N°1
Juin 2016
serge brunoni
N°1
Biographie
Serge Brunoni est un artiste-peintre québecois d’origine française né à Ligny-en-Barrois le 3 septembre 1938. Passionné de dessin depuis sa plus tendre enfance, Brunoni occupera des postes de toute sorte tant comme militaire qu’au sein de la La Société de travaux et d’études topographiques (S.A.T.E.T.), constructeur d’un chemin de fer en Afrique. Il passera trois années à vivre dans la jungle, heureux de satisfaire ses envies d’aventure. De retour en France, la petitesse du pays l’étouffe et il décide d’émigrer au Québec. Serge Brunoni arrive le 8 août 1963 et s’installe à Trois-Rivières qui demeure son foyer plus de cinquante ans plus tard. En 1969, c’est la découverte de sa vocation d’artiste. À compter de 1972, il devient peintre à temps complet. Au cours des plus de quarante années qui suivront, Serge Brunoni établi une solide réputation grâce à un don exceptionnel à rendre les paysages du Québec. Ses scènes de chasse, de pêche, de trappe et autres tranches de vie dans les bois font école. Ses paysages urbains, montrant souvent les gens occupés à des activités typiques tels qu’en promenade ou jouant au hockey de rue mettent le spectateur au premier plan d’un monde tout québecois. Ses marines et ses natures mortes sont toutes aussi évocatrices d’un talent sans bornes. Serge Brunoni est un peintre à l’acrylique complet.
Serge Brunoni is a Quebec painter of French birth born in Ligny-en Barrois on September 3rd 1938. Born with a passion for drawing, Brunoni went through a variety of occupations including the French military. Upon his release from the Army, he was hired by the Société de travaux et d’études topographiques (S.A.T.E.T.), who were building railroads in Africa. He would spend the next three years living in the jungle happy to live the adventure of a life time. Back in France, the smallness of the country made Brunoni long for wide open spaces. He thus decides to immigrate to Canada on August 8th 1963. He settled in Trois-Rivières, Quebec which remains his home over fifty years later. In 1969, his wife buys him a box of oil paints and brushes as a gift. It marks the discovery of a passion. By 1972, he is a full time artist. For the next forty years, Serge Brunoni establishes himself as a master in rendering the majesty of Quebec’s landscapes. His hunting, fishing and trapping scenes become standards others are judged by. His urban landscapes, often depicting people busy at their day to day lives – be it walking or playing street hockey – put the spectator on the first row, looking a, oh so quebecois, world. His seascapes and still lifes are just as representative of his boundless talent. Serge Brunoni is a complete and masterful acrylic painter.
Nul doute - 21.75 x 16 - Dig.20468
Acrylique sur papier / Acrylique on paper
Tout est sur la table - 17 x 22 - Dig.20470 Acrylique sur papier / Acrylique on paper
Sans titre - 19.75 x 14.75 - Dig.20466 Acrylique sur papier / Acrylique on paper
Va ton chemin - 30 x 40 - Dig.22845
Québec, rue du Trésor - 24 x 18 - Dig.20561 Acrylique sur papier / Acrylique on paper
Nature morte, 1981 - 9.5 x 12 - Dig.20464 Sanguine
Père, fille - 24 x 18 - Dig.20564 Dessin / Drawing
À Montréal - 30 x 40 - Dig.24649
Comme un roi - 30 x 30 - Dig.24064
Un refuge - 8 x 10 - Dig.25156
Acrylique sur papier / Acrylique on paper
QuĂŠbec, Dufferin Terrace - 30 x 40 - Dig.23878
ActivitĂŠ rue de la Montagne - 40 x 60 - Dig.25203 Acrylique sur papier / Acrylique on paper
Sans titre - 12 x 16 - Dig.22891
Acrylique sur papier / Acrylique on paper
MontrĂŠal Streeet - 8 x 10 - Dig.25158 Acrylique sur papier / Acrylique on paper
Promenade hivernale - 10 x 12 - Dig.23961
Un refuge - 8 x 10 - Dig.25156
Acrylique sur papier / Acrylique on paper
Futurs dĂŠlices - 24 x 30 - Dig.24467
Chaque jour - 10 x 12 - Dig.23974
Plénitude de l’action - 30 x 36 - Dig.24622
MajestĂŠ - 16 x 20 - Dig.21151
N°1
www.balcondart.com
Collage artistique non disponible à la vente
Toute utilisation commerciale de ce livre par dépeçage et/ou vente d’images encadrées ou non encadrées, ou utilisation de quelque parties que ce soit pour toute forme de reproduction, est strictement interdite. Any commercial use of this book by dismantling, or selling prints framed or unframed, or using any part for any form of reproduction is stricly prohibited.
