement ouverte à tous les publics, est l’occasion de mettre en exergue certaines tendance ou actualités de l’art de notre temps. Pour cette édition 2011, l’IMUS-IAE a confié son commissariat à Alain Livache, Conseiller pour les arts plastiques à l’ODAC (Office Départemental d’Action Culturelle) / Conseil général de HauteSavoie). La manifestation porte une attention particulière aux différents acteurs de l’art contemporain en Haute-Savoie : artistes, lieux d’arts, publics et structures de formation. Les expositions, les débats, les rencontres et de nombreux «évènements interactifs», ont notamment permis de mieux situer comment notre département est devenu l’un des vecteurs de la vivacité de l’art contemporain en région RhôneAlpes.
Trois axes ont structuré la Semaine de l’art contemporain : Les dynamiques de réseaux, la présence des artistes dans nos territoires et l’enjeu des images numériques. La manifestation s’est principalement déroulée à l’IMUS-IAE sur le campus d’Annecy le Vieux, mais elle s’est également étendue dans d’autres sites de l’agglomération annécienne. - Trois expositions : -ÉCHANGES DE BONS PROCÉDÉS -LEZARDS NUMERIQUES -MOBIL’IMUS –TAGS - Huit conférences/débats / tables rondes - Trois évènements : Les Sorbets Interactifs 2011/ ANIMAGE …La soirée / « Le bal de promo »
2011
EXPOSITION 01
Introduction à l’exposition L’exposition « Échanges de bons procédés » met en exergue la diversité et la qualité des partis pris artistiques des membres du Réseau d’échange départemental pour l’art contemporain de HauteSavoie. Ce réseau, fondé en 2007 sur une exigence qualitative, un souci de médiation vers tous les publics et le développement d’actions d’éducation artistique, regroupe quinze structures permanentes réparties sur plusieurs territoires du département. Chaque structure présente un artiste / une oeuvre correspondant à ses partis pris artistiques et à son l’actualité récente, concomitante ou future proche. L’exposition, par son concept, est dense et met en relation de proximité des œuvres témoignant de la diversité des structures du Réseau mais aussi de la diversité des langages de l’art contemporain: vidéo, installation, sculpture, images, esthétique relationnelle, objets, processus participatifs, land art, peinture, photographie, … Les œuvres sélectionnées sont en outre réunies autour d’une impulsion thématique : « L’échange», qui traduit l’un des axes d’activité du Réseau mais qui évoque également une question plus large de notre époque. Lors de cette manifestation sont donc mis en valeur, de manière ponctuelle et unique, des œuvres amenant les publics à découvrir chaque artiste, chaque membre du réseau, en son territoire. Commissaire: Alain Livache
Julie Poulain Coffrage n°2 2010 . Sculpture . Béton et bois L’œuvre, conçue sur place à Flaine fin 2010 par Julie Poulain, dans le cadre d’une résidence « workshop » avec l’École supérieure d’art de l’agglomération d’Annecy et L’École supérieure d’art de de Paris (Cergy), est une évocation minimale de l’architecture de la station de Flaine. « Le béton, l’immobilité, un matériau dur, froid qui sert à bâtir des cellules. Des cellules dans le sens de 4 murs, qui abritent, enferment, protègent. Mais pourtant des plantes peuvent y pousser. Flaine, une station de ski construite dans un cirque. Un site minéral, constitué de roche, un lieu coincé, clos, le bout de la route… L’architecte de la station, Marcel Breuer, appartenait au courant des architectes brutalistes. Brut est le béton, de forme géométrique anguleuse, de formes répétées devenant même motif, gardant l’empreinte du coffrage. Comme la roche qui constitue ce cirque, des roches accidentées, abruptes. Une architecture massive, à l’échelle de la montagne. Il s’agit de parler de cette relation qui existe entre l’espace de la montagne, naturelle et l’architecture de Breuer… De révéler la justesse et la poétique de ce geste architectural. Une figure échouée est une forme qui raconte un état autre que celui dans lequel elle est présentée, entre un avant et un après. Proposer une fiction, celle d’une forme qui à un passé, peut être une forme trouvée dans la montagne. Pourtant, est présenté un coffrage, intitulé coffrage n°2 … Cette sculpture est là pour renvoyer à un geste, peut‐être celui de l’architecte, le geste minimum. Il renvoie aussi à la multiplication des formes. Une sculpture empreinte de ce qui reste. Brutes sont les branches prises dans la forme de béton. Des branches comme solution pour un déplacement ou tout du moins un mouvement. » Julie Poulain. Mars 2011
Le Partenaire Réseau Centre culturel de Flaine - Flaine Expositions temporaires / Parcours d’art public et d’architecture contemporaine
Julie Poulain Coffrage n°2 2010 . Sculpture . Béton et bois
Regine RAPHOZ La ligne bleue 2009. installation 2011. Photographie de l’Installation réalisée in-situ le 23 septembre 2009 au bord de l’Angara, sur le territoire d’Irkoutsk. Sibérie / Russie.
Le moyen d’expression qu’emploie Regine Raphoz est issu des évolutions de l’art de la fin du XXème siècle : le «LAND-ART», l’art dans et avec le paysage et la nature. L’artiste n’est plus face au paysage avec son chevalet - Elle utilise la matière du paysage comme outil de travail. L’œuvre est réalisée dans la nature et avec les éléments naturels. Lors d’une résidence en Sibérie en 2010, à Irkoutsk, Regine RAPHOZ investit une grande forêt de bouleau près de du fleuve Angara. Elle trace une ligne bleue, visible et détectable d’un seul point de vue. A sa manière, Régine Raphoz poursuit, en pleine Sibérie, la démarche d’artistes tels que Félice Varini ou Georges Rousse. La relation qu’entretient Regine RAPHOZ avec la terre et les arbres s’inscrit ici en correspondance avec le Chamanisme, très présent dans les territoires Bouriates sibériens. (Le chamanisme est une pratique spirituelle centrée sur la médiation entre les êtres humains et la nature. Il prit sa source dans les sociétés traditionnelles sibériennes). La ligne bleue est crée par l’apposition sur chaque arbre d’une bande de tissu bleu. Regine RAPHOZ évoque ainsi le rituel chamanique des tissus de vœux, accrochés aux arbres dans les territoires bouriates. Pour « Échanges de bons procédés, l’artiste met en situation la photographie de l’installation sibérienne avec un parterre de feuilles de bouleaux sur lequel est disposé un des mêmes chiffons bleus qu’elle utilisa in-situ.
Le Partenaire Réseau
PLAD Pôle Land Art Départemental de la Ferme de Chosal - Copponex Sentier d’œuvres art et nature / résidences d’artistes / Ateliers de création / centre ressource Land' Art
Regine RAPHOZ La ligne bleue 2009. installation 2011. Photographie de l’Installation réalisée in-situ le 23 septembre 2009 au bord de l’Angara, sur le territoire d’Irkoutsk. Sibérie / Russie.
