paperJam management mai 2013

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Dossier

«  Comme les revenus vont augmenter en Asie, il y aura des demandes pour des services financiers. »

État de la nation

Secret bancaire : clarification(s)

La fin du secret bancaire annoncée en 2015, voici que la place financière dans son ensemble doit adapter sa communication. Pour l’industrie des fonds d’investissement, représentée par l’Alfi, cette clarification permettra de mieux expliquer son expertise et ses produits, comme l’indiquait récemment son président, Marc Saluzzi. Face à la montée en puissance d’autres centres financiers, le Luxembourg aura ainsi à cœur de défendre la marque UCITS qui lui est intimement liée, en espérant réussir la même symbiose avec le passeport AIF. Souvent reconnu pour sa flexibilité réglementaire, le Grand-Duché risque de voir cet atout s’amenuiser avec le temps, à l’heure où l’uniformisation européenne ne laisse plus de place aux pays qui sortent du rang. Une politique qui favorisera peut-être l’inventivité autour des compétences nationales pour créer des textes originaux et différenciateurs. Comme ce fut le cas en décembre dernier via la loi sur les familly office. T. R.

— Management — Mai 2013

Donald Amstad (Aberdeen Aberdeen Asset Management)

coûts ne sont pas compressibles au Luxembourg, les acteurs choisiront des prestations moins chères à l’extérieur de nos frontières. Il y a réellement des produits dont les ratios de performance sont grevés par des coûts excessifs, et donc le recours est souvent la liquidation ou la fusion avec d’autres produits », précise Rafik Fischer. Entre consolidations et réputation

Face à une pression et des obligations réglementaires, la tendance à la globalisation et aux consolidations ne devrait pas s’endiguer. La Place doit donc aussi se projeter en tenant compte de ce mouvement de fond qui verra certaines entités sortir du marché luxembourgeois. « Cette mouvance de consolidation a à peine débuté en Europe, il y aura donc plus que probablement des fusions de banques et de gammes de produits », précise Rafik Fischer. Par corollaire, le marché est dominé par des grands global custodians, notamment en raison de l’origine d’une grande partie des nouveaux clients qui arrivent au Luxembourg : des institutionnels, essentiellement d’origine asiatique. Ces derniers, qui apportent de l’argent souvent volatile, optent pour des grands noms. « D’autant plus que les décisions au sein de ces grands investisseurs institutionnels sont souvent prises par les CFO ou les risk manager, implantés à l’étranger, qui analysent avant tout les rapports financiers, les ratings et naturellement la présence globale. » Les acteurs d’une taille moyenne devront, quant à eux, se tourner vers des produits de niche pour des promoteurs et des secteurs

de niche. Un positionnement qui ira de pair avec des services sur-mesure et un contact humain accru. Cette valeur ajoutée doit leur permettre de se différencier rapidement, car lorsque les acteurs plus importants peineront dans les segments plus élevés, ils se contenteront vers les secteurs de niche où une nouvelle concurrence s’opérera forcément. « Je reste en confiance pour les cinq prochaines années, estime Rafik Fischer. Nous vivons également des temps difficiles, mais moins que d’autres pans de la Place, comme la banque privée qui devra évoluer vers une création de véritable valeur ajoutée pour ses clients, au-delà de la simple distribution de produits. » Un appel à un certain courage de la part du banquier privé dans les investissements proposés à ses clients, dont les OPCVM qui pourront être utilisés comme outils dans le cadre de la réorientation du secteur. Les fonds et la banque, présentant de nombreux points communs dans leur agenda respectif, doivent chacun préserver leur actif le plus précieux… qu’ils partagent : leur réputation. « La pire des choses pour l’industrie est un scandale, conclut Rafik Fischer. L’industrie doit donc s’autopolicer et accorder une part de plus en plus importante aux dues diligences à mener à l’égard de tous les intervenants dans notre industrie. » Si l’on en croit les spécialistes du secteur, le Luxembourg dispose d’une bonne réputation, notamment dans les marchés dits émergents qui focalisent la véritable source de diversification de la Place. Il reste à ses représentants à continuer de répandre cette image. L’heure n’est-elle pas justement aux campagnes publicitaires à l’étranger ?


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