Saida AGREBI à «La Majalla»: Les Droits des Femmes sont les Droits Humains

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nterview

Le gouvernement Fakhfakh est le seul, à avoir autorisé l’instruction des dossiers de corruption, ayant concerné même ses propres ministres. Aussi, pour la première fois de l’histoire du pays, les rapports des instances publiques d’audit, furent publiés. Le gouvernement Mechichi a toujours porté l’image de la corruption, ou du moins de laxisme dans le combat de ce fléau. D’où la dégradation de sa popularité. Vous en pensez quoi ? Le gouvernement Méchichi est un mort-né, il n’a jamais eu de popularité pour la perdre. Il est soutenu, essentiellement par Ennahdha et Qalb Tounes. Les deux sont impliqués dans des affaires de corruption. De ce fait, les deux n’ont ni l’envie ni l’intérêt à combattre ce fléau. Donc, on ne peut s’attendre à rien de la part de ces deux partis. La preuve, réside dans le projet de «Loi de relance économique et de régularisation des infractions de change», qui a été confectionné sur-mesure, pour servir les intérêts de Nabil Karoui (Président de QalbTounes), mais aussi ceux qui financent ces deux partis. Une garantie d’une amnistie pour les délits de change, une amnistie fiscale, une amnistie cash et des délits de blanchiment d’argent. Hichem Méchichi a aboli le «Ministère de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption», qui était supervisé par Mohamed Abbou, dans le gouvernement Fakhfakh. Les investigations concernant plusieurs dossiers sous le gouvernement Fakhfakh ont également été suspendues. Depuis l’activation de l’Article 80, plusieurs dossiers ont été réactivés. Qu’en pensez-vous ?

Le mouvement Ennahdha vainqueur aux élections de 2011 n’a pas rompu avec le système de corruption. Au contraire, il a cherché à rétablir un système similaire.

En fait, jusqu’à présent, nous n’avons pas vu d’instruction de dossiers majeurs de corruption. Uniquement, des dossiers concernant certains parlementaires et politiciens, qui étaient suspendus. Cela soulève de nombreuses questions concernant l’indépendance de la justice, dont la plus importante est : Pourquoi la justice n’a-t-elle pas agi avant le 25 juillet ? Pourquoi et comment, ces dossiers ont bénéficié de cette protection ? Pourquoi les députés, les politiciens, et les partis concernés, ontils bénéficié d’une telle protection judiciaire ? Nous nous attendions à un rythme plus soutenu, au niveau de l’instruction des dossiers de corruption politique. Principalement, dans le but de purifier la vie politique. Je demande également que les juges chargés des dossiers de corruption financière et du terrorisme, ne prennent guère de vacances, pour que ces affaires soient traitées dans les plus brefs délais. Un des plus importants dossiers, que le Président Kaïs Saeid s’est engagé à ouvrir, est celui de la corruption, essentiellement l’affaire des 406 hommes d’affaires. Quelle est votre position ? Le président de la République a suggéré de conclure une réconciliation pénale avec des «hommes d’affaires» impliqués dans des opérations de corruption financière. Ceci sur la base de l’excellent élaboré par feu Abdelfattah Omar, Président de la Commission nationale d’investigation sur les affaires de corruption et de malversation. À ce jour, on ne connaît pas le destin de ces dossiers, il semble plutôt que les personnes concernées aient fait l’objet d’un chantage de la part des partis politiques. Principalement, le mouvement Ennahdha, NidaaTounes, et les ramifications de dernier, en échange protection.

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٠١/09/21

La Tunisie est passée d’une dictature corrompue, à une pseudo-démocratie corrompue


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