COLOMBIE d’hier et aujourd’hui 6 au 20 mars 2019
Organisé par Marie-Hélène Compte rendu de voyage rédigé par Denise, Elisabeth, Marius
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Mercredi 6 mars : PARIS-BOGOTA Après un long vol nous arrivons à Bogotá, capitale de la Colombie, en fin de soirée. Nous sommes accueillis par notre guide Pilar qui nous conduit à l’hôtel Atton 93, situé dans le quartier résidentiel de Bogotá.
Jeudi 7 mars : BOGOTA Le temps est un peu couvert, nous partons pour le centre ville. Pilar nous présente l’histoire de la Colombie. Cette histoire est marquée par la violence depuis que le premier espagnol, Alonso de Ojeda a posé le pied sur son sol en 1499. Les conquistadors s’affrontèrent pour s’emparer des richesses du pays. De 1549 à 1808, le pays est sous le contrôle de l’Espagne. La vice-royauté de Nouvelle Grenade est créée pour contrôler les territoires de la Colombie, l’Equateur, le Vénézuela, le Panama et une partie de l’Ouest du Brésil, le Nord du Pérou. A partir de 1808 le pays s’émancipe progressivement de la tutelle espagnole. Le début du XXème siècle est marqué par des conflits sociaux (massacre des employés des bananeraies en 1928). Dans les campagnes des guérillas se constituent et les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) apparaissent en 1964. En 1980, la culture de la coca sert presque exclusivement au narcotrafic. Pablo Escobar symbolise cette période avec ses assassinats de journalistes, juges, etc... Il est abattu à Medellin en 1993. Des groupes d'autodéfense se créent pour lutter contre la guérilla et se livrent à des atrocités. Une tentative de dialogue avec les FARC échoue au bout de 3 ans. Bogotá a été fondée en 1538 par le conquistador espagnol Gonzalo Jimenez de Quesada qui l’a dénommée Santa Fe de Bogotá. La localisation de la ville au centre du pays à plus de 2 600 mètres d’altitude a été choisie à cause de la fertilité de la région peuplée d’Amérindiens paisibles, les Chibchas (ou Muiscas). La ville compte plus de 8 millions d’habitants. Nous traversons d’abord le quartier résidentiel, chic avec des immeubles modernes en briques rouges où le prix du m2 atteint 3000 USD, puis des quartiers moins riches avec des constructions légères que l’on agrandit à chaque naissance d’enfants. On longe ensuite le grand parc national Simon Bolivar de 200 ha avant d’arriver au centre historique de la ville, appelé la Candelaria. Nous visitons l’église del Carmen, dédiée à la Vierge des Carmes, patronne des chauffeurs, reconstruite en 1924 style néo-gothique florentin, sur le site de l’ancienne église des Carmes. On note l'alternance des couleurs marron et crème, caractéristiques des Carmélites. L’édifice comprend trois nefs, disposées en croix latine. Elle possède un ostensoir en or de 22 carats. L’ancien couvent a été transformé en salle de théâtre et de concert. Le quartier de la Candaleria, quartier historique de Bogotá Ce quartier compte 40 000 habitants. L’architecture des maisons, des églises, est de style baroque colonial espagnol. Dans les petites rues pavées, comme au temps des Espagnols, on admire les maisons coloniales avec leurs jolis balcons de bois, fermés pour les filles et ouverts pour les garçons. La Callejon del Embudo (rue de l’entonnoir), est bordée de bars à chicha, boisson traditionnelle (alcool de maïs fermenté). On voit aussi de nombreuses bouteilles de bière car les Colombiens sont de grands amateurs de bière depuis l’introduction de cette boisson en 1889 par les Allemands (bière Bavaria, …Heineken). Place del Chorro de Quevedo où habitait Zipa, le chef des Muiscas (ou Chibchas, peuple indigène de la région de Bogotá). C'est ici que Gonzalo Jimenez de Quesada se serait arrêté pour abreuver ses chevaux et aurait décidé de fonder la ville de Bogotá. Une petite chapelle de 1925, de style colonial avec sa façade blanche orne cette place. Cette petite place sert maintenant de scène aux artistes ambulants, c’est là que se réunissent les étudiants universitaires.
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L’église de la Candeleria, église des chandelles du XVIIèmes., de style baroque espagnol comprend une nef centrale et deux latérales et d’importantes oeuvres d’art sacré. Les peintures sont d’origine, elles avaient été protégées par un badigeon.
Nous passons le long de la bibliothèque Aranguo qui compte un million de livres puis nous visitons le Musée BOTERO. Fernando Botero est né à Medellin en 1932, son style est influencé par les dessins naïfs colombiens. Le musée compte des œuvres de Botero (123 peintures, aquarelles et sculptures) et aussi 85 oeuvres de sa collection privée qu’il a léguées en 2000 au musée (peintures de Corot, des impressionnistes, Chagall, Miro, Picasso, Soutine, ….). Le centre culturel G. Garcia Marques a été construit par un élève de le Corbusier.
