PIONNIERS at the Manuel Rivera-Ortiz Foundation

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* ON N’EST PAS LÀ POUR SE FAIRE ENGUEULER BORIS VIAN * TIME ATLAS NIINA VATANEN * MAPUCHES. KUIFI AUKIÑ ÑI TREPETUN PABLO E. PIOVANO * GUERRE DE PACIFICATION EN AMAZONIE YVES BILLON * LUK KHRUENG GENERATION ALINE DESCHAMPS * MIRAGE. DISUSED PUBLIC PROPERTY YAO JUI-CHUNG, SANDY HSIU-CHIH LO, LOST SOCIETY DOCUMENT * ILS NE SAVAIENT PAS QUE C’ÉTAIT IMPOSSIBLE ALORS ILS L’ONT FAIT ANDRÉA MANTOVANI * GIVING BIRTH IN EXILE SYLVIE LÉGET * SURVIVING HUMANITY ALBERTO GIULIANI * EXILS ÉGÉENS MATHIAS BENGUIGUI, AGATHE KALFAS * MADAGASCAR IN THE FRAME ERNEST RANDRIARIMALALA, SARAYA CORTAVILLE

LES PIONNIER S COMMISSARIAT GÉNÉR AL NICOLAS HAVETTE

GRANDS PARTENAIRES , TAIWAN CHROMALUXE. MINISTRY OF CULTURE OF THE REPUBLIC OF CHINA PARTENAIRES EXPOSITION E. FUJIFILM. WATERAID. CENTRE CULTUREL DE TAÏWAN À PARIS. UNIVERSAL MUSIC FRANC . HOSPICE GÉNÉRAL. KEHRER VERLAG. PHOTOLUX. ATELIER SHL. LECTURES ÉLECTRIQUES

© Cohérie Boris Vian

18 RUE DE LA CALADE, ARLES MROFOUNDATION.ORG


A l’heure où j’écris ces lignes, nous vivons un moment extraordinaire, un temps d’incertitude collective dont nous prions tous la fin et dont nous espérons tous une éclaircie et une meilleure compréhension ! Le parcours aura été long et difficile. Cette année nous a frappé particulièrement fort. Dans le cadre des directives sanitaires de nos états, nous voulons ouvrir nos portes, nos expositions, nos bras ! Cet été nous ouvrirons pour nous, pour vous, pour les artistes. Nous ouvrirons pour les personnes figurant sur les photos sur nos murs. Ici, vous découvrirez des histoires humaines de vie et de survie collective car, sans elles, la vie n’aurait aucun sens. Nous avons tous besoin d’un peu d’espoir.

These are indeed extraordinary times! Times of our collective uncertainty that we hope and pray most for clarity and closure — for understanding! It’s been a long hard journey. This year has hit all of us, especially hard. Even so, within the framework of the health directives of our nations, we wish to open our doors, our exhibitions, our arms! We open; we open for us, we open for you, we open for those artists. We open for the people in the pictures on our walls. Here you’ll find out collective human stories of survival because, without them, life would be meaningless. And right now, we all need a little bit of hope. April 17th 2020

Manuel RIVERA-ORTIZ

président & fondateur / president & founder

« Les Pionniers », ce titre à peine prononcé évoque de manière un peu provocante des notions qui semblent d’un autre temps : frontières, colons, occupants, explorateurs, quelque chose de l’ordre de la conquête… Mais cet été à la Fondation Manuel Rivera-Ortiz, nous vous invitons à faire un pas de côté, à changer de point de vue. Nous vous invitons à vous poser la question avec nous : s’il n’y a plus de Terra Incognita ni de « grands explorateurs » … qui sont les réels Pionniers aujourd’hui ? Les êtres humains ont parcellisé, surveillé, exploité les espaces terrestres, aériens, maritimes. Exit les Terra Incognita, les cartes sont pleines… il est temps de les rebattre ! Les 11 expositions que nous vous présentons invitent à questionner nos limites tant physiques que mentales ou spirituelles. Nous voulons donner la voix à des hommes et des femmes assez lucides pour penser en dehors des limites que nos sociétés ont globalement été établies sur des considérations anthropocentriques, anthropométriques, mécaniques, puis numériques. Au sein de nos 600 mètres carrés d’espace d’exposition au cœur de la capitale de la Photographie, nous voulons faire entrer en résonance des photographes, vidéastes, designers sonores, des activistes, des individus, des citoyens qui s’engagent pour améliorer nos vies et notre rapport à notre environnement par l’augmentation de notre savoir et l’élargissement de nos univers individuels. Il y a dans le fait de réutiliser le mot pionnier une volonté de mettre en avant une soif de connaissance, plutôt qu’une envie de se rassurer et de reconnaitre le monde tel qu’on le connait. Dans les expositions à la Fondation MRO, les humains devant ou derrière les caméras, en conscience ou non, sont des pionniers et ouvrent des voies, des idées et, nous le souhaitons !, vous donneront envie de trouver les vôtres. Être pionnier n’est-ce pas tenter de se comprendre et d’affirmer sa singularité vis-à-vis d’un groupe, d’un espace, afin de lui en offrir son propre reflet ? Comprendre sa différence pour en faire don et construire un ensemble de singularités conscientes les unes des autres ? « Ce qui m’intéresse ce n’est pas le bonheur de tous les hommes, c’est celui de chacun. » – Boris Vian