Philippe RAMETTE Objet à voir le chemin parcouru (utilisation) 1991 . Photographie. Tirage 5/5. collections contemporaines du Musée Château. Date d'acquisition : septembre 2007
Depuis les années 90, Philippe Ramette développe un travail autour de la conception et la réalisation d'objets qui dans leur relation au corps sont énoncés comme étant des objets à réflexion. Ces œuvres se présentent souvent comme autant d'appareils ou de dispositifs à expérimenter physiquement ce qui ne devrait être qu'un processus de pensée. Si Philippe Ramette se définit avant tout comme un sculpteur, la photographie, souvent restée confidentielle au départ, est très vite intervenue dans son œuvre comme une manière d'attester de la fonctionnalité des objets/sculptures réalisés. L’artiste se met lui-même en scène, en « dandy » en costume. Les situations changent, l'homme élégant est toujours là et ce costume, comme la pipe de Maigret, la canne de Chaplin ou la casquette de Tati,… fait de lui un personnage. L'humour y prévaut, comme cet «Objet à voir le chemin parcouru», cercle de bois que l'on fixe sur sa tête, où deux petits miroirs montrent ce qu'il y a derrière soi. Un objet à « réflexion »… Le paysage où s’inscrit l’artiste pour cette photographie est le Col du Lautaret, en Isère. .
Détail
Le Partenaire Réseau Musée château Collections contemporaines - Annecy. (C2A) Collection permanente / Expositions temporaires / Médiations
Philippe RAMETTE Objet à voir le chemin parcouru (utilisation) 1991 . Photographie
Johan PARENT Eccho 2011 . Création pour l’exposition Trépied motorisé et miroir
« Une voiture se remplit de fumée. Des néons, une lampe, clignotent sans être reliés à une source électrique. Une cimaise diffuse une lumière intermittente. Des hauts parleurs autonomes parasitent l’espace sonore d’un grésillement insistant. Des vidéos témoignent de l’emballement d’une imprimante, du fonctionnement en vase clos de pompes à essence ou encore de la mise en service, à vide, d’une station de lavage. Une série de dessins projettent des situations analogues comme autant de désordres à venir… ». Claire Viallat. (Extrait) « Mes propositions évoquent un univers psychique. L’ambiance froide et "démonstrative" est intimement liée à une sorte de "magie", une étrangeté que génèrent ces objets animés souvent issus de recyclage. (...) Les œuvres, tant par leur forme que par leur caractère général exponentiel changent nos perceptions et l'espace lors des manifestations auxquelles elles participent. Échos d'activité humaines et des pratiques quotidiennes contemporaines, la machine hypocondriaque est en route ». Johan Parent. L’œuvre « Eccho », créée pour « Échanges de bon procédés » s’inscrit comme élément réfléchissant et fédérateur de l’espace, des autres œuvres et du spectateur. Le miroir animé renvoie sans cesse à ce qui l’entoure. L’artiste se met en retrait pour mieux nous renvoyer à nous même, ici et maintenant.
Le Partenaire Réseau Le Point commun Espace d’art contemporain Cran-Gevrier Expositions temporaires/ Résidences d’artistes / Médiations/ Actions interdisciplinaires
Johan PARENT Eccho 2011 . Création pour l’exposition Trépied motorisé et miroir
Laurent Sfar et Jean Guillaud Supermâché, aire de pique-nique 2008- Vidéo . 13’29 Courtesy : imagespassages Dispositif de monstration conçu et réalisé par Philippe Astorg & Pascal Julliard
« Le film SUPERMÂCHÉ initie un cycle de courtsmétrages sur “la nature des bêtes”. Pour cet épisode, le héros est un sanglier. Pour autant notre film n’est pas un film sur les sangliers car au sens large notre travail porte sur la vieille confrontation Nature/Culture qui, ces derniers temps, semble bien remuée (OGM, clonage, circulation et disparition des espèces, modifications climatiques, grippe aviaire, vache “folle”, transformation des sols…). Plus précisément il met en jeu deux grandes figures : une bête sauvage et une grande surface (un hypermarché). Les sangliers se déplacent beaucoup et il reste peu de coins de France qu’ils n’aient retournés de leur groin à la recherche d’une bonne racine. Le sanglier a beau être vorace, il ne va pas chercher sa nourriture là où nous autres sommes assurés d’avoir le plus grand choix. La grande surface est ainsi la “terre inconnue” des bêtes, la réserve éminemment surveillée et protégée des humains. Ainsi, ce film commence par un pique-nique en forêt et se termine aux portes d’un supermarché… « . L. Sfar. La première partie fait penser à une partie de campagne où l’on s’attend à voir une gentille petite famille. C’est un autre déjeuner sur l’herbe… Mais c’est vite une orgie de sangliers … Les restes sont laissés en pâture à d’autres animaux oiseaux, fourmis… L’autre partie commence comme un samedi en famille au supermarché. Les sangliers à leur tour l’investissent avec « sauvagerie » avant que de repartir bien en rang devant les caisses. Société de consommation, animalité… La métaphore est là, entre humour et violence…
Laurent Sfar et Jean Guillaud Supermâché, aire de pique-nique 2008- Vidéo . 13’29
Le Partenaire Réseau imagespassages - Association d’arts visuels Annecy Expositions hors les murs/ Centre ressource Vidéo / Conférences et projections
Bob Verschueren Sans titres. (3 œuvres) 2010 . Frottages au pastel gras sur des bûches de bois.
Né en 1945 à Etterbeek en Belgique, Bob Veschueren a inventé son langage artistique en puisant dans la nature les éléments de ses installations éphémères. Recyclant toutes sortes de déchets végétaux, il explore à travers ses œuvres le thème de la trace et la question du temps. La rencontre avec les formes de la nature pousse l’artiste à se consacrer, dès les années quatre-vingt, à l’usage exclusif de matériaux naturels, et en particulier les végétaux, pour réaliser ses œuvres. La nature, sa source inépuisable d’inspiration, lui permet de travailler selon une méthode adaptée à sa convenance : «Il me faut une part d’incertitude, une chance d’être surpris. Travailler avec les éléments de la nature exclut le risque de tout maîtriser, de s’ennuyer.» Contrairement aux installations qui sont généralement réalisées avec l’aide d’une équipe et d’intervenants extérieurs, les frottages sont un travail intime, solitaire, de l’ordre de l’écriture ou du croquis. Retrouvant ce geste simple, issu de l’enfance, Bob Verschueren le rend plus complexe, déplaçant progressivement la feuille sur la bûche pour faire surgir les rythmes et les formes, mêlant la mémoire du bois tronçonné et ses propres rêveries. Ces frottages sont un travail récent, débuté en 2010. L’artiste pose la feuille sur des bûches, la frotte au pastel gras (Le pastel lui permet d’obtenir des noirs intenses, plus profonds que le crayon ou le fusain) et bouge ensuite la feuille pour créer des rythmiques.