Nous déjeunons au restaurant la Sociedad au luxuriant patio, d’un copieux « Ajjioca », soupe complète avec des légumes, de l’avocat, ….(spécialité de Bogotá). La place Simon Bolivar est la plus grande place de Bogotá. Elle concentre les différents édifices du pouvoir : politique, justice, spirituel. Au centre trône la statue du Libertador. Cette place accueille la cathédrale Primada dite de l’Immaculée Conception, reconstruite au XIXème s., la chapelle du saint sacrement et le palais de l’Archevêché à l'est, l'hôtel de ville (palais Leviano) à l'ouest construite au XXème siècle, par un architecte français, le palais de justice au nord et le Capitole national, siège du Congrès de la République de Colombie, au sud. Cathédrale de l’Immaculée Conception, (XIXème s) sur la place Simon Bolivar Nous visitons l’ancienne église Santa Clara (XVIIème s.) dont il ne subsiste que la nef, transformée en musée depuis 1985. Elle abritait un couvent de Clarisses qui accueillaient des religieuses cloîtrées, jeunes filles dont la dot était insuffisante pour se marier. L’intérieur est de couleur rouge et or, l’autel majeur est recouvert de feuilles d’or, elle présente un superbe plafond semé de fleurs bleues, couleur de la Vierge. En face de Santa Clara se trouve le palais présidentiel et le congrès qui comprend les deux chambres (chambre des députés et sénat). Le président actuel (centre démocratique) est Ivan Duque, élu en 2018 à 42 ans. A côté se trouve l’église del Jesu et le collège des Jésuites datant de 1604 construits par les Italiens.
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Nous visitons très (trop) rapidement le MUSEE de l’OR de la Banque de Colombie qui présente 35 000 objets en or et plus de 20 000 autres en céramique, pierre, os, coquillages, …. C’est la plus grande collection d’objets en or pré-hispaniques au monde. On peut admirer des pièces des différentes cultures indigènes de Colombie : Nariño, Calim, Chibcha, Quimbaya, Sinu, Tayrona, San Agustin, Tierradentro, Tolima, … Les habitants natifs de la région de Bogotá avant l’arrivée des Espagnols étaient les Muiscas, la plus ancienne culture est celle de San Agustin. Nous admirons particulièrement le Poporo (récipient à chaux) Quimbaya et le radeau Muisca, petit bijou en or. Nous nous familiarisons avec le symbolisme des objets et la manière dont ces sociétés interprétaient le monde.
La dernière salle nous entraîne dans un spectacle son et lumière qui présente le mythe de l’El DORADO. Avant l’arrivée des Espagnols, pour l'intronisation du nouveau Zipa - chef de tribu - celui-ci devait parcourir sur une barque la lagune sacrée de Guatavita. La coutume consistait à couvrir d'or le corps du futur souverain et d'offrir des trésors à la déesse Guatavita en les jetant au milieu de la lagune. Ce rite a fait naître chez les conquistadors espagnols le mythe de l'Eldorado. Radeau Muisca : barque processionnelle du cacique (600-1600 ap. J. C.) (19,5 x 10,1 cm)
Vendredi 8 mars : Zipaquirá, cathédrale de sel Départ pour la cathédrale de sel de Zipaquirá, à 44 km au nord de Bogotá à 2659 m d’altitude. Les études des géologues ont révélé que l'exploitation des mines de sel se faisait depuis le Vème siècle. L'importance des salines de Zipaquirá a été étudiée par le géographe allemand Alexander von Humboldt (1769-1859). La mine est encore exploitée par 50 mineurs. La première cathédrale de sel, fut érigée en 1954 par les mineurs à même les parois. Menacée d'effondrement, elle fut fermée en 1990. La construction de la nouvelle cathédrale commença en 1991 à 60 m sous l’ancienne à la suite d’un concours d’architecture gagné par Roswell Gravito Pearl. Elle fut inaugurée en 1995. Le plan comporte trois parties principales : Le chemin de croix : la porte d'entrée conduit au tunnel, le long duquel se trouvent les quatorze stations de la voie du calvaire, petits autels taillés dans la roche de sel. La coupole de laquelle on peut observer l'immense croix sculptée en bas relief superbement éclairée Les nefs de la cathédrale ; quatre immenses colonnes symbolisent les quatre évangélistes.
Pour terminer nous admirons l’impressionnant miroir d’eau salée qui n’a que 10 cm de profondeur (comme la salinité de l’eau est très forte, l’indice de réfraction est plus élevé que celui de l’eau pure).
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Après le déjeuner, nous nous dirigeons vers l’aéroport de Bogotá, vol pour Neiva où nous arrivons vers 20h30. Nous sommes accueillis par Géraud, notre guide français qui vit en Colombie depuis 17 ans et le chauffeur Walter.
Samedi 9 mars : Neiva, site archéologique de San AGUSTIN Départ 7h30, long trajet de 4h30 vers le sud en direction de San Agustin pendant lequel Géraud nous donne des informations sur le pays. Neiva est une ville de plus de 300 000 habitants et 50 000 de « population flottante » (habitants déplacés au cours de la guerre civile). C’est la capitale du département de Huila, située à 440 m d’altitude, il y fait très chaud. La ville a été fondée par Diego de Ospina y Medinilla en 1612. Elle se trouve au bord du rio Magdalena au milieu de grandes terres agricoles (café, riz, coton, maïs, tabac, bananes) et aussi d’une importante zone d’élevage. Les rizières sont irriguées grâce au rio Magdalena et non inondées comme en Asie. La Colombie a une surface deux fois plus grande que celle de la France. C’est un pays très montagneux. On distingue les trois chaînes des Andes orientale, centrale et occidentale. Les Andes sont des montagnes jeunes qui continuent à s’élever de 15 cm/an, d’où la présence de fréquents tremblements de terre et une forte activité volcanique. Le pays compte plus de 49 millions d’habitants. 