NOVO N°3

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Festival météo, du 13 au 29 août, à Mulhouse 03 89 45 36 67 – www.festival-meteo.fr

À météo, les variations du temps musical propos recueillis par emmanuel abela

photo : helke liss

Anciennement Jazz à Mulhouse, le festival a opté pour le nom de météo. Avec une volonté d’ouverture accrue, Adrien Chiquet, directeur et programmateur, continue d’affirmer l’idée de diffuser la musique, mais aussi de la transmettre.

L’appellation “jazz” pouvait renvoyer à bien des postures musicales, et pourtant vous avez décidé de changer le nom du festival. Malheureusement, ça n’est pas moi qui choisis ce que le mot véhicule aujourd’hui. Ce qu’on appelle jazz, ne correspond plus à ces approches transgressives. L’idée était de faire un pas vers ceux qui fuient devant cette appellation, alors qu’ils constituent notre public potentiel. Vous avez opté pour le nom de météo. On n’ose pas imaginer le moindre rapport avec la formation jazz-rock Weather Report… Ce rapport, on l’a réalisé bien après. Joe Zawinul doit travailler mon inconscient. [rires] Ce terme de “météo” vous libère-t-il à terme en ce qui concerne la programmation ? Il fallait éviter de nous enfermer à nouveau dans un style. Ce terme n’appelle rien de spécifique en musique, et permet tout, et notamment de pousser plus loin l’ouverture. Il ne s’agit pas forcément de tendre vers des choses plus pointues, mais d’aller par exemple sur le

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terrain de la musique classique et ancienne – du fait de ma formation en musicologie, je garde un profond attachement pour tout ça – ou des musiques traditionnelles et actuelles, en veillant à ne pas empiéter sur le terrain des collègues avoisinants. L’idée est d’éclaircir notre manière d’approcher ces musiques-là. La météo est malheureusement loin d’être clémente. En cette période difficile, comment maintenir la cohérence d’ensemble ? Bien sûr, nous souhaiterions développer le festival, ce qui constitue une condition de survie pour un festival comme le nôtre à l’avenir, mais l’objectif est avant tout de conserver un niveau de convivialité qui démarque météo de certains festivals urbains. Je milite pour une organisation qui permette aux festivaliers de suivre l’ensemble du parcours. L’intérêt réside dans le “débordement” et dans l’idée de voir

30 concerts en 4 jours. Nous cherchons à construire le festival, avec la conscience de cela, c’est-à-dire avec la volonté d’entraîner le festivalier dans un voyage qui débloque des choses, établit des parallèles et met en résonance des pratiques artistiques. Du coup, ça fait sens que d’intégrer des éléments tels que la musique classique ou les musiques du monde, qui viennent colorer les pratiques plus habituelles du festival. i


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