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ID-NEWS PHOTO ARLES

50 ans, l’âge mûr des Rencontres Les Rencontres de la photographie d’Arles fêtent leurs 50 ans en beauté, avec 50 expositions autour de la relecture d’œuvres de photographes et la découverte d’une exceptionnelle collection d’avant-garde. L’esprit de partage et de plaisir demeure le moteur du festival. Par Béatrice Andrieux

La collection de l’Amsab

Le New York de Helen Levitt

Les femmes de Tom Wood

On doit la création de la galerie L’Époque, en 1927, puis de la revue Variétés, en 1928, au critique d’art, collectionneur et galeriste belge Paul-Gustave Van Hecke. Grâce à lui, les avant-gardes belge et internationale, dont Man Ray, Germaine Krull, Berenice Abbott, László MoholyNagy et Florence Henri, sont publiées durant l’entre-deux-guerres. Après moult péripéties, le corpus de cette collection, qui a manqué de disparaître, est transféré à Gand, à l’Institut d’histoire sociale (Amsab-ISG), qui collectionne le patrimoine historique des mouvements sociaux en Belgique. L’exposition d’Arles propose de redécouvrir cette magistrale collection avec la présentation de numéros de Variétés de l’époque et de plus de 200 tirages vintage en regard. Une plongée historique vertigineuse dans la photographie d’avant-garde.

Un des plaisirs des Rencontres consiste à se replonger dans une œuvre historique qu’on croit connaître par cœur. Après Robert Frank l’an passé, le choix se porte cette année sur la célèbre photographe américaine Helen Levitt. Près de 130 images, dont de nombreuses présentées pour la première fois, illustrent le parcours d’une femme d’exception qui immortalise dès 1930 la culture de rue des quartiers défavorisés de Harlem, de Brooklyn et du Lower East Side. Ses rencontres avec Henri CartierBresson et Walker Evans (dont elle sera l’assistante) décident de sa vocation. Prises sur le vif, ses images évoquent l’énergie, la poésie et l’effervescence de New York. Chez elle, même si la rue devient un théâtre populaire et joyeux, comme dans la photo de la fillette se cachant derrière une voiture verte, la pauvreté reste bien visible.

Le plus discret des photographes irlandais, Tom Wood, reçoit les honneurs du festival avec une exposition de portraits de femmes et de sa collection personnelle de cartes postales de photographies de famille. Des clichés en couleur pris sur le vif ou bien posés, réalisés dans les rues de Liverpool et de sa banlieue, Merseyside, entre le début des années 70 et la fin des années 90, qui révèlent une personnalité sensible et ouverte aux autres. Curieux des gens ordinaires et de leur quotidien, Tom Wood a su capter ces moments d’intimité et de joie entre de jeunes mères et leurs enfants ou bien de complicité adolescente dans les autobus. À chaque fois, Tom Wood sublime ces modèles de la rue, comme les deux jeunes femmes assises sur le capot d’une voiture. Maquillées et coiffées, elles prennent la pause avec un naturel déconcertant et une totale confiance.

FUNKTURM BERLIN, 1928. © LÁSZLÓ MOHOLY-NAGY

— « Variétés, revue d’avant-garde – Berenice Abbott, Florence Henri, Germaine Krull… La collection de l’Amsab révélée ». À la chapelle Saint-Martin du Méjan, jusqu’au 22/09.

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NEW YORK, 1980. © HELEN LEVITT

— « Helen Levitt – Observatrice des rues new-yorkaises ». À l’Espace Van Gogh, jusqu’au 22/09.

JELLY TOT PINK [ROSE BONBON], 1991. © TOM WOOD

— « Tom Wood – Mères, filles, sœurs ». À la salle Henri-Comte, jusqu’au 25/08.


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