Marie-Andrée Leblond - Le Balcon d'art

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N°8

Octobre 2016

marie-andrĂŠe leblond


N°8

Biographie

Marie-Andrée Leblond est une artiste-peintre québécoise née à Saint-Jean-sur-Richelieu le 6 juin 1978. Diplômée en arts visuels du CEGEP du Vieux-Montréal et en illustration du Collège Salette, Marie-Andrée n’a jamais considéré une autre carrière que celle d’artiste. D’ailleurs, dès l’âge de douze ans, elle débute un apprentissage sérieux du dessin et, deux années plus tard, elle s’enseigne la peinture à l’huile. S’entâme alors une série d’événements artistiques qui culmineront avec le ‘’Prix du Public’’ à l’exposition printemps Art-Visuel de Brossard en 1999 qui lui permet d’attirer l’attention de sa première galerie ‘’Clarence-Gagnon’’ à Montréal, en octobre de cette même année. À partir de ce moment, les tableaux de Marie-Andrée Leblond se mettent à prendre une place importante sur le marché de l’art tant québécois que canadien. Ses thèmes favoris, les coqs, les taureaux, les chevaux, les fleurs, les nus, trouvent des amateurs un peu partout et sa facture multi-média – acrylique, encre – donnent à l’oeuvre de Leblond une signature reconnaissable entre mille et qui fait école chez plusieurs jeunes artistes. En 2009, elle participe à un événement de haut niveau alors que plusieurs artistes québécois sont invités à exposer au Carrousel du Louvres à Paris où elle attire l’attention d’amateurs d’art européens. Les oeuvres de Marie-Andrée Leblond se retrouvent maintenant dans de nombreuses galeries et collections tant privées que publiques.

Marie-Andrée Leblond is a Quebec artsist born in St.Jean-sur-Richelieu on June 6th 1978. A visual art graduate from CEGEP du Vieux-Montréal and of Collège Salette’s illustration program, Marie-Andrée Leblond never really considered anything but an artist’s career. She taught herself drawing by the age of twelve and oil painting by the time she was fourteen. As a teenager, she started taking part in local artistic events and her winning the ‘’Prix du Public’’ at Brossard’s ‘’Printemps Arts-Visuels’’ event led her to a spot with the Clarence-Gagnon gallery in Montreal. From then on, Marie-Andrée Leblond’s work start taking a prominent place on the Quebec and Canadian art market. Her favourite themes, roosters, bulls, horses, flowers and nudes, rapidly find a fan base of art lovers who can’t get enough of her multi media – acrylics and ink – paintings that have an unmistakable signature all their own. In 2009, she is chosen to be a part of a Quebec delegation at a major art event at the Caroussel du Louvres in Paris where her work garners the attention of European art lovers. Marie-Andrée Leblond’s work can be found at galleries throughout Canada and in major private and corporate collections.


Doux caractère - 10 x 20 - Dig.11362


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Interview

Beaucoup de vos oeuvres représentent des coqs, taureaux, des chevaux. Pourquoi ces thèmes ? Quels sont vos inspirations ?

Peux - tu nous dire un mot à propos de ton parcours et de ce qui t’a amené aujourd’hui à l’utilisation d’une pluralité de média ( encre - acrylique ) ? C’est une technique que j’ai développé dans mes cours d’illustration, on avait plusieurs techiques a tester et on a fait une après-midi sur la texture. Je m’étais mise à mélanger des trucs pour essayer de trouver une épaisseur etc.. C’est comme ça que c’est venu! En faisant des tests de toutes sortes de choses. Avez vous déjà envisagé une carrière autre que la votre ? Dans un autre domaine. Plus jeune je voulais être médecin, je voulais sauver le monde ! J’aimais la bio, la chimie, la physique, j’adorais les maths, pour moi c’était logique. À la base c’était ça ou vétérinaire. Et comme chaque adolescent j’ai finalement décidé de prendre mon temps. Comme j’adorais la peinture, le dessin je me suis dis pourquoi pas essayer ça pendant deux ans, avant de me lancer dans d’autres études. Je n’avais pas beaucoup de sous à l’époque alors je me suis enrollée dans le Cegep du Vieux Montéal en arts visuels. Et très vite je suis tombée dans ce « moule » d’artiste. Et c’était parti !