Le Partenaire Réseau Fondation pour l’art contemporain Claudine et Jean-Marc Salomon Expositions temporaires / Parc de sculptures / Médiations / Conférences
Bob Verschueren Sans titre. 2010 . Frottages au pastel gras sur des bûches de bois.
Catherine HARANG Cartographie de l'opération des Paillassons de bienvenue 2003. Deux Photographies numériques sur bâche pvc. Extraites de la série de six. L’Arteppes organise depuis 15 années une résidence d’artiste annuelle, ancrée dans le tissu social et impliquant d’une manière ou d’une autre les habitants du quartier des Teppes à Annecy. En 2003, ce fut Catherine Harang qui fut invitée. L’artiste proposa d’offrir aux habitants un « paillasson de bienvenue », personnalisé et unique dans sa forme puisqu’il correspondait au plan masse de leurs logements. Cet objet usuel, le paillasson, était appelé à devenir un signe visible au seuil des portes d’entrées, symbole d’un réseau d’accueil et d’une coparticipation à cette action. Il suffisait pour cela à chaque participant de tracer le plan général de son logement. Catherine Harang en réalisa des paillassons, figurant le plan des appartements (où quelquefois des maisons) et qui furent remis aux habitants. Au bas des photographies présentées ci-contre, on distingue le paillasson et le bas du corps de ses nouveaux propriétaires). Un nouveau lien intérieur / Extérieur, public / privé était ainsi initié. Synthétisant ces paillassons individuels, elle réalisa également une série de six grandes images, chacune regroupant en une cartographie singulière les plans de chaque participant. (Partie majoritaire verte des deux photographies présentées). Chaque individualité devenait ainsi la matière d’une nouvelle image du quartier et des nouvelles relations créées par ce projet participatif. Le travail de Catherine Harang tourne depuis des années autour de la notion d'habitat, de construction, de parcelle et de terrain et donc d'espace à bâtir, à occuper mais également et plus sûrement à occulter. L'espace bâti devenant pour l’artiste le pendant de l'espace mental. Catherine Harang est née en 1970, elle vit et travaille à Angers et à Trélazé.
Catherine HARANG Cartographie de l'opération des Paillassons de bienvenue 2003. Détail
Le Partenaire Réseau L’Arteppes - Espace d’art contemporain Annecy / MJC Centre social Maison de l’Enfance Expositions temporaires/ Résidences d’artistes / Médiations tous publics / Ateliers enfants
Robert FILIOU MAINTENANT 1984. Mönchengladbach (Allemagne) : ÉditionMuseumsverein,Lithographie offset en 3 couleurs sur carton 48x32 cm Édition commandée par l'association du Musée de Mönchengladbach, pour le 60ème anniversaire de Johannes Cladders, le directeur du musée, faisant partie d'un coffret réunissant les contributions d'artistes avec lesquels il avait collaboré et tirée à 100 exemplaires Cette œuvre est un original multiple, dans la lignée des travaux de Marcel Duchamp : générique, l'œuvre devient la manifestation du don d'ubiquité, en ce sens elle s'oppose au « Ici et maintenant » utilisé par Walter Benjamin pour définir la spécificité de l'œuvre d'art. Robert Filliou remet ainsi en cause les certitudes et les préjugés du monde de l'art, il interroge les limites du système des musées (comme dans son texte "Ici et maintenant", de 1978). Il s'agit de redéfinir les règles du marché de l'art : en refusant l'œuvre unique Robert Filliou proteste contre la commercialisation à outrance et revendique la dimension sociale de son travail, qui découle nécessairement d'une plus large diffusion. Robert Filliou (Sauve, 1926 - Les Eyzies de Tayac, 1987) est un artiste français proche du mouvement Fluxus. Il appartient à cette catégorie d’artistes qui, de Roussel à Duchamp et de Schwitters à Cage, envisagent leur œuvre comme un travail sur le langage, les mots, les sons, les images, afin de remettre en question les fondements mêmes de la création. L'œuvre de Filliou, drôle et humaniste, s'inspire beaucoup de la philosophie zen. Se référant au "créateur suprême" qui a engendré le monde avec ses aspects positifs comme négatifs, il avance dans l'art le principe d'équivalence entre le « bien fait », le « mal fait » et le « pas fait ». Refusant de juger ses réalisations sur le seul critère du talent il s'inscrivait volontairement dans le “mal fait” et dans la "création permanente".
Robert FILIOU MAINTENANT 1984. Lithographie offset en 3 couleurs sur carton Détail
Le Partenaire Réseau Artothèque – Bibliothèque Bonlieu Annecy (C2A) Expositions temporaires /Collections d’œuvres d’art prêtées aux particuliers et aux collectivités
Stéphane VIGNY Fusils (version IV) 2007 . Deux fusils de chasse sur dispositif motorisé Collection privée. Courtesy Galerie Antichambre. / Chambéry.
Des objets détournés, l’art contemporain en est traversé régulièrement. Avec talent, souvent ou quelquefois. L’artiste recycle alors tel ou tel objet qui devient matériau d’un nouvel objet, « objet d’art », « œuvre ». Les œuvres de Stéphane Vigny s’insèrent quant à eux dans la dynamique d’une réflexion sur un objet encore détenteur de son référent. Mais Stéphane Vigny enrichit cette problématique : il ne détourne pas les objets, il les réinvestit. Il ne transfert pas les objets dans une autre sphère, il en propose une re-présentation ou une modification. Et surtout peut-être, il engage un dialogue original et singulièrement iconoclaste avec certains paradigmes en vigueur : son exploration s’attache à relier plutôt qu’à opposer attitude savante et attitude populaire, kitch condescendant et réalité du goût de nos contemporains. «.Je vis et travaille avec le goût des autres », dit Stéphane Vigny … Mais l’artiste se situe loin du populisme ou de son contraire caricatural. Il explore une intervention de conciliation, sinon de réconciliation. C’est là la part politique et paradoxale du « travail » de cet artiste L’œuvre « Fusils IV » met en scène et en « chorégraphie » deux fusils de chasse, objets référents de la ruralité et d’une tradition campagnarde. Les deux fusils engagent une danse silencieuse, ponctuée de façon aléatoire par le claquement sec de la rencontre des 2 « chiens » des armes. A la fois fascinant par leur mouvement « gracieux » et inquiétants par leur potentiel agressif, ces fusils déstabilisent notre rapport aux choses. Stéphane Vigny, fut à l’invitation de l’ODAC, en résidence d’artiste en 2009 à Samoëns et à Saint Jean d’Aulps
Le Partenaire Réseau ODAC - Office Départemental d’Action culturelle de Haute-Savoie / Art contemporain Coordination Réseau / Résidences d’artistes en milieu rural / Éducation artistique/ Médiations/ Inventaire artistes
Joël Docorroy Pas plus grand que trois pommes 1991 - 54 cm x 120 cm - Plaques minéralogiques Collection particulière de l’artiste Courtesy : Chapelle de la visitation Thonon Les Bains La démarche de Joël Ducorroy procède de l’appropriation d’un seul et unique matériau: la plaque minéralogique. Ses œuvres sont ainsi constituées de plaques qu’il fait emboutir de mots désignant des couleurs, des formes, des motifs et leurs détails, des objets ou leurs éléments. Les mots peuvent ensuite former des phrases, entre poésie et humour. Il se qualifie lui-même d’artiste «plaquetitien ». La plaque minéralogique devient un support en adéquation avec notre temps : impersonnel, technologique et industriel. Amoureux de la langue française, Joël Ducorroy tourne et détourne le verbe à la seule fin de laisser au spectateur le rôle principal dans un processus d’appropriation personnel. Le mot est sur la plaque, l’image est dans l’esprit du spectateur.