Photo : Yves Sauvageau & Steve Pearson • Publié par / Published by : Le Balcon d’art (Issuu) Design & Interviews : Cécile Bonnot ( www.bonnot-graphics.com )
N°1
Interview
rencontre avec serge brunoni
Vous avez commencé la peinture relativement tard, en 1969. Avant cela vous avez été constructeur de train, militaire au sein de la société des travaux et d’études topographiques ( S.A.T.E.T. ), vous avez vécu 3 ans dans la jungle... C’est très atypique. Quel a été votre déclic par rapport à la peinture ? Simplement j’ai dessiné toute ma jeunesse, c’était mon passe-temps favoris, à l’époque, à partir de 10/12 ans on avait rien, forcement c’était l’après guerre. Et moi heureusement j’avais le dessin pour passer le temps surtout le soir ou l’hiver à la maison. Je dessinais parce que j’avais reçu ça, le dessin on le reçoit en don, comme d’autres la musique etc. Donc j’ai dessiné toute ma jeunesse et j’ai commencé a travailler à l’usine à 14 ans, à ce moment là je me sentais grand, en commencant à travailler. Alors j’ai un peu abandonné le dessin qui était un passe temps de ma prime jeunesse. J’ai donc mit cela un peu de coté, bien que je continuais de griffoner de temps en temps. Quand je me suis marié, lorsque jai immigré au canada; j’ai expliqué tout cela à ma femme et c’est elle qui a eu l’idée à noël 1969 de m’offrir un cadeau. Il était emballé et elle me dit: éssaye de deviner ce quil
y a dedans, c’est une boite en bois, éssaye de deviner ce quil y a à l’interieur. Tu peux brosser ça, rien ne se brise à l’interieur. Finalement j’ai fais 3 tentatives sans succès. Je finis par ouvrir cette petite malette en bois à l’interieur de laquelle il y avait des pinceaux et des tubes de peinture. Elle m’a dit « Tu sais dessiner, tu t’acheteras une toile, tu feras un dessin et tu mettras de la couleur la dessus à la peinture ». Je me suis dis que c’était original comme cadeau. Et effectivement quelques temps après j’ai acheté une toile, j’ai fais un dessin, j’ai sorti pinceaux et peinture. Et bien entendu une heure après cetait un barbou terrible, je me suis dis c’était vraiment complqiué. Je n’ai jamais touché à la peinture ni suivi aucune formation, alors forcement le résultat a été ce qu’il devait être. Vraiment négatif. Alors j’ai remis les pinceaux et les tubes de peintures dans la petite malette en bois, j’ai mis ça au fond d’un garde robe et ça a dormi la pendant un an. Je n’y pensais même plus. Dans ma tête c’était terminé je me disais que je ne toucherai plus à ça. Et après un an, on invite ma belle mère a souper. Et pendant le souper elle me dit « J’ai appris que Suzette, ( ma femme ), vous a offert l’an passé a noël une petite malette en bois avec des pinceaux et des tubes de peinture. Et elle me dit « me feriez-vous un petit tableau ? » J’ai bien-sûr accepter pour faire plaisir à ma belle mère. Alors j’ai ressorti tout ça quelques jours après, j’ai acheté une toile, fais un dessin et là, j’ai reussi ! Enfin en comparaison entre le premier et le deuxième il y avait un changement terrible. Et pourquoi j’ai mieux reussi la deuxième fois plutôt que la première ? Parce que j’avais la motivation. Tout est une question de motivation. Dans toutes choses. Je voulais absolument faire plaisir à ma belle mère, il fallait que j’ai un résultat quand même positif. Et après cela, ça a été des tantes, des oncles, la famille, qui m’en ont demandé des peintures et voila après
N°1