"Les Pionniers," this barely spoken title evokes in a somewhat provocative way notions that seem from another time: borders, settlers, occupiers, explorers, something like conquest. But this summer at the Manuel Rivera-Ortiz Foundation, we invite you to take a step aside, to change your point of view. We invite you to ask yourself the question: "If there are no more Terra Incognita or great explorers?" Who are the real Pioneers today? Human beings have fragmented, monitored, and exploited land, air, and sea spaces. Exit the Terra Incognita, the cards are full. It’s time to reshuffle them! The 11 exhibitions that we are presenting invite you to question our physical, mental, and spiritual limits. We want to give voice to men and women who think outside the boundaries of their own limits. Outside of society’s glaringly established norms regarding humanity as the central or most important figure of existence. Or as it relates to the scientific study of human proportionally, mechanically and spiritually. And we do this for you today in this exhibition using digital, print, projection, and musical components. Within our 600 square meters of exhibition space in the heart of the capital of Photography, we want to bring in the resonance of photographers, videographers, sound designers, activists, individuals, citizens who are committed to improving our lives and our relationship to our environment by increasing our knowledge and expanding our individual universes. There is in the fact of re-using the word pioneer a desire to put forward a thirst for knowledge, rather than a desire to reassure oneself and to recognize the world as we know it. In the exhibitions at the MRO Foundation, humans in front of or behind the cameras, consciously or not, are pioneers and open up paths, ideas and, we wish! Will make you want to find yours. Isn’t being a pioneer trying to understand yourself and assert your uniqueness concerning a group, space, to offer it its own reflection? Understand its difference to donate it and build a set of singularities that are conscious of each other? "I’m not interested in the happiness of all men, but only in the happiness of each".

Nicolas HAVETTE

directeur artistique / artistic director


MAPUCHES. KUIFI AUKIÑ ÑI TREPETUN. Queule, province of Cautin, IX Region of Araucania, Chile. Sonia Millahual, authority of the Francisca Tregan community, 2019. © Pablo Ernesto PIOVANO


ON N’EST PAS LÀ POUR SE FAIRE ENGUEULER commissaires / curators

BORIS VIAN

Marc Benaïche, Nicole Bertolt, Nicolas Havette

partenaires / partners

Cohérie Boris Vian, Universal Music France, ChromaLuxe

www.borisvian.org

détail : ON N’EST PAS LÀ POUR SE FAIRE ENGUEULER. Boris Vian apprenant à jouer de la trompette à son fils Patrick, 1946. courtesy Cohérie Boris Vian

« Vian, c’est l’arrachement douloureux à l’enfance. Tous ses héros (Colin de L’Écume des jours, 1947, Angel de L’Automne à Pékin, 1947, et l’autre Angel, celui de L’Arrache-cœur, 1953, comme Wolf de L’Herbe rouge, 1950) manquent leur passage à l’âge adulte ; ils meurent ou disparaissent de ne pouvoir se soumettre à ses contraintes, à ses normes (celles du travail, de l’argent, de l’amour, du mariage, de la paternité). Inconscient, Vian, irresponsable ? Non. Lucide au contraire. » Cette lucidité et sa critique acide nous les retrouvons dans chacune des chansons écrites par Boris Vian. Tout au long de sa courte vie (39 ans), la musique a posé son empreinte sur tous les champs de sa création et a imprégné une bonne partie de sa production littéraire. Auteur-compositeur, trompettiste, fin jazzologue dans les revues musicales les plus en vogue de l’époque, directeur artistique chez Philips puis Barclay, Boris Vian a signé plus de 500 chansons dont beaucoup furent interprétées par des artistes majeurs de l’époque et sont régulièrement reprises. Cette exposition rend hommage à la passion de Boris Vian pour la musique et la chanson et son héritage. Musiques, photos, documents et archives personnels à l’appui, l’exposition reconstitue l’atmosphère singulière et pataphysicienne de l’œuvre de Vian.

"Vian, it’s the painful wrench of childhood. All his heroes (Colin from L’Écume des jours, 1947, Angel from L’Automne à Pékin, 1947, the other Angel, from L’Arrache-coeur, 1953, as well as Wolf from L’Herbe rouge, 1950) miss their passage to adulthood; they die or disappear because they cannot submit to its constraints, to its standards (those of work, money, love, marriage, fatherhood). Unconscious, Vian, irresponsible? No, not irresponsible. Lucid, on the contrary." This lucidity and acidic criticism we find in each of the songs written by Boris Vian. Throughout his short life (of 39 years), music has left its mark on all the fields of his creation and has permeated a good part of his literary production. Author-composer, trumpet player, fine jazzologist in the most fashionable music magazines of the time, artistic director at Philips and then Barclay, Boris Vian wrote more than 500 songs, many of which were performed by major artists of the time and are regularly covered. This exhibition pays tribute to Boris Vian’s passion for music and song and his legacy. Supported by music, photos, documents and personal archives, the exhibition recreates the singular and pataphysician atmosphere of Vian’s work.


