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spécial PLAYOFFS Les Suns vont également devoir imposer leur jeu rapide, quasi inexistant lors du Game 1. Deux paniers en transition sont des statistiques indignes d’une équipe ayant remis au goût du jour le basket total. Courir est la raison de vivre des Suns. C’est grâce à ce jeu rapide qu’ils ont pu remporter 14 de leurs 16 derniers

BOSTON, OMBRE ET LUMIÈRE

Les Suns ne doivent pas sous-estimer le potentiel des Blazers sur jeu rapide. Si Portland pratique l’un des styles les plus lents et soporifiques de la NBA, c’est à cause du jeu contrôlé, sur demi terrain, mis en place par McMillan qui désire brider l’ardeur de ses jeunes pousses. Mais comme ils l’ont prouvé par intermittence, les lévriers Batum (qui pourrait avoir été placé en défense de boite sur Nash lors du Game 2), Bayless, Webster, Aldridge et Fernandez peuvent tenir tête aux meilleures équipes de sprinters de la ligue. Autant de qualités cachées, que semblent avoir oublié les pronostiqueurs qui donnaient Phoenix vainqueur en 5 matches. Les Blazers ont tout de même terminé la saison sur une série de 16 victoires et 3 défaites, tout en s’imposant (sans Brandon Roy) contre les Lakers et Oklahoma City. Avec trois victoires en quatre rencontres contre Phoenix cette année, Portland semble avoir toutes les cartes en mains pour s’offrir un accessit au second tour. L’avenir le dira… n

Un remplaçant, Tony Allen, qui est l’une des vedettes du match 1 gagné contre Miami. Une star, Kevin Garnett, qui en fait trop et a pris un match de suspension. La fin de parcours des Celtics a une drôle d’allure. Jusqu’où cela peut-il durer ?

Les Blazers ont formé un nuage compact, afin de perturber le jeu en pick and roll

Quand Ray Allen s’est pris un coude dans le nez dans le premier quart-temps du Game 1 contre Miami et s’est mis à saigner, qui aurait pu penser que son remplaçant, le fantasque Tony Allen, allait devenir le héros de la soirée ? Son impact a été immédiat. Alors qu’il restait 3 minutes 40 à jouer, l’athlétique arrière a fait gicler le ballon des mains de Dwyane Wade et l’a donné à Rajon Rondo qui a récupéré la gonfle et a enchaîné la contre-attaque. Allen, en pleine accélération, a percuté Carlos Arroyo de plein fouet pour se retrouver à quatre pattes sur le parquet. Il s’est relevé dans l’instant et a continué de sprinter en direction du panier. Rondo, bloqué par la ligne de défense composée de Dwyane Wade et Quentin Richardson, lui a donné la gonfle alors qu’Allen traversait la raquette à toute vapeur et s’en est allé claquer un puissant dunk une main. En pleine possession de ses moyens, Allen, souvent gêné par des soucis de santé ces dernières saisons, a alors entrepris d’essayer d’arrêter D-Wade. Après avoir vu le MVP des Finals 2006 scorer neuf points au début du troisième quart-temps, Doc Rivers a lancé son chien de garde. Etouffé, oppressé, Wade n’a pas marqué le moindre panier pendant 17 minutes consécutives entre le troisième et le quatrième quart-temps ! Le pyromane de Southbeach avait rarement été vu si peu à son avantage en playoffs. Interdit de pick and roll par la défense des Celtics, Wade a sombré non seulement en attaque mais également en défense, en étant incapable de contenir son bourreau, auteur de 14 points. Rincé en fin de match, Allen n’a même pas eu la force d’aller prêter main forte à Kevin Garnett quand le leader émotionnel des Celtics s’est retrouvé mêlé dans une échauffourée à la fin du match. « Wade m’avait épuisé », a reconnu Allen, soudain philosophe. « Il nous faut garder notre calme dans ce genre de situation. C’était vraiment intense. On ne peut pas se permettre de perdre la tête. Kevin est un élément indispensable sur le parquet. »

Brian Babineau/NBAE via Getty Images

matches et s’affirmer comme l’équipe en forme du moment. Steve Nash and co. ne peuvent pas se permettre de voir Portland capitaliser sur le fameux « momentum » du Game 1. Ils doivent courir. « Nous n’avons pas suffisamment poussé la balle, nous ne leur avons pas imposé notre volonté », s’est lamenté Gentry lundi matin. « Il nous faut augmenter le tempo, cela nous permettra de distendre leur défense et d’avoir plus d’opportunités en attaque. » Attention cependant.

TONY ALLEN À LA RESCOUSSE

Camby fait la loi

ET GARNETT A PÉTÉ UN PLOMB !

