NORDIC MAGAZINE n°24

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’est impressionnant, quand Jean Mermet sourit, tout son visage s’éclaire comme un soleil. Cet homme de 85 ans, transpirant la joie de vivre, a participé à trois Olympiades : Oslo en 1952 où il a terminé 4e en relais, Cortina en 1956 (6e en relais, 20e sur 15 km, 18e sur 30 km) et Squaw Valley en 1960. Il a par ailleurs multiplié les excellentes places aux championnats du monde (6e en relais à Falun en 1954 et en relais à Lahti en 1958, etc.) Ce champion de ski nordique a, comme bon nombre de ses amis montagnards, chaussé les skis très jeune. Partant de la ferme familiale à La Pesse, où son père était agriculteur et facteur, l’enfant descendait à ski les deux kilomètres qui le menaient au village. Peut-être tient-il de là son goût de la vitesse, son talent d’éternel fonceur tant vanté par la presse de l’époque ? Toujours est-il que Jean Mermet a commencé les compétitions de ski par… l’alpin, lorsqu’il avait 12 ans. « Je ne freinais jamais, rit-il aujourd’hui, entouré de deux ses fils, François, champion du monde et d’Europe en pulka, et Philippe, pa-

Et puis le Jurassien, en bon enfant des HautesCombes, débute les compétitions de ski nordique à seize ans, poussé par l’envie de suivre les traces d’un oncle champion de France. Non seulement Jean Mermet deviendra n° 1 français, mais il le sera plusieurs fois de suite : treize titres individuels, six en relais, un en combiné et un militaire en fond. Il intègre l’équipe de France B en 1951, puis la A l’année suivante. Il restera membre de groupe tricolore pendant dix ans jusqu’en 1962 et sillonnera le monde au gré des compétitions  : Suisse, Italie, Yougoslavie, Tchécoslovaquie, Pologne, Finlande, Suède, Norvège, États-Unis, etc. Ses compagnons de route ne sont autres que deux enfants du pays : René Mandrillon de

Le relais tricolore à Squaw Valley, en 1960.

COLLECTION PRIVÉE

Fils d’agriculteur à La Pesse l’ANCIEN CHAMPION a participé aux JO d’Oslo en 1952, Cortina en 1956 et Squaw Walley en 1960.

N° 1 FRANÇAIS

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Légende de famille

Lamoura avec qui Jean Mermet concourut de 1952 à 1960, et Victor Arbez de Bellefontaine, de 1956 à 1962. Ces dates, Jean Mermet, à la mémoire infatigable, les connaît toutes par cœur. Tendez une oreille attentive et l’homme vous dira tout des anecdotes qui ont enrichi sa vie. Comme cette fois par exemple où le coureur italien, avec qui il bataillait sur une course, s’est fait poser au pied d’une bosse à quelques mètres de la ligne d’arrivée. « On s’est revus il y a peu, il s’en souvenait encore lui aussi ! », raconte l’ancien athlète. Stratège tout en étant fonceur, le skieur Mermet, riche de son passé dans l’alpin, « tenait debout ». « Tout le monde disait : « En descente, Mermet, il est fou ! » n

Jean Mermet et ses deux fils, François et Philippe.

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JEAN MERMET

tron d’un magasin de location de skis à Lajoux. À 14 ans, je me suis cassé une jambe et, à 15 ans, j’ai fini une course avec une entorse à la cheville droite et un ménisque gauche déplacé. » Âmes sensibles, s’abstenir !

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Terre nordique

À L'AGENDA

LES BELLES COMBES, LA CLASSIQUE À NE PAS MANQUER. La course populaire Les Belles Combes, qui aura lieu le 21 janvier 2018, est le rendez-vous incontournable de l’hiver pour les classiqueurs. Héritière du Paris Givré créé en 1983, la compétition organisée par Haut Jura Ski propose une traversée des Hautes-Combes avec trois formules au choix : un marathon et un semi-marathon en style classique, ou une randonnée découverte de 13 km en style libre. 94

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