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24 business administration - finance - legal

Expert – Marco Claude

Mieux encadrer les PME Grant Thornton Lux Audit est l’une de ces sociétés qui n’ont pas connu la crise. Porté par cet élan, Marco Claude, managing partner, admet toutefois que quelques ajustements sont encore nécessaires.

Jean-marc streit (texte), Julien becker (photo)

Après un parcours professionnel débuté au sein d’un Big 4  et poursuivi dans la réassurance, Marco Claude intègre Lux Audit puis constitue, en 1993, Lux Audit Révision dont il est devenu, depuis, managing partner. La société se développe au sein du marché luxembourgeois avant d’intégrer, en 2007, le réseau Grant Thornton International (6e réseau mondial du secteur de l’audit et des services comptables) pour devenir Grant Thornton Lux Audit, lui garantissant ainsi une envergure internationale. La crise coïncidant avec cette intégration internationale, Lux Audit n’a pas trop été secouée par les remous internationaux. Au contraire, elle a enregistré ses meilleures années de croissance, tant au niveau du business interne que du Referral Works. «Depuis  2007,  notre  cabinet  a  connu  une  croissance  constante de son personnel, d’un ordre de grandeur de dix auditeurs par an. L’exercice 2011 ne semble pas faire exception puisque huit nouveaux professionnels ont rejoint notre société depuis  le début de l’année», indique Marco Claude. Une plus grande confiance

En parallèle de cette croissance, M. Claude suit l’évolution majeure du métier de l’audit des comptes annuels, à savoir la 8e directive européenne sur le sujet, transposée en droit national par la loi du 18 décembre 2009. Cette dernière réorganise la profession de réviseur d’entreprises, désormais sous la surveillance de la CSSF et dont le contrôle qualité n’est dorénavant plus confraternel. «Ce changement a incité certains cabinets de moindre taille à  se retirer du marché ou à se réorganiser. C’est une opportunité pour  les cabinets de taille moyenne», admet-il.

Si M. Claude estime que cette loi est la bienvenue, il considère qu’une autre législation devrait voir le jour, visant à encadrer l’audit des états financiers des PME par des professionnels ad hoc et dans un cadre méthodologique clair. «La  fonction de commissaire aux comptes telle que nous la connaissons actuellement a vécu. Elle est vidée de sa substance, mais la  fonction  économique  qu’elle  est  censée  couvrir  est  plus  que  jamais indispensable. Le flou qui entoure tant le prestataire que  l’étendue des travaux qu’il réalise nuit gravement à la crédibilité  de  l’information  financière  soumise  à  son  contrôle.  Que  dire  alors des sociétés qui ne sont soumises à aucun contrôle de leurs  comptes annuels?» Il déplore également que, depuis quelques années déjà, de nombreux acteurs du monde économique aient perdu confiance, voire se soient défiés de la profession d’auditeur en général. Cependant, si depuis peu une nette amélioration de la perception des cabinets du mid-tier (ceux de taille moyenne) s’est fait sentir, de nombreux acteurs hésitent encore à franchir le pas. Marco Claude espère que les mentalités évolueront dans le futur, car selon lui «le recours plus fréquent et une plus  grande acceptation des rapports de révision émis par des cabinets  de  taille  moyenne  auraient  indéniablement  une  influence  positive sur notre marché». Des discussions avec les instances européennes allant dans cette direction sont en cours. Encore faut-il qu’elles puissent aboutir à une plus grande ouverture du marché de l’audit. Mais de l’avis de Marco Claude, les instances européennes sont loin d’être les seules à œuvrer dans ce sens. Car selon lui, le ministre de l’Economie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké, réussit au travers de ses initiatives internationales à susciter également de l’intérêt pour le marché luxembourgeois.

paperjam  | Avril 2011 | management


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