8,7 millions sont des réfugiés internes, personnes déplacées (population dite « flottante »). Par suite des conflits intérieurs, la population a fui la campagne pour s’installer en ville. Depuis 2010 100 000 logements gratuits leur ont été attribués. Il est à noter que 45% de la population vit d’une économie « informelle », 10% a moins de 2 US$/jour. La famine sévit encore dans deux régions, à proximité du Vénézuela et dans le département du Chocó au Nord-Ouest, qui sont des régions minières. La croissance est de 2,7 à 3% par an. Le tourisme se développe rapidement depuis 3-4 ans, depuis la signature du traité de paix avec les FARC. C’est un pays très agricole dont la production est environ 2,5 fois plus importante que ses besoins alimentaires. Les cultures se développent pratiquement jusqu’à 4000 m grâce au climat sub-tropical. Jusqu’à présent elle exporte assez peu ses produits agricoles. Au niveau de la grande distribution Casino a gagné la bataille contre Carrefour. Il y a cependant partout de nombreuses petites épiceries. 80 % du transport de marchandises se fait par la route. Depuis 1980 les trains ont disparu par suite de la guerre et ne seront pas remis en état car le pays est trop montagneux. Le pétrole est exploité depuis une quinzaine d’années, principalement en Amazonie. Le pays a profité de l’expérience de cadres vénézuéliens immigrés après la nationalisation des compagnies pétrolières vénézuéliennes en 2002. Depuis 2014 la surface de forêt décroît fortement, notamment en Amazonie par suite de l’exploitation minière, pétrolière, …. La Colombie est le deuxième pays après le Brésil pour la biodiversité grâce à la forêt amazonienne. Il comprend 1900 espèces d’oiseaux et 10% des espèces de fleurs et de faunes. Nous passons à proximité d’un grand barrage-poids construit en 2015 par les Espagnols. L’Espagne est le premier investisseur avec les Chinois sur le continent. A cause du phénomène El Niño, la région est soumise à la sécheresse et le niveau d’eau est très bas. Le pays possède 310 sources thermales, exploitées par l’Espagne et les Chinois. Nous faisons un arrêt pour admirer le point de vue et dégustons du jus de canne à sucre préparé sous nos yeux par broyage de la canne et filtration. Sur la place du village de Gigante (département du Huila) se trouve un grand Ceiba royal planté en 1851 pour fêter l’abolition de l’esclavage. Cet arbre a la particularité d’avoir une surface de racines identique à celle de ses branches.
Ceiba royal planté en 1851 pour l’abolition de l’esclavage
Extraction du jus de canne à sucre
par notre chauffeur Walter
En cours de route nous sommes arrêtés par un contrôle routier de militaires qui vérifient le plafond du bus et regardent rapidement le contenu des porte-bagages. Depuis 2012 les contrôles techniques, de vitesse et d’alcool (tolérance zéro depuis 2016) sont plus fréquents. Le gouvernement cherche à
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diminuer la mortalité importante sur les routes, notamment par suite du grand nombre de motos. Nous passons le long de raffineries de pétrole qui sont gardées par l’armée (ce n’est que récemment que la région est sécurisée). La région est aussi une zone d’élevage de poissons et de zébus (plutôt que des vaches). Nous traversons Garzón qui est la troisième ville du département du Huila, fondée en 1783. A la périphérie de la ville des maisons légères (bidonvilles) sont habitées par des réfugiés vénézuéliens (un million dans toute la Colombie) qui ont fui leur pays depuis 3 ans. Cet afflux d’immigrés conduit à une montée du nationalisme. La Colombie est le troisième producteur de café après le Brésil et le Vietnam. Contrairement à ces deux pays, ici le café est récolté à la main, le relief accidenté ne permettant pas la récolte avec des machines. Les cerises de café sont cueillies par des journaliers qui passent d’une plantation à l’autre. Le département du Huila en produit 23 % et celui de Medellin 17 %. Le café est né en Ethiopie puis s’est développé au Yémen et en Erythrée au XVIIème siècle. Au XVIIIème il a été importé au Brésil, en Guyane française puis en Colombie. Le prix du café est déterminé à la bourse de New York environ 70 cts d’US$/500g (considéré comme trop bas ici). Un hectare comprend entre 4500 et 5000 pieds, ce qui peut produire au maximum 4 tonnes de café. Au cours d’une pause technique à Altamira Géraud nous fait déguster de délicieux petits gâteaux apéritifs faits de farine de tubercules de cana mélangée à du fromage. Nous arrivons à San Agustin vers 13h sous la pluie, nous déjeunons d’une spécialité de bœuf grillé à la « parilla » (un peu trop cuit au goût des Français). San Agustin est un village de 17 000 habitants, à une altitude de 1730 m, près des sources du Rio Magdalena. Le parc archéologique de San Agustín, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, constitue la plus grande nécropole d’Amérique du Sud. Le parc s'étend sur 35 km entre 1500 et 2000 m d’altitude, dans une forêt luxuriante, où l’on peut admirer des orchidées Cattleya, fleur emblème de la Colombie. Ce parc est divisé en trois parties (mesitas) et un jardin de statues. Deux autres sites sont à l'extérieur du parc : Alto de los Ídolos et Alto de las Piedras. On y trouve plus de 500 statues monumentales taillées dans des blocs de tuf et de pierre volcanique. Cette culture de tailleurs de pierres date -200 av J-C à + 900 ap J-C. Les sites ont ensuite été abandonnés autour de 1350, puis redécouverts au XVIIIème siècle par un moine franciscain et étudiés à partir de 1914 par K. T. Preuss. Ces sites se trouvent à l’emplacement de concentrations de peuplements anciens ; la présence de nomades a été mise en évidence par des restes de nourriture carbonisée datés de -3300 av. J.-C. et de premières traces de sédentarisation de -1200 av. J.-C. ont été identifiées. Ces statues représentent principalement des personnages sexués, ainsi que des représentations d'animaux, et des formes abstraites.