TIMES ATLAS commissaires / curators

Klaus KEHRER, Nicolas HAVETTE

partenaire / partner

Kehrer Verlag, ChromaLuxe

NIINA VATANEN née en 1977 à Kuopio, Fi www.niinavatanen.com

détail : TIME ATLAS. 2020 © Niina VATANEN

Time Atlas est une exploration ludique et poétique du temps et de l’histoire visuelle. Des images provenant de diverses sources, des archives personnelles intimes à l’imagerie Internet, en passant par les encyclopédies anciennes, les journaux, les guides et les manuels, y sont rassemblées. Suivant une logique idiosyncrasique visuelle et intuitive, Niina Vatanen combine tous les matériaux différents en créant des liens nouveaux et surprenants. S’inspirant d’encyclopédies, Vatanen organise les images de manière libre avec des catégories thématiques. Elle se concentre sur les questions concernant le temps et notre perception de celui-ci, et explore comment la mémoire visuelle, l’expérience personnelle et l’histoire s’entremêlent. Time Atlas est une tentative insensée de contrôler le flot toujours croissant d’images et de le rassembler de manière significative. L’œuvre met en relation la perception et l’intuition, les rencontres matérielles et immatérielles, la fiction et les faits, la vie et la mort. Publié en novembre 2019, Time Atlas est un ouvrage de référence. Le livre contient près de 300 pages. Son riche travail artistique est constitué d’un total de 274 tirages en noir et blanc et en couleur.

Time Atlas is a playful and poetic exploration of time and visual history. It weaves together images from a variety of sources, from intimate personal archives to Internet imagery, old encyclopedias, newspapers, guidebooks, and manuals. Following an idiosyncratic visual and intuitive logic, Niina Vatanen combines all the different materials creating new and surprising connections. Inspired by encyclopedias, Vatanen organizes pictures loosely with thematic categories. She is focusing especially on questions concerning time and our perception of it and exploring how visual memory, personal experience, and history intertwine. Time Atlas is also an absurd attempt to control the ever-growing flood of images and bring it together in a meaningful way. In the work perception meets intuition, material encounters immaterial, fiction confronts fact, and life faces death. Time Atlas was first published as a book in November 2019. The book contains almost 300 pages. Its vibrant artwork consists of a total of 274 black and white and colour prints.


MAPUCHES. KUIFI AUKIÑ ÑI TREPETUN

–THE AWAKENING OF ANCIENT VOICES–

PABLO ERNESTO PIOVANO

commissaire / curator Nicolas HAVETTE

Ce travail a pu être réalisé grâce au prix du public de la bourse GEO GREENPEACE né en 1981 à Buenos Aires, Ar www.pablopiovano.com

détail : MAPUCHES. KUIFI AUKIÑ ÑI TREPETUN. Anniversary of the murder of the young Mapuche Camilo Catrillanca, 2019. © Pablo ERNESTO PIOVANO

La Couronne d’Espagne trouva un obstacle insoupçonné dans sa colonisation de l’Amérique : le peuple Mapuche. Contrairement aux Incas, qui avaient un pouvoir centralisé, les communautés Mapuche étaient autonomes. Dans ce qui est aujourd’hui l’Argentine et le Chili, ils ont résisté et combattu pendant près de trois siècles. L’aptitude guerrière des Mapuches était telle qu’elle a obligé la Couronne espagnole à signer des accords et à reconnaître leurs territoires. Quelques décennies après la création des États chilien et argentin, des campagnes militaires ont été déclenchées entre 1860 et 1885, considérées par le peuple mapuche comme la deuxième invasion et nommées à tort « Pacification de l’Araucanie » et « Conquête du désert ». Avec chacune leur spécificité, toutes deux ont déclenché le génocide ethnique le plus sanglant de la région. L’histoire officielle argentine et chilienne a tenté de cacher ce qui, en partie, s’est répété pendant les dernières dictatures militaires : la tentative de reprise des territoires, entamée dans les années 60, a été écrasée par la violence et la mort. Or, ces dernières années, différentes communautés ont entamé des processus de récupération de leur territoire et aussi leurs coutumes, spiritualité, langue et histoire que les armées victorieuses avaient supprimés. À présent les Mapuches sont à l’origine d’un soulèvement sans précédent. Leurs communautés, en partageant la revendication de leur identité culturelle, ont commencé à s’opposer à des projets d’extraction forestiers, miniers, électriques, pétroliers... Le réveil des anciennes voix.

The Spanish Crown found an unimagined pitfall in its colonizing plan of America: the Mapuche people. Unlike the Incas, who centralized power, the Mapuche people were autonomous. In what is now Argentina and Chile, they resisted and battled for almost three centuries. Such was the warrior aptitude of the Mapuche that it forced the Spanish Crown to sign agreements and recognize their territories. Military campaigns were unleashed between 1860 and 1885, a few decades after the creation of the Chilean and Argentine states. The Mapuche considered these a second invasion and it was misnamed as "Pacification of the Araucania" and "Conquest of the Desert." Each with its own peculiarity, both representing the bloodiest ethnic genocide in the region. The official history of Argentina and Chile tried for years to hide what, in part, was repeated during the last military dictatorships. In essence, territorial recovery processes that had begun in the 1960s were crushed with violence and death. However, in the last twenty years, different communities began new recovery processes not limited to the territory but including customs, spirituality, language, and history — all taken away by the victorious armies. Currently, the Mapuche, one of the most numerous native peoples in the world, is central to an unprecedented uprising. Their communities, while sharing the vindication of their cultural identity, started to oppose extraction projects of different kinds like forestry, mining, hydroelectric, oil companies. The ancient voices awaken.


