Le courrier

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LE COURRIER

GENÈVE

VENDREDI 12 JUIN 2009

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L’Ofcom va tenir Radio Cité à l’œil Radio Cité viole-t-elle les termes de sa concession? Saisi par le syndicat Comedia et des employés récemment licenciés, l’Office fédéral de la communication (Ofcom) va étudier le cas de la chaîne associative reprise par la mécène Viviane de Witt fin 2007. «Si des critiques sont portées à notre connaissance, il va de soi que nous les étudions», indique Marcel Regnotto, chef de la section diffuseurs à l’Ofcom. Ce genre de dénonciation s’est déjà produit mais n’est «pas très fréquent», relève-t-il. «Chaque diffuseur doit respecter les engagements pris lors de sa demande de concession», ajoute le fonctionnaire, sans entrer en matière sur le cas particulier de Radio Cité. Selon lui, le dossier rédigé par Comedia est toutefois «assez fouillé». Reste que l’Ofcom ne s’exprime pas sur les démarches concrètes qu’il entend lancer. Marcel Regnotto rappelle par ailleurs que les stations sont tenues de faire régulièrement contrôler la qualité de leurs programmes et de leur organisation interne. Ces évaluations sont effectuées par des organismes indépendants agréés par la Confédération. Radio Cité doit transmettre la sienne d’ici à fin novembre.

David Hiler a plaidé pour une vision optimiste de l’avenir, à même de contribuer au développement du canton et, partant, à garantir une fiscalité durable. «Nous devons construire le CEVA, développer le périmètre de la Praille et maintenir l’OMC à Genève.» KEYSTONE

Les députés en passe d’entériner 410 millions de baisse d’impôts

Le 28 mai, Comedia avait publiquement dénoncé une dérive commerciale de la petite chaîne genevoise, accusée d’avoir délaissé son fonctionnement associatif et cédé aux sirènes de l’audimat en modifiant à plusieurs reprises sa grille des programmes. Des problèmes de gestion des ressources humaines font également partie des doléances. Aux yeux du syndicat, Radio Cité ne se démarque plus de ses concurrents commerciaux et viole ainsi les termes particuliers de sa concession. OLIVIER CHAVAZ

FISCALITÉ • Seuls les socialistes ont refusé une baisse d’impôts qui coûtera 410

millions de francs au canton et 107 aux communes. Le peuple devra se prononcer.

PHILIPPE BACH

La soirée des superlatifs. Les députés genevois ont rivalisé de verve, hier soir, pour dire la satisfaction que leur inspire l’aboutissement de la réforme de la Lipp (la loi réglant le fonctionnement de l’impôt). «Le vote de la législature», dixit Michèle Ducret, députée libérale; «Non, c’est la décision la plus importante de ces dix dernières législatures», selon Guillaume Barazzone (député démocrate-chrétien). Le parlement cantonal a empoigné en fin d’après-midi ce dossier1. Celui-ci réforme de manière fondamentale le prélèvement de l’impôt, à travers plusieurs dispositions. Certaines visent à assurer davantage d’équité entre les couples mariés et les concubins grâce à un splitting des revenus en vue de leur imposition. D’autres représentent un geste en direction des familles: la déduction par enfant sera plus élevée. A partir de 2012, il sera possible de déduire 10 000 francs par charge de famille (et 4000 francs pour frais de garde). Enfin, la loi instaure un bou-

clier fiscal qui plafonne à 60% l’impôt sur le revenu et la fortune cumulée. En 2012, une fois que la loi aura déployé pleinement ses effets, le manque à gagner sera de 411 millions de francs pour le canton et de 107 millions pour les communes genevoises (dont 46 millions pour la seule Ville de Genève). Cette dernière a d’ailleurs écrit un courrier indigné au Grand Conseil pour déplorer le fait que les municipalités n’ont pas été associées à la démarche.

Les Verts au centre

Une très large majorité a été réunie en commission en faveur de ce projet de loi, puisque le front du moins d’impôt a réuni hier soir l’ensemble des formations présentes au parlement cantonal, à l’exception du Parti socialiste. A droite, le discours s’est fait volontiers keynésien. «C’est la crise financière, voire économique», a plaidé Alain Meylan, député libéral et auteur du rapport de majorité, «rendre ces 411 millions aux

consommateurs aura un effet de relance dans l’économie genevoise». Quant à son collègue Pierre Weiss, il a défendu le pouvoir d’achat... de la fonction publique. C’est le monde à l’envers, a rétorqué Alberto Velasco. Et le député socialiste de rappeler l’existence du mécanisme du frein à l’endettement. Une fois que les caisses auront été vidées, il faudra taper dans les prestations. «Pour les revenus modestes, voire les classes moyennes, que vous invoquez, le gain est souvent minime, de l’ordre de 10 francs, mais lorsque le parascolaire augmentera parce que les communes ne pourront plus faire face, ils paieront plein pot», a ajouté le député Roger Deneys. Entre ces deux positions, les Verts ont joué au parti centriste. Pour Michèle Kunzler, cette loi ne manque pas sa cible. «Environ 80% de la baisse d’impôt concerne des revenus inférieurs à 200 000 francs», relève la députée. Sur les 400 millions, 200 vont aux gens aisés, ont de leur côté calculé les socialistes.

Les débats, bien que sereins, ont été relativement longs. Le PS a tenté de défendre quelques principes à coups d’amendements, par exemple l’abolition des forfaits fiscaux. En vain. La loi a été votée telle quelle, comme le demandait le grand argentier David Hiler, pour qui le fait d’avoir engrangé une réserve (environ 700 millions de francs) permet de se payer cette baisse d’impôt. Dans les deux années à venir, celle-ci creusera les déficits, mais elle fera œuvre de politique anticyclique. Ensuite, il faut parier sur une relance. Si elle n’est pas au rendez-vous, «le problème sera autrement plus grave que les 300 millions qui manqueront pendant deux ans, selon nos calculs».

Référendum obligatoire

Le peuple aura dans tous les cas le dernier mot, puisque ce changement d’assiette fiscale est soumis au référendum obligatoire. Rendez-vous le 27 septembre. I 1

A l’heure nous mettions sous presse, les débats étaient suspendus, mais l’issue du vote semblait certaine.

EN BREF SAINT-GERVAIS

La rue Lissignol fête vingt ans d’habitat collectif

Deux immeubles de la rue Lissignol célèbrent, samedi 13 juin, deux décennies d’expérience d’habitat collectif. Le 1-3 est au bénéfice d’un contrat de confiance avec la Ville de Genève, tandis que le 8 jouit d’un bail associatif. Regroupés dans deux associations, leurs habitants s’impliquent fortement dans la gestion des locaux, qui accueillent également des ateliers d’artistes et des espaces communs. Au programme, dès 14h, animations pour petits et grands, lâcher de ballon, défilé du dragon, petite restauration et boissons. Une série de concerts est prévue dès 16h avec Sophie solo et Marie-Claire à l’accordéon, Récupère et fils (18h), Vagalatchk (20h30) et Dobradinha et Andres Garcia (22h30). OCZ

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