Tumulus sépulcral
Chamane Homme, il tient un collier avec un crâne et il mâche des feuilles de coca
De vastes tumuli funéraires (jusqu’à 30 m de diamètre) ont été mis au jour. Ils recouvraient de grandes tombes en pierre réservées aux élites - caciques ou chamanes - des sociétés qui se sont développées dans la région depuis 1000 av. J-C. Le chamanisme est centré sur la médiation entre les êtres humains et les esprits de la nature. Pour communiquer avec les esprits, le chamane se met en transe par l'utilisation de plantes psychoactives, par des techniques de respiration, par la musique, la danse….. Les tombes témoignent d’une architecture funéraire élaborée avec couloirs, colonnes et sarcophages en pierre, ainsi que de grandes statues imposantes de chamanes : des prêtres masqués, des hommesjaguars, des aigles tenant des serpents dans leurs serres, des singes, des hiboux ou des grenouilles. Certaines étaient complétées par des statues « gardiennes de tombe » qui, à l’origine, regardaient vers le chamane et qui ont été tournées pour pouvoir être vues par les visiteurs. Certaines tombes ont été ré-utilisées pour un second enterrement. Quelques sculptures montrent la technique de
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déformation du crâne, réservée aux personnages importants, qui témoignait peut-être de critères esthétiques. Un des sites les plus importants du parc de San Agustín est la Lavapatas découvert en 1937.
source cérémoniale de
Il s’agit d’un ensemble de trois bassins creusés dans le lit d’un torrent, alimentés par des canaux en forme de serpents et de lézards. Les sculptures montrent des femmes en position d’accouchement. C’est le deuxième site au monde avec le Cambodge où le lit d’une rivière a été sculpté. Le thème de ces sculptures contraste avec celui de la nécropole puisqu’il s’agit ici d’un cycle de naissance.
Dimanche 10 mars : San Agustin, El estracho del Magdalena Nous logeons dans une sorte d’écolodge, avec ses bâtiments typiques en bambou d’un confort sommaire, mais situé dans un parc magnifique. Nous sommes réveillés au son du coq et des oiseaux, malheureusement le temps est encore à la pluie. Nous poursuivons la visite du parc archéologique de San Agustin par la promenade dite de la forêt des statues. Ces statues, trouvées dans la ville, correspondent également à des représentations de chamanes. L’animal totem associé – jaguar, singe, ..- peut être identifié par le nombre d’incisives qu’il possède. Le petit musée du parc, ouvert en 2013, permet de voir des photos des fouilles des années 1930-1940.
Chemin dans la forêt luxuriante
Femme jouant de la flûte
Personnage en transe avec ses yeux exorbités, en train de vomir
Nous partons ensuite admirer le canyon du rio Magdalena. A la séparation des deux cordillères des Andes, le rio a creusé les différentes couches de roches (basaltes, ardoises, calcaire, corail). Nous nous arrêtons au point le plus étroit du rio El estracho del Magdalena (à peine 2,20 m de large).
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El estracho del Magdalena
2,20 m de large
Nous nous dirigeons vers le village de San José de Isnos où nous déjeunons d’une spécialité de porc grillé. Cette région est dominée par la culture de la canne à sucre. Nous visitons ensuite le parc archéologique Alto de las Piedras (décrit en 1914 par K. Preuss qui a emporté plusieurs statues que l’on peut admirer dans les musées de Berlin). Ce site avait été pillé, il comprend plus de onze statues réparties sur quatre monticules. Celle du « double-moi » est un monolithe gravé sur la tranche. Il s’agit d’un chamane important avec quatre animaux totem. Il porte un couvre sexe et une peau maintenue par des nœuds, … L’« Indienne » est coiffée d’une couronne avec des « X » symboles de fertilité, son ventre proéminent indique qu’elle est enceinte.
« Double-moi »
« Indienne », couronne avec des « X » = fertilité
Nous poursuivons par la visite du parc archéologique Alto
de los Idolos
Ici aussi on trouve des dalles en forme de dolmens, sarcophages avec couvercles sculptés et statues gardant l’accès aux tombeaux (datant du Ier siècle av. J.-C. au VIIIe siècle de notre ère). Les chambres funéraires ont parfois conservé des dessins géométriques colorés. Sur ce site se trouve la plus haute statue de 5,30 m de haut : celle dite de la « Gardienne », une femme à mâchoire de jaguar, dont les pieds ne touchent pas par terre, symbolisant l’élévation spirituelle. De nombreuses sépultures à couloirs, couvertes, certaines comprenant des sarcophages, …
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Lundi 11 mars : San Agustin – Popayán Départ matinal (7h15) pour Popayán : plus de cinq heures de route dont 45 km de piste, à travers le parc naturel de Puracé. Un court arrêt au milieu des tourbières nous permet d’admirer des espeletias, ces plantes d’altitude, endémiques des Andes.
Parc du Puracé :Tourbière
Espeletias, sorte de sphaigne
Nous arrivons à Popayán, vers 13h. Nous logeons dans un hôtel de style colonial « La Herreria Colonial ». Popayán, située à plus de 1700 m, est la capitale du département de Cauca. Ses principaux secteurs économiques sont l’agriculture (pommes de terre, fraises, oignons) ainsi que l’élevage. Elle est traversée par la rivière Cauca, affluent du fleuve Magdalena. La ville fut fondée par Sebastián de Belalcázar en 1537 au pied du volcan Puracé, à la croisée des routes commerciales reliant les mines d’or et la côte des Caraïbes. La ville comprend de nombreux bâtiments de style colonial et de belles maisons ornées de balcons de fer forgé, de fontaines et de fleurs. Elle est surnommée « la ville blanche de Colombie ». Depuis 1850 après l’épidémie de peste noire les maisons sont badigeonnées à la chaux. La visite commence sous un violent orage qui nous oblige à nous réfugier à l’université du Cauca située dans un bel édifice de style baroque-espagnol, avec d’agréables patios. On admire également la tour de l’Horloge (1673-1682), le « nez » de Popayán, la maison de la semaine sainte, le pont de briques dit de « l’humiliation » car pour rentrer en ville il fallait porter les marchandises sur le dos. Au loin on aperçoit la colline artificielle, le Morro del Tulcán, un site archéologique d'une civilisation précolombienne qui s'était développée à Popayán entre 1600 et 500 avant J.C.
