Tranzistor #61

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TÊTE À TÊTE 5

punks... C’est un contrepied total à l’œuvre originelle, où une jeune fille vierge est sacrifiée pour célébrer le printemps. Ce printemps-là, nous en avons malheureusement connu de nombreux autres depuis. Le combat que nous poursuivons avec (S)acre, c’est celui du droit des femmes. Et sur scène, elles seront 12 femmes interprètes, de tous bords. On a reçu 1 200 CV ! On a retenu 120 candidates. Nous en recevions 40, en même temps. Je voulais qu’elles proposent, qu’elles s’expriment, j’ai eu envie d’une famille qui se crée d’elle-même. Et ça a été le cas...

À propos de (S)acre, vous parlez de concert chorégraphique… C’est vraiment dans cet objectif que F(aune) de David Drouard je mène ce travail. Ce sera un live mêlant plein d’éléments différents. Avec trois musiciennes qui n’avaient jamais travaillé ensemble. Je voulais une batteuse qui soit un vrai métronome. J’ai rencontré Simone Aubert (musicienne au sein des groupes Massicot et Hyperculte). Puis Émilie Rougier qui joue des machines dans le groupe electro-noise Marvin. Et Agathe Max est arrivée, avec ses violons complètement délirants. On les a réunies. On a fait des essais extrêmement concluants. Elles formeront un groupe.

le végétal sur scène. Ces jardins évolueront avec le temps, les saisons, au fil des spectacles.

En parallèle de vos spectacles, vous intervenez régulièrement auprès des jeunes, dans les conservatoires, les écoles… Un mot sur votre travail de transmission ? J’ai des souvenirs très forts d’une semaine de résidence au collège Béatrixde-Gâvre, en mars 2015 à Montsûrs. C’était la totale liberté. On a mis en relation musique, danse et arts visuels. On a chamboulé les habitudes, valorisé le vivre-ensemble. La restitution, dans les couloirs, les salles de classe, la cour, était super forte politiquement. C’est-à-dire que dans cet environnement normé – l’école –, tout à coup, les enfants ont eu tous les droits. Ils avaient des choses à © Jean-Louis Fernandez dire. Et on n’avait pas besoin d’expliquer ce qui se passait, juste de le vivre.

La dimension politique fait partie intégrante de votre travail ? J’ai un regard à porter. Dans un monde où il y a des camps de concentration pour les homosexuels, en Tchétchénie. On vit la fin d’une civilisation. On tue notre environnement. Il y a Trump, Poutine... La société mue. L’homme s’enfonce dans un individualisme que renforce internet. La culture, c’est ce qui nous permet d’être vivant, d’être qui on est, et aussi de révéler un Pourquoi avoir aussi associé Gilles Clément à cette monde qui va mal, des choses cachées... Mais création ? rien n’est perdu. À notre petite échelle, prenez Il est architecte paysagiste et jardinier. J’aime À VOIR la Scomam à Laval : on va bientôt hériter d’un beaucoup la portée symbolique de son travail, Le spectacle (S)acre, le lieu avec d’autres associations culturelles, doté qui démontre la force de la nature. On colla27 octobre au Théâtre d’un espace scénique où l’on pourra proposer bore sur la notion de « rudéral » : ces plantes qui de Laval. des expos, apéros-danse, cafés-philo... Ce sera poussent sur les décombres, les tas d’ordures… Précédé d’une rencontre avec David Drouard un endroit alternatif. L’esprit « punk » est de La nature qui refait surface là où elle n’était plus. (18h30). retour. Il composera des jardins sauvages pour amener


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