PARAKANAS

–GUERRE DE PACIFICATION EN AMAZONIE–

YVES BILLON né en 1946 à Paris, Fr www.zaradoc.com

détail : PARAKANAS. Arrêts sur images du film documentaire «Guerre de Pacification en Amazonie » © Yves BILLON, courtesy of Zarafilms

Ce document est le dernier chapitre de l’histoire des tribus indiennes du Brésil prises au piège de la civilisation moderne. Les indiens Parakanas subissent le premier contact qui commence le processus de leur pacification. Ils sont attirés par des cadeaux disposés dans la forêt, puis ils sont fixés autour des camps d’attraction. Ils seront ensuite parqués dans les réserves indigènes, avant d’être complètement assimilés par notre civilisation conquérante. Les pacifications sont toutes engagées pour des raisons stratégiques ou économiques. Les civilisations indiennes de l’Amazonie brésilienne sont agonisantes ou définitivement mortes. Que pourraient-elles aujourd’hui nous faire découvrir d’autre que notre propre cruauté, notre ignorance et notre prétention ?

This documentation is the last chapter in the history of the Indian tribes of Brazil caught in the crosshairs of modern civilization. The Parakana Indians underwent a first contact that began the process of their pacification. They are wooed by gifts laid out for them in the forest, to only then become enslaved inside indigenous camps. They then find themselves stuck in these reservations until entirely assimilating to the ways of their conquers. The strategy was undertaken for strategic and economic reasons. The Indian civilizations of the Brazilian Amazon are now either disappearing or have, in fact, already vanished! Nothing is left to learn from the Parakana anymore other than our own cruelty, ignorance, and pretension?


LUK KHRUENG GENERATION ALINE DESCHAMPS partenaires / partners

Atelier SHL, ChromaLuxe

née en 1991 à Paris, Fr www.alinedeschamps.com

détail : LUK KHRUENG GENERATION. Pukky, 2020. © Aline DESCHAMPS

Luk Khrueng Generation est une recherche en cours sur les métisses thaïlandais. En Thaï, luk khrueng signifie littéralement demi-enfant. Ce terme est couramment utilisé pour désigner une personne dont l’un des parents est d’origine thaïe et l’autre étrangère. De par la construction de ce mot, et les connotations qui lui sont attachées, les luk khruengs sont souvent perçus comme "autre" à la société thaïe. Historiquement, ces métisses ont été longtemps marginalisés et considérés comme les enfants de la prostitution, notamment durant la guerre froide et avec l’arrivée des G.I. sur les côtes thaïlandaises. Au cours des dernières décennies, la situation s’est inversée et ces demi-enfants sont devenus un phénomène social adulés par les médias et dans le show-business. Le phénomène luk khrueng s’est transformé en un véritable miroir de la société thaïlandaise : révélant ses fantasmes, ses frustrations et son nationalisme. La vidéo et la série photographique interrogent des luk khruengs de divers horizons sur leur construction sociale. Comment une personne façonne-t-elle son identité à la croisée de différentes cultures ? Et quels sont les enjeux spécifiques au contexte thaïlandais ? Luk Khrueng Generation explore de manière intimiste le processus de création identitaire ; et se révèle être une fenêtre de lecture des différentes dynamiques sociales en Thaïlande. La façon dont les luk khruengs sont perçus, ou se perçoivent eux-mêmes, n’est que le résultat de processus structurels tels que la stratification sociale, la discrimination et la standardisation des critères de beauté. Aline Deschamps retranscrit visuellement les témoignages partagés avec elle. Il en ressort des sujets dépeints de manière solitaire, désorientée ou contemplative. Une réflexion intime traduite dans un monde imaginaire, subconscient, et immersif grâce à l’utilisation de la Réalité Augmentée - comme un jeu avec la technologie pour explorer de nouvelles façons de témoigner.

Luk Khrueng Generation is an on-going research project about mixed-Thai people. In Thai, Luk Khrueng literally means half-child, it is commonly used to refer to a person who has one Thai parent and one foreign parent. The construction of this word and the connotations attached to it induce the representation of Luk Khruengs as "the others." Historically, Luk Khruengs were marginalized in Thai society. They were mainly considered children of prostitution, especially during the Cold War, when American G.I.s arrived on the coasts of Thailand. But in the last decades, these half-children have become a unique social phenomenon — adored by the media, and omnipresent in showbiz. The luk khrueng phenomenon became a quintessential mirror of Thai society: revealing its fantasies, frustrations, and nationalism. The video and the photo series question luk khruengs from diverse backgrounds about their social construction. How do they shape identity navigating between cultures? And what are the stakes specific to Thai culture? Luk Khrueng Generation explores the process of the creation of one’s identity intimately. Still, it also reveals to be a window to read different social dynamics in Thailand. How the Luk Khruengs are perceived or perceive themselves is the result of structural processes. These include social stratification, discrimination, and beauty standardization. If the subjects seem lonely, contemplative, or aloof, it is only the photographer’s visual re-transcription of shared testimonials. This intimate dimension is translated into a more imaginary, subconscious, and immersive form through the use of Augmented Reality. A sort of play with technology to embrace new ways of storytelling.