L’œuvre Pas plus grand que trois pommes est symptomatique de la démarche de l’artiste. Le spectateur est appelé à recréer « son » image : une nature morte composée de trois pommes, une table et un mur bleu. Un thème cher à Cézanne qui en 1904 indique « Tout dans la nature se modèle sur la sphère, le cône et le cylindre, il faut apprendre à peindre sur ces figures simples on pourra ensuite faire tout ce qu'on voudra ». Joël Ducorroy poursuit de manière un peu plus conceptuelle encore cette démarche en figurant la nature par ses mots… « Si l’on ne voit pas l’objet lui-même, si le seul nom est entendu, il s’en forme dans le cerveau une représentation abstraite. » Vassily Kandinsky –« Du spirituel dans l’Art » - 1912.
Le Partenaire Réseau Chapelle de la Visitation - Espace d’art contemporain - Thonon Les Bains Expositions temporaires / Médiations / Conférences
Joël Docorroy Pas plus grand que trois pommes 1991 - 54 cm x 120 cm - Plaques minéralogiques
Jean-François SPRICIGO Sans titre 2009. Photographie Tirage à l'encre pigmentaire sur papier baryté. Jean-François Spricigo est né en 1979 à Tournai en Belgique. Il commence à photographier dès l’adolescence, ses images deviendront son carnet de voyage pour les années à venir. Après son diplôme d’image à l’INSAS, il quitte Bruxelles et accède, après son audition, à la dernière année comme comédien au cours Florent à Paris. Il participe à diverses créations théâtrales et réalise plusieurs courts-métrages. Son travail photographique est découvert en 2003 par Antoine d’Agata et Christian Caujolle. En 2004, Guy Jouaville présentera sa première exposition en France à la scène nationale du Parvis à Tarbes. Son œuvre a été primée par la Fondation belge de la Vocation, et également par l’Institut de France de l’Académie des Beaux-Arts. « il a gardé de sa formation à l’INSAS un évident plaisir à secouer l'apparente fixité de l'image photo pour retrouver les accents du mouvement propre au cinématographe. Imperceptiblement ses images tremblent, et on suppose qu'il s'agit pour JeanFrançois Spricigo moins d'un jeu sur la vitesse de pose que de capter l'instant où soudain, malgré soi, la main devient folle, l'œil palpite. (…) ce qu'on voit, on le devine souvent de derrière un brouillard. (…) Le grain, les striures de ces noirs et blancs marquent ce processus, et l'impression des photos à la façon d'une archive porte en elle ce silence mat de l'extinction. (…) Il ne faut pas avoir peur de dire combien un spleen indicible infuse ce travail et cependant c'est sans jamais en appuyer les effets. De sorte que ces figures tout droit sorties d'une bouche d'ombre, on voudrait leur demander le plus doucement du monde de nous pardonner de n'être que là, impuissants, face à leur douleur ». Raya Baudinet. Bruxelles, novembre 2005
Le Partenaire Réseau Galerie Chambre Claire – Annecy (Association) Expositions temporaires (photographie) / Concerts
Jean-François SPRICIGO Sans titre 2009. Photographie Tirage à l'encre pigmentaire sur papier baryté
Ludovic COMBE École buissonnière 2011 . (Phase3) mars 2011. Bureau d’école, moteurs, acier, détecteur, papier «Le sens premier de cette œuvre, c’est avant tout l’histoire d’une rencontre entre un homme et une machine. Un passage animé dans un lieu. Un instant partagé. La machine invite notre attention. Elle induit un espace d’action et de réaction. Œuvre évolutive et interactive, elle capte la fréquentation de son lieu de monstration et en retranscrit les données sous formes de lignes écrites. Mon travail artistique, axé autour d’une idée de « mécanique » au sens large, définit une scène ou plusieurs organes (corps/machines), combinés (rencontres/interférences), se répondent en générant de la mobilité et du mouvement. École buissonnière exprime une fuite enjouée et naïve, une disparition volontaire. Devant nous survit un petit bureau d’écolier vide, objet usuel fuit par l’homme et réhabilité par la machine. L’objet demeure sensible, imprécis et ses performances semblent partiellement aléatoires. Il s’en dégage une curiosité qui nous pousse à nous arrêter face à lui, pour tenter, à notre tour, de l’analyser. Dans cet archivage de données, la trace écrite apparaît comme une preuve visuelle, le résultat plastique d’une communication éphémère entre la curiosité d’un visiteur et la réponse immédiate d’une machine particulière. Je m'efforce de transmettre à l'homme une fonction vitale à mes yeux : le rôle de déclencheur. Sa présence soudainement capturée par des détecteurs de mouvements, chaque spectateur crée et vit son propre évènement dans une rencontre intime avec la machine. Dans ces moments uniques s'évaporent des dialogues confinés et des communications privées, quand l'art est là pour que l’oeuvre s'enduise aussi d'une âme, même changeante ou éphémère. » Ludovic Combe. Mars 2011
Ludovic COMBE École buissonnière 2011 . (Phase3) mars 2011. Bureau d’école, moteurs, acier, détecteur, papier Détail
Le Partenaire Réseau La Robertsau - «Mixeur d’art contemporain» Rumilly Expositions temporaires / Médiations
Jean Daniel BERCLAZ Protect point de vue* *Protéger le point de vue 2007 . Collection Villa du Parc. Piquets et banderole.
