ZOO numéro 16

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zoom bd * décide

de suivre. Au fil des pages suivantes, elle n’aura cesse de rebondir de péripéties en péripéties, sans grande maîtrise mais avec conviction, dans un environnement polymorphe, tantôt effrayant tantôt merveilleux. Ce petit livre, de confection admirable, est un régal pour le regard et le toucher… et l’imagination : dépourvue de texte, l’histoire laisse une part d’interprétation au lecteur qui se coule avec délice dans ce monde déroutant.

N°16 nov-déc 2008

Callipyges & vectorielles Un graphisme coloré et «mignon» pour des histoires de sexe corsées, c’est la formule gagnante d’Arthur de Pins, talentueux dessinateur qui use de la palette graphique et d’Illustrator avec ferveur. Révélé par Max Magazine et Fluide Glacial, il publie ces jours-ci le troisième tome de Péchés Mignons, une série de sketches drôles et libidineux sur les affres et les réjouissances sexuelles de jeunes gens d’aujourd’hui. © Arthur de Pins / FLUIDE GLACIAL - AUDIE

ACTU

MAJESTIC GÉRARD

Les Instits n’aiment pas l’école, de Martin Vidberg, DIANTRE, 48 P. N&B, 5 € Dans la famille des pétillantes éditions Diantre, je demande la collection Blop, un format polly pocket pour les petites mains qui ravira les parents (5 euros). Parmi la livrée de la rentrée, mention spéciale au lumineux Les Instits n’aiment pas l’école de Martin Vidberg : une incursion rafraîchissante de l’autre côté du miroir, à la rencontre des instits qui traînent des pieds au p’tit dej’ ou qui organisent d’impromptues séances de sport pour profiter du soleil. Un clin d’œil malin pour dénouer d’une pichenette les chimères anxiogènes, et rappeler que les instits aussi ont été des élèves.

JULIE BORDENAVE

The Qwaser of Stigmata, T.1, de Hiroyuki Yoshino et Ken-Etsu Satô, ASUKA, 10 P. COULEURS et 192 P. N&B, 7,95 € Dans l’esprit (pervers) des Japonais, l’iconographie chrétienne de la Vierge à l’Enfant se combine à merveille avec leur mammolactophilie pour accoucher d’un manga en l’honneur des grosses poitrines, des instituts de jeunes filles, de la magie élémentale et de la baston à coup de faucilles géantes — du pur shônen gothique, en somme. Et plus le héros de 13 ans aux

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L

ors de vos études aviez-vous déjà à l’esprit la possibilité de faire de la bande dessinée ? Sinon, quel était votre projet ini-

tial ? Lors de mes études aux Arts Déco j’hésitais entre l’animation et l’illustration et ne songeais pas du tout à faire de la BD. J’ai finalement terminé avec l’option animation et un court-métrage à la clef [Géraldine, NDLR]. C’est en devenant illustrateur quelques années plus tard que je suis arrivé dans la BD. Pourquoi avoir choisi le dessin vectoriel ? Le dessin vectoriel ? C’est…comment dire ? Un coup de foudre pour une technique. C’est beau, pratique, l’espace de dessin est gigantesque, on peut zoomer à l’infini. Les courbes, gérées par

une équation mathématique sont parfaites. Il y a quelque chose de l’ordre du divin dans cette technique ! Je suis sûr que Leonard de Vinci aurait adoré Illustrator. Avez-vous laissé tomber les méthodes de dessin plus traditionnelles ou pensez-vous y revenir ? Je pense y revenir, notamment avec un projet d’adaptation en BD de l’un de mes courtsmétrages : La Révolution des Crabes. Je me suis donc remis au dessin au crayon et à l’encre de chine. Bon, ce n’est pas encore ça mais ça va revenir. Comment avez-vous développé le style graphique de vos personnages (petits, têtes ronde, grands yeux…) ? Ce style est né d’une contrainte : mon premier boulot après l’école était character-designer pour un projet de jeu sur Internet. Or, avec les connexions 56k de l’époque, l’écran de jeu était très petit et les personnages devaient l’être également en étant «comprimés» dans un carré de 32 pixels de côté. Il fallait dessiner des petites tribus, il y avait des robots, des singes, des monstres et une tribu de petites amazones qui n’a pas été retenue… du moins pour le jeu car mes collègues masculins ont très vite montré un intérêt libidineux pour ces petites nymphettes. Depuis, j’ai continué à les dessiner en gardant les proportions :grosse tête, gros yeux, grosses hanches. Le personnage de Clara me fait esthétiquement penser à Jessica Rabbit, la femme de Roger Rabbit. Est-ce volontaire ? Il y a déjà la couleur rousse (ou rouge) des cheveux qui — paraît-il — excite davantage les hommes. Ensuite, il y a la mèche de cheveux qui couvre un œil et les paupières mi-closes. Oui, il y a sans aucun doute des codes du glamour empruntés à Mme Rabbit !


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