MIRAGE. DISUSED PUBLIC PROPERTY. commissaire / curator

YAO JUI-CHUNG, SANDY LO + LOST SOCIETY DOCUMENT

Nicolas HAVETTE

partenaires / partners

Centre Culturel de Taïwan à Paris, né en 1969 à Taipei, née en 1968 à Hsin-Chu, Tw Ministry of Culture of the Republic of China, Taiwan www.visibleproject.org

détail : MIRAGE. Qingcun Cadre Training Center of Ministry of Defense, Taipei City, 2011 © Yao JUI-CHUNG

Le Pouvoir de l’Action : Yao Jui-Chung et le sondage sur les infrastructures publiques inactives à Taïwan Au début du nouveau semestre de février 2010, Yao Jui-Chung, dirigeant les premières classes des départements des beaux-arts de l’université nationale de Taipei, interrogeait les étudiants sur leurs attentes : souhaiteraient-ils utiliser le cours pour faire une enquête sur les « mosquito halls » ? La cinquantaine d’étudiants des deux universités s’engageaient à réaliser cette enquête à l’échelle de Taïwan : « Lost Society Document ». Une année de recherche a été assurée à travers l’île. Les étudiants ont identifié cent quarante-sept endroits où se trouvent des « salles des moustiques », compilant un livre de 600 pages intitulé Mirage–Sample Survey of Disused Public Facilities in Taiwan. Le livre décrit une situation absurde dans la société taïwanaise, illustrant le fait qu'"une politique malavisée est pire que la corruption". Cette initiative artistique a eu lieu dans le cadre du projet de mouvement biennal de Taipei 2010, attirant l’attention du gouvernement et suscitant un appel du vice-président et une visite du premier ministre du Yuan exécutif. Est-ce sa dimensio sociale qui importe dans ce projet artistique ? Il explore aussi le pouvoir de l’engagement. Quelle est la différence entre un « mosquito hall » et une « infrastructure inutilisée » ? Yao Jui-Chung a voulu comprendre l’histoire des « mosquito halls » par sa propre enquête. Avec l’effort conjoint de ces cinquante étudiants Ce que fait Yao, « créateur de routes » n’est « pas seulement une satire, pas seulement un témoignage »... La deuxième partie de l’action Mirage « Enquête de Mosquito halls » a déjà commencé.

The Power of Action: Yao Jui-Chung and the Sample Survey of Idle Public Facilities in Taiwan When the new semester began in February 2010, Yao Jui-Chung, presiding over the first classes of the Fine Arts departments at Taipei National University, asked students about their expectations. Would they like to use the course to do a “mosquito hall” investigation? The fifty-some students at the two universities decided to make a Taiwan-wide “mosquito hall” survey as the assignment for this semester known as the Lost Society Document. A year of investigation ensured across the island. Students identified one hundred and forty-seven “mosquito hall” locations, compiling a 600-page book Mirage – Sample Survey of Disused Public Facilities in Taiwan, that outlines an absurd situation in Taiwanese society embodying the fact that “misguided policy is worse than corruption.” This artistic endeavor took place in the 2010 Taipei Biennial Movement Project, attracting much fanfare from the government and prompting a call from the Vice President and a visit from the Premier of the Executive Yuan. What is significant about this art project was its social participation? It also explored the power of engagement. What is the difference between a “mosquito hall” and Centre 駐法國 an “idle facility”? Yao Jui-Chung wanteddetoCulturel figure the 臺灣文化中心 Taiwanout à Paris story behind “mosquito halls” through his own inspection. Joined in the effort by fifty students. What Yao, “creator of Centre roads” creates is “not merely satire, not only a witness.“ 駐法國 Culturel 臺灣文化中心 Taiwan de Part II of the Mirage “Mosquito hall survey action” has à Paris already begun. Centre Culturel 駐法國 de Taiwan 臺灣文化中心 à Paris Centre


ILS NE SAVAIENT PAS QUE C’ÉTAIT IMPOSSIBLE ALORS ILS L’ONT FAIT ANDRÉA MANTOVANI commissaire / curator