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Popayán est la capitale religieuse de Colombie. La ville était très prospère grâce à l’or du Chocó, les propriétaires miniers y résidaient. De nombreuses communautés religieuses y ont fait bâtir leurs églises (13 églises au centre). Les processions de la semaine sainte ininterrompues depuis 1558, sont inscrites sur la liste représentative du Patrimoine culturel immatériel de l’Humanité de l’UNESCO depuis 2009, cinq jours de ferveur religieuse, 54 stations : des statues de bois pesant une demie tonne chacune représentant les étapes de la Passion du Christ à dos d'homme. Emouvante la procession du Vendredi Saint qui présente le Christ au moment de sa crucifixion.
Eglise Santo Domingo
Cathédrale
(XVIIIème siècle)
La cathédrale Notre-Dame de l’Assomption, de style néo-classique, achevée en 1906, a été en partie reconstruite après le tremblement de terre de 1983 (notamment la coupole haute de 40 m). Eglise de San Francisco (fin du XVIIIème siècle) avec une belle chaire en bois de style plateresque comportant des symboles indigènes (caryatide indienne qui tient de son bras gauche une corbeille de fruits sur sa tête). Les processions de la Semaine Sainte partent de cette église.
Mardi 12 mars : SILVIA, marché des Indiens Guambianos Départ vers le Nord en direction de Silvia à 70 km par la Panaméricaine, « autoroute » mythique reliant l’ensemble des Amériques (25 000 km). Silvia à 2500 m d’altitude se trouve au cœur du pays des Indiens Guambianos. Ce village est le lieu d’un marché traditionnel. De nombreux autobus colorés (les chivas), au confort sommaire, stationnent sur la place où se dresse la curieuse église en forme de coquille Saint-Jacques.
Les bus « chivas »
Couple de Guambianos
Eglise en forme de coquille Saint-Jacques
Des Indiens Guambianos (qui sont une dizaine de milliers sur ce territoire) descendent des montagnes environnantes vendre leurs produits. On trouve de tout : fruits, nombreuses sortes de pommes de terre, légumes, viandes, habits, médecines traditionnelles, objets pour les touristes…
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Environ 82 groupes de natifs vivent en Amazonie et dans les Andes (le dernier groupe n’a été repéré qu’en 1974). Beaucoup ont été chassés par les narcotrafiquants, mais depuis 1991 la constitution reconnaît le droit des natifs. Les Guambianos (nom donné par les Espagnols) ont gardé leur langue, leurs vêtements traditionnels, leur médecine, leur enseignement. Les femmes portent une longue jupe noire agrémentée de bordures roses, une étole bleue symbolisant l’immensité du ciel et de l’eau, l’écharpe rouge (fuschia) symbolise le sang versé. Les hommes portent une jupe bleue et un poncho noir. Le chapeau melon leur vient des Anglais depuis 1860, sinon ils portent le chapeau à galettes à étages (3 pour les chamanes). Nous partons ensuite pour la région du café et arrivons en fin d’après midi à l’hacienda Combia dans le village d’Armenia (ainsi dénommée en mémoire du génocide turc) dans le département du Quindio. Cette propriété est située dans un paysage paradisiaque au milieu des bananiers, avocatiers, fleurs exotiques. Une baignade dans la piscine et le jacuzzi est la bienvenue.
Mercredi 13 mars : Région du café, Salento, Filandia Notre guide Diego nous attend pour nous faire visiter la région. Le Quindio (terre des dieux) situé dans la cordillère centrale est le plus petit département de Colombie. Les villages que nous longeons sont peuplés de descendants des Afro-Américains. En effet en Colombie 15 % de la population est noire ou métisse. Nous partons en Jeep Willys pour visiter la région cafetière. En Colombie 600 000 familles vivent du café. L’arabica est le plant cultivé qui pousse entre 1000 et 1800 m d’altitude, il est moins riche en caféine que le robusta.
Caféier
Fleur et cerises de café
Décorticage et séchage
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Valentina nous explique les différentes étapes de la plantation : les semis sont effectués dans du sable de rivière, replantés au bout de 4/5 mois. Les bananiers plantains entre les pieds de café maintiennent l’humidité et permettent la fixation de l’azote dans le sol. Après la floraison, la récolte des cerises de café peut se faire après 18 mois (5 kg par plan deux fois par an). Deux récoltes par an sont effectuées en mars-mai et en décembre. Les grains mûrs, rouges, sont ramassés à la main. Les grains sont débarrassés de leurs trois peaux puis séchés et exportés non torréfiés (chaque pays torréfie selon son goût). En fin de visite nous dégustons une tasse de café « américaine ». Il faut 7,5 à 8 g de café pour 100 mL d’eau à 90 °C. Une promenade nous fait découvrir la vallée de la Cócora au bord de la rivière Quindio. Cette vallée fait partie du Parque Nacional Natural de Los Nevados. "Cócora" était le nom d’une princesse quimbayan, fille du chef Acaime. Son nom signifie « étoile de l’eau ». Les paysages sont parmi les plus beaux de Colombie avec ses palmiers de cire - une espèce endémique de Colombie - qui peuvent atteindre 80 m de hauteur (les plus hauts du monde) et vivre 100 ans.
vallée de la Cócora avec ses palmiers de cire
Rivière Cauca
Marie-Hélène plante un arbre
L’après midi nous nous promenons dans les charmants petits villages de Salento et Filandia avec leurs petites ruelles bordées de maisons peintes de deux ou trois couleurs.