Artiste, directeur fondateur d’un atypique musée dit Musée du Point de Vue, Jean-Daniel Berclaz, né en 1955 à Neuchâtel (Suisse), a choisi d’ériger les grands panoramas, paysages urbains, rurbains ou ruraux, au rang d’œuvres d’art en y organisant de véritables vernissages avec buffet, nappe blanche et petits canapés. Comme tous les vernissages qu’on organise dans tout lieu d’art, pour inaugurer chaque nouvelle exposition. A cette différence près que ses vernissages se situent ex situ, hors les murs des musées, centres, galeries et autres espaces dédiés à l’art, et se présentent comme une invitation à trinquer en plein air avec vue sur la mer, les alpages, les landes, le bocage, une ville, une barre d’HLM, etc. Ce sont finalement des vernissages d'expositions dont le paysage déjà-là, en quelque sorte readymade, constitue chaque fois l’œuvre unique. Invité par la Villa du Parc en 2007, Il organisa deux nouveaux vernissages de Point de vue : le dimanche 4 mars au départ et à l’arrivée du téléphérique du Salève ; le samedi 24 mars à la douane d’Ambilly. La banderole « protect point de vue » en est une trace et un témoignage. Elle appartient aux objets nécessaires pour la « mise en œuvre » de ces vernissages « ex-situ ». Dans le contexte de cette exposition «Échanges de bons procédés», cette banderole nous renvoie aussi vers les autres œuvres présentées et nous alerte sur ce moment présent où notre mémoire va capter ce contexte unique, un « point de vue » réunissant ces œuvres durant cinq jours…
Jean Daniel BERCLAZ Protect point de vue* *Protéger le point de vue 2007 . Collection Villa du Parc. Piquets et banderole.
Le Partenaire Réseau Villa du Parc - Centre d’art contemporain – Annemasse Expositions temporaires / Médiations et conférences / Projets hors les murs / Collection itinérante
EXPOSITION 02
Introduction à l’exposition « Au sein du Pôle Image & Information du Laboratoire IREGE de l’IAE IMUS, en lien avec l’axe de recherche « Dispositif, esthétique et réception de l’interactivité et de l’image », de nombreux étudiants devenus artistes sont issus de ce cursus universitaire. Ces artistes, émergeants ou déjà confirmés, témoignent de différentes manières d’aborder les pratiques numériques au sein de l’art contemporain. Plusieurs conférences, durant la Semaine de l’art contemporain, permettront en outre d’enrichir la découverte des enjeux et réalités des arts numériques aujourd'hui. Commissaires: Alain Livache et Marc Veyrat
Carol Brandon Et des étudiants du M2 MSTI*
e-Peel me off Installation interactive avec robots * François VEROLLET Jean-Ohilippe PYRDDIAK Julien TORNIER Kévin GAUTREAU Johan DUDING Denis MIALLER mathieu MAURY Guillaume PELESE La Vidéo. Conçue et réalisée par Carole Brandon, la vidéo interroge la notion de perte, de deuil, comme un long paysage construit par superpositions de couches d'images et de lentes traversé&es linéaires. Des informations (signes, symboles, repères) remontent à la surface jusqu'à s'y bruler, comme autant de fantômes et de souvenirs imprimées. La vidéo, dans son traitement de la surface par ces superpositions de couches d'images, matérialise ce qui se passe entre la mémoire du corps et la réalité de l'existence. Ici, l'image en mouvement rend visible ce manque par une "pliure" des différentes strates de matière numérique (comme une peau retournée de l'être, de l'autre). Les robots. Inventés et réalisés par les étudiants du Master MTI (management des technologies de l'information), ces robots enregistrent les données* de l'espace dans lequel ils se trouvent, via leurs capteurs. * Sons, lumières, couleurs et vitesses. Ces informations, prélevées sur le réel, sont reliées à une particularité de l'image de la vidéo précédemment décrite. Elles en altèrent les sons, la luminosité, la teinte, la transparence, ... Ces messages, enregistrés "en direct", agissent sur les images de la vidéo. Ils en enlèvent des couches d'informations.
Et en jouant avec les robots, le spectateur s'aperçoit alors qu'il révèle d'autres messages ... des messages d’amours affichés en temps réel, en provenance d'internautes du monde entier. Deux espace temps sont donc réduits à une seule surface (l'écran) qui devient le "corps" du système...
Carol Brandon Et des étudiants du M2 MSTI
e-Peel me off Installation interactive avec robots. Détails
Florent DIBARTOLO Deep Red Profondément Rouge 2009. Flash animation
Warp Déformation 2010. Flash animation L’irruption, au début du vingtième siècle, de la coulure dans l’histoire de la Peinture fut une petite révolution. Elle mettait à mal une approche finie, ordonnée, propre et lisse de la création picturale traditionnelle. La coulure instilla l’aléatoire, l’autonomie et la liberté de traduite la non exactitude de la vie. Le beau classique était battu en brèche, la coulure en fut une des manifestations. Avec Deep Red, Florent Dibartolo, recrée avec le langage numérique cette coulure libératrice, qu’il anime en la faisant s’étendre progressivement sur la surface du mur. La coulure reprend ses droits… Et tel Sisyphe avec sa pierre, la coulure (blanche sur fond rouge) reprend inexorablement le même chemin en boucle… Le chemin qu’emprunte le créateur qui sans cesse interroge l’image et la peinture… Et si la coulure du peintre sur la toile traduit la non maitrise volontaire du processus pictural, il s’agit là de figurer cet aléatoire pictural en la codant, intégralement… Enfin, une inversion est réalisée, entre la couleur de fond traditionnelle blanche. Ici le fond est rouge… Comme pour l’œuvre « Deep red », la vidéo Warp développe une image inexorablement recommencée, un trou de couleurs dans lequel le regard s’enfonce de manière hypnotique. Les deux œuvres présentées par l’artiste forment une installation in-situ : Elles sont en effet calées dans l’architecture de l’espace et s’inscrivent exactement entre les fenêtres, celles-ci devenant parties prenantes d’une ligne de couleur horizontale dont la couleur et le mouvement sont les éléments essentiels. Alain Livache
Florent DIBARTOLO Deep Red Profondément Rouge 2009. Flash animation Quatre instants extraits de l’animation
Florent DIBARTOLO
Warp Déformation 2010. Flash animation Quatre instants extraits de l’animation
Sophie MOLLARD I’m here with you ou… Let me be* … I’m here with you, ou… Let me be* … *Je suis ici avec vous, ou… laissez moi être. L’œuvre propose au spectateur d’être acteur de la construction d’un autoportrait fragmenté et évolutif de l’artiste Sophie Mollard. En contrepartie, le spectateur reçoit par mail une petite partie de cet autoportrait. Un lien se crée via le téléphone, le net, le temps et l’espace. Sophie Mollard accumule chaque jour depuis longtemps des photos d’elles mêmes prise avec sa webcam. Elle indique : « C’est un besoin de me confronter à la temporalité et un moyen de garder une trace d'un moment, d'un lieu et de figer les instants de ma vie. La représentation partielle de mon visage renvoie forcément à quelque chose d'autre, a un sujet absent, réel ou imaginaire ». Le processus : 1 : Le spectateur / acteur choisit l’une des innombrables photos de parties de visage de l’artiste qui lui sont proposées sur le site. 2 : Il inscrit son email, ce qui entraine le placement de cette image sur un tableau évolutif sur internet qui petit à petit va s’enrichir de toutes les connexions réalisées, ici où là. 3- En parallèle, le participant reçoit par email la même « photo souvenir » de cette relation. Un vase communiquant opère donc entre la masse des images à choisir et la construction progressive d’un autoportrait partagé. Le déroulement du temps est constitutif du processus. L’artiste déclare « Comment capter l'instant furtif ? Le visiteur navigue dans les couche de mon temps et s'en approprie un morceau, un instant … le passe, le futur s'effacent pour ne laisser place qu'au seul présent … Let me be » Cette quête d’identité s’effectue par le truchement de l’interaction de l’Autre. C’est pourquoi, au-delà d’un processus égocentrique, c’est bien une démarche portée vers ses contemporain qu’engage l’artiste.