Nicolas HAVETTE

partenaires / partners

ChromaLuxe, Les lectures électriques

née en 1985 à Poissy, France www.mantovaniandrea.com

détail : ILS NE SAVAIENT PAS QUE C’ÉTAIT IMPOSSIBLE ALORS ILS L’ONT FAIT. Smoke, 2018 © Andréa MANTOVANI

Dans la partie orientale de la Pologne, juste à la frontière avec la Biélorussie, se situe la forêt millénaire de Bialowieza. Les 142 000 hectares de végétation constituent la plus ancienne forêt naturelle de plaine d’Europe. Depuis 2016, elle est le théâtre de l’un des plus importants conflits environnementaux en Europe. Le Ministère de l’Environnement polonais y mène une campagne de déforestation. Durant plusieurs mois, la photographe Andrea Olga Mantovani a exploré ce territoire en cherchant à saisir les enjeux du conflit qui s’y déroule. Dans son approche, la photographe alterne des images de paysage célébrant la force et la beauté d’une nature immuable et des photographies plus allégoriques. Elles nous renvoient à la complexité de cette crise, à la relation entre les concepts de nature et culture et elle évoque de manière métaphorique, certains aspects de l’affrontement qui oppose un gouvernement traditionaliste aux valeurs défendues par les militants écologistes. Dans ce travail, elle a cherché à rendre compte de ses rencontres avec ces derniers, à porter par l’image, la voix des peuples de la forêt, celles des luttes et des imaginaires, révélant ce qu’elles ont de commun et d’actuel. Et depuis là, pouvoir saisir, autrement qu’en éternelles victimes, la guerre qui nous est faite.

In the eastern part of Poland, right on the border with Belarus, lies the thousand-year-old Bialowieza Forest. The 142,000 hectares of vegetation make up the oldest natural lowland forest in Europe. Since 2016 it has been the scene of one of the most critical environmental conflicts in Europe. It is there that the Polish Environment Ministry is carrying out a deforestation campaign. For several months, the photographer Andrea Olga Mantovani has been exploring this territory in an attempt to capture the supporters and the stakes of the conflict taking place there. In her approach, the photographer alternates between landscape images celebrating the strength and beauty of an unchanging nature and more allegorical photographs. These images reflect the complexity of this crisis. They also delve into the relationship between the concepts of nature and culture. Metaphorically, these images evoke the confrontation between a conservative government, and the values defended by environmental activists. In this work, Mantovani seeks to account for her encounters. She hopes to carry throughout the image, the voice of the people of the forest. The struggles and the imaginary, revealing what they similarly share, and what is real. From there, to be able to grasp, aside from eternal victims, the war that is being waged against us.


GIVING BIRTH IN EXILE SYLVIE LÉGET partenaire / partner

Hospice général (Genève), Atelier SHL

née en 1962 à Paris, Fr www.sylvieleget.com

détail : GIVING BIRTH IN EXILE. Birth, 2018 © Sylvie LÉGET

Giving birth in exile a été initié en 2016, en plein cœur de la crise migratoire européenne. Comment, d’abord, penser la migration sous un angle plus humain. Le prisme de la maternité est apparu comme une évidence. La maternité, parce qu’elle constitue un passage à l’instar de la migration. La maternité, parce que l’accouchement est un acte violent, tel celui qui pousse souvent de nombreuses femmes à prendre le chemin de l’exil. Un moyen de souligner que les causes de la migration sont aussi liées à la question du genre. La maternité, parce qu’elle peut, paradoxalement, rimer avec solitude. Et le poids de l’isolement et de la solitude est le point commun qui relie la plupart de ces femmes dans leur expérience migratoire. A travers un propos universel composé d’histoires individuelles, ce travail relève à quel point ces femmes sont de véritables combattantes. Cette image de résilience s’oppose à celle misérabiliste souvent véhiculée par les médias. Elle renvoie aussi à des situations et des luttes qui pourraient être celles de toute femme et de toute mère.

Giving birth in exile was initiated in 2016, in the turmoil of the European migration crisis. How, first, think of migration from a more human angle. The prism of motherhood was apparent. Then motherhood is a passage like migration. Motherhood, like childbirth, is a violent act, such as the one that often forces many women to go into exile. A way of emphasizing that the causes of migration are also linked to the question of gender. Motherhood, because it can, paradoxically, rhyme with loneliness. And the weight of isolation and loneliness is the common thread that links most of these women in their migratory experience. Through a universal narrative made of individual stories, this work highlights how these women are real warriors. This image of resilience contrasts with miserabilist images often conveyed by the media. It also refers to situations and struggles that could be those of any woman and any mother.


SURVIVING HUMANITY commissaires / curators

Enrico STEFANELLI, Nicolas HAVETTE

partenaire / partner

PHOTOLUX, ChromaLuxe

ALBERTO GIULIANI né en 1975 à Pesaro, It www.albertogiuliani.com

SURVIVING HUMANITY. NASA mission on Mars Hi-Seas IV, Mauna Loa Volcano Hawaii. Six astronauts in complete isolation simulating the life on Mars, 2016. © Alberto GIULIANI

SURVIVING HUMANITY explore l’avenir de l’humanité. Changement climatique, démographie, guerre nucléaire, migrations, pandémie. Selon les experts, nous devrons relever d’énormes défis dans les décennies à venir. Pour la première fois, nous faisons face à notre survie. Ce travail explore ce que la science fait dans le monde pour faire face à l’avenir. SURVIVING HUMANITY rencontre ces hommes et ces femmes inconnus qui gèrent notre destin et raconte les lieux où l’être humain organise sa résilience. Entre 2017 et 2019, SURVIVING HUMANITY a fait le tour du monde : Base scientifique du pôle Nord et Global Seed Vault (Arctic Svalbard), Centres de cryoconservation (États-Unis), instituts et universités de Robotique humanoïde (Japon), astronautes de la NASA simulant la vie sur la mission Hi-Seas IV sur Mars (Hawaï), élevages d’insectes comestibles (Pays-Bas), Biosphère pour la biodiversité des forêts (Royaume-Uni), clonage de chiens (Corée), recherche Human Genomic et Banque nationale de gènes de Chine (Chine), premier soleil artificiel (Allemagne), bunkers de luxe pour les communautés (États-Unis).