Salento
Filandia
Jeudi 14 mars : ARMENIA – MEDELLIN Départ matinal (7h) pour Medellin avec un très long trajet (260 km) sur une route pleine de travaux. Nous déjeunons en cours de route dans un restaurant avec une magnifique vue panoramique sur la vallée du rio Cauca, d’un copieux plat populaire traditionnel, « bandeja paisa ». Après 10 h de route nous arrivons enfin à Medellin. L’hôtel se trouve dans le quartier moderne, chic de Poblado.
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Vendredi 15 mars : Visite de MEDELLIN La visite de Medellín est accompagnée par notre guide Sandra. Medellin, la ville de l’ « éternel printemps » est la deuxième ville la plus peuplée de Colombie (3,8 M d’habitants). C’est la capitale du département d’Antioquia, dont le nom vient d’un mot indigène signifiant « montagne d’or ». Etant donnée sa situation dans la cordillère centrale, à 1600 m d’altitude, entourée de montagnes de plus de 2600 m la ville souffre de la pollution. La région était peuplée par les tribus caribes. Les premiers Espagnols débarquèrent au début du XVIème s. Medellín a été la base opérationnelle du trafiquant de cocaïne, Pablo Escobar, des années 70 jusqu’à sa mort en 1993. Au milieu des années 90 le désenclavement des quartiers les plus déshérités livrés à la brutalité des gangs a été décidé sous l’impulsion d’un maire, qui sous le slogan « de la peur à l’espoir » a mis en place un programme d’infrastructures de transport innovantes. Les quartiers mal famés des hauteurs ont été reliés au centre ville par un réseau de bus, trains, métro et métrocâble. Des bibliothèques, des écoles et des centres artistiques ont été créés au cœur des zones de nondroit. Les autorités ont convaincu les narcotrafiquants de ne pas s’opposer à cette expérience. Un marché a été conclu : paix et création d’emplois en échange de l’abandon du trafic de drogue.
Station de métro
Tram
Métro-Câble
Nous montons en métro et métro-câble, impeccablement propre (à faire pâlir d’envie les Parisiens !) vers le quartier San Javier, autrefois l’une des banlieues les plus dangereuses de Medellin dans les années 80-90. De nombreux logements, écoles, bibliothèques, maisons de quartier et jardins ont été créés ainsi qu’un grand hôpital public au terminus du métro-câble.
Petit réconfort !
Les escalators
Le quartier populaire « comuna 13 »
Puis, dans le quartier Comuna 13, après un délicieux sorbet à la mangue verte arrosé de jus de citron salé qui nous rafraichit agréablement, nous empruntons les fameux escalators sous l’œil attentif de quelques policiers. Ces escalators ont été créés en 2011 pour désenclaver ce quartier très pauvre, évitant aux habitants de grimper les 350 marches. Au passage nous admirons les belles peintures de « street-art » qui décorent les murs. Ces peintures ont une vocation à la fois artistique, sociale et politique, mettant en images certains évènements tragiques de la guerre civile.
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Le déjeuner a lieu chez Brian, un Canadien qui, après avoir travaillé pour des ONG dans différents pays, a ouvert un restaurant dans la comuna dite de « Buenos Aires ». Il a un projet original destiné à former des jeunes et leur permettre de développer leur propre restaurant. Le centre ville conserve de nombreux bâtiments intéressants. Nous visitons le musée de la mémoire et de la résistance, dédié à la mémoire des victimes du conflit urbain à Medellín et en Colombie. C’est un lieu destiné à donner la parole aux victimes de la violence.
La place des lumières avec sa forêt de colonnes (300 colonnes de béton) illuminées au sommet, était auparavant un des endroits les plus dangereux, surnommée la place du crime.
Eglise de Vera Cruz (1682), unique église de style colonial de Medellín, belle façade en pierre et en sable mêlé de chaux.
La place des sculptures : renouveau en 2000 depuis la donation par Botero de 23 sculptures.
Le très beau bâtiment du Palais National, ancien palais de justice (1925), sur les plans d’un architecte
La tour de l’aiguille (1970), souvenir de l’industrie textile.
belge Augustin Goovaerts, a été transformé en centre commercial.
Le bâtiment « Carré » a été construit en briques par l’architecte français Charles Emile Carré à la fin du 19ème siècle. Avec le bâtiment de Vasquez il ressemble aux édifices de séchage du café. On peut aussi admirer l’ancienne gare ferroviaire. En fin d’après midi nous partons vers Envigado au sud où nous dégustons des empanadas. Puis direction Sabaneta avec sa place très animée, entourée de cafés musicaux. Nous dînons dans une fonda typique. Ces établissements étaient des auberges pour les muletiers qui transportaient les marchandises et servaient également de messagers entre les villages. Certains apprécient particulièrement l’aquardente, à base d’alcool de canne à sucre et d’anis.
Samedi 16 mars : Santa ELENA, GUATAPE, PIEDRA del PENOL, CARTHAGENE Direction Santa Elena à une heure de route de Medellin. C’est un centre horticole important, dans le parc Arvi ce qui signifie abondance. Sur le trajet on peut admirer les arbres à feuilles blanches, yarumo blanco ou plateado, de la famille des « Cecropia telealba » qui poussent au-dessus de 1700 m.
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La petite ville de Santa Elena est située à l’est de Medellín, à flanc de montagne. Le temps est plus frais en raison de l’altitude (2560 m). Les sols sont riches, les agriculteurs locaux cultivent une grande variété de fleurs tropicales et locales. C’est l’un des principaux centres horticoles de Colombie. La Colombie est le deuxième exportateur de fleurs coupées après les Pays Bas. Dans ce village sont préparées les compositions florales présentées à la Fête de la Fleur (Feria de Las Flores) en août à Medellin où les Silleteros défilent. Cette fête célèbre l’indépendance du département d’Antiquioa (11 août 1813).