Enfait pour les coqs, cela vient d’un ami à moi, à l’époque j’avais plusieurs jobbines et une d’entre elles était de travailler avec un ébéniste. Il faisait des meubles et à cette époque là c’était la mode des patines, les petits détails sur les portes ou les armoires etc.. Un après-midi il m’a demandé un coq, et j’avais tellement jamais vu ca de ma vie ! Enfin j’avais jamais pensé peindre cet animal là ! C’était en 1997 à peu près. Alors j’ai sorti le dictionnaire Larousse et donc mon premier coq venait de la photo du Larousse ! D’ailleur ol était même assez laid merci ! Cela à été populaire vraiment du jour au lendemain, il a vendu l’oeuvre que j’avais fais en « testing » à un de ses amis, l’ami s’est mit a jaser, un autre en voulait un, et boumbadaboum après 3, 4, 5, 6 coqs comme celui ci j’ai eu mon premier vernissage, j’avais 18ans ! Ça n’a juste jamais arreté apres ca ! Et le coq est resté, je me le suis approprié, j’en ai fais un personnage. D’un point de vue technique, comment peins-tu ? Comment travailles-tu au quotidien ? D’abord je sketch, ensuite c’est l’application des premières touches couleurs à l’acrylique, donc des grosses taches ! Et quand je suis satisfaite avec ça, quand l’organisation du tableau est bien fait, la je le couche et c’est la que je crée tout une oeuvre au complet à l’aquarelle, pour que ca entre bien dans le pigment. Ca donne un éclat plus vif à la couleur. Donc je travaille vraiment en trois couches : l’acrylique est appliqué au départ, et ensuite, a force de travailler, quand je suis prête à passer au « deuxième niveau », je créé un genre de couche aquarelle à la grandeur de la toile, qui pénètre et qui sèche. Ensuite je fais un glacis par dessus tout ça et cela créé un effet de suction, ça ramène l’aquarelle à la vie ! Mais ça créé beaucoup d’accident alors ce n’est pas très précis. En 2009 vous avez participé à une exposition

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au Caroussel du Louvre à Paris. Racontez-nous! ( Comment cela s’est fait ? Qu’en retenez-vous ? ) C’est Natalie Beauchamp qui est a l’initiative de ceci. On était plusieurs seléctionnés, plusieurs ne sont pas venu d’ailleur, moi j’étais extremement énervé alors je voulais absolument y aller, j’ai ramassé des sous et aweille on est parti! C’était ben ben le fun , on a tripé au boutte ! Ça nous a aussi permis de voir un peu Paris aussi, c’était court mais intense, une très belle expérience. Une belle exposition, c’était vraiment grand. Tous les pays du monde étaient représentés. Il y avait vraiment énormement d’artistes. C’était assez spécial, c’était un énorme show. On a malheureusement pas eu beaucoup de temps pour échanger avec les gens autour tellement il y avait de monde ! Mais j’ai beaucoup aimé l’expérience, c’était fascinant à la fois d’être à Paris. Et le fait que ce soit au Louvre, on était tous pas mal fier de ça ! Tu as étudié les arts visuels du CEGEP du VieuxMontréal et en illustration du Collège Salette, comment as-tu décidé que tu voulais devenir artiste ? Après a voir finit le Cegep, je n’en avais pas eu assez ! Je voulais continuer d’essayer, d’apprendre et j’adorais le dessin, c’était vraiment mon dada. Je voulais vraiment continuer la dedans, je m’étais dis au pire, je ferai du graphisme. Il y a des ouvertures, des marches à suivre pour avoir une carrière la dedans. J’ai fais une session un été, c’était pas long mais très efficace, on avait beaucoup d’heures par semaines mais c’était vraiment le fun. On travaillait directement avec des illustrateurs professionnels, c’était pas des profs mais vraiment des gens du métier qui nous donnait les étapes, nous apprenait tout ce qu’il y avait à savoir. À ce moment là j’avais mis de côté mon envie de devenir artiste-peintre, je voulais faire de l’illustration, faire des livres pour enfants, de l’illustration médicale... Peu importe. Mais ça n’a finalement pas été dans ce sens-là. J’ai approfondi mon dessin encore plus fort, poussée mon interpretation de comprendre le client et voila

