Rapport Annuel de l'AFD - Panorama 2016

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C’est une véritable justice des mineurs qui est en train d’éclore. « J’y travaille depuis 2011, confie Marguerite Koffi Goun, directrice du département de la protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse du ministère de la Justice, des Droits de l’homme et des Libertés publiques. On est parti de presque rien… Cela demande beaucoup de travail de sensibilisation auprès des familles, mais aussi de la police et des magistrats. Ils commencent à comprendre qu’on peut les aider à travailler correctement. Et la population sait maintenant que la justice n’est pas là uniquement pour condamner et jeter les gens en prison… Elle sait qu’il y a un service qui est en quelque sorte le visage humain de la justice. » À Abidjan, cette humanisation de la justice des mineurs va également passer par la construction d’un nouveau COM, séparé de la maison d’arrêt centrale. Et à l’échelle du pays, l’amélioration des conditions de vie des détenus, des mineurs comme des adultes, est l’un des axes majeurs du C2D justice (lire encadré p. 27).

Déceler la violence domestique Vingt-cinq magistrats sont aujourd’hui réunis dans la salle de conférences d’un hôtel. On est à Dabou, à 60 kilomètres d’Abidjan. Costumes et ordinateurs portables ont remplacé les dossiers et les robes, mais l’on n’est pas si loin de la justice des mineurs. Les magistrats sont venus assister cette semaine à une formation sur les violences domestiques. L’une des 109 sessions de formation continue prévues pour les magistrats, mais aussi les greffiers, les éducateurs, le personnel pénitentiaire ou les notaires. Les écoles nationales françaises de la magistrature (ENM), des greffes (ENG), de l’administration pénitentiaire (ENAP) et de la protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ) sont partenaires de ce programme au côté de l’Institut national de formation judiciaire de Côte d’Ivoire (INFJ).

« La violence domestique est une thématique nécessaire, explique l’un des deux formateurs, Achille de N’Djoumou, magistrat et conseiller du ministre de la Justice. Les magistrats ont besoin d’être continuellement formés et de disposer des instruments juridiques, tant internationaux que nationaux, pour faire face aux évolutions de la société. » L’autre formatrice, Aude Duret, est vice-procureur au tribunal de grande instance de Paris et spécialiste de ce domaine. « Les codes civils ivoirien et français sont globalement très proches, explique-t-elle. Cela nous permet d’échanger de façon

109 SESSIONS

DE FORMATION CONTINUE DISPENSÉES PAR L’INSTITUT NATIONAL DE FORMATION JUDICIAIRE EN PARTENARIAT AVEC LES ÉCOLES NATIONALES FRANÇAISES DE LA MAGISTRATURE, DES GREFFES, DE L’ADMINISTRATION PÉNITENTIAIRE ET DE LA PROTECTION JUDICIAIRE DE LA JEUNESSE

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