Multiprise #30

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Angel Santiago Vergara, Le kiosque et le lièvre, vue d’ensemble. Le Kiosque : bois peint, enseigne lumineuse, diffusion musicale, supports à journaux, revues, 350 x 300 cm, 2014. Le lièvre : peinture murale, 200 x 350 cm, 2014 © Angel Santiago Vergara. © photo : Phoebe Meyer

Albi donc et Angel Vergara. Je ne suis pas un exégète de l’œuvre de cet artiste, malgré son origine hispanique –mais c’est en partie à lui la faute puisqu’il vit à Bruxelles- ce qui m’adoube de cette supposition qui voudrait que je connaisse tout ce qui se fait Tras os montes, et qui est loin d’être le cas, heureusement !! Bon, je n’allais pas à Albi sans biscuits, je savais quand même qu’il avait représenté la Belgique à Venise voici une paire d’années – ce qui avait provoqué une espèce de polémique débile de certains s’insurgeant à l’idée que ce charmant pays soit représenté par un immigré intérieur - et que, voici quelques années, il avait occupé Kerguehennec avec Michel François, comme invité collatéral, donc un brin de côté. L’exposition d’Angel Vergara a comme titre générique Fin’Amor, soit un rappel plutôt intrigant d’une vision de nos relations amoureuses qui s’apparenteraient à des commerces polis, genre amour courtois ou autres galanteries, et qui n’auraient plus grand chose à voir avec les assauts de testostérone qui envahissent aujourd’hui nos conceptions contraceptives... De fait ce n’est

pas si clair, ou plutôt c’est volontairement confus(ionnel). En préambule à cette indécision normative qui va devoir pourtant être déliée, Vergara a installé un kiosque qui diffuse un méli-melo de chansons popu/paillardes comme savamment sélectives, où l’on peut consulter tout type de revues polissonnes ou candides, dispensées au choix au salon de coiffure next door ou chez le dentiste, et surtout s’emparer d’un magazine concocté pour l’occasion où est censé défiler une édification romanesque du subject-matter ainsi révélé. En hommage peut-être au Pays Cathare, le fil conducteur de cette « narration » est l’image du lièvre/lapin dont la particularité est d’être le symbole d’un érotisme aussi chaud que rapide dans bon nombre de cultures vernaculaires, que l’on voit apparaître au gré des « séquences », et dont l’icône première est ce glyphe roman où il se tient debout une harpe à la main, pinçant les cordes d’un récit de troubadour où se mélangent les humeurs de tout genre. Car après, ça dégage. Une page est consacrée à la relation des gesticulations copulatives diamétralement opposées, pour cause de climat, auxquelles s’adonnent les inuits et les noubas ; une autre voit la 7


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