Migros Magazin 51 2011 f NE

Page 8

CETTE SEMAINE 8 |

| No 51, 19 DÉCEMBRE 2011 |

MIGROS MAGAZINE |

SUR LE VIF

Sait-on pourquoi on mange traditionnellement de la dinde à Noël?

Jusqu’au début du XXe siècle, la volaille était considérée comme une viande plutôt luxueuse et donc un repas de fête. Et puis la tradition de la dinde à Thanksgiving aux Etats-Unis pourrait aussi jouer un rôle. En Suisse, la fondue chinoise devient un plat de Noël. Une explication?

C’est un mets convivial, qui évite qu’une seule personne ne passe sa soirée dans la cuisine. C’est aussi un plat de viande, que l’on mange à volonté; la viande reste un marqueur de fête important. Et si les Suisses en sont si friands, c’est peut-être parce qu’ils sont de grands mangeurs de fondue au fromage et qu’ils ont tout l’équipement à la maison. Même si le caquelon n’est pas tout à fait le même. Enfin, pour la fondue chinoise, il faut avoir un congélateur, et la majorité des ménages suisses en est équipée. Le repas de Noël avait traditionnellement lieu le 25 à midi. Et jusqu’à il y a peu, celui du 24 au soir était plutôt frugal...

Le repas du 25 était un peu comme un repas du dimanche amélioré. Mais au réveillon de Noël les catholiques faisaient maigre. On mangeait peu et simplement: des noix, du pain d’épice, du vin chaud... Il était impensable de manger du foie gras avant d’aller la messe de minuit! Il faut rappeler que jusque dans les années 1960, Noël était une fête religieuse. Cependant, depuis la fin du XIXe siècle, la dimension familiale prend progressivement le dessus, et personne ne souhaite se priver de Noël, même s’il est athée! Du coup, Noël et le réveillon du 31 décembre ont tendance à se ressembler: deux fêtes plutôt luxueuses et clinquantes. Mettre une assiette pour le pauvre, à la table de Noël, est-ce que cela se fait encore?

Non, les gens y pensent certainement mais font confiance aux structures caritatives, qui ont pris le relais. Entretien: Céline Fontannaz

Photo: Jens Buettner / EPA

Isabelle Raboud, ethnologue, directrice du Musée gruérien, à Bulle

«Noël et le réveillon ont tendance à se ressembler»

IMPULSION Stéphane Garelli, professeur à l’Université de Lausanne et à l’IMD

Des chiffres et des idées

I

l y a les économistes qui savent compter et ceux qui comptent…» Au siècle dernier, John Maynard Keynes se méfiait déjà de la tendance de l’économie à vouloir se hausser au rang de science en appliquant des formules mathématiques complexes. Depuis les années 1970, la plupart des Prix Nobel d’économie ont d’ailleurs récompensé des théories financières élaborées s’appuyant sur des formules mathématiques complexes. D’ailleurs, la plupart des auteurs de ces théories avaient une formation scientifique, notamment en physique. Après un moment d’illusion, la dure réalité a repris le dessus: on ne peut pas enfermer l’économie dans des formules mathématiques. Il est probable d’ailleurs qu’Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ne connaissent pas ces théories et ne les appliquent pas pour sauver au-


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.