Florent DIBARTOLO Deep Red Profondément Rouge 2009. Flash animation
Sophie MOLLARD I’m here with you ou… Let me be* …
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Marc VEYRAT Co-concepteur : Franck SOUDA
U-rss http://www.u-rss.eu Introduction. L’objectif du panoptique mis au point par le philosophe anglais Jeremy Bentham à la fin du XVIIIe siècle est de permettre à un surveillant, placé dans une tour centrale, d'observer presque simultanément tous les prisonniers enfermés dans des cellules individuelles, sans que ceux-ci ne puissent savoir s'ils sont observés ; le dispositif suffisant à lui seul à créer un sentiment de surveillance permanente... Facebook ou Google Earth, sans être a priori complémentaires, poursuivent néanmoins - et ceci de manière détournée- ce même objectif de contrôle. Chacun de ces systèmes d'informations nous permet dans une forme de perspective sensiblement identique, d'observer de manière permanente une re-présentation du monde à travers un écran ouvert en permanence sur le monde : Internet. Ainsi à partir de cette image de l'image, qui se trouve suffisamment éloignée de la réalité en mouvement pour que nous puissions nous y sentir à l'abri, cette image de l'image de l'image que nous produisons et diffusons en retour en sélectionnant certaines de ces informations, construit notre portrait social. Désormais, l'identité d'une personne au jour du i (ce qui concerne internet)) est moins signifiée par son portrait figuré que par les liens que cette personne tisse sur les réseaux. L’œuvre U-rss U-rss - que nous développons avec Franck Soudan depuis janvier 2010 - se présente comme une véritable interface entre le sujet Je et le monde. Espace utopique, U-rss installe ce que nous pourrions nommer comme un calque dynamique de portraits sociaux.
Ceux-ci, superposé à Google Earth et lié à ce que Nicolas Nova nomme le "lifelogging"(1), provoque une forme de dispersion, d'éparpillement du sujet. Chaque Je "speech/acteur"(2) est avec ce projet, représenté sur ce calque à travers les "liens"(3) qu'il perçoit, tisse, lie et délie, abandonne sur le Web. "Le lifelogging est un type d'application encore balbutiant et à part dans les prototypes de services géolocalisés. Formé à partir des termes anglais logging (pour enregistrement) et life, il désigne la documentation de nos existences par l'enregistrement de nos activités détectées par des capteurs. La construction de l’œuvre La construction de cette œuvre se déroule toujours en trois temps : Tout d’abord un territoire d'investigation est délimité (par exemple nous avons travaillé récemment avec un groupe d'étudiants de la TEC de Monterey, à Toluca près de Mexico ou des étudiants de la PUCPR de Curitiba au Brésil). Ensuite, un ensemble d'applications nous permet d'observer ces liens à travers des mots que nous occasionnons sur et au-dessus de ces territoires réels via Internet. Ces liens permettent dans cette seconde phase du travail, de déterminer et de classer (certaines de) ces informations ainsi récoltées afin d'être transformées en signes communs que chacun peut identifier en dehors des barrières de langue, de culture... Enfin, lorsque cet ensemble de signes est organisé, compacté, l'ensemble obtenu est transformé pour donner lieu à ce que nous pourrions appeler une architexture modulaire. Construite en 3D, cette architexture - véritable portrait social, est placé sur Google Earth. Dans cette opération de friction, U-rss produit inévitablement de nouvelles formes construites sur et entre des formes existantes. Le rythme de ces signes indiciels, associés à des conversations, interprète une structure commune in/visible et un réseau de flux migrants. La question posée est de savoir comment chacun de nous, plongé irrémédiablement dans un corps social, peut parvenir à s'affirmer et à s'extraire en tant qu’individualité d’un réseau collectif.
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Franck SOUDAN
PSD Présent / Sample / Passé PSD, ou le Veau d’Or retrouvé… L’œuvre est réalisée en référence à Dan Graham et à son installation « Present, Continuous, Past(s)", de 1974 et qui mettait en évidence le dispositif de la représentation en y intégrant les spectateurs qui devenaient des personnages du spectacle auquel ils assistaient en même temps que d'autres pouvaient les observer. Franck Soudan insère lui aussi le spectateur dans son processus. Il explore la différence entre les langages analogiques et numériques, ces derniers mettant en œuvre une nouvelle façon d’aborder la notion de temps et la notion même d’image qui n’est plus reproduction mais création totale. Le dispositif PSD se structure en plusieurs étapes : - Face au mur, lorsque le spectateur se place devant le grand QR code, un capteur traduit la distance variable entre le spectateur et le QR code. Ce capteur transforme cette distance en couleur, ellemême alors projetée sur l’écran… (Le spectateur, pour Franck Soudan acquière un statut de sculpture vivante, renforcée par le socle (la chaise) sur laquelle il doit se situer pour capter le QR code). - Le spectateur scanne le QR code, qui renvoie à une page internet sur laquelle s’inscrit le moment précis où la connexion s’exécute. -- En parallèle, de manière cachée, une webcam aura enregistré ce qui se passe devant le mur. -- L’application créée récupère les deux informations (issues du scan du QR code et de la webcam), pendant qu’un « compteur tourne ». -- Au bout de 4 secondes, le spectateur / acteur dispose de la photo prise après ces fatidiques 4 secondes. - Et enfin, de chaque photo, une application en extrait un nombre aléatoire de pixels. - Petit à petit, un veau d’or apparait et sa silhouette se comble des pixels accumulés progressivement par chaque intervention des spectateurs…
-Avec ce « Veau d’or* » numérique, l’artiste met en exergue notre récurrent besoin d’adorer des images et notre irrésistible inclination à l’adoration de la représentation du réel, de la ressemblance et de la représentation. -Entre temps, le dispositif aura amené ce spectateur à s’en détacher quelques temps… A. L.