Nous visitons une « finca », une ferme de fleurs tenue par un descendant d’une famille basque « Etchevaria », Jose Ignacio Londoño. En effet de nombreux Basques sont venus dans cette région au XVIIIème siècle pour exploiter les mines. Le propriétaire nous présente son habit typique : couverture du temps des Espagnols, espadrilles rappelant leur origine basque, panama (chapeau en réalité d’origine de l’Equateur). Les agriculteurs ont un système très original pour porter de lourdes charges de fleurs vers les villes, notamment Medellin pour la fête des fleurs : il s’agit d’une chaise « silletta » qui peut contenir 60 kg de fleurs. La fête de la Fleur à Medellin est l’occasion d’un grand défilé et d’un concours dont le vainqueur peut gagner un prix de 4 500 €. La visite se termine par une dégustation de boisson traditionnelle : chocolat chaud accompagné des empanadas. Nous partons ensuite pour Guatapé. Le lac El Peñol ou lac Guatapé qui est un lac de barrage (construit à la fin des années 60) est la troisième plus importante retenue d'eau du pays et produit 80 % de l’énergie. Une croisière en bateau sur ce lac nous permet d’apercevoir les résidences secondaires de riches habitants de Medellin (footballeur, …) ainsi que celle, immense, qu’Escobar avait donnée à sa fille. Le lac a englouti plusieurs villages, une grande croix au centre du lac symbolise l’ancienne église du village. Le Peñón de Guatapé, aussi appelé Piedra del Peñol, est un monolithe de granit de 220 m de hauteur qui rappelle le pain de sucre de Rio de Janeiro. Un escalier de 740 marches a été installé que les plus vaillants gravissent pour atteindre le sommet d’où on a une très belle vue sur la région. Croisière sur le lac El Peñol
Piedra del Peñol (hauteur 220 m, 740 marches)
Les dernières marches
Les grimpeurs courageux !
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L’après midi nous visitons le village très coloré de Guatapé. La partie inférieure des maisons est décorée de zócalos (peintures ou mosaïques), une tradition vieille de plus d’un siècle. Les plus anciens possèdent des formes simples, puis les habitants ont commencé à représenter leurs métiers : voitures de sports devant le garagiste, pains et croissants pour le boulanger, guitares chez le mélomane, …. L’église du village, Notre Dame du Mont Carmel, présente des sculptures en bois (les évangélistes sur la façade) et un beau plafond en bois. Ensuite direction l’aéroport où nous nous envolons pour Carthagène.
Dimanche 17 mars : CARTHAGENE des INDES Visite de Carthagène des Indes avec notre guide Jorge, un descendant d’Indiens Muiscas. Située au bord de la mer des Caraïbes, Carthagène qui compte 1,3 M d’habitants est la 5ème ville de Colombie et la capitale du département de Bolívar. Un tour panoramique nous fait découvrir la ville moderne face à l’Océan Pacifique, toute blanche, Bocagrande, avec ses gratte-ciels, comme à Miami. Ce quartier contraste fortement avec les quartiers anciens qui font que Carthagène des Indes et sa forteresse sont classées au patrimoine mondial de l’UNESCO.
La ville moderne : Bocagrande La ville a été fondée en 1533 par le conquistador Pedro de Heredia. Elle fut un important centre de traite des esclaves et de transit de l’or issu des pillages des empires aztèque et inca, l’or étant destiné à l'Espagne. Pour se protéger des menaces des pirates et des corsaires, la Couronne espagnole décide d’assurer la défense de la ville en bâtissant une ligne de fortifications, la plus grande construite par les Espagnols pendant leur période coloniale ainsi qu’une forteresse, le château de San Felipe de Barajas. La forteresse est située au sommet de la colline de Saint-Lazare (San Lázaro), une localisation stratégique, d’où l’on a une vue panoramique sur toute la ville. Sur la place d’entrée se trouve la statue de l’amiral Blas de Lezo qui a défendu la ville contre les Anglais en 1741. Le siège de Carthagène s’est soldé par une défaite majeure et de lourdes pertes pour les Anglais (mort de 18 000 soldats et marins, en partie due à la fièvre jaune). Le premier fort, le château de Saint-Lazare, date de 1536, mais il est reconstruit en 1657 et renforcé au milieu du XVIIIème siècle par une nouvelle série de batteries de canons, des souterrains permettant l’évacuation en cas de prise par l’ennemi. La fortification est composée de plusieurs murs très épais à leurs bases et étroits à leur sommet.
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La forteresse San Felipe de Barajas
Le groupe
Le monastère Santa Cruz de la Popa est situé au plus haut point de Carthagène (150 m). Son nom est lié à la forme de poupe de bateau de la colline. Fondé en 1607 par les Augustins avec l'édification d’une chapelle en bois, le couvent abrite une image de la patronne de la ville, Notre Dame de la Candelaria. L’église possède un beau rétable recouvert de feuille d’or. Le cloître est plein de charme avec un patio hispano-mauresque. À l'extérieur se trouve la statue d'un prêtre local assassiné pour avoir tenté de propager le christianisme. L’ensemble a été restauré en 1961 car après l’indépendance de la Colombie beaucoup d’édifices religieux étaient restés à l’abandon.