Barry Gossage/NBAE via Getty Images

Qui aurait pu prédire le formidable impact de Camby sur cette série ? Depuis le All-Star break, Stoudemire semblait intouchable avec une production de 26,5 points et 9,9 rebonds. Contre Camby, le puissant intérieur des Suns n’est jamais arrivé à trouver la parade en terminant avec 18 points en 19 tentatives de tirs, quatre balles perdues puis en sortant pour six fautes. En donnant la parole à la défense, Camby a forcé son adversaire à jouer arrêté, en cassant son rythme, tout en le poussant à la faute. Si ce n’est un dunk deux mains raté en contre-attaque, car il était épuisé, Camby a démontré à la direction des Blazers pourquoi elle avait bien fait de miser sur un vétéran de 36 ans pour palier l’absence d’Oden. Les dirigeants de Portland ont d’ailleurs annoncé dès lundi qu’ils étaient prêts à lui proposer un contrat de 20 millions de dollars sur deux ans. « Il est très long et c’est un excellent contreur », a expliqué Alvin Gentry, le coach des Suns. « Donc Amaré va devoir trouver un moyen de scorer pour nous et nous devons lui donner la balle dans de bonnes positions. »

Brian Babineau/NBAE via Getty Images

sont régalés en pénétration, tentant et réussissant des tirs difficiles dans la raquette. Personne à Phoenix n’a été en mesure de les gêner surtout dans le money time où les deux hommes ont combiné un total indécent de 25 points, là où toute l’équipe des Suns n’a pu en marquer que 28. Phoenix dominé dans le jeu offensif ? Lors ce Game 1, l’attaque de l’Arizona n’a jamais trouvé la bonne carburation. Dans le premier quart-temps alors qu’il ne restait que 4 minutes au compteur, les Suns n’avaient pu inscrire que 8 points. Une anomalie, un anachronisme qui trouvait ses racines dans la présence du pivot Jarron Collins dans le cinq de Phoenix. Intérieur d’une autre époque, besogneux en défense, mais incapable de mettre une balle de tennis dans le cercle, Collins a été ignoré par l’étau défensif mis en place par McMillan. Les Blazers ont formé un nuage compact, afin de perturber le jeu en pick and roll et la mise en place des systèmes avec Amaré en tête de raquette. La pieuvre défensive constituée par Camby et LaMarcus Aldridge empêchait toute pénétration sereine tout en castrant les velléités offensives d’Amaré Stoudemire, auteur de l’une des plus pitoyables sorties offensives de sa carrière en playoffs avec seulement quatre paniers réussis dans les trois derniers quarttemps. « Ils ont entassé plein de type dans la raquette », expliquait l’intérieur Louis Amundson. « Donc ce n’était pas facile pour Amaré ou n’importe qui d’autre de pénétrer. Et quand vous arriviez à vous approcher du cercle, ils avaient deux types immenses qui vous attendaient. » « Ils ont fait un boulot défensif phénoménal », a renchérit Stoudemire. « Ils ont embouteillé la raquette et la ligne de fond, donc il était difficile de trouver notre rythme en attaque. »

Il restait 40 secondes au compteur dans le Game 1, la victoire des Celtics était quasi acquise, quand Kevin Garnett a commencé à jouer des coudes au milieu d’une marée de joueurs de Miami remontés. Venu s’inquiéter de la santé de Paul Pierce allongé et souffrant visiblement de l’épaule droite après un choc, The Big Ticket a été victime de son trop plein de passion après avoir entendu Quentin Richardson se permettre de douter de la gravité de la blessure de Pierce. Un coup de coude et une expulsion plus tard, Garnett était suspendu pour le Game 2 qui s’est joué mardi soir. Cette suspension va pimenter une série Boston-Miami semblant avoir toutes les cartes en main pour ranimer les tensions omniprésentes en playoffs dans les années 90. Les trentenaires celtes, usés, peuvent-ils néanmoins se permettre une série à rallonge ? Ou alors… ont-ils besoin de rencontres à haute tension pour ranimer leur flamme ? Le match-up semble leur convenir, Boston ayant battu le Heat à trois reprises cette année. Méfiance cela dit, la vérité de la saison régulière n’est souvent pas celle des playoffs. Il y a une quinzaine de jours, Wycliffe Grousbeck, le proprio des Celtics, avait avoué ne pas vouloir affronter le Heat au premier tour. « Aucune envie d’aller à Southbeach. Cette équipe est dangereuse ! » Cet aveu rapporté à la formation floridienne avait flatté l’ego des joueurs, qui n’en avait pas vraiment besoin. Depuis le 2 mars dernier, le Heat surfe sur un bilan de 17 victoires pour 5 défaites… « Avec la suspension de Garnett », s’est réjouit Charles Barkley, « cela devient assurément la série la plus intéressante à regarder dans ce premier tour. »


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