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où j’en suis ! Mais il faut savoir que j’étais dans les bonnes années, fin 90, le marché était encore intéressant, ça bougeait bien dans le monde des arts. Il y avait une bonne clientèle aussi. Aujourd’hui c’est très différent, je pense que si j’avais fait ce parcours là, probablement qu’en 2016 je ne serai pas en galerie. Dans le temps les opportunités étaient un peu plus grandes qu’aujourd’hui. Et il y a énormement d’artistes aujourd’hui sur le marché, ce qui n’était pas forcément le cas dans le temps. Quel est l’apport de tes activités artistiques à ta vie de femme ? Peut-on concevoir la peinture comme un mode libérateur? Un moyen aux femmes de s’épanouir ? Oui tout a fait. Pour moi c’est un métier assez assexué, ce n’est ni un métier masculin, ni vraiment féminin. Souvent les gens me rencontrent et sont surpris que je sois une femme parc que mon travail est assez grossié et fort en caractère. Ils sont surpris aussi de ma personnalité et mon physique, ils s’attendent plutôt a voir quelqu’un d’un peu plus « massif » ou plus agé. Je m’épanouis vraiment en temps que personne, plus qu’en temps que femme. En temps que peintre, ou même écrivain, ou musicien, artiste en général, on a énormement de porte en nous qu’on a beosin d’ouvrir, de fermer, de réouvrir, d’éssayer etc. Ce sont des moyens d’expressions multiples. Et on a besoin d’expression. Je dirai que ce qui m’amène et ce qui m’adoussit en temps que femme c’est de pouvoir m’exprimer. Donc oui ca m’ammene de la libération en temps que femme, ca me permet de m’exprimer. Je m’exprime beaucoup mieux avec mes pinceaux que je m’exprime avec ma parole. C’est pour moi énormément gratifiant. C’est comme une thérapie. Dans ma vie si je n’avais pas la peinture je serai bien malheureuse honnetement.

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Interview

Ca prend environ deux jours. Dépendamment du sujet, si c’est un cheval c’est un petit plus rapide car le dessin est plus simple. Pour un coq c’est plus long car il y a plus d’étapes de couleur. En général c’est entre 20 et 40 heures. On parle pour un 24x30 environ la pas un gros pan de mur. Donc 2 jours pour un tableau.. Et combien de tableaux par an? Avant j’en faisais trop.. Maintenant pas assez ! Je suis passée de 170 tableaux par années, à 50 environ en ce moment.. Pour moi le juste milieu c’est environ 80 tableaux par années. Quel est ton sujet favoris à peindre? Penses-tu que l’art (la culture) soit une éducation ? Oui, je pense qu’il y a une place très importante dans la culture que l’art doit prendre. Rien ne se compara à ça. On ne peut pas enseigner ce que l’art peut créer à quelqu’un ou le témoignage que c’est dans l’histoire, on ne peut pas enseigner ça autrement qu’en peignant. Si on n’a pas d’artistes visuel ou d’artistes en général, la société va mourrie dans son essence. L’humanité n’aurait pas d’identité. Alors oui à mon avis c’est vraiment important. Pour l’avoir enseigné durant quelques années, j’ai réaliser que les gens sont très insécure à créer des choses en deux dimensions. Ils sont jamais assez bon, c’est justement ca l’idée en arrière. Il faut enlever ce carcan la et montrer aux gens que l’expression d’un individu c’est son empreinte digitale. Oui tous les sujets ont déjà été peints, commme ils disent qu’il n’y a pas de chanson qui n’a pas déjà été composé, peut être, mais a sa voix, sa facon d’être et ca fait toujours une différence dans le résultat et je pense que cela ne s’enseigne pas, ça se ressent. Combien de temps cela te prend pour faire un tableau?

Le portrait! Un portrait parle beaucoup, au niveau des yeux, de la peau, la couleur, la lumière... J’adore faire des personnages en général. C’est très expressif. Que penses tu du marché de l’art au Québec? Le sens-tu en bonne santé? Je ne sais pas! Je pense qu’on est dans un creux sans vouloir être pessimiste. Mais on remonte un peu tranquillement, je sens l’interêt revenir, mais c’est dur. Il y a énormément de possibilité dans le monde des arts, mais pour en faire carrière vraiment au Québec je trouve ça difficile. Le marché est intéressant, les gens sont intéréssants, on a du beau monde ici. Mais la situation économique actuelle malheureusement n’est pas à son meilleur. Quels sont tes projets à venir ? 2017 est un chiffre symbolique pour moi, je m’étais dis que je ferai un vernissage à l’automne. Mais là on arrive en 2017 et je ne sais pas si ça va être possible mais j’adorerai ça. Le vernissage que j’avais en tête aurai beaucoup de portraits et de chevaux. J’aimerai un espèce de show d’introspection, quelque chose de plus sobre que la dernière fois. Quelque chose de plus modeste, plus recherché, plus intimiste. Plus de

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Interview

dessins, plus de noir et blanc. J’aimerai travailler mon « intérieur ».