Cloître du couvent de la Popa
Rétable de l’église de la Candelaria
Vue sur la baie :
(doré à la feuille)
Nous poursuivons le tour de ville. Une sculpture attire notre regard ; la maria mulata, est un passereau noir de taille moyenne, très familier. On le voit se baigner dans les fontaines, en poussant ses cris stridents. C’est l’oiseau symbole de Carthagène. Puis nous admirons la statue de l'India Catalina (1495 - 1529). Cette femme est un personnage historique de Colombie. Convertie, enfant, au christianisme elle a servi d'interprète et a été utilisée par Pedro de Heredia dans la colonisation de Carthagène. Elle est la fille du cacique Galeras, chef de la tribu caribe des Mokana. Elle a contribué à la pacification de nombreuses tribus de la région. Nous pénétrons à l’intérieur de l’enceinte de murailles pour nous promener dans la vieille ville avec ses rues typiques bordées de maisons aux balcons de bois ou de pierre. Le restaurant Montesucro où nous déjeunons, domine la place Simon Bolivar. Au milieu de cette place ombragée se dresse la statue équestre du Libertador, Simon Bolivar qui salue Carthagène du haut de son cheval.
Dans les rues adjacentes se trouvent le Palais de l’Inquisition, le Musée de l’Or, l’édifice de la Banque de la République. Le palais de l’Inquisition, sinistre tribunal dont la juridiction s’étendait sur l’ensemble de la Nouvelle-Grenade (Vénézuéla, Panama, Equateur, Colombie) est un bel édifice construit entre 1706 et 1776 de style baroque espagnol, avec de gracieux balcons de bois couverts de bougainvilliers. En service jusqu’en 1811 (mais déplacé jusqu’en 1821), 800 personnes ont été condamnées à mort pour crime contre la foi chrétienne.
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Palais de l’Inquisition
Instrument de torture
De la place on peut admirer le clocher de la cathédrale Sainte Catherine d’Alexandrie, dont la construction débuta en 1577 pour s’achever en 1612 après avoir été dévastée par le corsaire Francis Drake en 1588. Le rétable principal recouvert de feuilles d’or date du XVIIIème siècle. L’intérieur est relativement dépouillé avec un joli chemin de croix de mosaïque.
La cathédrale La Place San Pedro Claver est encadrée par l’église du même nom et un grand nombre de restaurants, bijouteries et vendeurs de produits artisanaux. La statue de San Pedro Claver (le missionnaire jésuite protecteur des esclaves) contraste avec les œuvres d’avant-garde construites avec de la ferraille par Edgardo Carmona. Un petit musée présente la vie du saint.
Eglise et musée San Pedro Claver (missionnaire jésuite protecteur des esclaves) Ci-contre : San Pedro avec un esclave Sur la place Santo Domingo se dresse le plus vieil édifice religieux de la ville dont la construction a débuté à la fin du XVIème siècle : l’église et le couvent de Santo Domingo, Les contreforts, qui sont visibles de la rue, ont remplacé les contreforts originaux qui ont cédé, laissant la tour tordue.
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Place de la Douane
Place des Fiacres
Porte de l’Horloge
La Place de la Douane, la plus grande de Carthagène, a servi initialement de place d’armes. Les bureaux administratifs ont été construits sur son pourtour à l’époque coloniale. On y voit la demeure où vécut le fondateur de Carthagène, Pedro de Heredia, et une statue en hommage à Christophe Colomb, qui pourtant n’est jamais venu en Colombie. La Plaza de los Coches dominée par la tour de l’Horloge servait de marché aux esclaves. On admire un bel alignement de maisons blanches à arcades. Les arcades font de l’ombre aux zones piétonnières où se vendent journaux, délicieuses sucreries. La Tour de l’Horloge, emblême de Carthagène, était autrefois la porte d’entrée principale de la vieille ville.
Lundi 18 mars : Ile de Baru, Aviario Nacional, Baïa Blanca Nous partons pour l’île de Baru au sud-ouest de Carthagène. Nous longeons des quartiers populaires, beaucoup moins bien entretenus que le centre ville, avec un marché au poisson odorant. Le long de la route s’étend une zone industrielle comprenant plus de deux cents entreprises (raffineries de pétrole et autres ..), le port (nombreux conteneurs), chantier naval, … La péninsule de Baru est séparée du continent par le canal del Dique qui relie le port de Carthagène au fleuve Magdalena. D’une longueur de 115 km il fut construit en 1652 par les conquistadors espagnols pour faciliter la circulation. Nous visitons l’El Aviario Nacional de Colombie, grand parc de 7 hectares ; on a reproduit l’habitat naturel des oiseaux correspondant à trois écosystèmes : forêt tropicale humide, zone littorale et désert. On y observe plus de 1800 oiseaux de 135 espèces différentes, sans oublier les iguanes, capables de ramper partout et qu’on devine à peine sur le sol. Très beaux aras aux couleurs vives ou bleu intense, colibris, perruches, toucans avec leurs grands becs, canards, paons avec leurs petits, petites mésanges bleues, pélicans, grand condor des Andes – emblême national de la Colombie, ibis écarlates, flamands roses, ….
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Au cours d’un déjeuner de poisson, certains profiteront de la lenteur du service pour se baigner dans la plage de Bahia Blanca.
Au retour sur Carthagène, du haut des remparts nous admirons le coucher de soleil sur la mer des Caraïbes en buvant un sympathique cocktail. C’est l’occasion de remercier Marie-Hélène.
Un agréable dîner d’adieu clôture la soirée dans le centre historique de Carthagène et bon anniversaire Josette !
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Mardi 19 mars La matinée libre permet à chacun de compléter la visite de Carthagène ou de faire des achats. Nous partons à pied vers la vieille ville, empruntons les remparts puis nous traversons le quartier plus populaire de Getsemani.
Dans la vieille ville nous visitons le musée de l’or, annexe de celui de Bogotá dédié aux objets précolombiens de Zenù, territoire situé au sud de Carthagène. Puis nous visitons un petit musée de l’émeraude qui nous permet de nous familiariser avec l’exploitation minière et la taille des pierres. Après un dernier déjeuner nous nous dirigeons vers l’aéroport. Après un vol via Amsterdam nous voici de retour à CDG le mercredi 20 mars.
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