BasketNews 524

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e 4 Journée

Gazette PRO A matches, et tant pis si je marque que deux points, comme samedi. J’ai pas ressenti ça dans tous les clubs où je suis passé. Où ? Deux fois. À Châlons et à Cholet. Quand tu vois Marquez Haynes, il est en attaque mais c’est aussi un tueur en défenseur. Tu es obligé de suivre ! De toutes façons, si t’es pas dedans en défense, le coach te sort. T’as la pression en attaque et en défense et ça change tout.

Hervé Bellenger / IS

Vous avez fait une réunion de crise entre joueurs… avant la crise, c’est ça ? Beugnot, c’est pas un peintre ! Il a senti qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Que les joueurs qui devaient être majeurs n’avaient pas les ballons quand il faut, ou qu’ils étaient obligé de croquer parce qu’il n’y avait pas les écrans, parce que tout le monde voulait jouer pour sa gueule et montrer « je suis là ». Donc oui, réunion.

CHALON CO-LEADER

TCHICAMBOUD :

« STRASBOURG, ON VA LEUR RENTRER DEDANS ! » Excellente défense (70,3 points à 39,5%), gros mental, parfait amalgame entre jeunes (y compris américains) et vétérans, un physique blindé, un coach à fond... Et une franche engueulade avant le début de la saison ! Tout va bien à Chalon, qui vient de s’imposer à Antarès (71-65). Steed Tchicamboud, co-capitaine et taulier de vestiaire, nous ouvre les portes.

A

lors comme ça, Chalon leader ? Eh ben oui ! Avec deux victoires à l’extérieur. Après, on sait que la défaite contre Roanne, c’est une erreur de jeunesse, de gestion. On en est conscient. On sait pourquoi on gagne, on sait pourquoi on perd.

L’accident, c’est la défaite à domicile contre Roanne ou la victoire au Mans ? (Il réfléchit) On va dire la défaite contre Roanne. On mène de 12 dans le troisième quart-temps mais Joffrey Lauvergne fait des erreurs de jeunesse, et puis il y a une mauvaise gestion du meneur, c’est-à-dire moi, qui joue trop le pick-and-roll… On était dans l’euphorie et on perd. Au Mans, on a rectifié le tir, on a joué dans les systèmes et pas seulement dans la première intention. Surpris ? Je vais dire la vérité : non. Vu comme on a travaillé cet été, vu l’alchimie, l’envie, je

savais qu’on allait être un des poils à gratter du début de saison. Après, je ne peux pas dire ce qui va se passer. Si personne ne prend la grosse tête, on peut faire quelque chose. Pourquoi et comment elle fonctionne votre équipe ? Alors 1- un groupe qui travaille vraiment bien, tout le monde se donne à fond et ça se ressent sur le terrain. 2- En préparation, dans les tournois, on perdait les matches et le coach nous dit : il y a un truc qui va pas. Moi je dis : ben ouais, tout le monde parle sur la gueule de tout le monde, ça ne peut pas continuer. Donc on fait une réunion et là, ça part ! Tout le monde dit à chacun des autres joueurs ce qui ne lui plaît pas et tout le monde le prend bien. À partir de là, tout roule. Au premier match, Marquez Haynes n’est pas bon mais d’autres joueurs mettent le nez à la fenêtre. Le match

d’après, c’est Blake qui n’est pas dedans mais on gagne car d’autres se libèrent. Au Mans, je ne suis pas dedans du tout mais Marquez sort un match, Blake aussi, et on gagne. Chez nous, il y a des role players et ils savent ce qu’ils doivent faire. Des mecs comme JBAM et Ilian, c’est que du bonheur des gens comme ça ! On leur dit : les gars, Koffi il est en doubledouble, il prend beaucoup de rebonds… Bilan : Ilian ne s’est pas occupé du rebond mais il faisait le box-out, il est resté sur Koffi

Vous avez systématiquement gagné tous les 3e et 4e quart-temps, sauf le dernier contre Roanne… On a fait une préparation physique énorme ! J’ai jamais connu ça. On est parti en stage, on rentrait de l’entraînement et on dormait, puis on repartait à l’entraînement. En amical, on se mangeait des taules mais Greg disait : « c’est le stage ». Et là, quand les autres équipes chutent, nous on est à fond. Tous les joueurs qui sont passés par Chalon regrettent ce club. Tu ne peux que te sentir bien ici. C’est pas une grosse ville mais il faut savoir si tu veux jouer au basket ou faire la bringue. Marquez m’a dit tout à l’heure (ndlr : lundi) : « Si je ne vais pas en NBA, je veux rester là, je me sens trop bien ici ! J’aime le coach, la ville, l’équipe » Ça veut dire quelque chose, quand même ! C’est aussi un peu mon rôle de mettre la bonne assise dans ce groupe-là, et je suis assez fier d’avoir réussi. Votre calendrier : réceptions de Strasbourg puis Hyères-Toulon, déplacement à Paris et réception de Limoges. Ça donne des idées mais, en même temps, c’est dangereux de se projeter… On sait qu’on joue des équipes de notre zone mais, en même temps, il faut voir match après match, et il ne faut pas se mentir : on n’est pas la meilleure équipe du championnat offensivement parlant. Mais bon, je ne vais pas te dire qu’on n’en parle pas entre nous. On commence à parler objectif Semaine des As. On a envie de se battre pour ce club-là. Strasbourg, on va leur rentrer dedans. n

« Beugnot, c’est pas un peintre ! » à fond, et il nous a aidé à gagner. Pareil pour JBAM, toujours à fond. Jouer avec des gars comme ça… Tu es obligé de te mettre au diapason. Pareil pour moi, je suis plus là pour faire le meneur-scoreur comme j’ai fait dans ma carrière, je suis là pour gagner des

Propos recueillis par Fabien FRICONNET


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