Franck SOUDAN
PSD Présent / Sample / Passé Détails
EXPOSITION 03
Introduction à l’exposition Sur l’esplanade de l’IMUS, MOBIL’IMUS / TAGS propose un parcours ponctué d’oeuvres téléchargeables sur téléphone mobile : des oeuvres vidéos /numériques souvent spécialement créées pour la Semaine de l’Art Contemporain par de jeunes artistes. Pour cette première édition, paradoxalement, la mise en espace du parcours développe un contraste entre le minuscule propre au tag et l’architecture imposante des espaces de circulation extérieurs du bâtiment universitaire. Si le tag lui-même occupe quelques cm2, son repérage sera quant à lui monumental : le parcours est matérialisé par un fléchage rose indiquant l’emplacement des tags mais également structurant l’espace et son architecture. Le tag, ou QR code, permet de situer le lieu de rencontre avec l’œuvre hors des sites habituels d’exposition. Ce « nouveau média » induit, au sein de l’espace public, une relation individuelle entre une oeuvre et un spectateur. Le tag, repéré souvent par hasard et dont le signe s’insère subrepticement ici ou là, engage une présence artistique aléatoire qui s’inscrit dans le flux de nos circulations. Il proposera des oeuvres dont la nature et le sens s’adaptent à ce média mais plus encore explorent comment ce véhicule particulier peut susciter d’autres images et d’autres sens. L’extra muros de MOBIL’IMUS / TAG développera quant à lui dans l’espace urbain l’agglomération annécienne. Chaque intervention d’artiste sera composée deux tags : l’oeuvre elle-même et une fiche médiation de l’oeuvre.
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Introduction à l’exposition *Tag : le code QR ou « tag » est un code-barres en deux dimensions pouvant stocker jusqu’à 7089 caractères numériques. Il a l’avantage de pouvoir stocker beaucoup d’informations tout en étant petit et rapide à scanner. Les tags peuvent-être lus par la fonction appareil photo de nombreux téléphones mobiles. Une fois qu’il a détecté un tag, le téléphone mobile lance un navigateur web mobile, se connecte sur un site distant où l’utilisateur trouvera des contenus texte, audio, ou vidéo. Cette technologie suppose que l’utilisateur ait, au préalable, téléchargé un logiciel de lecture de tag ou qu’il dispose d’un téléphone qui l’intègre déjà. Les tags peuvent également être lus depuis un site internet. Commissaire: Alain Livache
Boris Ramonguilhem Panoramiques VS Panoptique 3 vidéos extraites de la Playlist #5 du projet DCODD Collectif MICROTRUC Au travers du dispositif de diffusion DCODD, cette playlist éclate dans l'espace urbain les plans d'une scène de fiction. Le spectateur observe trois des douze actes d'une chasse à l'homme qui a lieu en montagne. L'espace de la fiction est un espace panoptique* gigantesque au sein duquel chaque individu est surveillé. La multiplicité des points de vues sur la même scène et le fait que ces différents points de vues soient déplacés et dispersés dans l'espace, induit l'échec d'une surveillance qui se voudrait totale... *Qui permet de voir sans être vu Boris Ramonguilhem… Boris Ramonguilhem est diplômé de l'école Nationale Supérieure d'Arts de Paris-Cergy. Il travaille en tant qu'étudiant-chercheur au sein du Cycle supérieur de recherche EN-ER (Espace Numérique - Extension du Réel) de l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris. Ses recherches portent sur les environnements virtuels persistants comme Second Life ou RealXtend, et leurs connections avec le réel. Son site : http://borisss.blogspot.com/ Le dispositif DCODD généré par le collectif MICROTRUC s'inscrit dans le décalage plutôt que dans le mimétisme avec le lieu. Les vidéos que DCODD associe au lieu par l'intermédiaire des codes 2D ne sont ni touristiques, ni documentaires, elles tendent à créer un lien dépaysant, voir déconcertant avec leur contexte de consultation. www.DCODD.net http://microtruc.net/
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Benjamin Chassagne Répartition aléatoire de carrés 3 vidéos extraites de la Playlist #9 du projet DCODD Collectif MICROTRUC
Entre jeux vidéo vintage et hommage à François Morellet, la playlist de Benjamin Chassagne joue avec l'esthétique du code 2D. Il explore quelques déclinaisons animées de l’étrange apparence des QR codes, composés de façon aléatoire par des espaces noirs et blancs répartis sur une petite surface. Le QR code devient ici la matière première et la palette en mouvement du peintre… Benjamin Chassagne… Artiste pluridisciplinaire et autodidacte Benjamin Chassagne explore les images à travers la photographie, le graphisme et la vidéo. L'univers architectural de la Défense où il a grandi imprègne fortement toutes ses créations visuelles. D'abord passionné de photographie, il réalise des montages qui mettent en jeu le mouvement et la recomposition visuelle des bâtiments. Compositeur de "minimal électronique", Mouse Clicker acharné, son travail interroge notre rapport à la réalité par la perturbation visuelle de l'espace. Son site : www.benjaminchassagne.fr
Le dispositif DCODD généré par le collectif MICROTRUC s'inscrit dans le décalage plutôt que dans le mimétisme avec le lieu. Les vidéos que DCODD associe au lieu par l'intermédiaire des codes 2D ne sont ni touristiques, ni documentaires, elles tendent à créer un lien dépaysant, voir déconcertant avec leur contexte de consultation. www.DCODD.net http://microtruc.net/
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Géraldine Miquelot 2084 3 vidéos extraites de la Playlist #10 du projet DCODD Collectif MICROTRUC
2084 s'inscrit dans la tradition des protestations contre les mesures qui bigbrotherisent l'espace public en s'attaquant à de nombreux domaines de la vie privée : alimentation, santé, habitat, voyages... Dans cette playlist, il n'est pas question d'entrer en guerre contre des messages-types qui n'impressionnent plus personne, mais d'ouvrir les campagnes de prévention à des domaines encore inexplorés… Géraldine Miquelot… Périodiquement critique d'art, blogueuse et commissaire d'expositions, Géraldine Miquelot est surtout enseignante et doctorante en art contemporain. Collaborant au magazine Magazine et à la revue Marges, elle s'intéresse aux médiations de l'art contemporain - et commence à se passionner pour les médiations de toutes sortes qu'elle croise dans l'espace public. Son blog : http://danslecollimateur.wordpress.com/ Le dispositif DCODD généré par le collectif MICROTRUC s'inscrit dans le décalage plutôt que dans le mimétisme avec le lieu. Les vidéos que DCODD associe au lieu par l'intermédiaire des codes 2D ne sont ni touristiques, ni documentaires, elles tendent à créer un lien dépaysant, voir déconcertant avec leur contexte de consultation. www.DCODD.net http://microtruc.net/
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Sophie MOLLARD I’m here with you, ou… Let me be* … *Je suis ici avec vous, ou… laissez moi être. Version QR code. L’œuvre propose au spectateur d’être acteur de la construction d’un autoportrait fragmenté et évolutif de l’artiste Sophie Mollard. En contrepartie, le spectateur reçoit par mail une petite partie de cet autoportrait. Un lien se crée via le téléphone, le net, le temps et l’espace. Sophie Mollard accumule chaque jour depuis longtemps des photos d’elle-même prises avec sa webcam. Elle indique : « C’est un besoin de me confronter à la temporalité et un moyen de garder une trace d'un moment, d'un lieu et de figer les instants de ma vie. La représentation partielle de mon visage renvoie forcément à quelque chose d'autre, a un sujet absent, réel ou imaginaire ». Le processus : 1 : Le lecteur du QR code choisit l’une des innombrables photos de parties de visage de l’artiste qui lui sont proposées. 2 : Il inscrit son email, ce qui entraine le placement de cette image sur un tableau évolutif sur internet qui petit à petit va s’enrichir de toutes les connexions réalisées, ici où là. 3- En parallèle, le participant reçoit par email la même « photo souvenir » de cette relation. Un vase communiquant opère donc entre la masse des images à choisir et la construction progressive d’un autoportrait partagé. Le déroulement du temps est constitutif du processus. L’artiste déclare « Comment capter l'instant furtif ? Le visiteur navigue dans les couche de mon temps et s'en approprie un morceau, un instant … le passe, le futur s'effacent pour ne laisser place qu'au seul présent … Let me be » Cette quête d’identité s’effectue par le truchement de l’interaction de l’Autre. C’est pourquoi, au-delà d’un processus égocentrique, c’est bien une démarche portée vers ses contemporain qu’engage l’artiste.