Même maintenant, de parler de peinture sans écouter de musique, je sens qu’il manque quelque chose!

As-tu un conseil à partager avec un artiste débutant ?

La musique influence-t-elle ce que tu peints?

Peints! Travaille! Beaucoup! Arrete toi pas, niaise pas sur un même tableau trop longtemps. La quantité c’est important, la quantité d’expérience. Montre toi, ne sois pas gené, ne te compare pas, explore, éssaye d’être différent. Inspire toi de ce qui t’inspire vraiment, dans le monde, dans l’imagerie, dans l’histoire etc.

Oui tout à fait! Si j’ai un portrait à faire alors il faut que ce soit calme, pas trop rock’n’roll pour commencer le sketch, une fois que le sketch est fait et que les formes sont bien placées, là la musique monte, le beat monte. Mais quand je dois me concentrer la musique doit être calme. En revanche si je dois prposer un tableau à une compétition, ou si je dois sortir de « l’ordinaire » alors là le volume monte et la musique n’est plus du tout relaxante! Faut que ma ligne d’horizon se casse et que je me lance sans parachute alors à ce moemnt là la musique change de beat forcément. Enfait chaque sujet, chaque tableau à sa trame musicale. C’est vraiment important pour moi.

Comment on passe du dessin à la peinture selon toi? Il faut dessiner avec son pinceau. J’ai longtemps fais du sketch sur papier carbonné, transféré le dessin sur la toile... C’est une bonne technique pour commencer, mais il faut aussi apprendre a sketcher, savoir dessiner avec un pinceau et seulement une couleur et tirer ses lignes. Ou prendre une craie et faire ses dessins avec assurance et directement sur la toile, c’est l’étape pour passer du dessin à la peinture. Il faut ammener le dessin à la peinture, sur la toile. Et le faire directement dessus, et se faire confiance. C’est d’ailleur ça le moins évident les premières fois. Mais au fur et à mesure on prend en confiance. Il faut juste casser le moule. Ton dernier coup de coeur artistique? Tout art confondu C’est dur à dire, il y en a tellement que je ne sais pas lequel choisir! On va y aller avec la musique! Je suis tombée en amour avec plusieurs groupes musicaux, notamment Florence and the machine, ça m’a vraiment marqué dans les cinq dernières années. J’adore la musique qui éssai des trucs. J’adore The Nationals, les musiques un peu atypiques, avec des paroles intéressantes, de l’ouverture d’esprit... J’écoute énormement de musique. C’est mon compagnon de vie. J’écoute beaucoup de musique en peignant, d’ailleur j’ai bien de la difficulté à travailler sans!

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Gervaise - 12 x 24 - Dig.12280


Le printemps - 18 x 36 - Dig.20267


Sans titre - 6 x 24 - Dig.23734

DĂŠsirable - 10 x 20 - Dig.20828


Une brise une danse - 18 x 36 - Dig.21367


Warrior - 16 x 12 - Dig.22119


Le guerrier - 30 x 20 - Dig.22964


Desperado - 20 x 20 - Dig.23574


Mission - 12 x 9 - Dig.23853


Heaven - 36 x 48 - Dig.24040


Ame soeur - 10 x 12 - Dig.23980


Patrick Roy - 36 x 48 - Dig.25222


Into the other world - 24 x 36 - Dig.25238


One lifetime is long enough - 18 x 36 - Dig.25430


From here you can almost see the sea - 18 x 36 - Dig.25431


Chick whisperer - 18 x 36 - Dig.24687


Grace - 36 x 24 - Dig.25426


cartes de souhaits disponibles


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www.balcondart.com

Collage artistique non disponible à la vente

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Photo : Yves Sauvageau & Steve Pearson • Publié par / Published by : Le Balcon d’art (Issuu) Design & Interviews : Cécile Bonnot ( www.bonnot-graphics.com )


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