Migros-Magazin-41-2019-f-BL

Page 18

18 | 7.10.2019 | CHANSON

Une prof qui a du rythme On l’a vue demi-finaliste de «The Voice» il y a trois ans, puis en duo avec Véronic DiCaire. La jeune Vaudoise Amandine Rapin prépare actuellement une deuxième vague de morceaux, boucles au vent et toujours aussi passionnée par le chant. Texte: Véronique Kipfer  Photos: Nils Ackermann / Lundi 13

T

oujours aussi lumineuse et expansive, Amandine Rapin semble pourtant un peu ­fatiguée le jour de notre ­rencontre. «Pffio, pardon, dit-elle en bâillant et en secouant ses boucles brunes. J’ai eu une longue matinée, avec cinq classes et mon petit chœur. Ça doit faire un total de cent trente élèves environ, quand même!» Il y a trois ans, Amandine a conquis le cœur des téléspectateurs et des coachs avec sa voix chaude et ­puissante. Sa version de la chanson Habits et ses «poupou poupou» sont restés d’ailleurs dans les annales. Si c’est finalement Slimane qui a ­remporté le concours cette année-là, la jeune chanteuse vaudoise s’est fait remarquer par Véronic DiCaire, qui lui a proposé de faire un duo avec elle lors d’un de ses concerts. Puis elle a choisi la voie de la sécurité en décidant de mettre sa carrière entre parenthèses, le temps de passer son master en HEP (Haute École pédagogique). «Je pense avoir eu raison de le faire, mais je n’ai pas eu le temps de démarcher durant ces années et il faut vraiment que je puisse me relancer dans la chanson, maintenant», affirme-t-elle avec ­détermination.

étaient en train de transformer une vieille église en studio d’enregistrement et, les travaux n’étant pas finis, cela m’a d’abord inspiré un peu de crainte. Mais finalement, ça a été ­super cool et on a enregistré quatre chansons en cinq jours.»

titres en anglais, «une langue plus ­logique, plus fluide». Elle assure ­cependant y avoir glissé une phrase en français «pour les puristes» dans Under the pressure, le premier titre qui sortira cet automne.

Son tout premier clip

En parallèle, elle continue à enseigner à Blonay et à Cully. « Cette année, j’ai environ cent huitante nouveaux élèves, dont plein de Théo et Noé que j’ai parfois un peu tendance à ­mélanger… Mais comme chaque ­année, je me suis promis de connaître tous leurs prénoms avant les vacances d’automne.» Tout en croisant les doigts pour reconquérir son public grâce à ses nouvelles chansons. «De l’extérieur, les gens voient mon métier de chanteuse comme quelque chose de récréatif. C’est vrai qu’on fait de belles rencontres avec de belles personnes, mais comme c’est un ­métier de relationnel et d’affectif, on crée très vite des liens très forts. Et les déceptions sont d’autant plus grandes quand des gens qui nous ont promis un coup de pouce nous laissent tomber…» Un peu désabusée, Amandine a donc décidé d’être dorénavant le plus indépendante possible. Elle a ­retrouvé sa fougue depuis qu’elle a ­déniché un local avec Sacha, son «cher guitariste et acolyte de ­toujours»: «C’est un espace qu’on va partager avec un groupe de rock, Les Magneto. Grâce à notre dernier appel de crowdfunding, on a pu s’acheter un peu de matériel, ce qui nous permet de jouer aussi à l’extérieur. On cherche d’ailleurs à se produire dans des endroits insolites. Alors si vous avez des idées, on est preneurs!» MM

Inspirée, la jeune chanteuse a également créé son tout premier clip cet été: «On l’a tourné au Rocking Chair, à Vevey. Je voulais un univers disco, avec boule à facettes et paillettes. Je me suis dit: peut-être que personne ne le regardera, alors fais-toi au moins plaisir! Je voulais aussi absolument une baignoire à boules et comme je suis une fan de brocante, j’ai cherché partout et ai trouvé mon bonheur deux semaines avant le ­tournage. J’ai traversé toute la Broye en camionnette, avec ma baignoire en fonte à l’arrière! Je ne pensais pas qu’un clip exigeait autant de travail…» En souvenir de ses années d’études musicales à Londres, où elle a fait son bachelor – les meilleures années de sa vie jusqu’à présent, selon elle –, et parce qu’elle a commencé à les écrire là-bas, Amandine chante ses nouveaux

Déjà quatre nouveaux titres finalisés

Ce printemps, Amandine Rapin est partie à Londres pour enregistrer les premiers titres de sa seconde vague musicale. «J’avais composé mes chansons guitare-voix pour avoir un squelette et avais fait des arrangements de base à l’aide de mon ordinateur. J’ai contacté WeeksWeeksWeeks, trois frères producteurs avec qui des copains avaient travaillé, et j’ai débarqué un jour avec ma valise dans leur petit village près de Londres. Ils

«Les gens voient mon métier de chanteuse comme quelque chose de récréatif» Amandine Rapin

Entre enseignement et composition


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.