ça j’ai commencé à en faire quelques unes de temps en temps et à en vendre quelques-unes par ci, par là. Tout en faisant le métier que je faisais à l’époque qui était la cuisine. De fil en aiguille, je me suis fatigué et j’ai finis par dire à ma femme : « regarde, à vendre quelques tableaux je gagne parfois plus que quand je travaille en cuisine ». Alors je lui dis que j’aimerai ça éssayer de vivre de mes peintures. Elle m’a encouragé. Alors grâce à l’appuis de ma femme on a réussi à passer la première année, à joindre les deux bouts. En tirant un peu de chaque cotés bien-sûr. Et puis d’années en années ça s’est tranquillement améliorer et maintenant ça fait 40 ans que je gagne ma vie avec la peinture. D’un point de vue technique, comment peignez vous ? Quel est votre procédé ? C’est tout simple. J’ai appris l’ABC de la peinture parce qu’en fait ce n’est pas si compliqué que ça, il faut apprendre les bases, la perspective, l’harmonie des couleurs etc. Tout cela s’apprend. Le reste c’est notre affaire; chaque artiste va s’exprimer avec des sujets différents, avec son ressenti. C’est relativement simple finalement. Et j’aime maintenant travailler comme on fait un puzzle. Avant je commencais toujours d’une façon très classique, du plus loin au plus près, on peint de haut en bas finalement. Et cela me fatiguais parce que je n’ai pas un caractère comme ça. Alors je me suis dis qu’il fallait que je travaille autrement pour avoir tout le temps du plaisir à peindre. Alors je commence maintenant par faire un croquis très rapide, puis je peints une partie à droite, une partie à gauche. Comme un puzzzle. Et a un moment donné tout se place tranquillement et voilà, le tableau est fait. Jai la chance de découvrir ce que je fais en le faisant. Et pour moi c’est ça ma grande motivation. Savez-vous à l’avance à quoi va ressembler votre toile une fois finit ? À peu près, pas plus que Ça. Et je ne veux pas en savoir plus. Comme le choix des couleurs aussi, tout dépend de
Interview
comment je me trouve cette journée là, il ne faut surtout pas qu’un tableau ressemble à un autre. Chaque tableau a sa personnalité, et doit être differents des autres, toujours de facon à se transfomer. Pour que ceux qui connaissent et suivent mon travail aient toujours quelque chose de nouveau à decouvrir. Il faut faire vivre la peinture, la faire évoluer, d’ailleurs la meilleure façon c’est simplement de se laisser aller, se laisser guider par l’instinct du moment. Chaque jour décide de ce qu’il va se passer. Et jaime découvrir au fur et à mesure. Pour moi c’est sublime, parfait. C’est ma façon de travailler. Comment faites-vous ressortir la matière sur tes toiles ? Je peints avec de la peinture presque pure, je peints à l’acrylique donc je me sers d’eau et non pas de médium à part, j’ai éssayé tout cela et je trouve ça un peu collant. Et je peints debout car je suis un escrimeur à la base. Ce n’est pas le même geste, quand on est debout on peint avec le corps, c’est le corps en entier qui s’exprime. Si on peint assis c’est le poignet seulement. Donc on n’obtient pas un résultat aussi spontanné quand on travaille assis. Sauf que ça fait maintenant 43 ans que je peints debout alors forcement ça se ressent, j’ai mal aux jambes maintenant ! Vous avez bâti votre réputation sur votre don exceptionnel à rendre les paysages du Québec. Que ce soit des scènes de chasse, de pêche, de trappe, et autre tranches de vie - qu’elles soient rurales ou urbaines - toutes vos oeuvres représentent des scènes extérieures. Sont-elles influencées par votre passé d’aventurier ? Bien évidemment. La peinture c’est raconter, raconter une partie de sa vie. Et comment y arriver avec des formes et des couleurs, c’est ici qu’est le grand défi. Alors quand je peints des scènes extérieures, ça veut dire que j’éssaye de dire que je connais la nature, que je l’ai vecue intimmement quand j’étais en Afrique puisque pendant un an et demi on a été coupé de tout.
650 avenue Notre-Dame, St-Lambert, QC. J4P 2L1 450 466 8920 info@balcondart.com