Dans Notes pour un parloir avec Jean Zay, Nicole Debrand donne la parole à une narratrice qui, hasard professionnel, découvre Jean Zay et Souvenirs et solitude, l’œuvre qu’il écrivit en prison avant d’être assassiné par la Milice en 1944 et qu’elle étudie avec ses élèves. Mais ce qui n’était qu’une innocente et réglementaire lecture de texte va se transformer en une longue enquête, qu’elle suspendra après l’entrée de Jean Zay au Panthéon en 2015. Lire Souvenirs et solitude s’avère une périlleuse expérience. Ses notes retracent les étapes d’une entreprise qui, au fil des années, multiplie les approches, du livre d’abord puis de son auteur, entreprise proliférante, inachevable. Foisonnantes, elles composent la narration d’une aventure, celle d’un parloir où s’entremêlent deux voix, celle de Jean Zay et la sienne, rapprochées/séparées par le treillage de l’espace et du temps.