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Audrey LEGEROT Démission Le premier magasin « Carrefour » a été fondé à l'intersection de l'avenue Parmelan et de la rue André Theuriet. Cette œuvre, spécialement réalisée par Audrey Legerot pour une lecture en Qr code, est fondée sur son rapport avec ce lieu et joue discrètement sur l'interdit, en affichant « son » histoire dans l'espace public. Actuellement étudiante à l’Ecole supérieure d’art d’Annecy, Audrey Legerot a précédemment suivi des études de commerces qu’elle a délaissées pour étudier l'Art. Depuis quelques années elle développe un travail fortement inspiré du monde commercial et de la publicité, univers qui la fascinent et l’écœurent à la fois. Audrey Legerot entretient donc une relation particulière au commerce, et toute personnelle avec Carrefour : elle a jusqu’à très récemment travaillé dans cette enseigne pour payer ses études d'Art … tout en critiquant cet univers dans ses travaux artistiques... Démissionnant de ce travail « alimentaire », elle témoigne de cette expérience en mettant dans l’espace public, en proximité du site du premier «Carrefour» (aujourd’hui supermarché Casino), la lettre de démission qu’elle a adressée à l’hypermarché. L’œuvre, de caractère autobiographique, nous renvoie aussi à notre état de consommateurs dans ces lieux très singuliers que sont les supermarchés et dans lesquels des salariés travaillent… Audrey Logerot… est étudiante en DNSEP à l’École supérieure d’art de l’agglomération d’Annecy.
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Sigrid Coggins Je rêve Un personnage « mou » danse dans un cercle lunaire qui petit à petit se transforme en horloge. « Je rêve » est scandé de manière hypnotique par des centaines de voix différentes. Celles-ci furent enregistrées à l’occasion d’une précédente œuvre participative de l’artiste intitulée : Je rêve que je rêve. L’horloge tourne en tous sens… la temporalité du rêve est impalpable et paradoxale, comme peut l’être le sommeil…paradoxal.
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Sigrid Coggins Une question à la minute Tic tac d’horloge, distorsion d’une façade d’immeuble, évocation de visages de profils… Le QR code se transforme et recèle un univers onirique insoupçonné… Sigrid Coggins … Interactivité, vidéo et multimédia, lumière noire et pierres préparés font partie des matériaux de prédilection de Sigrid Coggins pour la réalisation d'installations, de performances et d'œuvres évolutives faisant intervenir le spectateur. Elle a démarré ses installations interactives en 1994 en travaillant avec le monde musical contemporain mais aussi avec les principaux festivals et diffuseurs d'art vidéo : Les instants vidéo de Manosque, images passages, Vidéoformes, le festival de Wroclaw .... "Le plus important de tous mes pinceaux, c’est le spectateur." Celui-ci joue un rôle d'actualisation de l'œuvre qui évolue donc au fil des participations. Les matériaux recueillis sont réinvestis dans de nouvelles œuvres, entrant en résonance avec des créations précédentes, selon un principe de relais.
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Les huit conférences …
Un archipel de Réseaux en France Les réseaux d’art contemporain en France… Constat d’étape. Avec Julie Morgen, chargée de coordination pour TRANS RHEIN ART
Un réseau départemental, pourquoi, pour qui ? Le réseau d’échange départemental pour l’art contemporain de Haute-Savoie Introduction et modérateur : Alain Livache Avec la participation des structures membres du Réseau 74
Rencontre avec…Stéphane Vigny, Artiste Lieux communs, sens commun et objet commun …
De la graphosphère à la numérosphère … Par Daniel Bougnoux, philosophe, professeur émérite, université Stendhal de Grenoble
Quelle place pour l’art numérique au sein de l’art contemporain (et vice versa) ?
Nouveaux médias… Quels projets de formations pour quels futurs artistes ?
Avec Catherine Beaugrand , Artiste, chercheur et professeur.
Avec : Stéphane Sauzedde, Directeur de l’Ecole supérieure d’Art de l’agglomération d’Annecy , Carine Bel de l’Ecole des Gobelins à Annecy et Marc Veyrat, directeur du département « Communication & Hypermédia » de l’IAE (IMUS).
Poptronics, l’agenda des cultures électroniques
Artistes : à vos inventaires ! Avec Lélia Martin-Lirot, responsable de Documents d’artistes Rhône-Alpes et Alain Livache, coordinateur de www.plasticienspaysdesavoie.fr
Par Annick Rivoire, fondatrice de Poptronics, l’agenda des cultures électroniques, une aventure éditoriale et culturelle sans précédent en France
Organisateurs IAE IMUS Institut d'Administration des Entreprises Université de Savoie 4 chemin de Bellevue 74940 Annecy-le-Vieux (33) 04.50.09.24.00
Directeur du Département «Communication & Hypermédia » : Marc Veyrat marc.veyrat@univ-savoie.fr
Partenaire Associé ODAC Office départemental d’Action Culturelle / Conseil général de la Haute-Savoie. 18 Avenue du Trésum 74000 Annecy 04 50 45 63 77 odac@cg74.fr
Conception du catalogue: Alain Livache. © IMUS et ODAC Contact: alain.livache@cg74.fr