SURVIVING HUMANITY explores the future of humanity. Climate change, demography, nuclear war, migrations, pandemic. In the coming decades, following expert opinion, we will face enormous challenges. And for the first time in history, we will be dealing with our survival. This work explores what science is doing around the world to face the future. SURVIVING HUMANITY meets those unknown men and women handling with our destiny and narrates places where a human being is organizing his resilience. SURVIVING HUMANITY toured the world between 2017 and 2019. It has been seen in the North Pole scientific base and Global Seed Vault (Arctic Svalbard). It has been to the Cryopreservation centers (USA). Toured the institutes and universities working with humanoid robotics (Japan), NASA astronauts simulating life on Mars Hi-Seas IV NASA Mission (Hawaii), edible insect farming (Netherland), biosphere to preserve forest’s biodiversity (UK), dog cloning (Korea), Human Genomic research and China National GeneBank (China), the first Artificial Sun (Germany), luxury bunkers for civil communities (USA).


EXILS ÉGÉENS commissaire / curator Lionel CHARRIER

partenaire / partner Fujifilm France

MATHIAS BENGUIGUI AGATHE KALFAS

né en 1991 à Avignon, née en 1989 à Saint-Etienne, Fr www.mathiasbenguigui.com www.akwhispers.com

détail : EXILS ÉGÉENS. Untitled, 2016-2020 © Mathias BENGUIGUI

Lesbos. Deux populations, deux histoires de migrations. Au cours de l’année 2015, près de 500 000 réfugiés échouent sur les plages de Lesbos, île grecque située à seulement 12 km de la Turquie. Ces arrivées massives réveillent la mémoire collective des habitants, en particulier le souvenir de la « Grande Catastrophe » de 1922. La défaite de la Grèce, en guerre contre la jeune République turque de Mustafa Kemal, provoqua les épurations ethniques et expulsions de plus d’un million de grecs orthodoxes installés en Asie mineure depuis l’Antiquité, dont 45 000 arrivèrent à Lesbos dans le plus grand dénuement. Un siècle plus tard, leurs descendants sont les premiers à se mobiliser pour secourir ces nouveaux réfugiés, valant une nomination au prix Nobel de la paix. Cinq années ont passées, les exils d’hier et d’aujourd’hui s’observent mais le dialogue est rompu. Les accords entre l’Union européenne et la Turquie de 2016 imposent aux nouveaux arrivants de rester sur l’île en attendant le traitement de leurs demandes d’asile. Le camp de Moria, conçu à l’origine pour recevoir 3 000 personnes en compte 20 000, débordant sur les champs d’oliviers alentours. Mauvaise gestion et échec politique, au niveau local et international, semblent avoir eu raison de cette entraide, de ce lien qui unissait les deux populations. Exils Egéens est une étude de ce territoire à la croisée des mondes, lieu de passage immémorial. Elle fouille les traces, visibles et imperceptibles, laissées dans le paysage et la mémoire, par le mouvement incessant des Hommes. Par une série d’images et de textes composée de portraits, paysages et documents d’archives, Mathias Benguigui et Agathe Kalfas nous invitent à une autre lecture des problématiques contemporaines de Lesbos et construisent un espace de dialogue pour ceux qui ne se parlent plus. Créant une nouvelle iconographie, ils nous engagent dans un dialogue intérieur, questionnant notre humanité et notre rapport à l’altérité.

Lesbos. Two populations, two stories of migration. In 2015, nearly 500,000 refugees landed on the beaches of Lesbos, a Greek Island located only 12 km away from Turkey. These massive arrivals awakened the collective memory of its inhabitants, in particular regarding the "Great Catastrophe" of 1922. The defeat of Greece, which was at war with the young Turkish Republic of Mustafa Kemal, caused the ethnic cleansing and expulsion of more than a million Greek Orthodox people. These people had been living in Asia Minor since Ancient times, 45,000 of whom arrived in Lesbos in conditions of extreme poverty. A century later, their descendants were the first to rescue these new refugees, for what they were nominated for the Nobel Peace Prize. Five years have passed. The exiles of yesterday and today are observing one another, the dialogue is now broken. The 2016 agreements between the European Union and Turkey require new arrivals to stay on the Island while their asylum applications are being processed. The Moria camp, initially supposed to accommodate 3,000 people, hosts 20,000, overflowing onto the surrounding olive groves. Mismanagement and political failure, locally and internationally, seem to have overtaken the solidarity and the special bond linking these two populations. Aegean Exiles is a study of this territory located at the crossroads of lands, a place of old crossings. It explores the traces, some visible and others imperceptible, left in the landscape and memory by the continuous movement of mankind. Through a series of images and texts composed of portraits, landscapes, and archive documents, Mathias Benguigui and Agathe Kalfas invite us to read Lesbos and contemporary issues anew. They build a space for dialogue for those who no longer speak to each other. Creating a new iconography, they engage us in an inner dialogue, questioning our humanity and our relationship to the otherness.


