Note su l'islam magriban marabouts

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NOTES SUR L’ISLAM MAGHRIBIN

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transitions(1). Les tombeaux en question sont généralement des constructions délabrées et souvent en ruines. En sortant de Tlemcen, près au chemin de Sidi-Boumedièn, à droite, se trouve un marabout (et nous prenons ce mot au sens vulgaire qu’il a maintenant en Algérie de « construction élevée sur la tombe d’un santon »), complètement ruiné et englobé aujourd’hui dans une propriété européenne. Les fidèles, surtout les femmes, qui se rendent en pèlerinage à Sîdî-Boûmedièn(2), ne manquent jamais de s’arrêter devant un instant : faute de cette station, leur pèlerinage n’aurait pas de succès. Or, on n’a jamais pu nous dire le nom du saint qui a ce pouvoir et il semble que son nom soit à peu près oublié. C’est le cas du reste d’une foule de tombeaux de saints aussi bien à Tlemcen que dans tout le restant de l’Afrique du Nord, que l’on ne connaît que sous le nom d’El-Merâbet(3). Dans son récent mémoire sur le culte des saints en Égypte, M. Goldziher a soigneusement étudié les saints anonymes ou ceux dont le nom et la légende sont plus ou moins tombés dans l’oubli et, même pour un domaine différent, nous n’avons que peu de chose à ajouter à cette savante dissertation(4). A Alger, les marabouts anonymes situés auprès d’un chemin ou d’un sentier prennent le nom de Sîdî Çâh’eb et’-T’rîq, c’est-à-dire « Monseigneur qui est au bord du chemin ». Il y en avait autrefois plusieurs dans la ville d’Alger qui étaient connus ____________________ (1) On peut voir toutes les formes de transition réunies dans le cimetière de Sîdî Boûmedièn à Tlemcen. (2) Voyez sur ce célèbre personnage, Bargès. Vie du célèbre marabout Cidi Abou-Mediène, Paris, 1884. Ouvrage de grande valeur, comme tous les travaux de l’abbé Bargès, sur Tlemcen et son histoire. (3) Hartmann a vu, près d’Alexandrie, un tombeau où est enseveli un santon qui n’est connu que sous le nom d’El-Morâbit’ (Hartmann, Aus dem Religionsleben der Libyschen Wùste, in Arch. f. Rel., I. Bd, 3. H., p. 272). (4) Goldziher, op. laud. On trouve continuellement, dit le savant hongrois, dans la soigneuse description que nous a laissée ‘Alî Bâchâ Mobârek des sanctuaires de l’Égypte, la mention suivante qui indique un saint anonyme : ϦϴΤϟΎμϟ΍ ξόΒϟ ΢ϳήο ΎϬϴϓ ,c’est-à-dire : « En cet endroit se trouve le tombeau d’un certain saint » (p. 1a du t. à p.).


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