MADAGASCAR IN THE FRAME

–WATERAID PROJECT–

partenaire / partner Fujifilm UK

ERNEST RANDRIARIMALALA SARAYA CORTAVILLE né en 1977 à Antanarivo, Mg, née en 1973 à Bath, UK www.wateraid.org

détail : MADAGASCAR IN THE FRAME. WaterAid Project in Tsarafangitra, 2019 © Saraya CORTAVILLE

WaterAid et son partenaire de longue date Fujifilm s'associent pour donner vie aux histoires de deux communautés de Madagascar et mettre en évidence l'énorme impact de l'eau et l'assainissement sur leur vie. Saraya Cortaville, photographe X de Fujifilm, a rejoint WaterAid par l'intermédiaire de l'agent de terrain Ernest Randriarimalala. Les sujets photographiés sont les deux communautés de Tsarafangitra, où WaterAid a travaillé pour apporter de l'eau propre et des toilettes décentes, et Ambohimanatrika, où cette ONG a travaillé cet hiver. Près de 50% de la population de Madagascar n’a pas accès à l’eau potable et environ 90% des personnes n’ont pas de toilettes décentes, cela a un impact dévastateur sur la santé, l’éducation et les moyens de subsistance de la population. Faute ces fondamentaux, des communautés entières sont entravées tandis que d'autres prospèrent. Le travail d’Ernest Randriarimalala avec WaterAid met l'accent sur la réalité quotidienne de ceux qui n'ont pas accès à l'eau potable et aux installations sanitaires, et souligne toute la différence que ces conditions de base peuvent apporter. « Je vois des petits enfants dans ces villages qui n’ont pas accès à l’eau potable et cela me rappelle ma propre enfance. J’étais tout le temps malade, tout comme ces enfants. Pour moi, ce n’est pas seulement un travail, c’est un combat personnel ; pour que tout le monde, partout, ait accès à une eau saine et propre ». Cet hiver, grâce à son appel « Access Denied », WaterAid a voulu collecter 2 millions de livres sterling pour aider à apporter de l’eau propre, un assainissement décent et une bonne hygiène aux communautés pauvres du monde entier, y compris à Ambohimanatrika.

WaterAid and longstanding partner Fujifilm have teamed up to bring to life the stories of two communities in Madagascar and highlight the enormous impact of water and sanitation on their lives. Award-winning photographer and Fujifilm X-Photographer Saraya Cortaville joined WaterAid Voices from the Field Officer Ernest Randriarimalala. This series focuses on two communities of Tsarafangitra, where WaterAid worked to bring clean water and decent toilets, and Ambohimanatrika, where the charity worked this past winter. Nearly half the population in Madagascar lacks access to clean water. Around nine in ten have no decent toilets, having a devastating impact on people’s health, education, and livelihoods. Without these basics, whole communities are held back while others thrive. Ernest Randriarimalala’s work with WaterAid is focused on bringing to life the daily reality faced by those denied access to clean water and sanitation, and the differences these basics can bring. He said: "I see little kids in these villages with no access to clean water, and it reminds me of my own childhood. I used to be sick all the time, just like these kids. For me, this is not just a job; it’s a personal fight — to make sure that everyone, everywhere, gets safe, clean water." This winter, through its Access Denied appeal, WaterAid has aimed to raise £2 million. The funds will be used to help bring clean water, decent sanitation, and good hygiene to impoverished communities around the world, including in Ambohimanatrika.


Press. Nathalie DRAN, nathalie.dran@wanadoo.fr /06.99.41.52.49 Founder. Manuel RIVERA-ORTIZ, m.rivera-ortiz@mrofoundation.org Artistic director. Nicolas HAVETTE, n.havette@mrofoundation.org Coordinator. Camille GAJATE, c.gajate@mrofoundation.org

Merci tout d'abord Les Rencontres d'Arles 2020 pour le Let us thank, first of all, Les Rencontres d’Arles 2020, for renewing their trust for the third consecutive year! renouvellement de leur confiance ! Merci aux nombreux partenaires qui ont accepté de nous soutenir dans la réalisation de cette incroyable exposition, et tout particulièrement à ChromaLuxe pour leur aide précieuse dans la production des expositions, nous permettant de présenter des œuvres de qualité, et le relancement cette année la bourse de la Fondation !

Thank you to our many partners who agreed to support in the making of this incredible show. A hearty thanks to ChromaLuxe for their great help in the production of the exhibitions, which allows us to present quality works. Their unwavering partnership also allows us this year to relaunch the Manuel Rivera-Ortiz Foundation Grant!

Merci à la Ville d'Arles d'avoir permis qu’une fondation Thank you also to the City of Arles for allowing a soutenant la photographie et le film documentaires puisse foundation for documentary photography & film to be established in the heart of the city. prendre place au cœur de la cité.

Grand partenaire 2020

Partenaires institutionnels Centre Culturel 駐法國 de Taiwan 臺灣文化中心 à Paris

Partenaires privés

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